Plaque en forme de grenouille

Egypte > Provenance inconnue

Nouvel Empire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 2,6 CM : L. 2 CM : P.0,3 CM

Pâte de verre verte

Co. 2418

Comment

State of preservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. La figurine est légèrement empoussiéré et érodé sur l’endroit. De nombreuses fissures et éclats sont visibles au revers. L’appendice caudal du batracien a disparu dans une cassure.

 

Description

Cette image d’une grenouille a été réalisée en pâte de verre verte (sur la grenouille et le crapaud en Egypte ancienne, voir VERNUS-YOYOTTE 2005, p. 244-247). Pattes postérieures repliées, genoux pointés vers le ciel, pattes antérieures tendues et appuyées sur le sol, le batracien est représenté à l’action, prêt à bondir. La tête est pointée vers le ciel, la bouche fermée. La peau de l’animal représenté étant pustuleuse, cette image serait celle d’un crapaud. L’espace entre le corps et les pattes n’est pas évidé. Au revers, la surface n’a pas été aplanie.

 

La figurine Co. 2418 est une effigie de la déesse Heqet. Déesse hermopolitaine, Heqet est vénérée depuis les temps les plus anciens (sur cette déesse, voir CORTEGGIANI, 2007, p. 199-200). Divinité liée à l’accouchement, elle insuffle la vie aux corps modelés par Khnoum, le dieu-potier. Elle permet également aux défunts de renaître dans l’au-delà et, dans les Textes des Sarcophages, est désignée comme celle qui a rassemblé les os d’Osiris. Les égyptiens se représentait cette déesse sous trois formes différentes, soit comme une grenouille à part entière, soit comme une femme à tête de grenouille, soit sous une forme entièrement anthropomorphe. Figurée sous une forme complète de batracien, Heqet est le plus souvent représentée hors de l’eau et prête à bondir ; c’est le cas de la figurine Co. 2418.

 

Cette plaque s’inscrit de toute évidence dans la longue tradition des amulettes égyptiennes, objets aux dimensions généralement modestes qui ont apparus dès le début de l’Histoire égyptienne. Si le mot amulette peut s’exprimer sous différentes formes en égyptien ancien, l’étymologie se rapporte toujours à la notion de protection. Les amulettes peuvent être réalisées en des matières très diverses et représenter des symboles mythologiques, comme par exemple l’œil oudjat, le pillier djed ou bien des signes hiéroglyphiques ou encore des représentations de divinités comme la figurine Co. 2418. Il peut aussi s’agir de rouleaux de papyrus contenant des incantations magiques, pliés selon un certain procédé. Cette tradition sera notamment très répandue au cours de la période ramesside (voir DONNAT, 2016). Les amulettes étaient utilisées aussi bien pour les vivants que pour les morts ; avant le Nouvel Empire, les amulettes sont néanmoins essentiellement retrouvées en contexte funéraire. Elles étaient placées, parfois en larges quantités, entre les bandelettes des momies afin d’assurer au défunt un voyage paisible dans l’au-delà. Les amulettes sont également portées comme bijoux protecteurs, incluses dans des colliers, des bracelets ou des bagues. (Pour le site d’Amarna, voir STEVENS 2009, p.10). La production des amulettes s’intensifie nettement au cours de la XVIIIème dynastie et l’essor de la fabrication en faïence entraîna des matières, formes et utilisations de plus en plus variées. Elles constituent un élément central de la piété populaire et nous informent sur certains rituels se déroulant au sein du foyer. Il n’est pas exclu de restituer qu’elles pouvaient également être suspendues ou placées à divers endroits de la demeure afin d’assurer la protection de la maisonnée en tant que figurine divine. La documentation actuelle nous livre peu d’informations concernant les rites de consécration de ces objets. La plaque à l’image d’un batracien Co. 2418 est de toute évidence un objet protecteur, utilisée en contexte funéraire (placée entre les bandelettes d’une momie ou bien incrustée sur l'un objets du trousseau emporté par le défunt dans l'au-dalà) ou bien en contexte religieux ou domestique (dans un dépôt de fondation, par exemple). Ne possédant aucune perforation ni système de suspension, il n’était pas destiné à être suspendu à une paroi, ni inclus dans une parure.


Les amulettes en pierre à l’image de la déesse grenouille ont apparu dès le Prédynastique, et connaitront une longue postérité. Deux types différents existent, soit des plaques, comme la Co. 2418, soit des amulettes en trois dimensions, comme l’amulette Inv. N° 59.109.6 conservée au Metropolitan Museum of Art de New York. A partir du Nouvel Empire, les matériaux constituant ces amulettes se diversifient et des effigies en faïence font leur apparition.

 

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En revanche, des amulettes à l’effigie d’Heqet sont conservées dans différentes collections égyptologiques, à l’instar de l’amulette Inv. N° 15.43.49 du Metropolitan Museum of Art de New York.

 

Inscription

Anépigraphe. 

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Plaque en forme de faucon

Egypte >  Provenance inconnue

Troisième période Intermédiaire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 2,8 CM : L. 3,5 CM : P. 0,4 CM

Pâte de verre noire

Co. 2417

Comment

State of preservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. L’ensemble de la surface antérieure est érodée et parsemée d’éclats. La partie supérieure de l’objet est la mieux conservée. La plaque est cassée au niveau des pattes et à l’extrémité de la queue. Toute la surface est empoussiérée.

 

Description

Réalisée en pâte de verre noire, cette plaque adopte la forme d’un faucon. Ailes repliées et tête droite, le rapace se tient dressé sur ses pattes. Cette attitude est celle du faucon utilisé comme signe hiéroglyphique ou comme déterminatif dans l’écriture égyptienne. Le bec est court, la forme des ailes et de la queue est sculptée avec précision. Le motif particulier formé par les plumes noires qui encerclent l’œil des faucons laniers ou faucons pèlerins a bien été caractérisé. Le revers de la plaque est resté brut. Sa surface est plus brillante que celle de l’avers, érodée.

 

Cette plaque correspond vraisemblablement à une effigie d’Horus. Horus, dont le nom égyptien Herou signifie « le lointain, le distant », est une des divinités principales de la cosmogonie égyptienne. Il apparait dans la documentation dès l’époque Prédynastique en tant que divinité solaire et patron de la ville de Nekhen, nom égyptien de Hierakonpolis qui signifie en grec « la ville du faucon ». Les premiers rois d’Egypte, qui réalisèrent l’unification de la Haute et de la Basse Egypte, étaient originaires de cette ville. Horus devint de fait le patron du royaume et, par extension, celui de la monarchie. Cet aspect d’Horus, que l’on appelle parfois « Horus l’Ancien », se superpose aux mythes osiriens dans lesquels Horus joue un rôle fondamental. Dans ces mythes, Horus est le fils du couple divin Isis et Osiris, conçu après que sa mère ait réuni le corps de son époux, tué puis éparpillé en morceaux par son frère Seth. Elevé par sa mère à l’abri des jalousies de son oncle, Horus livre un combat acharné contre Seth qu’il finit par remporter. Horus incarne dès lors le fils qui lave l’honneur de son père, devient la figure de l’héritier royal et donc du roi égyptien. Au Ier millénaire avant notre ère, Horus bénéficiera des prestigieux cultes d’Osiris (voir COULON, 2005, p. 1-23 et COULON, 2011, p. 21-24) et d’Isis auxquels il sera associé. Le faucon est également l’animal emblématique du dieu Rê. Quand il incarne cette divinité, un disque solaire lui est souvent associé ce qui n’est pas le cas de la figurine Co. 2417.
 

Cette plaque est à voir très vraisemblablement une amulette. Les amulettes égyptiennes, objets aux dimensions généralement modestes, ont apparu dès le début de l’Histoire égyptienne. Si le mot amulette peut s’exprimer sous différentes formes en égyptien ancien, l’étymologie se rapporte toujours à la notion de protection. Les amulettes peuvent être en matières très diverses et représenter des symboles mythologiques, comme par exemple l’œil oudjat, le pilier djed ou bien des signes hiéroglyphiques ou encore des représentations de divinités comme la plaque Co. 2417. Il peut aussi s’agir de rouleaux de papyrus contenant des incantations magiques, pliés selon un certain procédé. Cette tradition sera notamment très répandue au cours de la période ramesside (voir DONNAT, 2016). Les amulettes étaient utilisées aussi bien pour les vivants que pour les morts ; avant le Nouvel Empire, les amulettes sont néanmoins essentiellement retrouvées en contexte funéraire. Elles étaient placées, parfois en larges quantités, entre les bandelettes des momies afin d’assurer au défunt un voyage paisible dans l’au-delà. Les amulettes sont également portées comme bijoux protecteurs, incluses dans des colliers, des bracelets ou des bagues. (Pour le site d’Amarna, voir STEVENS 2009, p.10). La production des amulettes s’intensifie nettement au cours de la XVIIIe dynastie et l’essor de la fabrication en faïence entraîna des matières, formes et utilisations de plus en plus variées. Elles constituent un élément central de la piété populaire et nous informent sur certains rituels ayant lieu au sein du foyer. Il n’est pas exclu de restituer qu’elles pouvaient également être suspendues ou placées à divers endroits de la demeure afin d’assurer la protection de la maisonnée en tant que figurine divine. La documentation actuelle nous livre peu d’informations concernant les rites de consécration de ces objets. Ne possédant aucune perforation ni système de suspension, il est tout à fait possible que la plaque Co. 2417 ait été utilisée en contexte funéraire (placée entre les bandelettes d’une momie ou bien incrustée sur l'un des objets du trousseau emporté par le défunt dans l'au-delà) ou bien en contexte religieux (dans un dépôt de fondation, par exemple).

 

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Différentes collections égyptiennes conservent des exemplaires d'amulettes de faucon, réalisés en divers matériaux et datant du Prédynastique jusqu’à l’époque gréco-romaine. Un exemple de plaque similaire en faïence égyptienne est conservée au Metropolitan Museum of Art de New York sous le numéro d’inventaire 16.10.251.

 

Dans les collections du musée Rodin, deux autres objets en pâte de verre noire représentant une divinité sont à rapprocher de Co. 2417 (Co. 1481 (Amset) et Co. 2421 (Onouris).

Inscription

Anépigraphe. 

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Egypte > Provenance inconnue

Basse Époque

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 4,7 CM : L. 1,3 CM : P. 0,9 CM 

Pierre noire

Co. 2405

Comment

State of preservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. La figurine est cassée au niveau des genoux et la partie haute de la couronne est manquante. A l’arrière de son crâne, on observe les vestiges d’une bélière, elle aussi cassée. La face antérieure de la figurine est nettement plus patinée que la face postérieure.

 

Description

Cette figurine anthropomorphe à tête de faucon représente un dieu en position de marche, jambe gauche en avant. Bras reposant le long du corps, ses poings, serrés, sont collés aux cuisses. Une perruque longue, tripartite et aux mèches précisément matérialisées, recouvre sa tête. La figurine est coiffée du némès sur lequel repose un haut pschent, couronne matérialisant l’union de la Haute et de la Basse Égypte. A l’arrière du crâne, les vestiges d’une bélière, cassée, subsistent. Bien que le métal soit très patiné à l’avant de la figurine, les traits de la tête sont visiblement ceux d’un rapace. La silhouette du dieu est athlétique (corps droit, torse élancé, bras musclés, hanches fines, nombril soigneusement creusé sur un ventre ferme) et son pas décidé. Il est vêtu d’un pagne soigneusement plissé, retenu par une ceinture simple. Le rendu oblique des plis verticaux du tissu répond au mouvement de la marche du dieu. 

 

Représentation à l’effigie d’un dieu faucon, la figurine Co. 2405 correspond le plus probablement à une forme d’Horus. Horus, dont le nom égyptien Herou signifie « le lointain, le distant », est une des divinités principales de la cosmogonie égyptienne. Il apparait dans la documentation dès l’époque Prédynastique en tant que divinité solaire et patron de la ville de Nekhen, nom égyptien de Hierakonpolis qui signifiait en grec « la ville du faucon ». C’est de cette ville de Nekhen que les premiers rois d’Egypte, unificateurs du pays, étaient originaires. Horus dieu de Nekhen, et appelé parfois Horus l’Ancien, devint de fait le patron du royaume et, par extension, de la monarchie égyptienne. Horus se retrouve dans les mythes osiriens, en tant que fils du couple divin Isis et Osiris, conçu après que sa mère ait réuni le corps coupé en morceaux de son époux par son Seth, frère jaloux d’Osiris. Elevé par sa mère à l’abri de son oncle, Horus livre un combat acharné contre Seth qu’il finit par remporter. Horus incarne dès lors le fils qui lave l’honneur de son père et devient la figure emblématique de l’héritier royal et donc du roi égyptien. Au Ier millénaire avant notre ère, Horus bénéficiera des prestigieux cultes d’Osiris (voir COULON, 2005, p.1-23 et COULON, 2011, p.21-24) et d’Isis auxquels il sera associé. Si Horus enfant, ou Harpocrate, fait l’objet d’un culte à part entière, l’aspect adulte d’Horus, incarné par un homme hiéracocéphale couronné comme sur la figurine Co. 2405, est étroitement associé à ses deux parents. On retrouve un certain nombre de ses représentations dans des compositions où les trois divinités apparaissent en triade, à l’instar de la triade osirienne E4291 conservée au musée du Louvre. On remarque que le dieu y est représenté dans la position de la marche et paré des attributs de la royauté. L’Horus adulte, incarnation de la royauté, souligne également aux époques tardives la passion endurée par Osiris.

 

La figurine Co. 2405 s’inscrit donc dans les pratiques religieuses du Ier millénaire avant notre ère. Correspondant à un type d’objet souvent retrouvé dans des sanctuaires,  elle répondait très probablement aux fonctions attendues d’un ex-voto.

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Inscription

Anépigraphe. 

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Amulette d'Harpocrate

Egypte > Provenance inconnue

Basse Époque

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 3,5 CM : L. 0,7 CM : P. 1,7 CM

Stéatite verte

Co. 2402

Comment

State of preservation

L"œuvre est en mauvais état de conservation. Elle est empoussiérée, la partie supérieure arrière du siège est cassée ainsi que l’extrémité du nez. Une cassure se devine le long de l’oreille gauche.

Description

Sur cette figurine, un enfant est représenté assis sur un siège exagérément haut. Le personnage, nu, semble coiffé d’une calotte. Une cassure le long de l’oreille gauche suggère la présence d’une mèche de l’enfance, aujourd’hui manquante. Les traits du visage sont anguleux. Les yeux sont grands et étirés ; l’extrémité du nez, de forme trapézoïdale, est cassée. Nez et bouche sont largement incisés. Les oreilles sont collées au visage et très légèrement au relief. Image classique de l’enfance en Egypte ancienne, le personnage porte son index droit (très peu matérialisé) à sa bouche, son bras gauche retombant près du genou. Phalanges et orteils ne sont pas individualisées. Les pieds reposent sur une petite base rectangulaire. L’enfant est assis sur le coussin d’un siège particulièrement haut, de forme cubique. Le côté droit de ce siège est décoré d’un quadrillage rectiligne, le côté gauche d’un quadrillage diagonal. Le coussin sur lequel l’enfant est assis retombe sur l’arrière du siège, laissé lisse de tout décor. La tête et les jambes de l’enfant sont hors proportions ; au dos, le sillon inter fessiers est également très allongé. Une bélière se situe à l’arrière du crâne du personnage. Comme la figurine Co. 2396, elle reprend un modèle de bélière en métal précieux, constitué de 4 anneaux accolés. La figurine Co. 2402 est donc vraisemblablement une amulette, pouvant être portée ou suspendue.

 

La figurine Co. 2402, de facture assez grossière, aux traits frustes et aux proportions singulières, correspond à la représentation d’un dieu enfant. Les divinités enfants sont très en vogue au cours du Ier millénaire avant notre ère tels, citons en particulier Ihy, Chonsou, Nefertoum et Harpocrate. Cette popularité s’explique par les forces qu’ils incarnent telles que la fécondité, la maternité, la succession filiale, la joie ou la protection des membres de la famille. Elle s’est concrétisée dans une nouveauté architecturale, apparue à la Basse Epoque puis devenue progressivement une des annexes des sanctuaires principaux, le mammisi. Le mammisi est une copie en pierre des bâtiments civils réservés aux naissances. Il symbolise la place fondamentale qu’occupent désormais les triades divines composées d’un dieu père, d’une déesse mère et d’un dieu enfant. Ce mammisi transpose dans le monde divin l’idéologie royale qui impose que le roi ait été engendré par Amon, assurant ainsi la légitimité divine du souverain. Dans tous les mammisis, le géniteur divin est toujours Amon, permettant ainsi que se perpétue la lignée royale.

La figurine Co. 2402 correspond à une représentation d’Harpocrate. Hor-pa-khered, traduit en grec par Harpocrate, et signifiant Horus-le-jeune-enfant, désigne à la fin du Nouvel Empire Horus, l’enfant né de l’union d’Isis avec le défunt Osiris. L’enfant d’Osiris est élevé par sa mère dans les marais de Chemnis, à l’abri du dieu Seth et protégé par plusieurs divinités comme par exemple Ouadjet. Dès la 21e Dynastie, Harpocrate, endosse un rôle de plus en plus important dans le panthéon égyptien. Il finit par assumer tant les autres formes juvéniles d’Horus que d’autres divinités. Harpocrate, ayant été guéri d’une piqûre de scorpion grâce à la magie de sa mère, assimila par exemple Ched, dieu sauveur et maître des animaux dangereux et venimeux. Ched, souvent représenté sur des amulettes ou ex-votos marchant sur des crocodiles et maîtrisant des animaux dangereux, sera d’ailleurs parfois remplacé par Harpocrate et l’on voit apparaître, de la Troisième période Intermédiaire à la fin de l’époque ptolémaïque, une multitude de stèles représentant le jeune Horus dans la posture autrefois adoptée par Ched, Lié à la fertilité, Harpocrate est aussi assimilé, entre autre, à Nepri et Min. Il incarne également le jeune soleil du matin et se substitue donc à Horus-Nekhen, personnifiant ainsi l’héritier divin devant succéder à son père.

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Inscription

Anépigraphe. 

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Statuette de cuisinier assis

Égypte > provenance inconnue

Ancien Empire ou Première Période intermédiaire

[voir chronologie]

Calcaire polychromé

H. 10,3 CM ; L. 9 CM ; P. 5 CM

Co. 6434

Comment

State of preservation

De nombreuses éraflures et quelques éclats sont visibles en surface. Le bras droit est endommagé. L’avant de la figurine (pieds et extrémité du bâton) présente des traces noires.

La tête a été cassée au ras du cou. Elle n’est pas présente dans la collection du musée.

 

Des pigments rouges (chairs, bâton) et noirs (espace entre les cuisses et les jambes) sont bien conservés. Des traces de couleur ocre sont visibles sur le dessus de la base.

 

Des forages contemporains apparaissent sous la base de la statuette (éventualité d’un  soclage ?). Un petit trou a été réalisé dans un angle à l’avant, et deux plus larges au centre et vers l’arrière. Seul celui du centre paraît utilisable, mais aucune trace n’indique qu’il ait reçu un tenon métallique.

Description

La statuette Co. 6434 représente un personnage masculin assis sur une base rectangulaire aux angles arrondis. L’homme se tient le dos droit et les genoux relevés. Sa main gauche est posée à plat sur son genou gauche. Son bras droit est étendu le long du corps. Sa main droite agrippe un long bâton, peint dans une couleur ocre rouge identique à celle des chairs du personnage. Rappelons que le rouge était la couleur utilisée par les anciens Egyptiens  pour représenter le bois sur les objets en pierre. Posé sur la base, ce bâton longe son corps et s’arrête au niveau de ses orteils. Le poing fermé du personnage maintien le bâton, tandis que son pouce, étendu au-dessus de l’outil, l’actionne et le dirige.

L’homme est vêtu d’un pagne simple. Très court, il s’arrête au niveau des cuisses. Le nœud permettant de fermer le vêtement est figurée par une boucle en relief placée sur le ventre. Le modelé du corps est aussi simple que le vêtement du personnage. Les éléments anatomiques sont suggérés, citons en particulier l’évocation souple des omoplates. Les phalanges des mains sont hâtivement exécutées mais bien individualisées.

 

L’iconographie de la statuette Co. 6434 s’approche des représentations des serviteurs funéraires, fréquentes dans les tombes égyptiennes de l’Ancien Empire, dès la IVe dynastie. Ces figurines, réalisées en bois ou en calcaire peint, sont l’image d’hommes et de femmes représentées dans l’accomplissement de tâches quotidiennes nécessaires à la fabrication de la boisson et de la nourriture. Etre entouré de serviteurs saisis en train de moudre de la farine, de pétrir du pain, de brasser de la bière, de découper ou de cuire de la viande, accordait au défunt l’assurance d’une alimentation riche et variée pour l’éternité.

 

Plusieurs exemplaires de ces serviteurs sont conservés au musée du Louvre (ZIEGLER 1997, p. 236-248) : une meunière ou boulangère pétrissant la pâte (E 17238), cf. ZIEGLER 1997, p. 241-2, notice 77 et un brasseur de bière (E 25212), cf. ZIEGLER 1997, p. 246-8, notice 80.

Ils ont été mis au jour par Raymond Weill lors des fouilles de Dara, en Moyenne-Égypte (WEILL 1958). Les tombes de ce site ont livré une importante collection d’objets funéraires datant de 2200 av. J.‑C.

 

L’homme représenté ici est très vraisemblablement un cuisinier, occupé à activer les braises d’un foyer à l’aide de son bâton. Bon ouvrier, l’extrémité de son bâton et ses orteils ont été volontairement noircis, évoquant ainsi les braises que son activité faisait jaillir hors du feu. Devant lui, il est probable que se trouvait un brasero pour rôtir un canard ou, plus vraisemblablement, une pile de moules à pain qui devaient être chauffés avant d’y verser la pâte (BREASTED 1948, p. 27-29, type 7 et pl. 26c et 28).

Sur un relief de la Ve dynastie conservé au musée du Louvre (Inv. N° E 17499), on observe un homme assis sur le sol, les genoux relevés contre la poitrine, tenant dans une main un bâton dirigé vers une pile de moules à pain et plaçant son autre main devant le visage pour se protéger de la chaleur du feu.

Un autre exemplaire de ce type de statuette, en bois, est conservé au musée du Caire (Inv. N° JE 30818).

 

Le matériau utilisé pour réaliser cette statuette de serviteur, de la pierre (calcaire), est typique de l’Ancien Empire ou de la Première Période intermédiaire. À partir du Moyen Empire, de telles figurines sont en effet uniquement réalisées en bois. Plusieurs personnages peuvent alors être réunis sur un même socle pour former une véritable « scène de cuisine », par exemple le modèle en bois d’une cuisine de la XIIe dynastie, conservé au Neues Museum de Berlin.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l’État français en 1916.

 

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Tête masculine

Provenance inconnue > Égypte ?

Indéterminée, Époque ptolémaïque supposée

[voir chronologie].

Calcaire.

H. 5,7 CM ; L. 5,3 CM ; P. 5,1 CM

Co. 827

Comment

State of preservation

La statuette a été cassée horizontalement de manière nette au niveau de la gorge. Il y a quelques manques, notamment au niveau de la joue gauche, du nez, des yeux et des cheveux. De nombreuses éraflures sont visibles sur toute la surface de l’objet. La pierre s’écaille facilement par endroits et, par conséquent, des soulèvements de matière apparaissent, sur la joue droite par exemple.

 

Description

La figurine Co. 827 représente la tête d’un personnage masculin très vraisemblablement, coiffé d’une perruque à boucles.

Le visage ovale est allongé, les oreilles sont exagérément grandes et détaillées. La bouche est large mais son état de conservation ne permet pas d’en préciser les contours. Le nez est long et droit. Les yeux sont larges, leur contour est accentué par un trait de fard qui s’étire vers les tempes.

La perruque longue, qui laisse les oreilles découvertes, s’arrête horizontalement en haut du front. Très détaillée, elle est composée de trois parties très différenciées. À l’avant, sous les oreilles, de larges mèches à longues boucles étagées s’étirent de part et d’autre des joues. A l’arrière, les mèches, ondulées, sont plus étroites et non bouclées. Une frange encadre le front haut, composée d’une série de mèches rectilignes à petites boucles étagées. Le personnage ne semble pas avoir porté de barbe.

 

Aucun corrélat à cet objet n’a été trouvé dans l’état actuel des recherches, mais son style particulier laisse supposer une datation tardive (époque ptolémaïque) et qu’il s’agit peut-être de la représentation d’un personnage non-égyptien, éventuellment levantin ou chypriote.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 210, Tête d'un personnage coiffé d'une perruque à longues boucles, d'où émergent des oreilles longues et très grossièrement traitées. Objet faux. Calcaire. Haut. 5 cent. 1/2.

Donation Rodin à l’État français en 1916.

Historic comment

La tête fut exposée à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux la décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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Tête d’homme ou de femme à perruque ronde

Égypte > provenance inconnue

XVIIIe dynastie e > Amenhotep III

[VOIR CHRONOLOGIE]

Calcaire.

H. 4,1 CM ; L. 4,2 CM ; P. 3,6 CM

Co. 2328

Comment

State of preservation

Etat de conservation moyen. Le nez, la moitié gauche du menton et la partie inférieure de la joue gauche sont en lacune. Des éraflures sont visibles sur toute la surface de l’objet. Le dessus de la tête a subi un choc qui a laissé un manque. L’arrière du crâne présente des traces d’érosion. La statuette a été cassée au niveau du cou, dont une partie est encore visible. Aucune trace de pigment n’est conservée.

Description

D’une statuette coiffée d’une perruque en casque, seule la tête est conservée au musée. Comme il n’est pas possible de restituer la position de la statue (assise ou debout), l’estimation de la taille entière de la statuette entière est comprise entre 20 à 30 cm de hauteur, d’après les dimensions de la tête.

Le visage large est dominé par de grands yeux, placés en oblique, dont l’intérieur est creusé sur son pourtour. Ils sont entourés par un épais bourrelet se prolongeant vers les tempes, indiquant que les yeux étaient fardés. On remarque que la bande de fard supérieure coupe le trait inférieur. Les yeux sont surmontés par des sourcils épais, réalisés d’une manière identique aux traits de maquillage.

Le nez est trop endommagé pour pouvoir en donner une description. La bouche, horizontale, présente des commissures de lèvres creusées. Le menton arrondi est discret, il se fond dans la ligne de la mâchoire inférieure.

Une haute perruque lisse et ronde encadre le visage et descend assez bas sur le front. S’arrêtant en oblique vers l’intérieur au niveau de la mâchoire inférieure, elle masque les oreilles, dégage le cou et épouse la courbe des joues. Une raie semble se distinguer. Particularité notable et inhabituelle, un léger décrochement de la perruque a été clairement matérialisé au niveau des tempes. En l’état actuel de la statue, il ne correspondrait pas à la matérialisation de la chevelure naturelle, apparaissant sous le postiche.

La perruque ronde, lisse comme sur la tête Co. 2328 ou avec l’indication des mèches, enveloppe la tête sous une boule plus ou moins sphérique et couvre les oreilles en ne laissant apparaître que la partie antérieure du visage.

La forme du visage ainsi que celle des yeux pourrait permettre de dater la tête de la XVIIIe dynastie, à l'époque Amenhotep III.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 59, Petite tête de femme à perruque ronde. Epoque thébaine. Calcaire. Haut. 4 cent. Estimée 25 francs.

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

Historic comment

La tête fut exposée à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux la décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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Plaque en forme d'Amset

Egypte > Provenance inconnue

Troisième Période intermédiaire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 4,1 CM : L. 1,3 CM : P. 0,4

Verre noir

Co. 1481

Comment

State of preservation

L'œuvre en mauvais état de conservation. La surface est émoussée. Au revers, un profond éclat est visible au niveau de la tête. L’extrémité supérieure de la canne tenue par la divinité a disparu dans un éclat.

Description

Cette petite plaque en verre noir épouse la silhouette d’un personnage anthropomorphe, représenté debout et de profil. Le corps est enveloppé dans un linceul, du cou jusqu’au pied inclus. Une perruque longue tripartite couvre la tête, les mèches descendant jusqu’au milieu du dos et au-dessus de la poitrine. L’exécution des traits du visage est frustre ; des incisions horizontales dessinent les yeux, les sourcils et la bouche. Le nez est très légèrement incisé. Ces marques anguleuses font ressortir la pommette saillante de la joue. Les deux mains sortent du vêtement et se saisissent d’une longue canne. L’extrémité supérieure de cette canne ayant disparu dans un éclat, il n’est pas possible d’en déterminer le type (sur certaines amulettes, Amset tient dans ses deux mains un sceptre ou bien une croix ankh). Le revers de l’objet n’est pas plat. Une large entaille au niveau des talons semble indiquer un incident au cours de la réalisation de l’amulette, incident qui expliquerait l’état inachevé de la finition des pieds gainés dans le linceul.

 

D’après son iconographie, la plaque Co. 1481 représenterait Amset (ou Imsety), génie funéraire dont le lieu de culte était Bouto, dans le delta du Nil. Amset est l'un des quatre fils d'Horus (sur Amset, Hâpy, Douamoutef et Kébéhsénouf, voir CORTEGGIANI 2007, p. 141-144). Ces divinités protectrices étaient chargées de veiller sur les organes vitaux retirés du corps du défunt pour faciliter la momification, à savoir le foie, les poumons, l’estomac et les intestins. Pour les préserver, les paquets de bandelettes enveloppant ces organes était placés chacun dans un vase canope, ces quatre vases étant souvent réunis dans un coffre déposé dans la tombe. Amset avait pour mission de protéger le foie du défunt. Il était aidé dans sa mission par Isis, épouse d’Osiris, souverain du royaume des morts, et mère d’Horus. Au cours de la XVIIIe dynastie, les couvercles des vases canopes sont sculptés afin d’adopter les traits des fils d’Horus ; Amset est théoriquement représenté avec une tête humaine. Un bel exemple de vase canope à l’effigie d’Amset et datant du Nouvel Empire est conservé au Metropolitan Museum of Art de New York, sous le numéro d’inventaire 12.183.1a.1-.2. Têtes et les corps des vases canopes conservés au musée Rodin ne suivent pas toujours cette règle, suggérant des assemblages artificiels au cours de la mise sur le marché de l’art (Co. 952 vase canope complet, bouchon à tête humaine Co. 5990 et Co. 6431, inscription relative à Amset sur les corps des vases canopes Co. 1117 et Co. 5898).

 

La plaque Co. 1481 s’inscrit de toute évidence dans la longue tradition des amulettes, objets aux dimensions généralement réduites, apparus dès le début de l’histoire égyptienne. Si le mot amulette peut s’exprimer sous différentes formes en égyptien ancien, l’étymologie du terme zAw se rapporte toujours à la notion de protection. Les amulettes peuvent être de différentes matières et représenter des symboles mythologiques, comme par exemple l’œil oudjat, le pillier djed ou bien des signes hiéroglyphiques ou encore des représentations de divinités comme la plaque Co. 1481. Il peut aussi s’agir de rouleaux de papyrus contenant des incantations magiques, pliés selon un certain procédé. Cette tradition sera notamment très répandue au cours de la période ramesside (voir DONNAT 2016). Les amulettes étaient utilisées aussi bien pour les vivants que pour les morts mais avant le Nouvel Empire, les amulettes sont surtout retrouvées en contexte funéraire. Elles étaient placées, parfois en larges quantités, entre les bandelettes des momies afin d’assurer au défunt un voyage paisible dans l’au-delà. Les amulettes sont également portées comme bijoux protecteurs, incluses dans des colliers, des bracelets ou des bagues (pour le site d’Amarna, voir STEVENS 2009, p.10). La production des amulettes s’intensifie nettement au cours de la XVIIIe dynastie et l’essor de la fabrication en faïence siliceuse entraîna des matières, des formes et des utilisations de plus en plus variées. Elles constituent un élément central de la piété populaire et nous informent sur certains rituels ayant lieu au sein du foyer. Il n’est pas exclu de restituer qu’elles pouvaient également être suspendues ou placées à divers endroits de la demeure afin d’assurer la protection de la maisonnée en tant que figurine divine. La documentation actuelle nous livre peu d’informations concernant les rites de consécration de ces objets. De par sa morphologie plate, il est possible de restituer que cette image d’Amset Co. 1481 ait été placée entre les bandages d’une momie. On peut toutefois y voir également un élément d'incrustation de mobilier funéraire.

 

De nombreuses amulettes d’Amset, dont la production s’intensifia nettement au cours de la Troisième période intermédiaire, sont réalisées en faïence siliceuse mais des exemples en pierre et en métaux précieux ont également été retrouvés. Le British Museum conserve ainsi des amulettes en argent à l’effigie du génie sous le numéro d’inventaire EA8426. Des figurines plus imposantes en cire et en résine datant de la Basse Époque ont également été retrouvées, à l’instar de ceux conservés au Metropolitan Museum of Art de New York sous les numéros d’inventaire 25.3154a et 25.3.155a. Certaines de ces figurines étaient elles-mêmes enveloppées de lin comme des momies, à l’image de celles représentant Amset et les autres fils d’Horus conservées au British Museum sous le numéro d’inventaire EA15580.  Des exemples similaires, réalisés en verre sont conservés à l’Egypt Centre de Swansea, sous les numéros d’inventaire PM7EC887WK37, ainsi qu’au Petrie Museum sous le numéro d’inventaire UC45459i-ii

Related pieces

Dans les collections du musée Rodin, deux autres amulettes en pâte de verre noire représentant une divinité sont à rapprocher de Co. 1481 (Co. 2417 (Horus) et Co. 2421 (Onouris).

Inscription

Anépigraphe.

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Scarabée

Egypte > Provenance inconnue

Troisième Période Intermédiaire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 1,1 CM : L. 1,9 CM 

Calcaire

Co. 6317

Comment

State of preservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. L’ensemble de l’objet est parcouru d’éclats et est très fortement érodé. On remarque au revers une importante tâche noire rectangulaire peut-être des résidus du collage d’une étiquette ou bien des traces de brûlure.

Description

Il s’agit d’un scarabée de petite taille réalisé en calcaire (ou peut-être en fritte blanche précédemment émaillée) représenté ailes repliées et pattes collées le long du corps, reposant sur une base. L’objet est érodé et empoussiéré. L’état de conservation actuel de l’objet permet difficilement de distinguer les différentes parties du corps. Le scarabée semble totalement dépourvu de décoration et d’inscription. Aucun système de suspension ni aucune perforation n’est également présent. Sous la tâche noire se trouvant au revers apparaissent des chiffres, 52x, peut-être l’ancien numéro d’inventaire de l’objet. 

Le scarabée dit bousier est un insecte chargé de symbolique pour les Egyptiens. Fins observateurs de la nature, ils avaient remarqué que ce coléoptère coprophage pousse une gigantesque boule d’excréments, destinée à protéger et nourrir ses petits ; ils ont associé cette boule au disque solaire. Dans la cosmogonie égyptienne, le scarabée participe donc à la régénération de celui-ci. Le nom donné au scarabée est aussi celui du soleil renaissant, Khepri, qui signifie « celui qui vient à la vie ». Le coléoptère est également associé à l’idée de renaissance. Pour les anciens Égyptiens, la vie a surgit d’une masse initiale. Cette masse, dans le cas des scarabées, est associée à la boule d’excréments. Khepri peut être représenté avec un corps d’homme, possédant à la place de la tête le corps d’un scarabée.

Dès la Vdynastie, des objets adoptant la forme de scarabées apparaissent. La typologie et la fonction des scarabées varient selon les contextes et les époques. Les plus anciens scarabées révélés par la documentation sont des amulettes, parfois inscrites au nom du propriétaire, au nom du roi régnant ou décorées de motifs apotropaïques. Ces amulettes étaient le plus souvent portées à la manière de bijoux, protégeant aussi bien les vivants que les défunts. Autre type de scarabées, certains scarabées funéraires appelés scarabée de cœur, placés entre les bandelettes de la momie au niveau du cœur et traditionnellement inscrits au revers du chapitre 30 du Livre des Morts. La raison d’être de ces objets était de pouvoir témoigner en faveur du défunt lors de son jugement. Le plus souvent, ces scarabées dits « de cœur » ont leurs ailes repliées, à l’instar des autres types, sauf pour les périodes les plus récentes où certains sont représentées ailes déployées, type spectaculaire qui n’apparait pas avant la XVIIe dynastie. Apparition aussi au cours de cette XVIIe dynastie des scarabées commémoratifs, qui permettent à la famille royale de transmettre à l’ensemble de l’élite un évènement important ayant eu lieu au palais. Les scarabées pouvaient également faire office de sceaux administratifs. L’impressionnant nombre de scarabées qu’ont produits les Égyptiens n’a d’égal que l’incroyable variété des matériaux utilisés. Les scarabées connaitront une longue postérité et seront populaire jusqu’à la fin du Premier Millénaire avant notre ère.

L’absence d’inscription, de décoration ainsi que de système de suspension semblent indiquer que le scarabée Co. 6317 serait datable de la Troisième Période Intermédiaire. 

Les collections de scarabées étant particulièrement abondantes dans les musées, il est surprenant que la collection égyptienne du musée Rodin n’en conserve que quatre exemplaires, les Co. 819, Co. 820, Co. 3538 et Co. 6317.

Les scarabées Co. 819, Co. 820, et Co. 3538 sont  tous réalisés en une pierre noire polie, et datés de la Troisième Période intermédiaire. D’un modèle similaire, les trois exemplaires présentent néanmoins des différences d’exécution. La pierre utilisée est d’un noir soutenu pour les scarabées Co. 819 et 3538, plus olivâtre pour le scarabée  Co. 820. Le scarabée Co. 6317, quatrième scarabée de cette collection, est en calcaire et de dimensions nettement plus petites que les trois autres. Ce n’est pas un scarabée de cœur.

Inscription

Anépigraphe. 

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Scarabée

Egypte > Provenance inconnue

 Troisième Période Intermédiaire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 1,4 CM : L. 2,8  CM : P. 4,1 CM

Basalte ou grawacke

Co. 3538

Comment

State of preservation

L'œuvre est en bon état de conservation. 

Description

Il s’agit d’un scarabée représenté ailes repliées, pattes collées le long du corps, reposant sur une base. Les ailes sont intégralement parcourues d’incisions verticales. Les détails de la tête ainsi que des pattes avant sont finement incisés. 

Certaines caractéristiques physiques ont été très finement indiquées, en particulier les 25 stries figurant sur les deux élytres, la partie antérieure des pattes et la tête. La précision de l’exécution des détails de la bouche du coléoptère du Co. 3538 permet de mieux comprendre celles des scarabées Co. 819 (ébauché) et Co. 820 (de bonne facture),  d’exécution plus sommaire.

Le scarabée dit bousier est un insecte chargé de symbolique pour les Egyptiens anciens. Fins observateurs de la nature, ils avaient remarqué que ce coléoptère coprophage pousse une gigantesque boule d’excréments, destinée à protéger et nourrir ses petits ; ils ont associé cette boule au disque solaire. Dans la cosmogonie égyptienne, le scarabée participe donc à la régénération de celui-ci. Le nom donné au scarabée est aussi celui du soleil renaissant, Khepri, qui signifie « celui qui vient à la vie ». Le coléoptère est également associé à l’idée de renaissance. Pour les anciens Égyptiens, la vie a surgit d’une masse initiale. Cette masse, dans le cas des scarabées, est associée à la boule d’excréments. Khepri peut être représenté avec un corps d’homme, possédant à la place de la tête le corps d’un scarabée.

Dès la VIème dynastie, des objets adoptant la forme de scarabées apparaissent. La typologie et la fonction des scarabées varient selon les contextes et les époques. Les plus anciens scarabées révélés par la documentation sont des amulettes, parfois inscrites au nom du propriétaire, au nom du roi régnant ou décorées de motifs apotropaïques. Ces amulettes étaient le plus souvent portées à la manière de bijoux, protégeant aussi bien les vivants que les défunts. Autre type de scarabées, certains scarabées funéraires appelés scarabée de cœur, placés entre les bandelettes de la momie au niveau du cœur et traditionnellement inscrits au revers du chapitre 30 du Livre des Morts. La raison d’être de ces objets était de pouvoir témoigner en faveur du défunt lors de son jugement. Le plus souvent, ces scarabées dits « de cœur » ont leurs ailes repliées, à l’instar des autres types, sauf pour les périodes les plus récentes où certains sont représentées ailes déployées, type spectaculaire qui n’apparait pas avant la XVIIdynastie. Apparition aussi au cours de cette XVIIe dynastie des scarabées commémoratifs, qui permettent à la famille royale de transmettre à l’ensemble de l’élite un évènement important ayant eu lieu au palais. Les scarabées pouvaient également faire office de sceaux administratifs. L’impressionnant nombre de scarabées qu’ont produits les Égyptiens n’a d’égal que l’incroyable variété des matériaux utilisés. Les scarabées connaitront une longue postérité et seront populaire jusqu’à la fin du Premier Millénaire avant notre ère.

Le scarabée Co. 3538 est dépourvu d’inscription et de système de suspension. De part ses dimensions assez conséquentes pour ce type d’objet (4,1 cm de long), il est probable qu’il s’agit d’un petit scarabée de cœur, généralement de grande taille. Le type de pierre utilisé, la décoration minimaliste de l’insecte (mises à part les élytres incisées verticalement) et le fait qu’il soit resté anépigraphe sont l’indice d’une production remontant au plus tôt à la Troisième Période intermédiaire.

Les collections de scarabées étant particulièrement abondantes dans les musées, il est surprenant que la collection égyptienne du musée Rodin n’en conserve que quatre exemplaires, les Co. 819, Co. 820, Co. 3538 et Co. 6317.

Les scarabées Co. 819, Co. 820, et Co. 3538 sont  tous réalisés en une pierre noire polie, et datés de la Troisième Période intermédiaire. D’un modèle similaire, les trois exemplaires présentent néanmoins des différences d’exécution. La pierre utilisée est d’un noir soutenu pour les scarabées Co. 819 et 3538, plus olivâtre pour le scarabée  Co. 820. Le scarabée Co. 6317, quatrième scarabée de cette collection, est en calcaire et de dimensions nettement plus petites que les trois autres. Ce n’est pas un scarabée de cœur.

Le Metropolitan Museum of Art de New York conserve en outre un scarabée similaire au scarabée Co.819, à savoir le scarabée 30.8.1076.

Inscription

Anépigraphe.

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