Sirène
Élément de mobilier
Comment
State of preservation
Description
Inscription
Anépigraphe.
Historic
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913. Donation Rodin en 1916.
Harpocrate au pot
Comment
State of preservation
La statuette est en mauvais état de conservation. Le métal est oxydé sur toute la surface.
Description
Inscription
Anépigraphe.
Historic
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation Rodin à l’État français en 1916.
Thot accroupi
Sous sa forme de babouin
Comment
State of preservation
L’œuvre présente un état de conservation médiocre. Le métal est oxydé sur toute la surface. Malgré cela, quelques détails en relief ou incisés sont encore perceptibles. La statuette est aujourd’hui positionnée sur un socle en bois verni, ajouté à l’époque moderne.
Description
Inscription
Anépigraphe
Comment
State of preservation
Description
Inscription
Une inscription est présente au dos de l’oushebti.
L’inscription, incomplète car seule la partie supérieure de l’ouchebti est conservée, a été tracée à l’encre noire au dos de l’ouchebti. Les signes, rédigés de droite à gauche sous la glaçure de l’objet, sont disposés en quatre lignes. Bien que les signes soient facilement reconnaissables, la lecture du texte demeure obscure
Historic
Sans
Socle ?
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE TARDIVE OU ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE > XXVIe – XXXIe dynastie > 656 - 30 AVANT J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 23,6 cm ; L. : 4,5 cm ; Pr. : 7,2 cm
Co. 6251
Comment
State of preservation
L’objet est en mauvais état de conservation.
Il présente une surface brune composée d’oxydes bruns et des emplacements verts vifs composés de carbonates (malachite) et plus pâles composés de sulfates. La surface est assez lisse. Des chlorures sont disséminés sur la surface. Des restes de terre d’enfouissement sont visibles sur l’ensemble de l’œuvre. Elle est lacunaire à l’extrémité de la tige. L’objet qui était placé sur la base manque également ainsi qu’un fragment de la plaque à l’avant.
Description
Cet objet semble être un socle sur lequel était placé une statue ou un autre objet. Co. 6251 se compose d’une base à la face inférieure concave. Seules les bordures de la base sont en contact avec le sol. La face avant est ouverte et est rehaussée d’une plaque originellement décorée. Aujourd’hui, cette ornementation est particulièrement corrodée. On note cependant un décor en chevrons séparé de deux lignes verticales. Au centre de la base, sur la face supérieure, un tenon en forme de sablier a été vissé. Il permettait de maintenir l’objet droit sur la base. Son équilibre était également assuré par une longue tige se déroulant légèrement vers la gauche à la l’arrière du socle. Elle a été insérée dans ce dernier après un moulage séparé. Mais aujourd’hui l’oxydation et la corrosion les rendent solidaires l’un de l’autre. La tige présente une base de section carrée au bord supérieur large et aplati. La tige est d’égale épaisseur sur toute sa hauteur. Elle se finit par une pointe légèrement conique au diamètre plus important que le fût de la tige. La pointe est annoncée par de fins bourrelets de métal.
L’œuvre Co. 6251, s’il s’agit réellement d’un socle de statue, est particulièrement originale. En effet, les statues égyptiennes en bronze sont généralement équipées d’un tenon métallique qui permet de l’insérer dans un socle. Ici, c’est le socle qui possède le tenon ce qui implique que la statue devait présenter une ouverture pour y être placée. De plus, la tige pourrait être vue comme l’équivalent d’un pilier dorsal. Or ici, la tige est arquée vers l’avant suggérant que seule la pointe devait être en contact avec la statue. Ces différents éléments ne favorisent pas une identification de l’objet Co. 6251 en tant que socle de statue. Il pourrait s’agir en revanche d’une partie de lampe à huile, la tige servant ainsi de manche pour la déplacer, simple hypothèse sans comparatif similaire.
Related pieces
Les collections du musée Rodin ne conservent pas d’œuvre similaire à Co. 6251.
Inscription
Anépigraphe.
Historic
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation à l’État français en 1916.
colonnette papyriforme
Scène mythologique
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE GRECQUE OU ROMAINE > 332 AVANT J.-C. – 395 APRÈS J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 14 cm ; L. : 2,1 cm ; Pr. : 1,4 cm
Co. 2398
Comment
State of preservation
L’œuvre est en mauvais état de conservation. Le métal est oxydé et les détails sont patinés. De nombreuses concrétions blanchâtres, des chlorures, mélangées à de la terre d’enfouissement sont visibles sur l’ensemble de l’objet, particulièrement sur la tige de la partie inférieure. L’œuvre présente une surface composée de sels noirs et de carbonates de cuivre vert pâle avec des traces de sulfates. La surface reste cependant assez lisse.
Description
L’objet présenté ici se compose de deux parties. La première est une colonnette papyriforme au fût bombé et à la base et au chapiteau circulaire. On note un resserrement du fût à l’amorce du chapiteau. Un animal est représenté grimpant le long du fût de la colonne. Il s’agirait soit d’un chat (d’après l’échelle), soit d’une musaraigne allongée. Son museau pointu annonce de hautes oreilles. Deux petites cavités marquent les yeux. Son dos, arrondi, précède une longue queue, fine et représentée étendue le long de la colonne. Les quatre pattes ont été figurées de chaque côté du corps.
Le chapiteau de la colonnette sert de support à une seconde scène. Un personnage s’y tient debout, probablement soit une femme, soit un enfant d’après les rondeurs de son corps. Une autre figure, vraisemblablement animale, se tient le long de sa jambe gauche ; il est possible d’y voir peut être l’image d’un babouin, assis sur son postérieur, pattes avant reposant sur ses genoux. Son museau est carré et ses oreilles sont rondes. Une crinière recouvre ses épaules. On retrouve ici la position stéréotypée du babouin accroupi, animal sacré du dieu Thot.
Surmontant le personnage auprès duquel l’animal est assis, un homme se tient debout, représenté à une échelle moindre. Les traits de son visage sont aujourd’hui peu discernables, mais il s’agirait de la divinité Bès. D’allure svelte, il est représenté de face, le bassin large et les jambes arquées. Il porte une perruque courte ronde qui encadre son visage, recouvrant ainsi les oreilles ; s’il s’agit bien d’un Bès, il faut y voir une crinière. Ses oreilles sont proéminentes, ses épaules sont larges, sa taille est fine et ses jambes massives. Une excroissance de métal suggère la présence de parties génitales, aujourd’hui masquées. Un objet épais, long et strié horizontalement est maintenu dans les mains du dieu, il s’agit certainement d’une lyre comme on peut le voir sur l’œuvre du Metropolitan Museum of Art 17.194.2234 ; voir également ROEDER Günter, Ägyptische Bronzefiguren, Berlin, 1956, § 140 d, t. 14 [g, h]. Plusieurs sillons obliques sont encore visibles sur son corps, marquant les pectoraux et l’aine, celle-ci étant surmontée d’un nombril rond. De dos, deux lignes dessinent les muscles fessiers. On remarque également que le creux des genoux est figuré. La divinité pose sa jambe gauche sur l’épaule gauche du personnage situé sous lui et sa jambe droite, fléchie, au sommet de son crâne. Bras gauche placé le long du corps, la femme, ou l’enfant, lève le bras droit pour saisir la cheville droite du Bès.
Deux autres exemples peuvent être rapprochés de l’œuvre Co. 2398, où l’image d’un enfant est surmontée d’une figure de Bès. La figurine du musée de Berlin n° 13125 et celle du musée d’Athènes n° 596 (respectivement ROEDER Günter, Ägyptische Bronzefiguren, Berlin, 1956, § 138 i, t. 14 [q] et § 611 f, t. 87 [c]). On peut également citer celle du Penn Museum n° 29-71-747C.
Tant l’objet que la scène est rare, mais attestée en Égypte ancienne. L’association de Bès au dieu Thot, représenté ici grâce à la présence du babouin, rappelle le Mythe de le Déesse Lointaine (cf. CORTEGGIANI Jean-Pierre, L’Égypte ancienne et ses dieux : dictionnaire illustré, Paris, 2007, p. 298-299). Cette légende raconte une dispute, particulièrement violente, entre Rê et une déesse féline dont l’identification change selon les versions. Selon le Livre de la Vache Céleste, la colère de la déesse, souvent assimilée à Mout, Sekhmet ou Tefnout, est due à l’humiliation d’avoir été trompée par son père Rê. Celui-ci ayant ordonné à sa fille le massacre des humains, la déesse exauça les souhaits de son père au-delà de ses espérances. Pour calmer ses ardeurs, Rê décida d’enivrer la déesse avec de la bière rougie artificiellement, simulacre de sang humain. Humiliée, la déesse se refugia dans une lointaine contrée située en Nubie. Rappelée par Rê, la déesse orgueilleuse refusa de mettre fin à son exil volontaire. Rê envoya alors Thot sous la forme d’un babouin et Chou, appelé ici Onouris (« Celui-qui-ramène-la-Lointaine ») pour convaincre la déesse de revenir. Apaisée, la déesse retourna en Égypte, accompagnée de Bès qui la divertit en jouant et dansant tout au long du voyage.
S’il s’agit bien de ce mythe, l’animal représenté sur le fût serait plus vraisemblablement un chat et non une souris et le personnage serait plutôt l’image d’une déesse que celle d’un enfant. Les figures de Bès du British Museum EA20845 et du Metropolitan Museum of Art 04.2.103 racontent la même légende.
La finalité de la colonnette Co. 2398 reste, en revanche indéterminée. Le plus probable serait d’y voir un manche fragmentaire ou le sommet d’un pavois.
Related pieces
Les collections du musée Rodin ne conservent aucun œuvre similaire à Co. 2398.
Inscription
Anépigraphe.
Historic
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation à l’État français en 1916.
Isis-Aphrodite ?
PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE OU ÉPOQUE ROMAINE
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 7 cm ; L. : 3,4 cm ; Pr. : 1,8 cm
Co. 2659
Comment
State of preservation
L’œuvre est en mauvais état de conservation.
Le métal est oxydé et a pris une teinte noire. Il manque le bras droit et les détails sont patinés.
Une tâche circulaire verte est visible au milieu du dos. Il pourrait s’agir d’un témoignage de l’ancien système de soclage. De la terre d’enfouissement est toujours incrustée dans les plis de la robe.
Description
L’œuvre Co. 2659 figure probablement la déesse Isis-Aphrodite debout en contraposto, les jambes côte à côte avec un très léger déhanché vers la droite, la tête tournée sensiblement vers la gauche. La statuette est très aplatie, la face arrière est concave. Son bras droit a disparu.
La divinité était originellement coiffée d’un diadème à trois pointes, comme la statuette conservée au Musée Rodin Co. 1441. Par comparaison, on devine que la pointe centrale était pentagonale et les deux pointes extérieures ovales. Cette couronne est posée au sommet du crâne sur un long tissu qui capuchonne la figure. Il descend en se plissant simplement dans le dos, recouvrant tout détail anatomique. À l’avant, le vêtement enveloppe le bras gauche, le bassin au niveau de la taille et tombe jusqu’en-dessous des genoux. Un second tissu est passé sous la cape. Il présence un décolleté en V bouffant et recouvre jusqu’aux pieds visibles uniquement par la présence de pointes de chaussures fermées. Il est décoré d’une succession de lignes obliques, créant un motif en dent de scie, séparées de points. Cette ornementation a pu être faite après moulage de l’œuvre. Seuls le visage, le bras droit et l’avant-bras gauche ne sont pas vêtus.
De larges mèches de cheveux, séparées de profonds sillons obliques, entourent le visage de la déesse en recouvrant les oreilles. La face, très mal conservée, est grossièrement modelée. Le front est petit, les yeux sont simplement marqués par deux sillons parallèles, le nez est large et empâté et la bouche semble former un petit sourire. Le bras gauche est également modelé avec simplicité. Le bras est la partie de la statuette la plus épaisse, probablement parce que l’attribut qu’elle tient était l’élément le plus important, nécessaire à la reconnaissance de la déesse représentée. La main forme un ensemble compact sans dissociation des doigts, seul le pouce est distinct. La déesse saisit un objet circulaire assez épais qui serait probablement un miroir à boite. Une croix et plusieurs points placés entre les barres de la croix ont été dessinés sur le dessus. Le modèle d’Aphrodite se mirant est assez connu, on trouve un exemple au Musée du Louvre Br418. Au Penn Museum de Philadelphie, une autre statuette similaire à Co. 2659, provenant de Chypre, y est conservée, MS150. Elle est également très plate et tient un objet rond dans sa main droite. En revanche, le Penn Museum considère qu’il s’agit d’une vaisselle de type patère ou d’un tympanon et qu’il faut donc y voir la déesse Cybèle.
Il est possible que même avant l’époque hellénistique Isis soit associée à Aphrodite, à travers leur lien mutuel avec la déesse Hathor. À l'époque romaine, un culte important est rendu à Aphrodite en Égypte et en Syrie grâce, entre autres, aux conquêtes d’Alexandre le Grand. Les récits mythologiques la font naître de l’écume de la mer devenue fertile grâce au phallus d’Ouranos, dieu du ciel, tranché suite à une dispute avec son fils le titan Cronos. Aphrodite est donc fille du Ciel et de la Mer. Elle symbolise l’âme sortant purifiée des eaux. Les chrétiens d’Égypte, les Coptes, y voyant un précurseur du baptême adoptent rapidement ce rite, de même que les égyptiens suivant encore l’ancienne religion qui rapprochent Aphrodite, ou Vénus pour les romains, des dieux démiurges émergeant des eaux primordiales.
Certains contrats de mariage des premiers siècles de notre ère trouvés en Égypte comprennent, dans la liste des parapherna, une statuette en bronze, plus rarement en argent, de la déesse. Les laraires placés à l'intérieur des maisons pouvaient également contenir une effigie d'Aphrodite. Divinité protectrice des femmes et du mariage, elle y est présentée comme la forme hellénisée des déesses indigènes, Isis-Hathor et Astarté déesse proche-orientale dont le culte a été importé au Nouvel Empire.
Sœur-épouse d’Osiris et mère d’Horus (ou Harpocrate), Isis est aussi ancienne que la civilisation égyptienne. Bien que ses origines restent floues, elle est la dernière divinité à avoir été vénérée sur le territoire égyptien et au-delà, grâce à la diffusion de son culte dans l’Empire romain. Isis est avant tout la « mère du dieu » qu’elle a conçu grâce à ses dons de magicienne. Elle est aussi une déesse rusée puisque dans la Légendes d’Isis et de Rê, elle réussi à faire révéler à Rê son nom secret en prenant l’apparence d’une vieille femme venue pour le soigner d’une morsure de serpent qu’elle avait elle-même créé. À la Basse-Époque, Isis est vénérée dans des temples qui lui sont propres. Elle se démarque peu à peu du mythe osirien et par conséquent des cultes funéraires. Dans la pensée populaire, elle est étroitement associée à Hathor, déesse vache incarnant la prospérité par son image nourricière. Isis reprend ainsi symbolisme et attributs d’Hathor, notamment les cornes de vache flanquant le disque solaire de la couronne. À cause de toutes ces facettes de la divinité, l’iconographie d’Isis est extrêmement variée. Elle peut être à la fois totalement anthropomorphe, ou milan, ou vache, lionne et ou encore hippopotame, scorpion ou cobra.
Isis forme avec Osiris et Horus la triade d’Abydos, puis à l’époque gréco-romaine, la triade isiaque aux côtés de Sérapis – qui a supplanté Osiris – et d’Harpocrate.
Voir les notices des statuettes conservées au musée Rodin pour plus d’informations sur ces divinités : Co. 687 (Harpocrate), Co. 772 (Osiris) et Co. 1230 (Sérapis).
Produites dans des ateliers locaux, ces figurines telles que l’œuvre Co. 214 sont généralement adaptées de célèbres statues de la déesse. Des représentations semblables se retrouvent dans le domaine de la terre cuite. L’image de la déesse se mirant est une lointaine adaptation de l’Aphrodite pséliounéné (attachant son collier) attribuée à Praxitèle, sculpteur grec du IVe siècle avant notre ère.
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Les collections du musée Rodin conservent une œuvre tout à fait similaire, Co. 1441.
Inscription
Anépigraphe.
Historic
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation à l’État français en 1916.
Eros
PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE OU ÉPOQUE ROMAINE > IIIe– 1er SIÈCLE AVANT J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 2,9 cm ; L. : 5,7 cm ; P. : 3,4 cm
Co. 6303
Comment
State of preservation
L’œuvre est en assez mauvais état de conservation.
Le métal a pris une teinte noire à force d’oxydation. Quelques concrétions sont visibles sur le genou droit, le pied gauche, le bras droit et entre les cuisses. La main droite et la pointe de l’aile droite sont manquantes. Le coude gauche est largement fendu dans sa largeur.
Description
L’œuvre Co. 6303 figure le dieu enfant Éros, entièrement nu conformément à son iconographie. Placé aujourd’hui en position couchée sur un socle contemporain de son arrivée dans la collection, une comparaison avec les statuettes du Metropolitan Museum of Art Inv. N° X.377 et du Walter Art Museum Inv. N° 54.1182, laissent supposer que le petit Éros du musée Rodin se tenait originellement debout. Le bras droit, levé au-dessus de la tête, est partiellement perdu, tandis que le bras gauche est replié vers le visage.
Eros, Cupidon chez les Romains, est la divinité associée à l’amour, à la passion et au désir. Originellement dénué de genre ainsi que de géniteurs, la mythologie s’accorde par la suite à lui attribuer des parents en la personne d’Aphrodite, déesse de l’amour, et d’Hermès, dieu messager. Représenté sous les traits d’un jeune garçon nu, il a pour attribut une paire d’ailes, à laquelle s’ajoute, bien souvent, un arc et des flèches qu’il tire au hasard pour susciter le désir amoureux.
Dans l’Égypte gréco-romaine, Eros est rapidement associé à un autre dieu enfant, Harpocrate, divinité protectrice de la maternité et de l’enfance ; en accord avec la mythologie de ce dernier, il est considéré comme un dieu créateur, né de l’œuf primordial. On note dans l’œuvre Co. 6303 l’association de ces deux univers culturels : les ailes et l’attitude générale en contrapposto rapprochent cette figurine de l’art hellénistique, tandis que le doigt porté à la bouche le rattache clairement à l’imagerie égyptienne, puisque c’est là l’attitude qui caractérise l’enfance tant dans le répertoire hiéroglyphique que dans les productions iconographiques, ce qui est la même chose dans la pensée pharaonique.
Malgré sa petitesse et son assez mauvais état de conservation, l’œuvre présente de nombreux détails. Les courtes ailes qui s’échappent des omoplates de l’enfant sont striées de fines lignes parallèles, rendant les plumes. La chevelure qui entoure le visage aux traits poupins est courte et bouclée, en accord avec les canons stylistiques hellénistiques. Son rendu est traité plus simplement à l’arrière du crâne. Les détails du visage sont représentés : les sourcils sont traités en creux sur le front court, le nez bien que petit et empâté est modelé de narines profondes, la pupille des yeux a été creusée d’un trou, les lèvres charnues sont rehaussées d'une fossette mettant en valeur le menton. Le nombril, les orteils et l’aine sont figurés, ainsi que les parties génitales, minimisées. En revanche, les membres sont caractérisés par un modelé minimal, reflétant les rondeurs potelées du dieu enfant (coudes, genoux et chevilles ne sont pas indiqués).
Ce type d’œuvre pourrait avoir appartenu à un ensemble plus grand, déposé au sein d’un autel privé et destiné à assurer au foyer la protection d’un dieu très intime. Il est aussi possible que, comme c’est le cas de nombreuses statuettes en bronze ou en terre cuite de si petite taille, il s’agisse d’un objet votif, moulé en série afin d’être vendu à des dévots et déposé dans un temple comme offrande.
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Aucune œuvre n’est similaire au bronze Co. 6303 dans les collections du musée Rodin.
Inscription
Anépigraphe.
Historic
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation à l’État français en 1916.
Isis-Aphrodite ?
ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE PTOLÉMAÏQUE OU ÉPOQUE ROMAINE > 332 AVANT J.-C. – 395 APRÈS J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 9 cm ; L. : 3,9 cm ; Pr. : 1,7 cm
Co. 1441
Comment
State of preservation
L’œuvre est en mauvais état de conservation.
Le métal est oxydé et a pris une teinte noirâtre. Il manque le bras droit et les détails sont patinés. Une tache circulaire verte est visible au milieu du dos. Il pourrait s’agir du témoignage d'un ancien système de présentation. De la terre d’enfouissement est encore incrustée dans les plis de la robe.
Description
Cette statuette représente une déesse, probablement Isis-Aphrodite, placée debout, la tête légèrement tournée vers la gauche. La figurine est aplatie, la face arrière étant concave.
De larges mèches de cheveux ondulés, séparés d’une raie centrale, entourent le visage de la déesse et recouvrent les oreilles. Les membres et la face sont grossièrement modelés : les yeux semblent avoir été laissés sans finition, aujourd'hui simplement notés par leur contour, le nez est large. La divinité est coiffée d’un diadème à trois pointes. Ce diadème, très érodé, serait peut-être à voir comme un basileion, couronne isiaque par excellence de la période hellénistique. Elle est formée d’un disque solaire encadré de deux cornes de vache lyriformes et surmonté de deux hautes plumes (Malaise 1976 ; cf. Co. 1333). Ce diadème est posé sur un long manteau, l’himation, qui capuchonne la tête, à la mode grecque, et enveloppe de ses plis le dos jusqu’aux genoux, masquant tout détail anatomique, et le bras gauche. L’avant-bras et la main gauche semblent recouverts par un pan du manteau de la déesse. Un second vêtement est visible en-dessous : un chiton, qui présente un décolleté en V et tombe jusqu’aux pieds, protégés dans des chaussures fermées dont seules les pointes émergent des plis du vêtement . L'étoffe du chiton est ornée d’une succession de zigzags verticaux, scandés de points ; ces motifs ont pu être incisés après moulage de l’œuvre.
La déesse de la figurine tient à la main droite un objet circulaire, épais, généralement identifié comme un miroir à boîte, orné d’un motif de croix et de pointillés. L’objet qu’elle tient et l’attitude de la déesse y mirant son reflet sont plus identifiables sur un exemplaire d’époque romaine du Musée du Louvre (Inv. N° Br 418, http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=10063&langue=fr). Produites dans des ateliers locaux, l’iconographie de telles figurines en alliage cuivreux s’inspiraient bien souvent de statues renommées, les mêmes types iconographiques étant également repris sur les statuettes en terre cuite. On considère souvent que l’image de la déesse se mirant serait une adaptation de l’Aphrodite pséliouméné (ce qui pourrait vouloir dire « attachant son collier » ou « son bracelet ») du célèbre sculpteur du IVème siècle Praxitèle, œuvre aujourd’hui perdue. Au Penn Museum de Philadelphie une statuette similaire provenant de Chypre est elle aussi fortement aplatie (Inv. N° MS150, https://www.penn.museum/collections/object/307436). Mais l’objet circulaire qu’y tient la déesse représenterait plutôt une vaisselle de type patère ou alors un tympanon. Il faudrait donc dans ce cas voir une figure de la déesse Cybèle et non d’une isis-Aphrodite sur la statuette de Philadelphie).
A l’époque romaine, un culte très important est rendu à Aphrodite en Égypte et en Syrie, suite notamment aux conquêtes d’Alexandre le Grand. Fille du Ciel et de la Mer selon les récits mythologiques grecs, sa sortie des eaux l’associe pour les Égyptiens aux dieux démiurges émergeant des eaux primordiales. Quant à Isis, sœur-épouse d’Osiris et déesse magicienne puissante, elle est, très tôt dans l’histoire égyptienne et particulièrement dès le Nouvel Empire, surtout célébrée comme déesse-mère par excellence. Son fils Horus est en effet issu de l’union posthume avec Osiris, démembré par son frère Seth. Isis, après avoir rassemblé toutes les parties du corps de son époux grâce à des bandelettes, se transforme en milan pour ranimer la virilité d’Osiris et procréer Horus. Ainsi, à la Basse-Époque, son culte propre gagne en puissance et la démarque peu à peu du mythe osirien et de ses aspects funéraires. Dans la dévotion populaire, elle est de plus en plus étroitement associée à Hathor, déesse-vache nourricière dont elle était déjà souvent rapprochée par le passé. Elle reprend ainsi les attributs d’Hathor, notamment les cornes de vache flanquant le disque solaire que l’on retrouve sur la couronne de la statuette Co. 214, et devient le symbole de la féminité par excellence, ce qui justifie son association avec Aphrodite après la conquête grecque. Son culte connaît un développement sans précédent à partir de la période ptolémaïque, en témoigne notamment son grand temple à Philae (Bricault 2013). Elle forme avec Osiris et Horus la triade d’Abydos et, à l’époque gréco-romaine, la triade isiaque aux côtés de Sérapis, qui a supplanté Osiris, et d’Harpocrate, l’Horus-enfant (pour plus d’informations sur ces divinités, voir les notices des statuettes Co. 687 (Harpocrate), Co. 772 (Osiris) et Co. 1230 (Sérapis) conservées au Musée Rodin).
Cette figurine, visiblement produite en série, correspond aux objets votifs apportés par les dévots ou les pèlerins dans les sanctuaires, aux derniers temps de la civilisation pharaonique. Image réelle de la divinité, la forme aplatie de cette statuette allégeait la matière, donc le poids et le coût de l’objet.
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Les collections du musée Rodin conservent une œuvre tout à fait similaire, Co. 2659.
Inscription
Anépigraphe.
Historic
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation à l’État français en 1916.
Aphrodite anadyomène
PROVENANCE INCONNUE
ÉPOQUE ROMAINE > Ier – IIIe APRÈS J.-C.
BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)
H. : 20,1 cm ; L. : 9,4 cm ; P. : 3,8 cm
Co. 1418
Comment
State of preservation
L’œuvre présente un état de conservation médiocre.
Le métal est très oxydé et corrodé, les détails sont partiellement effacés et on note des restes de terre d’enfouissement sur l’ensemble de l’œuvre, particulièrement dans les cheveux. Plusieurs fissures craquèlent le visage et une perte de matière est visible sur le côté intérieur du genou gauche, laissant apparaître les surfaces internes du métal. Les pieds sont manquants, ainsi que la base sur laquelle l’œuvre était placée.
Description
L’œuvre Co. 1418 figure la déesse Aphrodite anadyomène. Elle se tient debout en un léger contrappostosur la droite, la jambe gauche fléchie. Entièrement nue, elle porte pour seul attribut un diadème constitué de deux épais bourrelets et au devant duquel ses cheveux sont rassemblés en un chignon encadré de mèches ondulées. Les deux bras repliés vers les épaules saisissent deux épaisses mèches de cheveux torsadés afin de les essorer, puisqu’Aphrodite vient tout juste de sortir de l’océan dont elle est issue.
Les caractéristiques anatomiques de la déesse reprennent les canons de beauté romains, soit ceux d’une figure féminine aux formes voluptueuses. Le visage est ovale et la mâchoire épaisse, les joues pleines et le nez épais. Le front est largement caché par les mèches de cheveux ondulées, et les yeux sont couronnés d’un léger bourrelet rendant des arcades sourcilières légèrement tombantes, et des yeux qui paraissent creusés. Le cou est large et presque gras, le large buste est modelé de seins ronds cernés d’une incision ; malgré l’état de conservation actuel de l’œuvre, on note que les tétons étaient dessinés. Les hanches sont larges, les fesses et les cuisses dodues et plusieurs bourrelets sont modelés sur le ventre. Le nombril, originellement profond, est aujourd’hui empli de terre d’enfouissement. Le modelé des membres est minimal : les genoux sont discrets et les mollets ne présentent aucun détail anatomique, tandis que seuls les coudes sont rendus sur les bras très potelés. Les doigts sont séparés grossièrement les uns des autres et les phalanges ne sont pas marquées, leur conférant une allure boudinée. Seul le creux des reins est figuré, en accord avec les attributions érotiques et sensuelles de la déesse.
À l’époque romaine, un culte très important est rendu à Aphrodite en Égypte et en Syrie, à la suite notamment des conquêtes d’Alexandre le Grand. Fille du Ciel et de la Mer selon les récits mythologiques grecs, sa sortie des eaux la rapproche – pour les Égyptiens – des dieux démiurges émergeant des eaux primordiales. Elle est aussi associée à Isis, sœur-épouse d’Osiris et déesse magicienne puissante. À partir de la Basse Époque, le culte d'Isis gagne en puissance et elle se démarque peu à peu du mythe osirien et des aspects funéraires. Dans la dévotion populaire, elle est de plus en plus étroitement associée à Hathor, déesse-vache nourricière dont elle était déjà souvent rapprochée par le passé. Elle reprend ainsi les attributs d’Hathor, notamment les cornes de vache flanquant le disque solaire que l’on retrouve sur la couronne de la statuette Co. 214, et devient le symbole de la féminité par excellence, ce qui justifie son association avec Aphrodite après la conquête grecque. Vénérée durant toute la période pharaonique, son culte connaît un développement sans précédent à partir de la période ptolémaïque (BRICAULT 2013). Les rois hellénistiques lui font notamment ériger un grand temple à Philae où sont soulignés son aspect cosmique et sa supériorité sur les autres dieux. Elle forme avec Osiris et Horus la triade d’Abydos et, à l’époque gréco-romaine, la triade isiaque aux côtés de Sérapis, qui a supplanté Osiris, et d’Harpocrate, l’Horus-enfant (pour plus d’informations sur ces divinités, voir les notices des statuettes Co. 687 (Harpocrate), Co. 772 (Osiris) et Co. 1230 (Sérapis) conservées au Musée Rodin).
Produites dans des ateliers locaux, ces figurines étaient généralement adaptées de célèbres statues, et les mêmes types iconographiques se retrouvent dans les statuettes en terre cuite. L’image d’Aphrodite émergeant de la mer et essorant ses cheveux, figurée ici par le pendentif, a été fixée par un artiste grec du IIIe siècle avant notre ère nommé Doïdalses. Ce topos connaît des retentissements en Égypte jusqu’à l’époque copte (comme sur le relief du Louvre inv.no. E14280), où elle est associée à une métaphore du baptême et de la renaissance chrétienne.
Au vu de la qualité de la manufacture de l’œuvre, il s’agit probablement d’un ex-votoexposé dans un temple ou sur l’autel particulier d’un foyer fortuné. Certains contrats de mariage des premiers siècles de notre ère et trouvés en Egypte incluent des cadeaux complétant la dot, les parapherna, destinés à l’usage quotidien de l’épouse. Parmi eux se trouve souvent une statuette en bronze ou, plus rarement, en argent, de la déesse Isis-Aphrodite. Les laraires placés à l’intérieur des maisons, en particulier, pouvaient contenir une image de cette déesse, en tant que divinité protectrice des femmes et du mariage, forme hellénisée des déesses Isis et Hathor, ou Astarté au Proche-Orient.
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Les collections du musée Rodin conservent deux statuettes de la déesse Aphrodite en bronze, Co. 214 et Co. 1435. Cette dernière figure également Aphrodite anadyomène mais vêtue d’un tissu entourant ses hanches.
Inscription
Anépigraphe.
Historic
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation à l’État français en 1916.