égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-C.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 7 cm ; l. : 5,4 cm ; p. : 6,3 cm
co. 2414
égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-C.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 7 cm ; l. : 5,4 cm ; p. : 6,3 cm
co. 2414
L'oeuvre est en très mauvais état de conservation, le métal étant très oxydé.
Les détails de la tête sont patinés. Un trou perce la pointe de l’oreille gauche. L'oeuvre est cependant complète.
La statuette représente une tête de chatte. Les grandes oreilles sont pointues. Un large sillon suit le bord extérieur des oreilles et donne ainsi de la profondeur. Les pommettes sont clairement modelées sans être exagérées. Les yeux sont grands et globuleux. L’arrête du nez est large mais courte. Les détails de la gueule ne sont plus visibles aujourd’hui.
(En ce qui concerne les termes utilisés pour la description de l’anatomie des félins).
Cette figure de chatte représente la déesse Bastet sous sa forme zoomorphe, déesse protectrice du foyer et de la fertilité féminine. Bastet est également la forme apaisée de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, qui est le plus souvent représentée en lionne. Bastet est Maîtresse de Bubastis dans le delta du Nil, et son culte connait un essor considérable à partir de la Troisième Période Intermédiaire, lors de l’installation de la capitale à Bubastis. C’est notamment sur ce site, mais aussi à Thèbes (Haute-Égypte), à Beni Hassan (Moyenne-Égypte) ou sur le site de Saqqarah (Basse-Égypte), que furent mis au jour des cimetières contenant des centaines de chats momifiés. Les momies ou simulacres de momies étaient introduits dans des coffres de bois ou de bronze de forme rectangulaire ou zoomorphe, ou bien directement dans une statuette prenant l’aspect d’un chat assis. Des têtes de chat en bronze étaient aussi occasionnellement placées sur une momie enveloppée, en tant qu’ornement (cf. SCHORSCH Deborah, FRANTZ James H., in Appearance and Reality, BMMA 55/3, hiver 1997-1998, p. 18). Ces momifications étaient destinées à deux pratiques religieuses différentes. Les momies pouvaient être des commandes de particuliers dans le cadre de leurs dévotions à la déesse Bastet. Mais elles pouvaient également être utilisées au cours de l’accomplissement du culte journalier dédié à la déesse féline.
La tête Co. 2414 surmontait probablement un coffre ou un sarcophage de chat. Ses dimensions très petites ne lui permettraient pas de contenir une momie de l’animal qu’elle représente. De plus, le cou rectiligne et dont l’extrémité s’achève en bourrelet, semble conçu pour s’emboîter sur une forme et être recouvert de tissus, maintenus en place par le bourrelet.
De très nombreuses statuettes de ce type ont été mises au jour. Le musée du Louvre, le British Museum, le Penn Museum, le MMA, le Musée égyptien du Caire et de Turin regroupent en effet à eux-seuls près de soixante œuvres. En revanche, il s’agit de figurations de chatte entières alors que l’œuvre Co. 2414 est une tête seule. Le Museo Egizio di Torino conserve un exemple de même dimension, Cat. 0894 (7 cm).
Dans les collections du Musée Rodin, Co. 681, Co. 808, Co. 809, Co. 811, Co. 812, et Co. 2423 sont également des têtes de chattes qui présentent le même bourrelet rectiligne au niveau du cou que Co. 2414.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX, 1913 : Meudon, atelier de peinture, vitrine 11, 411, "Tête de chat en bronze, haut. 7 cent. Estimée cinquante francs."
Donation à l’État français en 1916.
La tête était exposée en 1913 à Meudon dans une vitrine de l’atelier de peinture, dans la villa des Brillants.
égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 9,2 cm ; l. : 2,6 cm ; p. : 5,7 cm
co. 771
La statuette est entière et en bon état de conservation. Il manque simplement la pointe de la queue, le bout de l'oreille gauche et les pierres incrustées dans les yeux.
Le ventre de l'animal ainsi que son cou présentent une oxydation du métal plus importante que sur le reste du corps. De nombreuses petites piqûres sphériques parsèment la statuette. Deux plus larges de forme allongée se situent sur la cuisse droite. On note également de petites ridules au-dessus de la cuisse droite qui pourraient être dues à une coulée du bronze trop lente et à trop basse température. Des dépôts de cire jaunâtre sont également visibles dans les creux de la tête, notamment les oreilles et les yeux. Enfin, des traces de concrétions et de sédiments recouvrent ponctuellement la surface de l’œuvre.
La statuette représente un chat assis sur ses pattes postérieures sur un socle moderne en bois noir.
Les oreilles de l’animal sont percées et striées de moitié par de fines lignes horizontales rendant les poils. L’autre moitié, l’extérieure, est simplement creusée pour donner profondeur et réalisme. Le bord intérieur de l’oreille se poursuit sur des arêtes encadrant le front plat. L’arête du nez est courte, de même que le museau composé de patons décorés de fins sillons dessinant les moustaches. Un sillon plus épais modèle l’ouverture de la gueule.
Le cou et les épaules sont recouverts d’un large collier fait de quatre rangées de perles. Entre les omoplates, deux fins rubans tombent du collier. La musculature et l’ossature des épaules sont rendues au travers du bijou. Les épaules se prolongent sur des pattes antérieures finement sculptées grâce au rendu des carpes. Le dos possède une cambrure naturelle. Les pattes arrière sont complètement fondues dans la masse du dos, à l’exception du contour des cuisses qui est finement modelé. Seuls les pieds postérieurs et la queue s’y dégagent. Cette dernière émerge progressivement de la croupe, longe le côté droit du corps et finit sa course à l’avant du pied antérieur droit.
Contrairement aux autres statuettes de chatte de la collection du Musée Rodin, l’œuvre Co. 771 est la seule à être pleine.
Cette figure de chatte représente la déesse Bastet sous sa forme zoomorphe, déesse protectrice du foyer et de la fertilité féminine. Bastet est également la forme apaisée de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, qui est le plus souvent représentée en lionne. Bastet est Maîtresse de Bubastis dans le delta du Nil, et son culte connait un essor considérable à partir de la Troisième Période Intermédiaire, lors de l’installation de la capitale à Bubastis. C’est notamment sur ce site, mais aussi à Thèbes (Haute-Égypte), à Beni Hassan (Moyenne-Égypte) ou sur le site de Saqqarah (Basse-Égypte), que furent mis au jour des cimetières contenant des centaines de chats momifiés. Les momies ou simulacres de momies étaient introduits dans des coffres de bois ou de bronze de forme rectangulaire ou zoomorphe, ou bien directement dans une statuette prenant l’aspect d’un chat assis. Des têtes de chat en bronze étaient aussi occasionnellement placées sur une momie enveloppée, en tant qu’ornement (cf. SCHORSCH Deborah, FRANTZ James H., in Appearance and Reality, BMMA 55/3, hiver 1997-1998, p. 18). Ces momifications étaient destinées à deux pratiques religieuses différentes. Les momies pouvaient être des commandes de particuliers dans le cadre de leurs dévotions à la déesse Bastet. Mais elles pouvaient également être utilisées au cours de l’accomplissement du culte journalier dédié à la déesse féline.
La statuette Co. 771 étant pleine, elle n’accueillait certainement pas de restes momifiés de chat. On peut alors supposer qu’elle avait la fonction d’un ex-voto. Elle pouvait également surmonté un coffret dans lequel était inséré la momie ou une partie de momie de chat.
De très nombreuses statuettes de ce type ont été mises au jour. Le musée du Louvre, le British Museum, le Penn Museum, le MMA, le Musée égyptien du Caire et de Turin regroupent en effet à eux-seuls près de soixante œuvres. En revanche, les dimensions diffèrent d’une statuette à une autre. Seuls quelques exemples correspondent aux caractéristiques et aux dimensions de Co. 771.
Au Penn Museum de Philadelphie : 29-70-738 (8,8 cm).
Au British Museum : EA 26293 (8,6 cm).
Au Museo Egizio di Torino : Cat. 0892 (8,5 cm), Cat. 0877 (11 cm).
Aux musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles : E. 07602 (9,5 cm).
Au MMA de New York : 04.2.425 (10,2 cm).
Ces exemples étant dépourvus de photographies dans leur notice respective, nous ne pouvons être assurés de la ressemblance iconographique avec l'oeuvre Co. 771.
Dans les collections du Musée Rodin, Co. 813, Co. 2424, Co. 2371, Co. 769, Co. 2337, Co. 804 et Co. 212 sont également des statuettes de chatte assise sur ses pattes postérieures.
Anépigraphe.
William Rothenstein donna l’œuvre Co. 771 à Rodin en 1898.
Donation à l’État français en 1916.
La statuette Co. 771 a été présentée au public lors de deux expositions. La première, Rodin, s’est tenue à Londres du 19 septembre 2006 au 20 mai 2007. L’objet était présenté sous le numéro de catalogue 201. La seconde, Rodin et Freud collectionneurs, La Passion de l’œuvre, qui s’est tenue au musée Rodin du 15 octobre 2008 au 22 février 2009, présentait l’œuvre sous le numéro 89.
Lettre de William Rothenstein à Rodin le 26 mai 1898 en lui donnant le chat.
égypte > provenance inconnue
époque ptolémaïque > XXXIe dynastie > 332 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 22,2 cm ; l. : 4,9 cm ; p. : 6,5 cm
co. 788
L'oeuvre présente un bon état de conservation.
Le métal est oxydé. Il manque les pieds et les objets que la déesse tenait dans les mains.
La statuette représente la déesse léontocéphale Sekhmet debout, marchant, le bras droit le long du corps et le gauche plié en angle droit. Les deux mains devaient à l’origine serrer des objets aujourd’hui disparus.
La déesse est coiffée d’un large disque solaire orné d’un grand uraeus dressé faisant la moitié en hauteur du disque. La queue du serpent se poursuit derrière le disque sur la perruque tripartite. Celle-ci est striée verticalement sur les deux pans de devant. En revanche, dans le dos, les stries sont d’abord horizontales, puis progressivement deviennent verticales. Sekhmet est vêtue d’une longue robe moulante s’arrêtant au-dessus des chevilles.
La crinière finement striée encadre la face de la divinité. Le long et fin museau présente de fines incisions dessinant les moustaches. Deux sillons plus épais, formant un V renversé, composent l’intérieur des oreilles. Les yeux, dont le droit est plus grand que la gauche, ont leurs contours incisés. La pupille y est sculptée. La longue robe laisse paraitre les formes du corps telles que la poitrine, le nombril, le bas-ventre, les fessiers et les genoux. Les épaules sont larges mais restent naturelles bien que la gauche soit plus haute que la droite.
La déesse Sekhmet, le plus souvent représentée sous l’apparence d’une femme à tête de lionne, est une divinité agressive et destructrice. De nombreux mythes égyptiens la présentent ainsi, attaquant les Hommes par vengeance ou par punition, et qui ne peut être apaisée que grâce aux offrandes et aux rites. Elle est également la fille et l’œil de Rê, dieu solaire. Aucune cité égyptienne n’est dédiée à son unique culte, au contraire, Sekhmet est une déesse aimée et crainte sur l’ensemble du territoire et tout au long de l’Histoire pharaonique.
La représentation statuaire de Sekhmet n’est pas rare. Par exemple, au temple de Kom el-Hattan, temple de Millions d’années du pharaon de la XVIIIe dynastie Amenhotep III, sur la rive gauche du Nil à Louxor, furent découvertes une cinquantaine de statues colossales de Sekhmet. Malgré son caractère non exceptionnel, les nombreuses œuvres de la divinité mises au jour, datant de toutes époques confondues, sont en pierre. En revanche, les statues de Sekhmet en bronze sont des objets plus rares. Ils possèdent des dimensions inférieures à celles des statues issues de commandes royales. La rareté de ces œuvres, ainsi que leurs petites dimensions, suggèrent que ces statuettes sont les résultats de commandes privées. Elles avaient alors certainement la fonction d’ex-voto ou devaient être placées sur un reliquaire.
Les formes généreuses de la divinité, ainsi que leur traitement correspond à celui utilisé à l'époque ptolémaïque qui s'inspire de l'iconographie grecque. La statuette Co. 788 daterait de cette période hellénistique.
Quelques statuettes en bronze de la déesse Sekhmet ayant des dimensions similaires à celles de Co. 788 sont exposées au Musée du Louvre (E 14252), au British Museum de Londres (EA 11029, EA 65247), au MMA de New York (89.2.574), ou encore au Musée égyptien de Turin (Cat. 0230).
Dans les collections du musée Rodin, l’œuvre Co. 5641 est une statuette de Sekhmet présentant la même attitude. La statuette Co. 773 est également une statue de Sekhmet, toutefois, les bras sont maintenus le long du corps et les pieds sont joints.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : 127. Sekhmet debout, les bras sont collés au corps. Le bras gauche à demi plié. Coiffée du disque et de l’uraeus. Les pieds manquent. Haut. 22 cent. Bronze. Estimée 100 francs.
Donation à l’État français en 1916.
La statuette a été choisie par Rodin et Léonce Bénédite pour être exposée à l’hôtel Biron dans les années 1910, en préfiguration du futur musée.
Égypte > provenance inconnue
Époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 9 cm ; l. : 3,2 cm ; p. : 2,8
co. 773
Le métal est partiellement oxydé. La partie inférieure de la statuette est brisée au-dessus des genoux et la couronne qui surmontait à l’origine la déesse a disparu. Deux petits trous circulaires sous la cassure des jambes sont probablement les traces d’un soclage antérieur. Le métal au niveau des yeux et entre les deux pans de la coiffe qui descendent sur la poitrine est particulièrement effrité ce qui suggère peut-être une incrustation de pierre.
Cette statuette représente la déesse Sekhmet léontocéphale. Elle se tient debout, les jambes jointes, les bras tendus le long du corps.
Elle est coiffée d'une perruque tripartite striée verticalement dont les pans descendent de chaque côté du cou et s’arêtent au-dessus de la poitrine. Un espace entre les deux pans de forme trapézoïdale laisse supposer une incrustation de pierre. L’arrêt de la perruque est nettement marqué sur le haut du crâne. Elle fut probablement surmontée d’un large disque solaire, dont la base est toujours visible entre les deux oreilles, comme c’est le cas pour la statuette de Sekhmet Co. 788 conservée au musée Rodin. Elle porte une longue robe moulante laissant apparaître ses formes féminines. Elle n’est parée d’aucun bijou. Deux ressauts de métal visibles à l'arrière laissent découvrir le dos légèrement arasé de la déesse. Ils semblent indiquer que la statuette était adossée à une plaque métallique ou un support peut-être plus important comme un obélisque par exemple.
Deux arêtes forment un triangle encadrant le front arrondi. Les oreilles sont creusées de deux sillons pour donner du volume. Les yeux, de profondeur différente, surplombent un museau court et plat et des pommettes saillantes. La gueule est dessinée par un sillon horizontal et le menton par une ligne arrondie en U. Les épaules tombantes se poursuivent sur de longs bras disproportionnés au reste du corps. Le bras gauche est légèrement plus long que le droit. Les bouts des doigts de la main droite sont arrondis alors que ceux de la gauche s’arrêtent net. La poitrine est généreuse, les hanches sont clairement marquées et le bas-ventre est bombé. Cette morphologie particulière du corps féminin laisse penser que l’œuvre daterait de l’époque ptolémaïque, période durant laquelle cette iconographie était appliquée.
On note une dissymétrie dans le visage, le placement des oreilles, la hauteur des épaules et la longueur des bras.
La déesse Sekhmet, le plus souvent représentée sous l’apparence d’une femme à tête de lionne, est une divinité agressive et destructrice. De nombreux mythes égyptiens la présentent ainsi, attaquant les Hommes par vengeance ou par punition, et qui ne peut être apaisée que grâce aux offrandes et aux rites. Elle est également la fille et l’œil de Rê, dieu solaire. Aucune cité égyptienne n’est dédiée à son unique culte, au contraire, Sekhmet est une déesse aimée et crainte sur l’ensemble du territoire et tout au long de l’Histoire pharaonique.
La représentation statuaire de Sekhmet n’est pas rare. Par exemple, au temple de Kom el-Hattan, temple de millions d’années du pharaon de la XVIIIe dynastie Amenhotep III, sur la rive gauche du Nil à Louxor, furent découvertes une cinquantaine de statues colossales de Sekhmet. Malgré son caractère non exceptionnel, les nombreuses œuvres de la divinité mises au jour, datant de toutes époques confondues, sont en pierre. En revanche, les statues de Sekhmet en bronze sont des objets plus rares. Ils possèdent des dimensions inférieures à celles des statues issues de commandes royales. La rareté de ces œuvres, ainsi que leurs petites dimensions, suggèrent que ces statuettes sont les résultats de commandes privées. Elles avaient alors certainement la fonction d’ex-voto ou étaient placées sur un reliquaire.
Le musée du Louvre, le British Museum, le Metroplitan Museum of Arts de New York, le musée égyptien de Turin et le Penn Museum regroupent plus d’une quinzaine d’œuvre semblables. En revanche, les dimensions sont différentes (généralement plus de 15 cm de haut). Les œuvres qui présentent des dimensions similaires à celles de Co. 773 sont les suivantes :
Au Museo Egizio di Torino : Cat. 0235.
Au Penn Museum de Philadelphie : 30-62-5 (13 cm).
La statuette N 5178 exposée au musée du Louvre présente un ressaut de métal dans le dos similaire à celui de Co. 773. L’œuvre du Louvre est assise sur un siège de forme rectangulaire et est adossée à un obélisque. Co. 773 pourrait avoir été adossée de la même manière à un élément aujourd’hui disparu.
Dans la collection du musée Rodin, les statuettes Co. 788 et Co. 5641 sont toutes deux des statuettes léontocéphales de Sekhmet, en revanche la position des bras, les attributs que la déesse maintenait dans ses mains et le fait qu’elle soit marchante sont des éléments qui diffèrent de Co. 773.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon / pavillon de l'Alma / vitrines 23 et 24, 518, "Lot de huit bronzes en très mauvais état de conservation : deux Osiris debout (haut. 18 cent. 1/2 et 11 cent. 1/2), un Amon debout (78 millim.), un Harpocrate assis (7 cent.), une Sokhmit fragmentaire debout (9 cent.), un Bès debout (6 cent.), un Norfitonn ? debout (9 cent. 1/2), un bas de divinité assise (9 cent.). Estimé vingt cinq francs."
Donation à l’État français en 1916.
égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 7,5 cm ; l. : 2,8 cm ; p. : 5,8 cm
co. 2371
L'oeuvre est en mauvais état de conservation. L’oxydation du métal est plus marquée sur les épaules que sur le reste du corps. Il manque les deux pieds avant, le pied arrière gauche et le bout de la queue.
La statuette représente une chatte assise sur ses pattes arrière.
La tête de l’animal est trop petite pour le reste du corps. Ses grandes oreilles percées et pointues n’ont pas les mêmes proportions. En effet, l’oreille gauche est plus petite que son homologue de droite. Un sillon vient doubler le bord extérieur de l’oreille pour donner de la profondeur. Ce bord se poursuit sur une arrête piquante dessinant la pommette. Les joues creuses mettent en exergue le pinch et les patons peu naturalistes. Les cavités qui forment les yeux sont de forme triangulaire et étaient probablement incrustées à l’origine. L’arrête du nez est fine et le museau est court bien que le cuir du nez soit légèrement en saillie par rapport à l’ouverture de la gueule.
Le cou est long et étroit. Les marques d’un collier constitué de deux registres très arasés aujourd’hui, sont visibles sur les épaules. Un grand pendentif en forme d’œil oudjat orne le sternum de l’animal, particulièrement bombé. Les épaules et les omoplates très marquées et resserrées créent un angle presque droit avec le dos qui est trop courbé pour être naturel. Il s’élargit nettement au niveau des cuisses. Les pattes avant sont assez épaisses contrairement aux pattes postérieures qui semblent trop petites pour être naturelles. Les pieds arrière sont en saillie et sont visibles dès le dessous des cuisses. La queue de l’animal nait progressivement sur la croupe, longe le corps du côté droit et se termine devant les pieds antérieurs. Chose exceptionnelle pour les statuettes de la collection de Rodin, la queue est striée de séries de cinq sillons parallèles, espacées régulièrement d’une surface lisse.
(En ce qui concerne les termes utilisés pour la description de l’anatomie des félins).
Cette figure de chatte représente la déesse Bastet sous sa forme zoomorphe, déesse protectrice du foyer et de la fertilité féminine. Bastet est également la forme apaisée de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, qui est le plus souvent représentée en lionne. Bastet est Maîtresse de Bubastis dans le delta du Nil, et son culte connait un essor considérable à partir de la Troisième Période intermédiaire, lors de l’installation de la capitale à Bubastis. C’est notamment sur ce site, mais aussi à Thèbes (Haute-Égypte), à Beni Hassan (Moyenne-Égypte) ou sur le site de Saqqarah (Basse-Égypte), que furent mis au jour des cimetières contenant des centaines de chats momifiés. Les momies ou simulacres de momies étaient introduits dans des coffres de bois ou de bronze de forme rectangulaire ou zoomorphe, ou bien directement dans une statuette prenant l’aspect d’un chat assis. Des têtes de chat en bronze étaient aussi occasionnellement placées sur une momie enveloppée, en tant qu’ornement (cf. SCHORSCH Deborah, FRANTZ James H., in Appearance and Reality, BMMA 55/3, hiver 1997-1998, p. 18). Ces momifications étaient destinées à deux pratiques religieuses différentes. Les momies pouvaient être des commandes de particuliers dans le cadre de leurs dévotions à la déesse Bastet. Mais elles pouvaient également être utilisées au cours de l’accomplissement du culte journalier dédié à la déesse féline.
La statuette Co. 2371 étant trop petite pour contenir une momie de l’animal qu’elle représente, cette statuette devait plus certainement surmonter un coffre dans lequel était entreposé une momie ou servir d'ex-voto.
De très nombreuses statuettes de ce type ont été mises au jour. Le musée du Louvre, le British Museum, le Penn Museum, le MMA, le Musée égyptien du Caire et de Turin regroupent en effet à eux-seuls près de soixante œuvres. En revanche, les dimensions diffèrent d’une statuette à une autre. Seuls quelques exemples mesurent environ 7 cm.
Au Musée du Louvre : E 14282 bis.
Au British Museum, l'oeuvre EA 38245 figure un chat assis sur ses pattes postérieures et portant un collier mais il s'agit ici d'une enseigne. Les statuettes EA 61547 et EA 11582 sont également des représentations de chattes assises portant un collier.
Au Museo Egizio di Torino : Cat. 0888 et Cat. 0883.
Au Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles : E. 07594 (7,8 cm).
Dans les collections du Musée Rodin, Co. 813, Co. 2424, Co. 804, Co. 769, Co. 2337, Co. 771 et Co. 212 sont également des statuettes de chatte assise sur ses pattes postérieures. La statuette fragmentaire Co. 203 consiste en une tête de chatte qui avait probablement la même posture que Co. 2371 à l’origine.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l’Alma, vitrines 23 et 24, 522, "Chat assis en bronze. L’extrémité des pattes de devant manque, haut. 8 cent. ½. Estimé cinquante francs."
Donation à l’État français en 1916.
La figurine était exposée en 1913 à Meudon, dans une vitrine du pavillon de l’Alma.
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 9 cm ; l. : 3,1 cm ; p. : 2,8 cm
co. 814
L'oeuvre est en mauvais état de conservation.
Le métal est très oxydé, les détails ne sont guère visibles. Il manque les pieds. De nombreuses petites piqûres viennent consteller la statuette, particulièrement sur la tête. Ces piqûres sont dues à un refroidissement trop soudain après la fonte du métal dans le moule.
La statuette représente la déesse Bastet sous sa forme anthropomorphe, avec une tête de chatte. La déesse se tient debout, le bras gauche est rabattu sur la poitrine, le droit plié en angle droit devant elle. Sa main droite serrait à l’origine un objet, probablement un sistre si l’on compare l’objet aux statuettes similaires connues. Sa main gauche maintient sur la poitrine une égide prenant la forme d’une tête de lionne. Une anse de panier est toujours visible, passant dans le pli du bras gauche.
La déesse est vêtue d’une longue tunique moulante striée verticalement dont l’origine pourrait être syrienne (voir, par exemple, le vêtement mieux conservé de la figurine en bronze de Bastet Musée du Louvre N3857, in ÉTIENNE Marc, Les dieux de l’Égypte, petit dictionnaire illustré, Paris, 1998, p. 11). Elle s’arête en pointe devant et derrière les jambes, sous les genoux. Les manches semblent s’interrompre au-dessus des coudes.
Les oreilles sont grandes et partent vers l’arrière. Un sillon oblique vient donner de la profondeur à l’intérieur de celles-ci. La mauvaise qualité de conservation de l’œuvre rend les détails de la face illisibles. La tête est petite par rapport au reste du corps, et le cou est long et fin. Les larges épaules disproportionnées tombent. Le bras gauche est fin alors que le droit est très épais, probablement à cause de l’oxydation de l’alliage. Le buste est grand comparé aux jambes. Les cuisses, larges et bombées, accordent à la déesse une allure très féminine.
La déesse Bastet, protectrice du foyer, déesse de la fertilité et de Bubastis dans le delta du Nil, est la forme passive de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, plus souvent représentée en lionne. L’égide maintenue sur la poitrine, à tête de lionne, rappelle cet aspect dangereux de la déesse. Le culte de Bastet connait un essor considérable à partir de la Troisième Période intermédiaire lors de l’installation de la capitale à Bubastis, toutefois, ce type de statuette se retrouve plus généralement à partir de la Basse-Époque. Le probable sistre dans la main droite met en exergue la facette joyeuse et festive de Bastet, également déesse musicienne. Le panier est quant à lui un attribut connu pour ces statuettes, en revanche la raison de sa présence est encore aujourd’hui ignorée. Toutefois, le sistre, le panier et l'égide à tête de lionne sont autant d'instruments rituels empruntés aux Khenout, fidèles de la déesse Hathor qui accomplissaient des rites spécifiques pour les morts et les vivants. De plus, il faut savoir que les déesses Hathor, Sekhmet et Bastet sont étroitement liées en tant que manifestations de l'oeil de Rê à partir de la Basse-Époque.
De très nombreuses œuvres représentant Bastet dans cette attitude et avec ces attributs, parfois accompagnée de chatons, notamment les statuettes EA 12590 au British Museum et Cat. 0274 au Musée égyptien de Turin, ont été mises au jour. Il s’agit donc d’un type de statuette commun à cette époque qui servait très probablement d’ex-voto. La statuette Co.814 correspondrait à ce type d'oeuvre.
Le musée du Louvre, le British Museum, le MMA, le Penn Museum, le Musée égyptien du Caire et de Turin regroupent à eux-seuls plus de quarante œuvres semblables. Celles correspondant aux caractéristiques et aux dimensions de Co. 814 sont les suivantes.
Au MMA de New York : 45.4.5, 34.6.1, 04.2.426 et 15.43.5.
Au British Museum : EA 11034 et EA 11031.
Au Museo Egizio di Torino : Cat. 0271, Cat. 0269, S. 00052, Cat. 0272, Cat. 0268 et Cat. 0270.
Au Musée égyptien du Caire : CG 38996, CG 38994 et CG 38993.
Au musée du Louvre : E 4251 et E 3788
Aucune autre statuette de ce type n’est présente dans les collections du musée Rodin.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin avant décembre 1906.
BOREUX 1913 : Meudon, atelier Tweed, vitrine 9, 373, "Bastet debout tenant l'égide de la main gauche. Le bas des jambes manque. Bronze très abimé. Haut. 9 cent. Estimé cinquante francs."
Donation Rodin à l'État français 1916.
L'objet fut acheté par Rodin avant décembre 1906 et fut exposé dans la vitrine 9 de l'atelier Tweed à Meudon. Il y fut photographié par François Vizzavona vers décembre 1906 (musée Rodin, Ph.06135).
L'objet fragmentaire apparaît monté sur le petit socle en marbre gris, instalé dans l'atleir de Rodin ou avant son acquisition par le sculpteur.
égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 13,1 cm ; l. : 4,4 cm ; p. : 6,4 cm
co. 2424
L'oeuvre est en mauvais état de conservation.
Le métal est très oxydé et a pris une teinte verte. Il manque l’oreille gauche et le bout de la queue. Les yeux étaient probablement incrustés à l’origine, de même que le front qui présente une cavité ovale. On note quelques entailles sur le sternum, entre les épaules et au milieu du dos qui pourraient correspondre aux encoches utilisées pour un placage aujourd'hui disparu.
La statuette représente une chatte assise sur ses pattes arrière. Les lignes sont naturelles et élégantes.
L’animal possède des oreilles à bout rond placées légèrement sur les extérieurs. Un large sillon vient doubler leur bord extérieur pour donner de la profondeur. Elles étaient originellement percées. Sur le front, une cavité de forme ovale est présente et suppose l’incrustation d’un uraeus, ou plus certainement d’un scarabée, comme c’est le cas respectivement pour deux statuettes de chat exposées au British Museum (EA 11556 et EA 64391). L’incrustation d’un scarabée est courante sur ce type d’œuvre en bronze (cf. ROEDER Günter, Ägyptische Bronzefiguren, Berlin, 1956, p. 344-46, § 445) et pouvait être directement moulée avec le bronze (cf. ibid., n°8192, p. 346, pl. 50 [o] et EA 64391). Les yeux de la statuette Co. 2424 étaient également incrustés. Notons que l’œil gauche est plus ouvert que le droit. L’arrête du nez est rendue avec naturel pour sa largeur et sa longueur. Les narines sont creusées sur le cuir du nez, légèrement trop large pour respecter les proportions naturalistes de l’animal. Il surplombe des patons arrondis sur lesquels sont visibles les moustaches. Un fin sillon horizontal dessine la gueule large d’ouverture. Enfin, deux bourrelets forment les pommettes.
Le cou se poursuit à l’avant sur un sternum bombé et des pattes antérieures largement écartées l’une de l’autre. Elles sont finement dessinées grâce au rendu du coude et du carpe. À l’arrière, le cou se prolonge sur des omoplates en saillie. Les pattes arrière sont complètement fondues dans la masse circulaire qui caractérise le dos, à l’exception des doigts des pattes. De cette masse se démarquent les hanches et les cuisses. Elles sont modelées grâce à deux bourrelets se rejoignant pour former un V. La naissance de la queue se fait progressivement et naturellement au niveau de la croupe. La queue est plaquée au corps qu’elle longe du côté droit jusqu’au devant de la patte avant droite. Sous la base de la queue et sous les pattes antérieures sont visibles deux tenons de métal de forme rectangulaire qui permettaient l’insertion de la statuette dans un socle antique aujourd’hui disparu. On peut également voir un autre ressaut de métal qui suit les contours de la partie arrière de l’animal et qui semble avoir le même usage que les deux précédents.
De fines entailles sont visibles sur le sternum, entre les épaules, au-dessus de la croupe et sur la cuisse gauche. Leur usage et utilité nous est inconnu mais pourrait convenir à un placage d'or par exemple aujourd'hui disparu, ou un autre système de soclage.
(En ce qui concerne les termes utilisés pour la description de l’anatomie des félins).
Cette figure de chatte représente la déesse Bastet sous sa forme zoomorphe et protectrice du foyer, déesse de la fertilité féminine. Bastet est également la forme apaisée de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, qui est le plus souvent représentée en lionne. Bastet est Maîtresse de Bubastis dans le delta du Nil, et son culte connait un essor considérable à partir de la Troisième Période Intermédiaire, lors de l’installation de la capitale à Bubastis. C’est notamment sur ce site, mais aussi à Thèbes (Haute-Égypte), à Beni Hassan (Moyenne-Égypte) ou sur le site de Saqqarah (Basse-Égypte), que furent mis au jour des cimetières contenant des centaines de chats momifiés. Les momies ou simulacres de momies étaient introduits dans des coffres de bois ou de bronze de forme rectangulaire ou zoomorphe, ou bien directement dans une statuette prenant l’aspect d’un chat assis. Des têtes de chat en bronze étaient aussi occasionnellement placées sur une momie enveloppée, en tant qu’ornement (cf. SCHORSCH Deborah, FRANTZ James H., in Appearance and Reality, BMMA 55/3, hiver 1997-1998, p. 18). Ces momifications étaient destinées à deux pratiques religieuses différentes. Les momies pouvaient être des commandes de particuliers dans le cadre de leurs dévotions à la déesse Bastet. Mais elles pouvaient également être utilisées au cours de l’accomplissement du culte journalier dédié à la déesse féline.
La statuette Co. 2424 étant trop petite pour contenir une momie de l’animal qu’elle représente, elle devait plus certainement surmontée un coffre dans lequel était entreposé une momie ou servir d'ex-voto.
De nombreuses statuettes de chatte assise sur ses pattes arrière ont été mises au jour. Les dimensions varient entre environ 2 cm et plus de 50 cm de haut. Seules quelques unes d’entre elles présentent des dimensions similaires à la statuette Co. 2424.
Au British Museum : EA 11556 (12,7 cm).
Au Museo Egizio di Torino : Cat. 0877 (11 cm).
Au Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles : E.06936 (12,5 cm), E.07591 (12,5 cm), E.07643 (13,5 cm), E.07642 (14 cm) et E.06935 (14,5 cm).
Dans les collections du Musée Rodin, Co. 813, Co. 2371, Co. 804, Co. 769, Co. 2337, Co. 771 et Co. 212 sont également des statuettes de chatte assise sur ses pattes postérieures. La statuette fragmentaire Co. 203 consiste en une tête de chatte qui avait probablement la même posture que Co. 2424 à l’origine. Parmi ces œuvres, seules Co. 769, Co. 804 et Co. 813 partagent les mêmes dimensions que Co. 2424.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX, 1913 : Meudon, atelier de peinture / vitrine 10, 394, "Chat assis, en bronze, l'oreille gauche est cassée. 13 cent. Estimé cent francs."
Donation à l’État français en 1916.
La statuette était exposée en 1913 à Meudon, dans une vitrine de l’atelier de peinture de villa.
égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 5,3 cm ; l. : 1,7 cm ; p. : 2,9 cm
co. 2337
La statuette est entière, toutefois les détails ne sont plus lisibles du fait d’un polissage intensif. On note une coloration orangée sur toute la statuette.
Cette petite statuette représente une chatte assise sur une base plate, de forme rectangulaire à l’avant et arrondie à l’arrière. Les proportions générales de l’animal sont bonnes mais les détails ne sont pas naturalistes.
Les oreilles semblent trop inclinées vers l’arrière, le museau paraît trop court et les yeux trop ouverts. Le stop en haut du museau et le haut de la gorge ne sont pas marqués. Le cou et les épaules sont très resserrés, comme aplatis ce qui fait que le haut des pattes antérieures s’évase grossièrement et de façon irréaliste. Ces dernières, longues et fines, sont collées l’une à l’autre. Leurs doigts sont presque entièrement fondus dans la base. Le dos est de forme et de largeur naturelles mais paraît gonflé, et ce à cause des épaules resserrées. Les cuisses arrière sont clairement modelées dans le métal contrairement aux doigts. La base de la queue, légèrement désaxée sur le côté gauche de la croupe, longe le corps du côté droit et finit sa course à côté de la patte antérieure droite. La queue n’est pas posée sur la base, néanmoins l’espace qui les sépare n’a pas été dégrossi.
Un unique tenon est visible sous la base. Il permettait l’insertion de la statuette dans un socle plus grand.
(En ce qui concerne les termes utilisés pour la description de l’anatomie des félins).
Cette figure de chatte représente la déesse Bastet sous sa forme zoomorphe, déesse protectrice du foyer et de la fertilité féminine. Bastet est également la forme apaisée de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, qui est le plus souvent représentée en lionne. Bastet est Maîtresse de Bubastis dans le delta du Nil, et son culte connait un essor considérable à partir de la Troisième Période intermédiaire, lors de l’installation de la capitale à Bubastis. C’est notamment sur ce site, mais aussi à Thèbes (Haute-Égypte), à Tounael-Gebel (Moyenne-Égypte) ou sur le site de Saqqârah, que furent mis au jour des cimetières contenant des centaines de chats momifiés. Les momies ou simulacres de momies étaient introduits dans des coffres de bois ou de bronze de forme rectangulaire ou zoomorphe, ou bien directement dans une statuette prenant l’aspect d’un chat assis. Des têtes de chat en bronze étaient aussi occasionnellement placées sur une momie enveloppée, en tant qu’ornement (cf. SCHORSCH Deborah, FRANTZ James H., in Appearance and Reality, BMMA 55/3, hiver 1997-1998, p. 18). Ces momifications étaient destinées à deux pratiques religieuses différentes. Les momies pouvaient être des commandes de particuliers dans le cadre de leurs dévotions à la déesse Bastet. Mais elles pouvaient également être utilisées au cours de l’accomplissement du culte journalier dédié à la déesse féline.
Les dimensions de Co. 2337 laissent penser qu’elle servait plus certainement d’ex-voto déposé dans l’un de ses temples, à cause de son socle et du tenon permettant de l’insérer dans une base.
Plusieurs statuettes de type et de dimensions similaires à Co. 2337 sont conservées à Philadelphie et à Bruxelles.
Au Penn Museum de Philadelphie : 29-70-733 (4,3 cm), 29-70-731 (5,4 cm), 29-70-737 (5,5 cm) et 29-70-751 (5,8 cm).
Aux musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles : E.09113e (2,4 cm), E.09113d (3,5 cm) et E.07592 (3,5 cm).
Dans les collections du Musée Rodin, Co. 813, Co. 2371, Co. 804, Co. 769, Co. 2424, Co. 771 et Co. 212 sont également des statuettes de chatte assise sur ses pattes postérieures. La statuette fragmentaire Co. 203 consiste en une tête de chatte qui avait probablement la même posture que Co. 2337 à l’origine. Cette dernière présente cependant les dimensions les plus petites.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l’Alma, vitrine 7, 323, "Petit chat en bronze assis sur une base plate. Haut. 5 cent. environ. Estimé cinq francs."
Donation à l’État français en 1916.
L'objet était exposé du vivant de Rodin dans une vitrine du pavillon du pavillon de l'Alma à Meudon.
égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 32 cm ; l. : 12,5 cm ; p. : 24,3 cm
co. 212
L'oeuvre est en mauvais état de conservation.
Le métal très oxydé est fendu ou a disparu à de nombreux endroits. Les deux pattes avant sont sectionnées, l’œil gauche a été refait et il manque le pied arrière gauche. Une asymétrie importante est visible du côté gauche de l’animal.
En 1991, les restauratrices Fabienne Dall’Ava et Marie-Emmanuelle Meyohas constatent que la statue est très déformée et fissurée. Le plâtre a sans doute était introduit dans les creux pour camoufler ces déformations. D’importantes cassures, avec des décalages de niveau entre les morceaux, sont visibles à de nombreux endroits. Des lacunes de surface sont remplies de plâtre. La surface du métal est recouverte de produits de corrosion, sulfates, malachite parfois cristallisée, azurite. Des spots de chlorures apparaissent ponctuellement.
La statuette en bronze représente une chatte grandeur nature, assise sur ses pattes arrière. Les proportions sont bonnes mais les lignes générales de l’animal sont exagérées, notamment celles de la face.
Les oreilles, originellement percées, sont élancées. Le métal y a été dégrossi le long du bord extérieur. Leur bord intérieur se prolonge sur des arêtes encadrant le front. Pommettes et mâchoires étant proéminentes, les joues sont creusées et le pinch est marqué. L’arête du nez est fine à sa base puis s’élargit progressivement jusqu’au cuir du nez, particulièrement imposant sur cette œuvre. Les patons, sur lesquels les moustaches ne sont pas rendues, surmontent une large gueule et un petit menton. Les yeux, dont le contour est simplement creusé dans le métal, sont pleins. Ils n’étaient donc pas incrustés.
Le cou fin et court surplombe un sternum bombé et de longues pattes antérieures sur lesquelles les carpes sont modelés. L’ossature des épaules est rendue de façon angulaire. La grande détérioration de la partie dorsale de la statue ne permet pas de préciser ses détails. Notons toutefois que le haut du dos semble exagérément fin par rapport à la zone des fessiers. La queue, qui émerge progressivement de la croupe, longe le corps du côté droit et finit sa course au devant du pied antérieur droit.
Sous les pieds avant, un ressaut de forme rectangulaire permettait l’emboitement de la statue dans un socle antique, aujourd’hui disparu. La statuette repose aujourd’hui sur un socle en bois, déjà visible sur les clichés des vitrines du temps de Rodin (voir par exemple sur la photographie Musée Rodin, Ph. 830, cf. CHOUMOFF Pierre, L’atelier de peinture à Meudon, 20-23 novembre 1917).
(En ce qui concerne les termes utilisés pour la description de l’anatomie des félins).
Cette figure de chatte représente la déesse Bastet sous sa forme zoomorphe, déesse protectrice du foyer et de la fertilité féminine. Bastet est également la forme apaisée de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, qui est le plus souvent représentée en lionne. Bastet est Maîtresse de Bubastis dans le delta du Nil, et son culte connait un essor considérable à partir de la Troisième Période Intermédiaire, lors de l’installation de la capitale à Bubastis. C’est notamment sur ce site, mais aussi à Thèbes (Haute-Égypte), à Beni Hassan (Moyenne-Égypte) ou sur le site de Saqqarah (Basse-Égypte), que furent mis au jour des cimetières contenant des centaines de chats momifiés. Les momies ou simulacres de momies étaient introduits dans des coffres de bois ou de bronze de forme rectangulaire ou zoomorphe, ou bien directement dans une statuette prenant l’aspect d’un chat assis. Des têtes de chat en bronze étaient aussi occasionnellement placées sur une momie enveloppée, en tant qu’ornement (cf. SCHORSCH Deborah, FRANTZ James H., dans Appearance and Reality, BMMA 55/3, hiver 1997-1998, p. 18). Ces momifications étaient destinées à deux pratiques religieuses différentes. Les momies pouvaient être des commandes de particuliers dans le cadre de leurs dévotions à la déesse Bastet. Mais elles pouvaient également être utilisées au cours de l’accomplissement du culte journalier dédié à la déesse féline.
Les dimensions du bronze Co. 212 laissent supposer que cette représentation de la déesse avait pour fonction de contenir une momie de chat et qu’elle correspond à l’une de ces deux catégories d’objets rituels.
De très nombreuses statuettes de ce type ont été mises au jour. Le musée du Louvre, le British Museum, le Penn Museum, le MMA, le Musée égyptien du Caire et de Turin regroupent en effet à eux-seuls près de soixante œuvres.
La statuette Co. 212 fait 32 cm de haut, or, seules quelques statuettes de chatte ont une hauteur équivalente.
Au Musée du Louvre : E 2533 (27,6 cm) et E 22 889 (37,5 cm). Cette dernière possède un scarabée rapporté sur le front. L'oeuvre Co. 203 devait certainement avoir également cet insecte inscrusté à l'emplacement décrit.
Au MMA de New York : 56.16.1 (32 cm) et 58.38 (38 cm).
Au British Museum : EA 64391 (42 cm). Cette statuette porte également un scarabée sur le front et des boucles d'oreille en or.
Au Museo Egizio di Torino : Cat. 0873 (34,5 cm).
Au Penn Museum de Philadelphie : E 14284 (56 cm).
Aux Musées du Cinquentenaire de Bruxelles : E. 06750 (45 cm).
Dans les collections du Musée Rodin, Co. 813, Co. 2371, Co. 804, Co. 769, Co. 2337, Co. 2424 et Co. 771 sont également des statuettes de chatte assise sur ses pattes postérieures. La statuette fragmentaire Co. 203 consiste en une tête de chatte qui avait probablement la même posture que Co. 212 à l’origine.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin avant mai 1906.
BOREUX 1913 : Meudon, Objets non en vitrine, atelier de peinture, 551, "Chat assis en bronze. Le métal est fendu ou a disparu en un grand nombre d'endroits. L'œil gauche a été refait. Estimé mille francs."
Donation à l’État français en 1916.
La statuette était exposée à Meudon dans l’atelier de peinture de la villa des Brillants.
Rodin la protégeait sous une petite cloche où elle fut photographiée, un drap posé à l'arrière pour lui servir de fond (musée Rodin, Ph. 1168).
Elle fut acquise avant mai 1906, date à laquelle elle fut décrite par Paul Gsell : « (...) Il me conduit dans une autre salle. Sous une vitrine, un chat égyptien de bronze vert, assis sur son train postérieur et droit sur ses pattes de devant, ferme à demi ses yeux énigmatiques et, relevant son museau plat semble encore attendre les hommages du peuple qui adorait les bêtes. » « Quelle grandeur de vérité ! dit Rodin. Ce n'est pas un chat, c'est toute l'espèce des chats ! Dans l'attache des membres, dans l'arc du dos, dans la charpente de la tête, il y a l'éternité d'un type vivant. Ces Egyptiens travaillaient pour toujours. Et d'ailleurs le culte qu'il vouaient aux animaux les aidaient à les comprendre. Ce chat, c'était un dieu pour l'artiste qui le modelait. C'était pour lui ce que fut, par exemple, la Vierge pour les sculpteurs du moyen âge ou de la Renaissance. Voilà pourquoi ce chat égyptien vaut les madones des cathédrales !» (GSELL 1er mai 1906, p. 94).
Paul Gsell le décrivit à nouveau en 1914 : « Sous une vitrine, un chat égyptien, de bronze vert, assis sur son train postérieur, se redressait sur ses pattes de devant, dans une majestueuse immobilité. – Il est admirable, mais j’ai beaucoup de peine à le préserver de l’oxydation. Voyez ses yeux qui se tuméfient et qui pleurent des granulations de métal !... Cette bête sacrée verse des larmes sur sa divinité perdue… Dites-moi si jamais aucun peuple a mieux exprimé l’énigme troublante de l’âme animale… Que c’est beau !... Seule une race pénétrée de dévotion pour les bêtes pouvait leur attribuer une telle noblesse… Car ce chat, pour l’artiste égyptien qui l’a sculpté, c’était à peu près l’équivalent de la Vierge pour les imagiers du Moyen Age !... » (GSELL 1914, p. 51).
Un autre photographe la saisit, posée sur une des gaines à rinceaux en plâtre que Rodin avait fait mouler pour poser ses propres sculptures lors de l’exposition de l’Alma en 1900. Sa silhouette se découpait sur un fond blanc, de face et de profil (musée Rodin, Ph. 2703-2704). Ces trois tirages montrent que la statue était déjà présentée sur son socle en bois actuel, conçu par Rodin ou acheté avec l’objet. A cette époque, le corps de la chatte était rempli de plâtre, et présentait de nombreuses fissures et les pattes de devant étaient cassées en deux. Le bronze était extrêmement corrodé, fidèle à la description qu’en fit Rodin au critique Paul Gsell.
A la mort de Rodin, en novembre 1917, une photographie de Pierre Choumoff montre la statuette exposée dans la grande vitrine le long de la verrière, parmi d’autres objets de la collection (musée Rodin, Ph. 830).
égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 11 cm ; l. : 7,6 cm ; p. : 8,6 cm
co. 203
L'œuvre est en mauvais état de conservation.
Le métal est très oxydé sur l'ensemble de l'objet et particulièrement au-dessus de l’œil gauche et sur le museau.
La tête était en plusieurs fragments qui ont été recollés. Les fissures qui les séparent sont toujours visibles. L’animal est brisé au niveau du cou. Il manque la pointe de l’oreille droite ; sur la planche couleur du catalogue Rodin Collectionneur, l’oreille est encore intacte.
Le fragment de statuette en bronze consiste en une tête de chatte brisée au niveau du cou.
Les traits de la face sont très marqués et exagérés. Les oreilles aux pointes carrées, épaisses et courtes, ont été excavées de moitié et striées horizontalement afin de rendre la pilosité de l’animal. Deux petits creusements sur les lobes, noircis par le temps, suggèrent que le félin portait des boucles d'oreille, probablement en or. Les bords intérieurs des oreilles se poursuivent sur des arêtes épaisses encadrant le front, sur lequel le métal est particulièrement dégradé. On peut émettre l’hypothèse d’une pierre ou d’un ornement quelconque qui, en se détachant de la statuette, a arraché une partie de la matière en surface. Les arêtes se prolongent pour former le nez, puis le cuir du nez dont les narines profondes sont désaxées sur la gauche. Les hautes pommettes tranchantes rejoignent les patons sur lesquels un décor constitué de fins sillons horizontaux dessine les moustaches. Les yeux, incisés dans le métal, ont un bord inférieur horizontal et un bord supérieur en arc de cercle. Ils étaient probablement incrustés à l’origine. Enfin, les mâchoires sont nettes et angulaires.
(En ce qui concerne les termes utilisés pour la description de l’anatomie des félins).
Cette figure de chatte représente la déesse Bastet sous sa forme zoomorphe, déesse protectrice du foyer et de la fertilité féminine. Bastet est également la forme apaisée de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, qui est le plus souvent représentée en lionne. Bastet est Maîtresse de Bubastis dans le delta du Nil. Son culte connait un essor considérable à partir de la Troisième Période Intermédiaire, lors de l’installation de la capitale à Bubastis. C’est notamment sur ce site, mais aussi à Thèbes (Haute-Égypte), à Beni Hassan (Moyenne-Égypte) ou sur le site de Saqqarah (Basse-Égypte), que furent mis au jour des cimetières contenant des centaines de chats momifiés. Les momies ou simulacres de momies étaient introduits dans des coffres de bois ou de bronze de forme rectangulaire ou zoomorphe, ou bien directement dans une statuette prenant l’aspect d’un chat assis. Des têtes de chat en bronze étaient aussi occasionnellement placées sur une momie enveloppée, en tant qu’ornement (cf. SCHORSCH Deborah, FRANTZ James H., in Appearance and Reality, BMMA 55/3, hiver 1997-1998, p. 18). Ces momifications étaient destinées à deux pratiques religieuses différentes. Les momies pouvaient être des commandes de particuliers dans le cadre de leurs dévotions à la déesse Bastet, mais elles pouvaient également être utilisées au cours de l’accomplissement du culte journalier dédié à la déesse féline.
Les dimensions du bronze Co. 203 ainsi que la courbure du cou laissent supposer que cette représentation de la déesse faisait partie d’une figuration entière de chatte et avait pour fonction de contenir une momie de l’animal. Elle correspond alors à l’une des deux catégories d’objets rituels.
De très nombreuses statuettes de ce type ont été mises au jour. Le musée du Louvre, le British Museum, le Penn Museum, le MMA, le Musée égyptien du Caire et de Turin regroupent en effet à eux-seuls près de soixante œuvres.
Le fragment Co. 203 faisant 11 cm de haut, on peut logiquement supposer que l’œuvre devait atteindre plus de 25 cm dans son état originel. Or, seules quelques statuettes de chatte dépassent cette hauteur.
Au Musée du Louvre : E 2533 (27,6 cm) et E 22 889 (37,5 cm). Cette dernière possède un scarabée rapporté sur le front. L'oeuvre Co. 203 devait certainement avoir également cet insecte inscrusté à l'emplacement décrit.
Au MMA de New York : 56.16.1 (32 cm) et 58.38 (38 cm).
Au British Museum : EA 64391 (42 cm). Cette statuette porte également un scarabée sur le front et des boucles d'oreille en or.
Au Museo Egizio di Torino : Cat. 0873 (34,5 cm).
Au Penn Museum de Philadelphie : E 14284 (56 cm).
Aux Musées du Cinquentenaire de Bruxelles : E. 06750 (45 cm).
Dans les collections du Musée Rodin, Co. 2414, Co. 808, Co. 2423, Co. 811, Co. 809, Co. 681 et Co. 812 sont également des têtes de chatte. Les statuettes Co. 813, Co. 2371, Co. 804, Co. 769, Co. 2424, Co. 771 et Co. 212 reprennent probablement la même posture que Co. 203 à l’origine.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 131, "[Tête de chat] Idem - beaucoup plus grande. Haut. 11 cent. ½. Estimée quatre-vingt francs."
Donation à l’État français en 1916.
Cette tête de chatte avait été choisie par RODIN et Léonce BÉNÉDITE pour être exposée à l’hôtel Biron. Elle était présentée en 1913 à coté de la tête de chatte Co. 812.