Chabti en costume des vivants

Contremaître

Égypte > provenance inconnue

Nouvel Empire, XIXe dynastie

[VOIR CHRONOLOGIE].

Pierre dure gris-vert foncé (grauwacke probablement)

H. 5 CM ; L. 4,6 CM ; P. 2,4 CM

Co. 2381

Comment

State of preservation

Seule la tête et les épaules de la statuette funéraire sont conservées, jusqu’au milieu de la poitrine. La cassure est nette, elle part en oblique du bras droit au bras gauche. Une partie de la main droite est visible. Un fragment du bras gauche est en lacune.

Les détails du visage, de la perruque et des outils agricoles sont finement incisés, les boucles de la perruque sont particulièrement bien définies. Au dos, un résidu poudreux et blanchâtre est observable dans les creux de la perruque.

La partie saillante du visage a été arasée : le nez n’est pas conservé mais les yeux, la bouche et le menton sont parfaitement reconnaissables.

Description

Chabti en pierre dure de couleur gris foncé, grauwacke probablement. Le personnage devait être représenté debout, les pieds joints. Les manches plissées de son vêtement indiquent qu’il s’agit d’un serviteur funéraire « en costume des vivants », c’est-à-dire qu’il était vêtu d’un grand pagne et d’une longue tunique. Il ne porte pas de collier. L’arrondi du décolleté du vêtement est nettement visible sous son cou, ainsi que les larges manches, au lin soigneusement plissé, de la chemisette luxueuse d’un personnage de rang supérieur.

 

Les bras étaient croisés sur la poitrine, chaque main fermée tenant une petite houe incisée dans la pierre. Le pouce droit, tendu, et une partie de l’index droit sont conservés et il est visible que les doigts étaient à l’origine soigneusement détaillés. La tête est ornée d’une longue perruque à frisons tripartite à revers qui descend sur les épaules et qui laisse les lobes des oreilles découverts. Cette perruque sophistiquée, ornement de la tête du contremaître, est constituée en deux parties. Des mèches bouclées en zigzag, qui partent du sommet de la tête et rayonnent autour du crâne, ondulent en zigzag jusqu’au niveau des épaules. Sous cette épaisse perruque, deux revers recouvrent les épaules à l’avant du personnage. Les boucles de ces deux revers, étagées et cylindriques, sont résolument différentes de celles de la perruque sommitale. L’épaisseur confortable de la perruque accorde au sommet du crâne du personnage un rendu plat. Les traits du visage fin et allongé du contremaitre, loin d’être écrasés par cet imposant postiche, sont au contraire mis en valeur.

 

Le visage, de forme ovale, se termine par un menton orné d’une toute petite barbe (bien visible de profil). Le nez a été aplati par un choc. Les yeux, grand ouverts, sont légèrement saillants. La paupière supérieure porte un épais trait de maquillage qui s’étire gracieusement jusqu’aux tempes. Il est rendu en relief, tout comme les sourcils, bien marqués et plutôt fournis (en particulier au-dessus de l’œil gauche). La bouche est petite, et les lèvres, charnues, sont placées horizontalement.

 

Le chabti faisait partie de l’équipement funéraire des défunts aisés (sur ce type de figurines funéraires, voir BOVOT, ZIEGLER 2003). Au fil du temps, ces figurines funéraires étaient réunies dans la tombe en nombre de plus en plus conséquent. Chargée de répondre à l’appel du défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants), la figurine Co. 2381 tient dans ses poings fermés des houes, instruments aratoires. D’autres outils agricoles sont visibles dans son dos : une palanche est suspendue à l’épaule droite, deux petits pots ronds y sont accrochés, et un sac de graines, rendu par un quadrillage finement incisé, est placé derrière son épaule gauche.

 

Le matériau et le style du chabti Co. 2381 permettent de le dater avec assurance de la XIXe dynastie (époque ramesside). C’est en effet à l’époque de Ramsès II que les serviteurs funéraires sont parfois équipés d’un grand pagne, semblable à celui que les dignitaires portaient de leur vivant. (Cf. AUBERT 2005)

 

Ces serviteurs sont appelés « contremaîtres », car ils devaient commander les humbles corvéables, représentés momiformes. De nombreux exemplaires en sont connus, tel le « contremaître funéraire d’Ipepty », conservé au musée du Louvre (E 5644). Ce chabti en très bon état de conservation, daté entre 1300 et 1150 avant J.-C., partage de nombreux points communs avec Co. 2381 (matériau, perruque, houes, barbichette). Un autre contremaître de même style, mis au jour au Ramesseum, a été réalisé avec une finesse d’exécution exceptionnelle. Il est au nom de l’intendant Ptahmès (Louvre AF 12824).

Related pieces

La collection du musée Rodin comporte plusieurs figurines de serviteurs funéraires, de différentes époques et de styles variés. La datation du chabti Co. 2381 permet de le rapprocher du chabti momiforme Co. 2357, au nom de Pentaour (XIXe dynastie, calcaire polychromé). D’autres exemplaires, datés de l’époque ramesside mais en terre cuite, sont de style fort différent : Co. 2350, Co. 2416 et Co. 2431.

Inscription

Anépigraphe (en raison de l'état de conservation de l'objet).

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Tête humaine

Égypte > provenance inconnue

L'âge classique > Ancien Empire à postérieur

[VOIR CHRONOLOGIE]

Pierre blanche (calcaire ou craie)

H. 1 CM; L. 1,2 CM; P. 1,4 CM

Co.6435

Comment

State of preservation

L’objet est très usé en surface. Cassure nette au niveau du menton du personnage.

 

Description

Cette tête humaine, dont la hauteur ne dépasse pas 1 cm, a été réalisée probablement dans un calcaire fin et blanc. Un doute subsiste néanmoins quand à la matière dont est constituée cette tête, minéral ou éventuellement faïence ou fritte ayant perdu son revêtement. Les traits du visage sont complètement arasés. Une perruque ronde à mèches épaisses et ondulées retombe jusque sous le niveau des oreilles. Les mèches de la chevelure se répartissent régulièrement de part et d’autre du visage.
 

Le style de la perruque ne permet pas de définir le sexe de la personne ainsi représentée.

 

Les petites dimensions de cet objet compliquent l’attribution d’une datation. Au plus tôt, il peut s’agir de la représentation d’un défunt, provenant d’une tombe de l’Ancien Empire.

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La collection égyptienne du musée Rodin ne possède pas d’objet similaire.

 

Inscription

Anépigraphe. 

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l’État français en 1916.

 

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Modèle de sculpteur

Tête d'homme

Egypte > provenance inconnue

 Moyen Empire, probablement

 [VOIR CHRONOLOGIE]

H. 11,4 CM ; l. 17,4 CM

Calcaire

Co. 835

 

Comment

State of preservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. La pierre est pulvérulente et considérablement érodée et émoussée. Un badigeon dégradé en coloris ocre et noir, épais, adhère en plusieurs endroits. Une sous-couche préparatoire rosée est visible par-dessous. Taches de lichens, en particulier au revers et sur la surface inférieure. Quelques traces de griffures au revers et sur la surface inférieure.

 

Description

Cette tête masculine est taillée dans un calcaire fin. L’objet est entier et la représentation s’arrête au menton. Revers et partie inférieure sont plats. Un badigeon dégradé en coloris ocre et noir, épais, adhère en plusieurs endroits (voir en particulier la perruque et l’œil gauche). Sous ce badigeon, une sous-couche préparatoire beige rosée est visible (voir en particulier sous l’oreille droite).

 

L’homme est coiffé d’une perruque dont les mèches sont matérialisées par des stries parallèles, fines et régulières. Les proportions du visage, traité de face, sont écrasées. Les oreilles, bien visibles sur la perruque sont représentées de face. Se détachant bien sur la perruque, elles sont  disproportionnées. Les yeux, fardés,  sont étirés en amande ; la pupille est indiquée. Des sourcils, longs et fins, les soulignent avec élégance. Le nez est large, les narines comme épatées. La bouche, souriante,  est peu modelée. La largeur du menton, à son extrémité inférieure, trahit sans doute un départ de barbe.

Les traits du visage évoquent la statuaire du Moyen Empire. Toutefois, la perruque correspond également à quelques exemples datés du Nouvel Empire à l’instar de cette tête masculine conservée au Metropolitan Museum of Art de New York sous le numéro d’inventaire 26.32.2 ou de la n°13.182.1a.

 

En l’état actuel des recherches, aucun parallèle n’a été trouvé. S’il s’agit d’une épreuve de sculpteur, l’objet correspond à un modèle de ronde-bosse car la tête est traitée de face.  Il est également possible de suggérer que cette tête était destinée à être insérée dans la niche d’une chapelle funéraire.

 

Inscription

Anépigraphe. 

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 46, "Modèle en calcaire (personnage ébauché ?) représentant une tête [dessin] vue de face. Larg. 18 cent. Haut. 11 cent. Estimé cinquante francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

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Tête humaine

Fragment

Egypte > provenance inconnue

Les derniers temps > Basse Epoque supposée

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 8,6 CM ; l. 10,9 CM

Grès

Co. 3381

 

Comment

State of preservation

La tête est cassée au niveau des yeux et du menton. Nombreux éclats sur l’ensemble de l’objet, en particulier aux extrémités du nez et du menton. Nombreuses traces d’outils de débitage.

 

Description

De cette grande tête humaine (la longueur actuelle est d’environ 11 cm), seule la partie inférieure du visage a été conservée, réalisée très probablement en albâtre. Le nez est fin, les lèvres ourlées. Les joues sont pleines. Les paupières inférieures se distinguent au ras de la cassure, en particulier la paupière gauche. Sur la partie droite, l’amorce d’une perruque a été conservée, et celle d’une oreille se devine. L’arrière de la tête, plat et lisse, correspond à un pilier dorsal.

Partie supérieure, inférieure et latérales ont été complètement sectionnées, transformant la statue en bloc de débitage.

 

En l’état actuel de l’objet, il est impossible de déterminer le sexe de la personne représentée, ni son statut. Si le style rappelle l’iconographie du Ier millénaire av. J.-C, il est difficile d’affirmer une datation.

 

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La collection égyptienne du musée Rodin ne possède pas de tête similaire.


Un parallèle se trouve dans la collection de l’Egypt Centre de Swansea, sous le numéro d’inventaire EC462 (http://www.egyptcentre.org.uk/index.asp?page=item&mwsquery={Identity%20number}={EC462}).

Inscription

Anépigraphe. 

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 48, "Partie inférieure (à partir du milieu du nez), d'une tête en granit gris. Le bout du nez est abimé, grès, époque Saïte ? Long. 17 cent. Haut. 10 cent. Epaisseur. 10 cent. Estimé 100 francs."

Donation Rodin à l’État français 1916.

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Amulette en forme de tête d'éléphant

Egypte > Provenance inconnue

Prédynastique

[VOIR CHRONOLOGIE]

Cristal de roche

H. 3,5 CM; L. 3,2 CM; P. 1,8 CM

Co. 2355

 

Comment

State of preservation

L'œuvre est en bon état de conservation. L’objet est cependant encrassé et empoussiéré. Des microfissures et quelques éclats sont visibles en surface.

 

Description

Cette figurine épouse la forme d’une tête d’éléphant. La face de l’animal a été réalisée en léger relief, notamment au niveau de la pointe des défenses. Les orbites oculaires sont rondes et profondes. Très rapprochées, elles étaient vraisemblablement incrustées à l’origine si on les rapproche de la figurine d’éléphant datée du prédynastique (Nagada II) conservée au Metropolitan Museum of Art de New York (Inv. n° 59.101.1. Réalisée en serpentinite, les yeux de la figurine du MET 59.101.1 sont incrustés en os ou ivoire . La trompe de la figurine Co. 2355 est exagérément courte, et une petite incision y marque le trou des narines. Les oreilles sont extrêmement réduites ; seule leur silhouette ronde est respectée, sur laquelle reposent les défenses. Les défenses de l’animal se recourbent sur la tête. Système de suspension, une perforation conséquente traverse l’objet dans le sens de la largeur, sous le crâne. On remarque plusieurs traces noires dans la partie l’arrière de l’objet, ainsi que vers le bas de la trompe et autour des défenses. En l’absence de tout contexte, la datation de la figurine Co. 2355 est difficile à déterminer.

 

L’éléphant, quoique discret dans les sources, fait néanmoins partie intégrante de la culture égyptienne (sur l’éléphant en Egypte ancienne, voir OSBORN, OSBORNOVÁ 1998, p. 125-130 et VERNUS Pascal, “Eléphant”, in VERNUS-YOYOTTE p. 134-136 et p. 747). Animal présent dans la culture, la langue et la symbolique, l’ivoire de ses défenses donnera en particulier vie à toutes les époques à de nombreux objets décoratifs et apotropaïque. Progressivement rejetés dès les débuts de l’histoire égyptienne vers le Sud, les derniers éléphants sauvages ne se retrouveront qu’en Nubie et la ville égyptienne appelée Éléphantine par les Grecs est ainsi située près d’Assouan. L’éléphant disparaissant assez rapidement du territoire égyptien, ce fait expliquerait qu’un aussi gros animal ait si peu influencé la religion antique. Cette absence physique de l’animal conduisit à des représentations de plus en plus éloignées de la réalité morphologique, seule la Nubie continuant à produire des objets offrant une image plus réaliste du mammifère. À partir du Nouvel Empire cependant, expéditions et conquêtes favorisèrent de nouveau le contact avec le pachyderme. C’est sous les Ptolémées que les éléphants d’Asie furent introduits en territoire égyptien, dans un contexte militaire.

 

La symbolique de l’éléphant dans les pratiques privées reste débattue (VERNUS 2005, p. 135). Les Égyptiens considéraient que les défenses de l’éléphant étaient avant tout des outils permettant d’attaquer avant de se défendre. Il est possible que l’éléphant symbolise une forme de protection contre les forces chaotiques, en procurant la force et la puissance nécessaire à son porteur.

 

La figurine Co. 2355 s’inscrit donc dans la longue tradition des amulettes. Ces objets, aux dimensions généralement petites, apparaissent dès le début de l’histoire. Le mot amulette peut être traduit de différentes façons en égyptien mais l’étymologie renvoie toujours à la notion de protection. Les amulettes peuvent être de différentes matières et représenter des symboles mythologiques, comme par exemple l’œil oudjat, le pilier djed ou bien des signes hiéroglyphiques ou encore des représentations de divinités. Mais il peut aussi s’agir de rouleaux de papyrus contenant des incantations magiques, pliés selon un certain procédé et portés par la personne à protéger. Cette tradition sera notamment très répandue au cours de la période ramesside (voir DONNAT, 2016). Avant le Nouvel Empire, les amulettes sont surtout retrouvées en contexte funéraire. En effet, ces objets étaient utilisés aussi bien pour les vivants que pour les morts et durant toute l’histoire pharaonique, on en plaçait, parfois en larges quantités, entre les bandelettes des momies afin d’assurer au défunt un voyage paisible dans l’au-delà. Les amulettes sont également portées sur soi, soit en forme de pendentifs, de bracelets ou de bagues, comme ce fut notamment le cas à Amarna (STEVENS 2009, p. 10). Néanmoins, la production des amulettes s’intensifie nettement au cours de la XVIIIe dynastie. La production massive d’objets en faïence silceuse influe également la fabrication d’amulettes dont les matières deviennent de plus en plus variées et qui sont de plus en plus portées à la façon de bijoux, incluses dans des colliers ou des bracelets. Les amulettes sont donc un élément central de la piété populaire et nous informent également sur les rituels ayant lieu au sein du foyer. Il n’est pas exclu que certaines d’entre elles étaient suspendues ou placées à divers endroits de la demeure afin d’assurer la protection de la maisonnée. La documentation actuelle nous livre peu d’informations concernant les rites de consécration de ces objets. Autant est-il possible de deviner le rôle du magicien lors de la réalisation de papyri protecteurs, autant les rituels permettant de rendre une amulette en pierre, en bois ou en faïence active restent difficiles à déterminer.

 

Pendant longtemps, de nombreuses amulettes à l’iconographie similaire à la tête Co. 2355 et datant pour la plupart du Prédynastiques ont été interprétées comme représentant des faciès de taureaux. Cependant, il a progressivement semblé plus probable d'y voir aussi celui d'éléphants (VAN LEPP 1999, p. 107-111). En effet, l’iconographie égyptienne « fantastique » de l’animal tend à le représenter sans oreilles, avec une trompe réduite et parfois des défenses s’entrecroisant, voire avec une défense unique. Sa silhouette peut parfois aussi imiter celle de la panthère (VERNUS 2005, p. 134-136). A l'heure actuelle, l'identification entre une figure bovine et/ou celle d'un pachiderme reste en cours.

 

S’ajoutant à la rareté de son iconographie, la tête d’éléphant Co. 2355 a été réalisée dans matériau peu fréquent pour un objet égyptien, un cristal de roche légèrement laiteux. Sur cette pierre de la famille du quartz, voir NICHOLSON, SHAW 2000, p. 52 et DE PUTTER, KARLSHAUSEN 1992, p. 132-133. Provenant des gisements de calcaire situés entre le Fayoum et l’Osais de Bahariya, du Sinaï ou du désert oriental, le cristal de roche était parfois utilisé dans les objets égyptiens depuis les époques prédynastiques (coupe de l’époque thinite, Paris, musée du Louvre Inv. n° E. 28043, in DE PUTTER, KARLSHAUSEN 1992, p. 133 et pl. 50a) jusqu’aux périodes tardives (figurine d’Harpocrate conservée au Petrie Museum de l’University College de Londres, Inv. n° 2496, voir PREYS René, in Pierres égyptiennes… 2000, p. 207 N° 77).

Une figurine de babouin, réalisée elle aussi en cristal de roche, de provenance inconnue et d’époque indéterminée, est conservée au musée royal de Mariemont (Inv. N° Ac.2003/27). Elle présente le même système de suspension par perforation latérale (voir DERRIKS Claire, in DERRIKS, DELVAUX 2009, p. 248-249).

La collection égyptienne du musée Rodin ne possède aucune amulette similaire, tant dans le thème iconographique que dans la matière.

 

Réalisées dans différents matériaux depuis le Prédynastique jusqu’après le Nouvel Empire, des figurines offrent les mêmes caractéristiques iconographiques dans d’autres musées. Parmi celles similaires à la Co.2355 on trouve la figurine AF 6903 exposée au Musée du Louvre (https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010007330), la 59.101.1 conservée au Metropolitan Museum of Art de New York, celles conservées au Petrie Museum sous les numéro UC6164UC10328UC6153UC6005 ou encore la 2007.207.2 conservée au Yale Art Gally.

Related pieces

 

 

Inscription

Anépigraphe. 

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l’État français en 1916.

 

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Tête de prince de profil

Egypte > provenance inconnue

Époque ramesside, avant XXIIIe dynastie

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 20,8 CM : L. 19,2 CM

Calcaire polychrome

Co. 6420

 

 

Comment

State of preservation

Le relief présente de nombreuses altérations notamment à cause de l’humidité qui a pénétré le plâtre du cadre. On remarque aussi des traces de lichens. L’ensemble est parcouru de nombreuses fissures fines probablement apparues après le montage du relief. Le relief montre aussi de nombreux éclats et cassures ayant pour conséquence la disparition de fragments conséquents.

 

Description

Ce fragment de bas-relief en calcaire polychrome est cassé en plusieurs morceaux recollés et présentés dans un cadre en plâtre peint en marron. Un personnage masculin, de profil, est tourné vers la droite. Le fragment préserve l’image du personnage depuis le sommet du crâne jusqu’au haut de son torse. La figure est en relief dans le creux. Le personnage est coiffé d’une perruque courte descendant jusqu’aux épaules et arbore également une épaisse mèche plus longue dont le bout est recourbé. Elle n’est pas tressée mais un renflement dans sa partie supérieure indique très clairement le nœud de départ de cette mèche, qui va en s’amincissant. Cette mèche se recourbe vers l’épaule droite du personnage. L’œil est grand, étiré et saillant, avec l'extrémité lacrymale vers le bas, caractéristique typique de l'art post-amarnien ramesside. La pupille n’ést pas représentée. Fardé, une épaisse ligne de fard le prolonge. Le sourcil est fin et s’étire jusqu’à la chevelure. Le nez est légèrement busqué et fin, typiquement ramesside. La narine est délicatement représentée. La bouche est charnue, aux lèvres ourlées, la commissure des lèvres est profonde et très marquée. Le menton est petit mais volontaire et présente une courte barbe de section carrée. Deux plis soulignent la courbe du cou, particulièrement allongé. Un arrondi suggère qu’il était vêtu d’une tunique. Malgré un état de conservation critique, il est visible que l’exécution du relief est d’une très belle facture. Les traits du personnage sont fins et délicats.

 

Le relief prend la forme d’une plaque approximativement carrée. L’ensemble de la plaque est parsemé de cassures et d’éclats. On y observe également de nombreuses traces d’outils comme des râpes et des ciseaux plats. Les bords supérieurs sont les plus abîmés. On remarque différentes traces de couleurs, appliquées en couches épaisses. Un enduit rosé semble avoir été badigeonné en surface, badigeon qui recouvre les chants latéraux, sauf au niveau des cassures. On observe également les restes d’une pâte blanche appliquée sous les pigments colorés au niveau du torse, notamment vers les épaules et autour de la mèche. Des traces de pigment noir sont préservées sur le sourcil. Sur le visage et le cou, on remarque également des traces ocre rouge qui d’après analyses (Sandrine Pagès-Camagna-C2RMF-février 2012) se révèlent contenir du plomb, indiquant une datation remontant au plus tôt à l’époque ptolémaïque. Des traces de bleu égyptien dont encore visibles sur la coiffe, notamment au niveau de la partie supérieure de la mèche. Un bleu verdi est encastré sur son épaule gauche et quelques traces de ce pigment parsèment son torse. La mèche est la partie du relief qui conserve le plus de traces de pigments, à savoir l’enduit rose, la préparation blanche, des pigments jaunes ainsi que le bleu. Le numéro d’inventaire actuel est inscrit à l’encre noire sur pellicule isolante sur le chant inférieur.

 

Il s’agit vraisemblablement ici de la représentation d’un jeune homme de rang royal. Marque distinctive des enfants depuis l’Ancien Empire, la longue mèche latérale qui pend sur l’épaule droite est habituellement appelée la « mèche de l’enfance ». La mèche de l’enfance est portée aussi bien par les filles que les garçons. Elle carctérise aussi le prêtre de Ptah, prêtre sem, ou lounmoutef.  Le défunt représenté sur l’un des masques funéraires du musée Rodin, le Co. 3251, possède cette mèche. Ce masque était destiné à être déposé sur la momie d’un jeune garçon. Cette mèche très spécifique possède également une charge symbolique forte puisqu’elle est associée à Horus enfant, qui l’arbore en permanence. Les formes et les styles varient, notamment chez les enfants royaux qui peuvent l’arborer dans une coiffe parfois très sophistiquée. À l’époque gréco-romaine, les rois peuvent l’arborer en plus des autres coiffes et attributs royaux (DERRICK, 1998, p. 91-105). Si elle peut être portée par un roi afin de manifester son ascendance divine et sa régénération, elle est davantage l’attribut des princes et des princesse, représentés adultes mais portant la mèche de l’enfance afin de rappeler leurs devoirs dynastiques et religieux. Le jeune homme représenté ici n’a pas le crâne rasé mais porte une perruque en plus de sa mèche de l’enfance. Il semble donc qu’il soit adulte et conserve sa mèche comme signe de son rang royal, suggérant ici la représentation d’un prince.

Ce type de représentation se retrouve dans de nombreux temples et sépultures de différentes périodes. Un certain nombre de reliefs conservés dans des musées présentent des enfants royaux arborant la mèche de l’enfance à l’instar de l’ostracon EA5620 du British Museum qui présente le prince héritier portant la mèche de l’enfance ou encore la stèle EA555.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l’État français en 1916.

 

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Déesse ophiocéphale

Egypte > Provenance inconnue

Nouvel Empire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 2,5 CM : L. 1 CM : P. 1,1 CM

Pierre volcanique

Co. 2500

Comment

State of preservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. La surface est très érodée et poreuse. La partie inférieure manque, sectionnée au niveau de l’aine.

 

Description

Cette figurine inédite, qui serait en pierre volcanique, représente un serpent dressé au corps replié, probablement un cobra. Le reptile est coiffé d’une longue perruque tripartie. Cet allongement des pans de la perruque atteste du genre de la figurine : il s’agit d’un femelle. Au dos, cette perruque s’arrête au carré sous le niveau des omoplates. Les yeux sont clairement visibles, de part et d’autre du crâne aplati du reptile. Ils sont petits, et perçants. La bouche est fermée. Deux bras, à forme humaine, sont collés le long du corps. Les mains ne sont pas représentées. Les écailles ventrales, au nombre de six, sont légèrement saillantes. Au dos, sous la perruque, des incisions régulières en écaille de poisson représentent les écailles dorsales du reptile. Le bas de la figurine a disparu, sectionné au niveau de l’aine. Le mauvais état de conservation empêche de distinguer plus de détails anatomiques.

 

Une perforation horizontale traverse l’objet au dessus de la tête dans le sens de la largeur. Cette perforation, qui correspond à la représentation virtuelle d’une bélière en métal précieux, surmonte la tête de la divinité. Vue de face, les anneaux verticaux de cette bélière ajoutent un attribut à la figurine, qui semble arborer une coiffe composée de deux hautes plumes.

 

A l’arrière, de la terre de fouille ocre est incrustée dans les plis.

 

Cette figurine représente clairement un serpent anthropomorphe. Les serpents, et notamment les cobras, font partie des animaux emblématiques de la cosmogonie égyptienne. Nombre de divinités ont un cobra pour avatar, en particulier les déesses Meretseger, Nephtys, Ouadjet, Renenoutet, Sekhmet, Tefnout, ou encore l’Uraeus et l’œil de Rê. Dans le cas de la figurine Co. 2500, il pourrait s’agir d’une représentation de la déesse Meretseger. Meretseger (voir CORTEGGIANI 2010, p. 322-324) est une divinité protectrice de la nécropole thébaine, personnification de la Cime qui domine la rive ouest du Nil. Son culte est ainsi circonscrit à la région thébaine et au Nouvel Empire. Elle est associée aux déesses Hathor, Isis ou encore Renenoutet, ainsi qu’au dieu Ptah. Protectrice des défunts, elle assiste à l’embaumement et à la résurrection des morts dans l’au-delà. Meretseger est souvent représentée en femme dont la tête est celle d’un cobra (ophiocéphale), habituellement coiffé d’une perruque tripartite et parfois parée de différentes couronnes.

 

La figurine Co. 2500 est de toute évidence une amulette, qui s’inscrit dans les pratiques religieuses privées du Nouvel Empire. Les amulettes, aux dimensions généralement petites, apparaissent dès le début de l’histoire. Le mot amulette peut être traduit de différentes façons en égyptien mais l’étymologie renvoie toujours à la notion de protection. Ce terme désigne donc tout objet ayant une fonction protectrice pour son porteur.  Les amulettes peuvent être de différentes matières et représenter des symboles mythologiques, comme par exemple l’œil oudjat, le pilier djed ou bien des signes hiéroglyphiques ou encore des représentations de divinités. Mais il peut aussi s’agir de rouleaux de papyrus contenant des incantations magiques, pliés selon un certain procédé et portés par la personne à protéger. Cette tradition sera notamment très répandue au cours de la période ramesside (voir DONNAT, 2016). Avant le Nouvel Empire, les amulettes sont surtout retrouvées en contexte funéraire. En effet, ces objets étaient utilisés aussi bien pour les vivants que pour les morts et durant toute l’histoire pharaonique, on en plaçait, parfois en larges quantités, entre les bandelettes des momies afin d’assurer au défunt un voyage paisible dans l’au-delà. Les amulettes sont également portées sur soi, soit en forme de pendentifs, de bracelets ou de bagues, comme ce fut notamment le cas à Amarna (STEVENS 2009, p.10). Néanmoins, la production des amulettes s’intensifie nettement au cours de la XVIIIe dynastie. La production industrielle d’objets en faïence influe également la fabrication d’amulettes dont les matières deviennent de plus en plus variées et qui sont de plus en plus portées à la façon de bijoux ou incluses dans des colliers ou des bracelets. Les amulettes sont donc un élément central de la piété populaire et nous informent également sur les rituels ayant lieu au sein du foyer. Il n’est pas exclu que certaines d’entre elles étaient suspendues ou placées à divers endroits de la demeure afin d’assurer la protection de la maisonnée. Cependant, la documentation actuelle nous livre peu d’informations concernant les rites de consécration de ces objets.

 

Il est possible que l’amulette Co. 2500 ait été utilisée en contexte domestique ou funéraire, suspendu au sein d’un foyer ou placée près d’un défunt. Mais la présence d’une bélière, ainsi que ses petites dimensions rendent également possible son usage en tant que pendentif

Inscription

Anépigraphe. 

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Tête féminine

Égypte > provenance inconnue

Basse Époque probablement

[VOIR CHRONOLOGIE].

Calcaire polychromé

H. 4,2 CM ; L. 3,5 CM ; P. 3,4 CM

Co. 2330

Comment

State of preservation

L’état de conservation de l’objet est moyen. La tête présente deux lacunes : à l’arrière du crâne (sur le côté droit) et la partie gauche du menton. Toute la surface est érodée, le nez et la bouche ont été arasés. La statuette a été cassée horizontalement au niveau du cou. De nombreuses traces de pigment noir sont conservées sur la perruque. Seule la tête de cette figurine est conservée au musée.

Description

Le fragment de statuette Co. 2329 représente une tête de femme portant une perruque courte en boule. Le visage, de forme allongée, se termine par un menton rond. En dépit de l’arasement du visage, on remarque que les éléments qui le composent ont été exécutés avec beaucoup de soin et de précision, comme les arcades sourcilières et les yeux fendus. Ces derniers apparaissent peu ouverts et presque bridés (sans pli au niveau de la paupière), leurs coins sont étirés, surtout sur le côté externe. Une épaisse ligne de fard, étirée vers les tempes, est gravée dans leur partie supérieure. Le nez est arasé et a disparu en partie dans un éclat. Il est néanmoins possible de restituer qu’il devait être large à son extrémité. La bouche assez large, qui esquisse un sourire, présente des lèvres pulpeuses ; les commissures sont creusées.

 

Une perruque courte et ronde cache les oreilles et s’arrête au ras de la nuque. Elle est composée de petites mèches à boucles triangulaires étagées. Une frange, composée de deux rangées de boucles, met en valeur le visage allongé de la femme. L’exécution de cette perruque semble inachevée, la réalisation des mèches s’arrondissant vers le bas du crâne. Un bandeau lisse, qui fait le tour de la tête, maintient la coiffure. Une masse de calcaire en forme de ruban a été conservée au centre de la perruque, allant du sommet jusqu’à l’extrémité latérale gauche. En l’état actuel, il est impossible de déterminer s’il s’agit d’un ornement (pan de fermeture du bandeau) ou bien au contraire si cela résulte de l’état inachevé du travail. Une étude comparative est en cours.

 

Le style de ce fragment de sculpture, en particulier les traits du visage, permet de le rapprocher de la statuaire de la Basse Époque (entre le VIIe et le IVe s. av. J.-C.). On peut, à titre d’exemple, le comparer avec les deux têtes féminines en basalte présentées lors de l’exposition « Le crépuscule des pharaons » au Musée Jacquemart-André à Paris, entre mars et juillet 2012 (PERDU 2012, notices 47-48 p. 120-121). L’une est conservée à Berlin (Ägyptisches Museum und Papyrussammlung VÄGM 1979-9) et l’autre à Hildesheim (Roemer- und Pelizaeus-Museum Inv. N° 5888). Elles sont datées de la XXXe dynastie ou du début de l’époque ptolémaïque (première moitié du IIIe s. av. J.-C.). Bien que leur perruque soit différente de celle de la tête Co. 2330 – lisse et non bouclée, laissant les oreilles découvertes – elles présentent des caractéristiques faciales très semblables : forme du visage, sourcils, yeux, nez et menton.

 

Une tête de style tout à fait similaire, sculptée dans le calcaire et présentant cette fois une perruque bouclée, a pu être interprétée comme un modèle de sculpteur (Louvre Inv. N° E 11893). Il s’agit sans doute de l’exemple le plus proche stylistiquement de la tête Co. 2330.

 

Une autre figurine féminine, dont le corps est conservé (24 cm de hauteur), a été réalisée en métal précieux, l’argent (Metropolitan Museum de New York Inv. N° 30.8.93, cf. PERDU 2012, notice 42 p. 110-111).

Représentée nue, elle se tient debout, parée d’un large collier, de boucles d’oreilles et de bracelets aux poignets et aux chevilles. Deux orifices visibles à l’avant de la perruque indiquent qu’un uraeus devait y être inséré. La présence de cet uraeus et le choix du matériau utilisé suggèrent que cette dame faisait partie de la famille royale, sans doute dans l’entourage de Néchao II (roi de la XXVIe dynastie) car son nom est gravé dans un cartouche en haut de ses bras. La perruque, dont la forme et les boucles rappellent celle de Co. 2330, est légèrement différente étant donné l’absence de bandeau et le fait qu’elle laisse les oreilles découvertes.

 

Le bandeau posé sur la perruque et permettant de retenir les mèches qui la composent est un ornement utilisé depuis fort longtemps par les femmes de l’élite égyptienne (cf. statue de Nofret, datée du règne de Snéfrou, musée du Caire Inv. N° CGC 4, qui est toutefois différente). Il présente assez généralement un décor floral. On trouve plusieurs parallèles à ce bandeau de tête dans la statuaire de la Basse Époque, comme par exemple sur la statue en quartzite du Louvre Inv. N° E 22762 (datée du IVe siècle av. J.-C.)

Related pieces

Cette pièce peut être associée avec la tête Co. 2329, fragment de statuette masculine réalisée dans le même matériau que la tête féminine Co. 2330, de style et de dimensions tout à fait semblables, et datée probablement de la même époque.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 211, "Tête de femme dont la perruque est retenue par un bandeau. Calcaire jadis peint en noir assez abimé. Haut. 4 cent. 1/2. Estimé vingt cinq francs."

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

Historic comment

La tête fut exposée à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux la décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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Tête masculine

Égypte > provenance inconnue

Basse Époque probablement

[VOIR CHRONOLOGIE]

Calcaire

H. 4,2 CM ; L. 3,3 CM ; P. 3,4 CM

Co. 2329

Comment

State of preservation

Seule la tête de cette figurine est conservée au musée. Une large fissure entaille le sommet du crâne, courant d’une oreille à l’autre. Toute la surface est érodée, et les traits saillants du visage sont arasés. La moitié inférieure de l’oreille droite a disparu. Un éclat récent est visible à l’extrémité inférieure du nez. La statuette a été cassée en biseau au niveau du cou. L’objet est noirci sur sa partie droite.

Description

Le fragment de statuette Co. 2329 représente une tête d’homme au crâne rasé ou chauve. Aucune calotte, ni représentation de chevelure ne sont visibles. La tête se caractérise par un crâne arrondi et un visage rond, aux pommettes hautes.

 

Les traits du visage sont sculptés en relief avec une grande finesse d’exécution. Les arcades sourcilières, plutôt marquées, se rejoignent à l’arête du nez. Les yeux sont peu ouverts, avec des coins étirés, surtout sur le côté externe. Ils sont cerclés par un fin bourrelet qui figure les paupières ou une ligne de fard. Le nez, triangulaire, est légèrement épaté ; les narines sont indiquées. La bouche, horizontale, présente des lèvres fines dont les commissures tombantes (ce détail est bien visible sur la vue de profil). Le menton est arrondi. Les oreilles, plutôt petites, n’étaient pas détaillées. L’arrière du crâne a reçu moins de finition et de fines traces d’outils y sont encore visibles.

 

Le style de ce fragment de sculpture, en particulier les traits du visage, permettent de le rapprocher de la statuaire de la Basse Époque (entre le VIIe et le IVe s. av. J.-C.). Les effigies d’hommes au crâne rasé sont en effet très fréquentes à cette période (voir la série des « egg-heads », PERDU 2012, p. 86-89). Les détails du visage de Co. 2329 peuvent ainsi être comparés à ceux de la tête d’Ousirour, conservée au Brooklyn Museum de New York (Inv. N° 55.175, cf. PERDU 2012, notice 25 p. 82-83. Bien que réalisée en grauwacke et de dimensions plus importantes que celle du musée Rodin (15 cm de hauteur), la tête de Brooklyn présente des caractéristiques faciales similaires (yeux, nez et bouche). Par l’inscription gravée sur l’autre partie de la statue, conservée au musée du Caire, nous savons qu’Ousirour était prêtre du dieu thébain Montou.

 

L’absence de perruque ou de tout autre couverture capillaire peut signifier que l’homme représenté sur la statuette d’où provient la tête Co. 2329 était un prêtre. En effet, les prêtres égyptiens avaient l’obligation de se raser la tête. Lorsqu’ils n’officiaient pas, ils étaient autorisés à se couvrir d’une perruque, signe d’appartenance à une classe sociale aisée. Néanmoins, l’absence de perruque n’est pas l’indication exclusive de la fonction sacerdotale ; des membres masculins de l’élite égyptienne ont pu être figurés chauves (cf. les statues en bois du chancelier Nakhti conservées au musée du Louvre, datées du début de la XIIe dynastie. En ce qui concerne la tête Co. 2329, d’autres éléments tels que l’attitude, un vêtement (une peau de panthère, par exemple), une inscription comportant ses titres, ou un attribut (un collier amulette, par exemple), permettraient de déterminer si le personnage de la tête Co. 2329 appartenait à la classe sacerdotale.

 

De nombreuses représentations de prêtres de la période tardive, réalisées en bois, en bronze et dans diverses pierres sont connues. Un très bel exemple est la statue de Padiamon en bronze, dont les yeux sont incrustés (XXVe dynastie, musée du Louvre Inv. N° E 10586, ÉTIENNE 2009, notice 293 p. 334).

Parmi les exemplaires en pierre figurent la statue en grauwacke d’Hénat, prêtre de la déesse Neith à Saïs (Florence, Museo Archeologico Nazionale, Inv. N° 1784) (ÉTIENNE 2009, notice 259 p. 307) et celle d’un employé du temple de Ptah à Memphis appelé Djedhor, en diorite (musée du Louvre Inv. N° E 11604) (ÉTIENNE 2009, notice 271 p. 318).

Related pieces

Cette pièce peut être associée avec la tête féminine Co. 2330, réalisée dans le même matériau que la tête masculine Co. 2329, de style et de dimensions tout à fait semblables, et datée probablement de la même époque.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, "Dans la rotonde droite vitrine n° 35", 60, "Petite tête d'homme en calcaire.Tête rasée les oreilles sont indiquées assez grossièrement. Haut. 4 cent. Estimée 10 francs."

Donation Rodin à l’État français en 1916.

Historic comment

La tête fut exposée à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux la décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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Statuette d’enfant - tête

Égypte > provenance inconnue.

Moyen Empire ou Nouvel Empire (plus probablement)

[VOIR CHRONOLOGIE].

Calcaire peint.

H. 3,7 CM ; L. 3,1 CM ; P. 3,1 CM

Co. 2312

Comment

State of preservation

L’état de conservation général de ce fragment de statuette est plutôt moyen. L’objet présente de nombreuses éraflures sur toute la surface et des manques sont visibles au niveau du crâne, du visage et de la mèche. On observe un décollement du matériau sur le crâne (le calcaire s’effrite). Plus de la moitié du visage a disparu et l’oreille gauche a été presque entièrement arasée. Néanmoins, certains traits du visage sont encore discernables et la polychromie est partiellement conservée (ocre rouge du visage et noir de la mèche).

 

La statuette a été cassée horizontalement au niveau du cou. Cette cassure, ancienne, est empoussiérée.

 

Une profonde entaille horizontale, longue de 1,3 cm, est visible sur la nuque. Pour le moment, la présence de cette entaille, empoussiérée comme le reste de l’objet, est inexpliquée.

 

Seule la tête de la statuette est conservée au musée.

Description

Co. 2312 représente une tête d’enfant pourvue d’une mèche sur le côté droit.

Le visage est ovale, les joues rebondies. Le front et le nez ont disparu, ainsi que la majeure partie des yeux et de la bouche. On remarque néanmoins que les traits du visage ont été finement réalisés : les yeux en amande étaient incisés, les narines indiquées. Les commissures des lèvres sont profondément creusées. L’oreille droite, plaquée contre la mèche, est particulièrement détaillée. Tous les éléments qui la composent ont été représentés : le bord externe, le pavillon, l’anthélix (monticule interne) et le conduit auditif. Si l’oreille gauche a été arasée, l’oreille droite a été préservée par la présence de la mèche de l’enfance. Afin de rendre bien visible les détails anatomiques, cette oreille est plaquée de face sur la mèche. L’extrémité inférieure du lobe est manquante. Une dépression circulaire à cet endroit suggère que l’oreille était percée. Un bourrelet de peau est visible au niveau du cou.

 

À l’heure actuelle, la mèche latérale droite est lisse. Cette mèche est recouverte d’un épais pigment noir. Des traces de ce pigment noir sont observables à l’arrière du crâne. Le crâne de l’enfant n’aurait donc pas été complètement rasé. Les dommages subis par cette pièce ne permettent pas d’affirmer la présence d’une calotte ou d’un uraeus sur le front. Il ne s’agirait donc pas de la représentation d’un dieu enfant, tel Harpocrate (dont plusieurs effigies sont conservées dans la collection du musée Rodin, Co. 2341 et Co. 789) mais simplement de la représentation d’un enfant égyptien, avec la « mèche de jeunesse » qui le caractérise.

 

L’étude réalisée par A. Marshall sur l’enfant dans l’Égypte ancienne (MARSHALL 2014, p. 35-42) précise que cette mèche de l’enfance est particulièrement bien attestée à toutes les périodes sur divers supports iconographiques, notamment en ronde-bosse. Les anciens Égyptiens accordaient de l’importance à cette mèche ; dans l’écriture, cinq termes s’y rapportent. D’après les représentations, elle était portée principalement du côté droit de la tête. On est tenté de lui attribuer un rôle prophylactique, mais il est difficile d’en interpréter la symbolique exacte en l’absence de source textuelle. Cette pratique liée à l’enfance se retrouve dans d’autres sociétés antiques ou modernes.

 

En grande majorité tressée à l’Ancien Empire, la mèche des enfants est lisse aux périodes suivantes, tandis que la tresse portée sur le côté de la tête devient, au Nouvel Empire, l’apanage des dieux-enfants (Horus l’Enfant, Khonsou, Ched et Nefertoum) et des enfants royaux (cf. Ramsès II représenté comme un enfant, musée du Louvre N 522). À cette époque, à la notion d’enfance liée à la mèche latérale s’ajoute celle d’une essence divine (MARSHALL 2014, p. 41).

 

Si l’on exclut l’hypothèse que la tête Co. 2312 soit un fragment d’effigie de dieu infantile représenté seul, assis ou debout, on constate que les enfants apparaissent régulièrement dans les statues familiales en calcaire peint. Tout comme dans le groupe statuaire du nain Seneb, daté de la IVe dynastie (musée du Caire, Inv. N° JdE 51280), il est probable que la tête Co. 2312 provienne d’une statue composite figurant les parents et leur descendance, placée à côté d’eux ou entre eux. La tête de l’enfant peut y apparaître sculptée entièrement en ronde-bosse, tandis que le reste du corps est placé contre un siège ou une dalle dorsale, comme on peut l’observer sur le groupe statuaire de Kamimen et son épouse Mérytrê, daté de la XVIIIe dynastie (musée du Louvre, Inv. N° E 10443). Cette configuration expliquerait le fait que la tête Co. 2312 se soit détachée du reste de la statue.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 161, "Tête d'une statuette d'Harpocrate en calcaire peint. Restes de tresses. L'oreille droite est d'une grande finesse. Le front et les yeux sont très abimés. Haut. 3 cent. 1/2. Estimée cinq francs."

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

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