Modèle de sculpteur en creux

Signes hiéroglyphiques

Égypte > Provenance inconnue.

Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)

[voir chronologie]

Grès (modèle) et bois (coffrage).

Relief : H. 14,9 cm ; l. 16 CM ; P. 5,4 CM. Coffrage : H. 19 CM ; l. 20 CM ; P. 5 CM.

Co. 1039

Comment

State of preservation

Assez bon état de conservation. Le grès est sain. L’angle inférieur senestre est cassé.

 

Description

Fragment de relief de forme plus ou moins carrée. Un canard regardant vers la droite et un disque solaire sont représentés en relief dans le creux. L’aile supérieure du volatile est fortement creusée et le détail des plumes y est noté par de légères incisions. La partie inférieure du canard (poitrine, ventre) est marquée de manière moins importante, tout comme la queue. Les pattes sont aussi en léger relief dans le creux. L’œil est simplement signalé par une forme ronde incisée.

Le disque solaire est également en relief dans le creux. Du volume y est apporté par la forme légèrement convexe qui lui a été donnée.

 

Le signe du canard combiné à celui du disque solaire est utilisé pour écrire l’expression « Fils de Rê ». Celle-ci appartient, depuis l’Ancien Empire à la titulature royale qui sera, au Moyen Empire, composée de cinq titres, rarement développés ensemble : nom d’Horus, nom des Deux Maîtresses ou nom de nebty, nom d’Horus d’Or, nom de roi de Haute et de Basse-Égypte ou nom de nésout bity et enfin, nom de fils de Rê. Le plus souvent, on trouve simplement le nom de roi de Haute et de Basse-Égypte et celui de fils de Rê, chacun disposé dans un cartouche.

 

Il semble qu’aucun autre modèle de sculpteur, identifié comme tel, ne comporte également l’élément de titulature royale « Fils de Rê ». Faudrait-il y voir un éclat provenant de la paroi d'un monument ? À titre d’exemple, on pourrait comparer cet exemplaire avec un relief fragmentaire conservé au musée du Louvre, E 14 222 (ANDRÉ-LEICKNAM – ZIEGLER 1982, p. 147, n° 95 ; GUICHARD 2014, p. 207, n° 179e ; DELANGE 2019, p. 82-83, n° 21) qui reproduit également le volatile associé  au disque solaire. La lecture des signes y est inversée et la gravure est en bas-relief. Le style du canard tend à une datation du Nouvel Empire et Elisabeth Delange l'a définitivement identifié comme l'éclat d'un monument érigé à Karnak et daté du règne d'Aménophis Ier. On soulignera toutefois que dans l'éclat de paroi en calcaire du Louvre tout comme dans le modèle en grès de Rodin, le relief est fragmentaire là où l’on attendrait le nom du souverain dans un cartouche.

 

Related pieces

Le relief Co. 1039 est à associer au relief Co. 1042, dont les signes du faucon et du disque solaire incisés en creux sont polychromes.

 

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 36, "Fragment de grès siliceux gravés en creux les deux signes [hiéroglyphes]. Larg. 16 ; Haut. 15. Estimé cent francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut choisi pour être exposé à l'hôtel Biron, où il figurait en 1913, dans une préfiguration du musée. Rodin le fit monter dans un cadre en bois par l'ébéniste japonais Kichizo Inagaki entre 1912 et 1916. Ce relief fut ensuite exposé dans la Salle des antiques, ouverte au public en 1919 au premier étage de l’hôtel Biron après la fondation du musée Rodin. Sur l’épreuve gélatinoargentique d’Eugène Druet contemporaine, intitulée Les antiques à l’hôtel Biron (Musée Rodin, Ph. 2474), il est visible dans la vitrine de droite, 3ème rayonnage à partir du haut.

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Modèle de sculpteur sur plaque

Poussin de caille s'avançant vers la droite

Égypte > Provenance inconnue.

Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)

Ancien Empire > Ve ou VIe dynastie

[voir chronologie]

Calcaire.

H. 8,5 CM ; l. 7,5 CM ; P. 1,1 CM.

Co. 3422

 

Comment

State of preservation

Relief constitué de deux fragments. Des lichens aujourd’hui inactifs ont taché la pierre, en particulier à l’avers. Le calcaire est d’une couleur jaunâtre. L’épiderme reste fragile.

Description

Petite plaque de forme presque carrée. L’ensemble de la surface de la plaque est lisse, montrant que l’objet a été volontairement préparé. Les deux faces et les quatre flancs semblent d’origine.

 

Sur une des faces, un poussin de caille est figuré en léger bas-relief. De profil, l’œil du volatile qui est visible regarde vers la droite. L’œil et la pupille sont marqués, tout comme le bec, l’aile, la queue et les pattes. Si la représentation n’est pas très détaillée, la finesse du modelé est cependant à souligner, ainsi que le soin qui a été apporté à son exécution.

 

Cette représentation correspond au modèle d’un signe utilisé dans l’écriture monumentale. En effet, dans l’« alphabet hiéroglyphique », le poussin de caille est utilisé pour retranscrire approximativement notre son « ou ». Il est régulièrement employé dans l’écriture de mots et correspond à un phonogramme unilitère, c’est-à-dire un signe qui est utilisé pour noter un seul son.

Related pieces

Pour d’autres modèles de sculpteur en relief représentant des hiéroglyphes ou des animaux, voir Co. 1039, Co. 1042, Co. 5838.

L’œuvre se rapprochant le plus de Co. 3422 est conservée à Amsterdam, inv. 8792 (http://www.globalegyptianmuseum.org/record.aspx?id=12562 ; CAPART 1941, p. 209, fig. 2) qui est toutefois fragmentaire au niveau des pattes. De nombreux modèles de sculpteur en bas-relief figurant des poussins de caille ont été retrouvés et sont conservés dans les musées. Pour des plaques avec un seul poussin de caille, les modèles du Louvre, E 18565 (inédit), de la Freer Gallery à Washington (CAPART 1941, p. 210, fig. 3) et du Metropolitan Museum, inv. 07.228.8 (YOUNG 1964, p. 248, fig. 4 ; http://www.metmuseum.org/collection/the-collection-online/search/551508?rpp=30&pg=1&ft=07.228.8&pos=1&imgno=0&tabname=label) sont à souligner. On notera toutefois que l’épaisseur du relief dans lequel est gravé le poussin est plus importante. Celle-ci est d’ailleurs clairement montrée dans ces deux cas par des encoches visibles en haut à gauche.

Plusieurs autres modèles de sculpteur figurent aussi le même animal, jusqu’à trois fois sur la même plaque, en mettant alors en avant des détails différents et montrant une véritable volonté pédagogique. C’est le cas pour l’exemplaire du Louvre, E 11129 Naissance de l’écriture : cunéiformes et hiéroglyphes 1982, p. 148, n° 97, GUICHARD 2014, p. 206, n° 179a,

http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=18129&langue=fr) ou celui du Caire, CG 3461 (EDGAR 1906, p. 75-76, pl. 37, TOMOUM 2005, p. 238, pl. 77, n° 152). Enfin, sur un modèle du Metropolitan Museum, inv. 11.151.11 (YOUNG 1964, p. 248, fig. 3 ; http://www.metmuseum.org/collection/the-collection-online/search/552041?rpp=30&pg=1&ft=11.155.11&pos=1&imgno=1&tabname=label) on observe trois différentes étapes de la réalisation d’un poussin de caille, d’une part deux de ces volatiles gravés : celui figuré en haut à droite étant totalement achevé et celui du bas l’étant presque et d’autre part une esquisse dessinée d’un poussin qui constituait sans doute la première étape de ce travail.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 57, "Modèle en calcaire, représentant un oiseau [dessin] tourné vers la droite. Assez douteux. 9 x 8 Objet faux."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut choisi pour être exposé à l'hôtel Biron, où il figurait en 1913, dans une préfiguration du futur musée.

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Modèle de sculpteur

Plaque représentant un roi ou un dieu

Égypte > Provenance inconnue.

Époque tardive (ou Basse Époque) - Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)

[voir chronologie].

Calcaire.

H. 13,2 CM ; l. 10,2 CM ; P. 3,2 CM.

Co. 3178

Comment

State of preservation

Bon état de conservation, quelques cassures.

Description

Cette plaque rectangulaire en calcaire montre en bas-relief un personnage s’avançant vers la droite, figuré sans tête, ni jambe et ni pied. La représentation est relativement sommaire : on peut observer la partie inférieure du cou, le torse, le ventre, les bras et le pagne. La musculature des bras n’est pas détaillée. Au bout du bras droit étendu le long du corps, la main, laissant apparents tous les doigts, tient une croix ânkh. Au bout du bras gauche plié vers l’avant, la main gauche est également refermée ; l’objet qu’elle devait contenir n’a pas été sculpté. D’après les parallèles connus, il pourrait s’agir d’un sceptre ouas ou d’un mekes. Le pagne court est orné d’une ceinture visiblement sans ornement. Le nombril, profond, est simplement marqué par une forme ovale creusée dans la pierre ; les traces d’outil n’ont pas été estompées.

 

Le visage et les membres inférieurs ont volontairement été omis, il est donc difficile au regard de la simple représentation de la croix ânkh de savoir si le personnage représenté est un souverain ou un dieu.

 

L’arrière de la plaque est relativement lisse. Quelques incisions sont encore visibles qui ont vraisemblablement servi à définir un carroyage de 1,6 sur 1,2 cm. Sur l’ensemble du pourtour de la plaque, des marques de ciseau du sculpteur sont visibles.

 

Le parallèle le plus fragrant de cet œuvre est conservé au Metropolitan Museum of Art, inv. 07.228.4  (http://www.metmuseum.org/collection/the-collection-online/search/551505?rpp=30&pg=1&ft=07.228.4&pos=1&imgno=1&tabname=label), à la différence que le personnage tient effectivement le mekes, arbore un pagne à devanteau, et que les genoux sont visibles. E. Young (YOUNG 1964, 1965, p. 255) a émit comme hypothèse que le visage et la partie inférieure du personnage n’étant pas figurés, cela opterait en faveur d’un modèle de sculpteur à proprement plutôt que d’un ex-voto qui n’aurait pu fonctionner sans tête.

 

D’autres exemples dans différentes collections doivent être rapprochés de cet objet : à Copenhague, ÆIN 135, 136, 137 (JØRGENSEN 2009, p. 303-305, n° 135-137) et à Baltimore, inv. 22.51 (STEINDORFF 1946, p. 95, pl. 62, n° 329A). Les seules variations étant, selon les modèles : la présence ou non d’une queue de taureau, d’un collier ousekh (glossaire), le détail des stries du pagne, la figuration des jambes et / ou du visage.

 

Historic

Acquis par Rodin auprès de l'antiquaire Joseph Altounian le 11 septembre 1912.

BOREUX 1913, Hôtel Biron, 112, "Fragment de bas relief (modèle de sculpteur ?), en calcaire. Un homme tourné vers la droite, debout, le bras gauche en avant, le bras droit tenant […]. La tête et les jambes manquent. 13 x 10. Estimé soixante-deux francs."

Donation de Rodin à l'État français en 1916.

 

Historic comment

Ce bas-relief fut acheté auprès de l’antiquaire Joseph Altounian qui l’expédia dans un lot d’objets le 31 août 1912 et le décrivit ainsi :  « 1 petit modèle de sculpture relief représ. Homme debout primitivement fait sans tête ni jambe 60 » (ALT 147, archives musée Rodin).

 

L’antiquaire Joseph Altounian, écrivait à Rodin du Caire le 10 Août 1912 : « Cher Maître, J’ai l’honneur de vous faire savoir que je viens de rentrer aujourd’hui même au Caire après avoir accompli le voyage dans la Haute-Égypte dont voici les principales étapes. Éléphantine, Abydos, Phylae, Héracleopolis, Sakhara, Memphis, etc., ou j’ai séjourné pour recueillir pour votre collection des fragments de bas-reliefs, granit, calcaire, basalte, bref tout ce que j’ai jugé pouvant vous intéresser. Ce lot renferme 24 pièces des bas-reliefs et des reliefs en creux des grands et des petits, le tout appartenant aux différentes dynasties ayant régné dans les régions que j’ai traversées, plus 19 pièces de fragments en ronde bosse le tout présente la sculpture des meilleures dynasties. » J. Altounian était parti du Caire en juillet 1912, et l’on peut suivre son périple sur son agenda (archives Altunian) : Minieh, Mallawi, Assiout, Abou Tig, Assiout, Sohag, Achmim, Abou Tig, Baliana, Abydos, Baliana, Keneh, Kous, Louxor, Sohag, Achmim, Sohag, Mallawi, Le Caire, où il arriva le 7 août.

 

Le 28 Août 1912, Altounian écrit au sculpteur : « Cher Maître J’ai l’honneur de vous annoncer que je suis arrivée à Paris depuis quelques jours. Je me suis présenté 77 rue de Varenne mais on m’a dit que vous étiez absent ; jour cela. Je vous adresse la présente à votre adresse à Paris espérant qu’on vous la faira suivre. Donc je vous prie cher Maître de me dire le jour que vous rentrez à Paris afin que je vienne vous soumettre le bordereau avec la nomenclature des objets que je vous ai expédié du Caire.». Le 6 septembre, Altounian recevait de Rodin « la somme de frs 850 (huit cent cinquante francs) comme prêt pour m’aider à dégager les 6 caisses antiques de la Douane ; Monsieur Rodin n’est pas engagé à acheter ce lot d’antiquités s’ils ne lui plaisent pas. Il achètera que ce qu’il lui plaira.». Rodin choisit un grand nombre d’œuvres de ce lot dont le relief Co.3178 et versa à l’antiquaire 5000 francs le 11 septembre 1912.

 

Le relief fut choisi pour être être exposé à l'hôtel Biron où il était présenté en 1913, dans une préfiguration du futur musée.

 

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Modèle de sculpteur en creux

Signes hiéroglyphiques

Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)

[voir chronologie].

Grès (relief) et bois exotique (coffrage) dont l’essence reste à identifier.

Relief : H. 17 CM ; l. 13,1 CM. Coffrage : H. .20,6 CM ; L. 16,9 CM ; P. 5,1 CM.

Co. 1042.

 

Comment

State of preservation

Bon état de conservation. Le pigment rouge est très fragile.

Description

Relief dans le creux représentant un faucon de profil et un fragment de disque solaire. L’œuvre de forme rectangulaire est enchâssée dans un cadre plus carré fabriqué par Kichizo Inagaki pour Auguste Rodin en 1915.

 

L’intérieur du faucon et du disque solaire fragmentaire ont été peints en rouge. Le faucon est de belle facture, mais relativement simple. Le bec, l’œil, l’aile avec quelques plumes en-dessous, le duvet des pattes ainsi que l’avant et l’arrière des pattes sont incisés.

 

Le hiéroglyphe servant à écrire le nom du dieu Horus est justement constitué du signe du faucon. On peut supposer qu’il s’agissait ici pour les sculpteurs d’apprendre à graver le nom d’une divinité majeure du panthéon égyptien. Le disque solaire n’est pas normalement associé au nom du dieu, sauf lorsqu’il s’agit de désigner le dieu Rê, mais dans ce cas il est placé  au-dessus de  la tête du volatile. Peut-être les élèves sculpteurs s’entraînaient-ils à graver deux signes de tailles différentes et à les combiner, mais aussi à savoir écrire le nom de deux divinités majeures.

Rapace et astre solaire étant figurés suivant une échelle identique, les deux représentations sont en effet à mettre en rapport l’une avec l’autre. Le faucon étant tourné vers la droite, le sens de lecture de la scène est à orienter de droite à gauche.

 

Le relief étant actuellement enchâssé dans un montage, il n’est pas possible d’en connaître la profondeur, ni de savoir si son revers était également décoré. Ce type d’objet pouvait être en effet gravé sur les deux faces (voir le relief Co. 5838). Dans ce cas, la décoration des deux faces était en règle générale indépendante l’une de l’autre.

 

Related pieces

Pour d’autres exemples de signes hiéroglyphiques en relief dans le creux, voir le modèle Co. 1039, de facture identique. Pour une autre représentation de faucon sur un modèle, voir Co. 5838.

Il n’existe que très peu de parallèles pour cet objet. Généralement, les modèles retrouvés sont travaillés en bas-relief. Un exemplaire conservé au musée du Louvre (E 11272) se rapproche toutefois de notre œuvre. Il s’en différencie par la présence, outre du faucon, d’autres signes fréquents tels que la chouette, une vipère et un roseau. Chr. Ziegler (ANDRÉ-LEICKNAM – ZIEGLER, 1982, p. 150, n° 50) évoque la possibilité que ce type de reliefs aient été utilisés afin d’estamper des feuilles d’or et de pouvoir inscrire les objets de métal. Dans notre cas, la polychromie rouge à l’intérieur des deux signes semble exclure cette hypothèse. On signalera également l’existence d’une tablette en quartzite représentant un faucon en relief dans le creux conservée à Copenhague, ÆIN 1512 (JØRGENSEN 2009, p. 325-326, n° 150) sur lequel le détail des plumes est visible. Dans ce dernier cas, on connaît le lieu de découverte : l’objet fut trouvé par W.M. Fl. Petrie dans le temple de Ptah à Memphis. Le fouilleur pensait qu’il s’agissait d’une pièce exécutée par un apprenti. Sa découverte dans le temple pourrait également suggérer qu’il s’agissait d’un ex-voto. Pour un exemple où le nom du dieu Rê est inscrit au moyen du faucon suivi du disque solaire surmonté de l’uræus, voir la plaque conservée au musée du Caire, CG 34456 (EDGAR 1906, p. 74, pl. 36).

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 37, "[Fragment de grès siliceux gravés en creux], Id. portant [hiéroglyphes], Haut. 17 ; Larg. 13. Estimé cent francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut choisi pour être exposé à l'hotel Biron en préfiguration du futur musée. Il fut monté dans un cadre en bois par l'ébéniste japonais Kichizo Inagaki entre 1912 et 1916. Le 12 août 1915, Kichizo Inagaki recevait de Rodin 1000 F pour divers travaux d'encadrement comprenant deux petits bas-reliefs d'oiseaux (Reçu de Inagaki à Rodin, 12 août 1915, Paris, Archives musée Rodin, INA-3246). Pour protéger ce morceau de pierre dure, l'artiste japonais fit tout d'abord une petite caisse formée d'épaisses planches assemblées. Il creusa ensuite soigneusement à la gouge les bords intérieurs pour leur permettre de recevoir les irrégularités des contours du grès. Après avoir inséré le relief dans ce coffret fait à ses mesures, il le bloqua sur la face, par un encadrement de quatre baguettes du même bois, assemblées par chevauchement en biseau. Le tout était ensuite passé au vernis, dont seul Inagaki connaissait le secret. Il n'y ajouta aucun système d'accrochage, car l'objet était simplement destiné à être posé dans une vitrine de l'hôtel Biron.

 

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Modèle de sculpteur

Gargouille en forme de protomé de lion

Égypte > Provenance inconnue.

Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.) [voir chronologie].

Calcaire.

H. 12,9 CM ; l. 5,5 CM ; P. 8,80 CM. Socle : H. 2,3 CM.

Co. 898

 

Comment

State of preservation

Le matériau est sain. Une partie de la base, sous la patte droite, présente des cassures. La surface de la pierre est érodée, l’épiderme est émoussé. De nombreux volumes saillants sont épaufrés.

Description

Partie antérieure de lion destinée à servir de gargouille et donc à constituer un élément d’architecture. L’animal repose sur un socle, les pattes à plat devant lui.

La gueule est assez stylisée. Il semble que cela soit dû au fait que la pierre est émoussée et qu’en conséquence, des détails à l’origine finement sculptés comme les yeux, le museau ou les oreilles aient ainsi disparu. La crinière, délimitée par un liseré, présente des stries incisées. Les oreilles sont aussi dotées de stries. La patte avant droite est fragmentaire.

Le revers et le socle de l’œuvre sont plats. En bas à gauche du revers, un trou a été creusé pour laisser s’écouler l’eau. À l’avant, un volume rectangulaire dans lequel est taillée une gorge forme une gouttière. La combinaison de la forme du socle, à la hauteur de la gouttière accorde à cet objet une allure inhabituelle et lui confère un aspect inachevé.

Related pieces

Pour un autre modèle de sculpteur représentant un lion conservé dans la collection, mais qui n’est pas une gargouille, voir Co. 837.

Seuls deux autres exemples de lions gargouilles sont attestés : l’un est conservé à Hanovre, inv. n° 1927.430 (TOMOUM, pl. 91, n° 189), le second à Berlin, inv. n° 132661 (TOMOUM, pl. 92, n° 190). Dans ces deux cas, la représentation de la partie antérieure du lion est également sommaire. L’œuvre d’Hanovre a une partie du socle évidée en dessous et celle de Berlin a le socle droit. Seul le modèle du musée Rodin présente cette forme étrange à l’avant, comme pour montrer qu’il ne s’agit pas d’un état achevé.

Pour des gargouilles en forme de lion inscrites retrouvées in situ dans la région thébaine, consulter l’article de Chr. Thiers (THIERS 2009, p. 147-165, voir

http://www.enim-egyptologie.fr/cahiers/3/CENIM3_TOC.pdf), sur les gargouilles en général, voir VENTKER 2012).


 

 

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

 

 

Donation de Rodin à l'État français en 1916.

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Relief funéraire

Défilé de troupeau avec ibex

Égypte > Nécropole memphite

L'âge classique > Ancien Empire > IVe ou Ve dynastie

[voir chronologie]

Bas-relief polychrome en calcaire

H.  28,7 CM : L.  41,5 CM : épaisseur : 4 CM

Co. 944

Comment

State of preservation

Seule l’arête latérale droite serait d’origine, les autres correspondant à des cassures.

Le bloc présente plusieurs impacts de chocs assez légers et des griffures sont visibles sur la face décorée.

Description

Ce relief proviendrait en toute vraisemblance de la chapelle funéraire d’un mastaba de la région memphite et était destiné à être maçonné sur une paroi (voir par exemple les clichés de restauration de la chapelle de Ptahshepses à Saqqâra dans SOLEIMAN - EL-BATAL 2015, fig. 86, 117 et 118). Si nous observons le revers du bloc (voir cliché archéologique du dos ci-contre), les traces de percussion destinées à faciliter l'adhérance du parement ont été réalisées avec des outils en métal (à cette époque, du cuivre martellé). Elles sont profondes et bien visibles. A l'inverse, l'extrémité droite du revers est égrisée et cette finition suggère la position du bloc dans son décor d'origine. Le fragment était très certainement situé à l'extrémité d'un registre, matérialisée par un bandeau vertical. Il était également à l'angle d'un mur car l'élargissement du côté droit vers la base suggère un fruit, indication de la pente du mur. Ce fragment de scène, gravé en léger relief, est incomplet car toute la partie inférieure manque (au niveau des pattes des animaux et des genoux de l’homme). Il est présenté sur un soclage métallique effectué par la maison André, sans doute élaboré pour l’exposition Rodin collectionneur de 1967.

 

Conduit par un bouvier, un troupeau s’avance vers la gauche. On distingue tout d’abord la croupe d’un animal de taille moyenne. Le premier signe de l'inscription hiéroglyphique qui surmonte la scène constitue la fin de son nom ; il s’agit d’un bœuf. Dans la mastaba du vizir Kagemni à Saqqara (datant de la VIe dynastie), cette graphie du nom du bœuf désigne deux catégories d'animaux bien distinctes. Dans une des salles, il s'agit d'un animal bien vivant, installé dans une étable (photographie contemporaine d'Auguste Rodin, d'après BISSING Von 1905, pl. XIII) ; un bœuf sacrifié, préparé pour le repas funéraire dans une autre chambre (d'après BISSING Von 1911, pl. XI).

Un ibex-bouquetin (Capra ibex, Linnaeus, 1758) imberbe le suit de près ; l'animal est jeune, sans barbichette, la corne visible est sans bourrelet. La forme de cette corne indique qu'il doit s'agir d'une femelle de l'ibex dit syrien (Capra aegagrus, Erxleben, 1777), plutôt que celle de l'ibex nubien (Capra ibex nubiana, Cuvier, 1825). Une approche des caractéristiques différenciant l'ibex nubien de l'ibex syrien (également appelé "chèvre sauvage") peut-être trouvée dans OSBORN OSBORNOVA 1998 p. 180-186. Cette représentation d'un bouquetin d'apparence unicorne se retrouve en particulier dans les mastabas des nécropoles de la IVe dynastie à Giza ou Abou Rawash (voir par exemple, BAUD 2007, p. 27, pl. III). On la retrouve également dans les mastabas de la Vème dynastie, par exemple sur le mur sud de la chapelle du mastaba de Ti à Saqqarah (photographie contemporaine d'Auguste Rodin, d'après STEINDORFF 1913, pl. 128). C'est néanmoins un bouquetin mâle adulte qui est le plus souvent représenté, muni d'une barbichette et d'une longue corne recourbée possédant de solides bourrelets ; les bergers peinent à maintenir cet animal sauvage. Les références des représentations de l'ibex dans les monuments de l'Ancien Empire sont à chercher dans le dictionnaire de R. Hannig (HANNIG 2003, p. 594-595). Le nom de notre bouquetin est précisé par les quatre signes hiéroglyphiques figurés au-dessus de lui. La gravure de la paupière souligne avec finesse son œil, grand ouvert. Sous la corne, une oreille, gracile, se dresse ; l'animal, de nature nerveuse, est aux aguets.

Pour une autre représentation d'un défilé de troupeau comportant boeuf et ibex sur un relief de la même période, voir musée Rodin Inv. N° Co. 5895.

Placé derrière les deux animaux, un homme assure la fin de la marche. Il est coiffé d’une perruque courte à petites boucles qui recouvre ses oreilles et est vêtu d’un pagne court à ceinture. Son œil est resté vide de toute décoration et une inclusion est restée dans la pierre; paupière et sourcil sont gravés. Son sein droit est visible de profil.

L’épaule gauche de l’homme n’est pas représentée strictement de profil mais rabattue, soulignant ainsi le mouvement souple qu’il effectue pour inciter l’ibex à avancer. Afin de le rassurer et de canaliser sa vivacité naturelle, il étend sa main droite sur le dos de l’animal; la marche peut se dérouler dans le calme et l’harmonie. La position de la main droite est exagérée, permettant ainsi de bien décomposer le mouvement. Si le pouce est figuré de profil, les quatre autres doigts se superposent à lui, restant ainsi bien visibles.

 

Un parallèle de cette scène est à trouver dans la tombe de Kagemni (MONTET 1925, p. 96 fig. 19 ; BISSING 1911, pl. XIII). Ces scènes de défilés d'animaux, toujours très animées, avaient plusieurs fonctions et le bouquetin (animal du désert) y représentait avec l'oryx le monde sauvage apprivoisé. Si le maître ou la maîtresse de maison étaient accompagnés de scribes, il s'agissait d'une scène de recensement. Dans un contexte purement funéraire, ces troupeaux représentaient la richesse et la puissance du défunt ; le défilé s'étirait alors sur plusieurs registres comme dans le mastaba de Ti. La représentation d'un animal isolé pouvait plus simplement participer au repas funéraire dans l'au-delà.

Dans leur ouvrage sur les animaux de l'Égypte ancienne, les articles sur le bouquetin par J. Yoyotte et sur le boeuf par P. Vernus apportent un éclairage complet sur ces deux espèces (VERNUS YOYOTTE 2005, "Bouquetin-ibex" p. 107-111 et 742-743 ; "Bovins" p. 497-507 et p. 782-783).

 

Des restes de polychromie sont observables et ont été analysés par le C2RMF.  Le fond a été badigeonné de jaune, visible en particulier sous la corne de l’ibex. Les hiéroglyphes sont rehaussés de vert. L’ibex à un pelage beige-orangé. Les carnations du personnage sont ocre rouge sombre (face, haut de la poitrine et main gauche). Des grains noirs sur le pagne pourraient être les restes d’un bleu égyptien, fortement modifié. 

 

 

Related pieces

Pour une autre représentation d'un défilé de troupeau comportant boeuf et ibex sur un relief de la même période, voir musée Rodin Inv. N° Co. 5895.

Inscription

Le sens de lecture des hiéroglyphes correspond à celui de la scène figurée. Le troupeau s’avançant vers la gauche, les signes - très grands - sont gravés de gauche à droite.

Traduction fournie par Dominique Farout.

Historic

 

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

 

Boreux 1913 : Hôtel Biron, 143 Stèle fragmentaire en calcaire peint, représentant un serviteur (tourné vers la gauche) poussant devant lui un ibex à corne unique (lequel était précédé d’un autre dont il ne reste que la croupe). La partie supérieure de l’homme et de l’animal sont seules conservées. Au dessus de l’ibex on lit […],  5e dynastie 40 x 28. Estimé 800 F. 

 

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

En décembre 1913, le relief fut photographié par Eugène Druet à l'hôtel Biron, dans une salle du premier étage, dans une vitrine centrale, au milieu d'autres reliefs égyptiens (voir ci-contre les photographies historiques). Il apparait au même emplacement sur une photographie publiée par Gustave Coquiot en 1917 (Gustave Coquiot, Rodin à l'hôtel Biron et à Meudon, Paris, 1917, entre p. 48 et 49).

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Relief funéraire

Nysoutnefer, boucher du château de l'abattoir, s'avançant vers la gauche

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

L'ÂGE CLASSIQUE > ANCIEN EMPIRE 

[VOIR CHRONOLOGIE]

CALCAIRE POLYCHROME

H. 36,7 CM : L.  20,9 CM 

CO. 1040

Comment

State of preservation

Le relief est fragmentaire ; la pierre est saine mais les volumes sont érodés dans la partie supérieure.

Des traces de polychromie subsistent : de l'ocre rouge sous la plante de son pied droit et un peu de pigment jaune sur la ceinture du pagne.

La tranche gauche présente des traces de sciage, les trois autres tranches sont cassées et usées. 

 

L’état de conservation de la pierre a été vérifié par radiographie de rayons X en 2009 par le Dr. Emmanuel Vartanian pour le Centre d’Innovation et de Recherche pour l’Analyse et le Marquage (CIRAM).

Une analyse des pigments par fluorescence a été effectuée par le C2RMF en 2012 .

Description

Un personnage, debout, s’avance vers la gauche. Habillé simplement, il est vêtu d’un pagne djendjit court et coiffé d’une calotte. A la hauteur de son visage, il soutient de ses deux mains -attitude assez rare- un plateau d’offrande à petits pieds sur lequel git une volaille troussée. La ligne verticale sur laquelle il marche et la colonne placée derrière lui indiquent sa position dans la scène, à l’extrémité d’un des registres du décor qui animaient la paroi.

 

Devant lui, une colonne de hiéroglyphes rédigée de gauche à droite nous révèle son nom et ses fonctions : Nysoutnefer est “boucher du château de l’abattoir”.
Jean Sainte-Fare Garnot, dans le tapuscrit des Inscriptions hiéroglyphiques de la collection Auguste Rodin, avait traduit l’inscription par “le libationneur de la maison de l’abattage, Nefer-nesout”, insistant sur le caractère rare d’un titre dont les mentions datent de la fin de la Vème au début de la VIème dynastie. La fiche manuscrite de Jean Leclant (conservée aux archives du musée Rodin) reproduit le texte, en indiquant les interrogations suscitées par la graphie d’un tel titre. Plus récemment, l’ouvrage de Salima Ikram aborde les différentes catégories du personnel chargé des sacrifices en Egypte ancienne (IKRAM 1995).

Il est à noter que le décor gravé sur le relief Co. 3405 de la collection Rodin correspond au fragment d'une scène d'abattage de bovin.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 50, Bas relief fragmentaire en calcaire un personnage debout (tourné vers la gauche) présente des offrandes. Devant lui les mots [...] Haut. 37. Larg. 20. Estimé à 300 F. 

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief a été encadré à la demande de Rodin par l'ébéniste Japonais Kichizo Inagaki entre 1913 et 1916. Il était exposé du vivant de l'artiste à l'hôtel Biron.

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Relief funéraire

Bouvier s'avançant vers la gauche

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

L'ÂGE CLASSIQUE > ANCIEN EMPIRE, Première période intermédiaire ou Moyen Empire

[VOIR CHRONOLOGIE]

CALCAIRE

H. 23,5 CM : L.  15 CM : épaisseur : 0,23 CM

CO. 3182

Comment

State of preservation

Les quatre côtés ont été repris à l’époque contemporaine. L’épiderme de la pierre est accidenté. Le relief est marqué de nombreuses griffures et piquetages, certaines cassures ont été comblées avec du plâtre. Le relief s’arrête au milieu du bras droit et au niveau des genoux.

Description

Un bouvier s’avance vers la gauche, guidant avec le bras droit un bovidé dont il ne subsiste que la croupe. Le bras gauche est placé le long du corps ; la main fermée tient un bâton. Le bouvier avance le bras droit. Sa main gauche pique le flanc de l’animal avec un long bâton. Le personnage est vêtu d'un pagne chendjit à bandes pliées ou plissées, possédant un très long devanteau rectangulaire. Un sous-pagne sans ornement se devine, l'ensemble étant maintenu par une ceinture à grand noeud. Ce type de vêtement est similaire aux pagnes portés par les pâtres des marais représentés sur la paroi nord de la chapelle du tombeau de Ti à Saqqara (Ve dynastie). Sa poitrine est ceinte d’une longue pièce d'étoffe (écharpe ou couverture), posée sur son épaule droite. Cette écharpe est emportée par le mouvement du bouvier ; l'un des pans flotte sur sa poitrine et son avant-bras gauche, l'autre derrière lui et l'animal qu'il conduit. L'homme est mince, les traits de son visage sont anguleux, ses joues sont creusées. Son oreille est de grande taille. Son crâne est à demi rasé, une épaisse barbe s’étire sur sa joue gauche. S'agit-il d'un Asiatique ? Les bouviers qui emmenaient paître les troupeaux dans les marais étaient en effet souvent d'ethnies différentes. Parfois marginalisés, ces personnages pouvaient présenter une allure négligée (barbe naissante, mauvais état de santé, vêtements atypiques) qui tranchait sur l'harmonie volontairement évoquée dans les reliefs des tombeaux. Ce n'est pas les cas de notre bouvier qui est élancé et habillé avec élégance.

Inscription

Anépigraphe

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 140, "Bas relief fragmentaire en calcaire, représentant un personnage (¬) qui a l’écharpe sur les épaules et qui pousse devant lui un bovidé dont il ne subsiste que la croupe. Ancien Empire. Estimé 350 F."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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Relief funéraire

Tête d’homme de profil, tournée vers la gauche

Egypte 

L'âge classique > Ancien Empire

ou

XIXème siècle > O. Aslanian, probablement

[VOIR CHRONOLOGIE]

Calcaire

H.  13 CM : L.  19,2 CM : épaisseur : 2,5 CM

Co. 3418

Comment

State of preservation

Les chants et revers correspondent à des cassures. Afin d’assurer au fragment une présentation satisfaisante, ils ont été repris à l’outil à l’époque contemporaine. Les  traces de râpes sont particulièrement visibles.
Des inclusions de coquillages et de planctons fragilisent le bloc ; par endroit, l’épiderme de la pierre est légèrement desquamé.
D’infimes fragments de polychromie rouge ont été observés sur la perruque ; des taches d’ocre jaune, encore à identifier, maculent le relief.
L’angle supérieur gauche du fragment comporte une cassure, ainsi que le chant inférieur droit.

Description

Le personnage, de profil, est tourné vers la gauche. Il est coiffé d’une longue perruque, à mèches fines. L’oreille est petite ; l’œil, de très grande taille, a été laissé vide, accordant à la scène une impression de jeunesse et de sérénité.

Une barbe composée de sept rangs, ajustée sous son menton, marque l’importance de sa position sociale. Afin d’indiquer leur proximité avec le pharaon, certains grands dignitaires se sont en effet fait représenter dans leurs tombeaux munis de ce type d'appendice, évocation de la barbe-postiche cérémonielle du souverain. Dans un des mastabas très visités de Saqqara, le vizir de la fin de la Vème dynastie Ptahhotep (II) apparaît à plusieurs reprises arborant cette barbe (Tombe D 64 du complexe funéraire de Ptahhotep et de son père Akhethetep).


A l’extrême-droite du fragment un élément de décor, pour l’instant indéterminé, est gravé.
Le fond ayant reçu peu de couche préparatoire, voire même aucune, la finesse des traits du personnage, le mouvement souple des mèches au niveau des épaules et le modelé du sillon naso-labial sont mis en valeur. 


Un bouchage de plâtre -qui semble d'origine- complète une grande partie du relief, en particulier pour la perruque. Laissés sans coloration, les modelés sont plus épais que ceux incisés dans la pierre.

 

Les traits du dignitaire représenté sur ce relief sont très similaires à ceux d'Akhethetep, grand personnage de la Vème dynastie. La  chapelle funéraire d'Akhethetep a été acquise par le musée du Louvre en 1903 et y est conservée est conservée sous le numéro d'inventaire Louvre E 10958 (voir par exemple ZIEGLER 1993, p. 55). Certains détails du fragment du musée Rodin (citons en particulier la représentation de l'oeil, l'exécution de la perruque, l'organisation de l'espace autour du profil du dignitaire et l'élément indéterminé à l'extrémité droite du relief) nous incitent à attribuer l'oeuvre Co. 3418 au "Maître de Berlin" Oxan Aslanian (1887-1968). Une recherche est en cours.

Inscription

Anépigraphe

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Boreux 1913 : Hôtel Biron, 189, "Bas relief fragmentaire en pierre calcaire. Tête  (profil tourné vers la gauche) d’un personnage coiffé de la longue perruque et portant au menton la barbe …. Le nez et le front ont été remaniés. Ancien Empire. 18 ½ x 12. Estimé 250 francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français. En décembre 1913, il fut photographié par Eugène Druet dans une vitrine, au centre d'une salle du premier étage de l'hôtel Drouot (voir images historiques, Ph.02476). Il figure également sur une photographie reproduite dans l'ouvrage de Gustave Coquiot, Rodin à l'hôtel Biron et à Meudon, paru en 1917. Il y présenté dans une vitrine, entouré d'autres reliefs égyptiens.

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Relief funéraire

Défilé de troupeau avec bouviers s'avancent vers la droite

Égypte > Provenance inconnue

L'âge classique > Ancien Empire 

[voir chronologie]

Calcaire

H. 28,5 CM : L.  6,9 CM 

Co. 6404

Comment

State of preservation

La pierre est en très mauvais état de conservation (décor altéré et perte de matière).
Aucune trace de polychromie n’a pu être observée.
La migration de sels en surface a certainement été favorisée par une exposition à un milieu humide. 

Description

Les deux hommes, tournés vers la droite, sont figurés en position de marche et conduisent chacun un bovidé. Ils sont vêtus d’un pagne chendjit (vêtement le plus classique). Seule la figure du personnage central est conservée intégralement. Imberbe, il est coiffé d’une perruque courte à petites boucles. Son bras droit est étendu le long du corps et tient la longe du bovidé qu’il conduit ; son bras gauche est élevé au dessus de l’animal qui le précède et tapote sa croupe avec un bâton.

Une corde enroulée plusieurs fois autour du cou des deux animaux sert de longe à leur bouvier, qu’ils suivent paisiblement. Appartenant à l'espèce le plus répandue en Egypte ancienne, leurs cornes sont en forme de lyre. Cette représentation est similaire au défilé de bœufs gravé sur le mur est de la salle V du mastaba de Seshseshet (surnommée Idout) à Saqqara. Datant du début de la VIe dynastie, il est situé au sud de l'enceinte du complexe funéraire du roi Djéser. Papyrus comptable déployé en main, l'intendant de la maison y préside le défilé des troupeaux qui est présenté à Seshseshet, fille du roi, assise sur un siège. La corde est enroulée d'une manière identique autour du cou des bovidés et tient lieu de mors (MACRAMALLAH 1935, pl. XX).


Ce fragment provient d’un tombeau de l’Ancien Empire qui reste à identifier. La scène conservée sur ce fragment est simple et équilibrée, expression de l’harmonie souhaitée par le défunt pour sa vie dans l’au-delà.

Inscription

Surmontant le premier boeuf, une ligne d’hiéroglyphes indique son espèce et précise son statut. L'inscription est orientée suivant le boeuf auquel elle se rapporte ; l'animal s'avançant vers la droite, les signes ont été gravés pour que leur sens de lecture s'effectue de droite à gauche.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 44, "Bas relief très effacé représentant deux personnages (tourné vers la droite) conduisant chacun un bovidé. Ancien Empire. Calcaire 65 x 28. Estimé cent cinquante francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

Le relief a été encadré à la demande de Rodin par l'ébéniste japonais Kichizo Inagaki entre 1913 et 1916. 

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