Égypte > provenance inconnue
Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.) ?
L. 6,9 cm ; D. max. 0,6 cm Bois ou os ?
Co. 5664
Égypte > provenance inconnue
Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.) ?
L. 6,9 cm ; D. max. 0,6 cm Bois ou os ?
Co. 5664
Bien que l’extrémité distale soit émoussée, le bâtonnet à kohol est conservé en son entier.
Ce stylet à kohol possède une tête enflée au sommet arrondi et un corps effilé. Cette typologie correspond à une forme dite « en massue », qui est celle adoptée le plus souvent pour les bâtonnets servant à mélanger le kohol dans l’étui, à le prélever et à l’appliquer sur les paupières.
L’utilisation du fard pour les yeux est une pratique courante dans l’Égypte ancienne, en raison des vertus protectrices de celui-ci. Le kohol, qui contribuait à souligner le regard, prévenait, aussi, en effet, les affections oculaires. Préparé à base de malachite (minerai vert de cuivre) ou de galène (substance à base de sulfure de plomb), additionnées à un liant, tel que de la gomme ajoutée à de l’eau, le produit était extrait du récipient dans lequel il était préservé à l’aide d’un stylet muni d’une pointe fine. De tels ustensiles sont encore présentés aux côtés de leurs étuis comme sur l’exemplaire E 5588 conservé au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre).
Produits dans différents matériaux (hématite, bois, os, métal), ces stylets sont dotés d’un corps plus ou moins épais et long, selon la hauteur du récipient auquel ils sont destinés à être associés. La forme à la tête renflée et amincie vers l’extrémité semble la plus commune au Nouvel Empire, et doit perdurer au moins jusqu’à la Basse-Époque.
Comparaisons :
-Paris, musée du Louvre, N 1339 B, E 14568. 1, E 26072 A, AF 6657.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Provenance inconnue
IIe-IVe siècle ?
H. 10,5 cm ; l. tête 0,6 ; Ep. Tête : 0,56 cm
Os
Co. 5663
L’objet, à la teinte beige tirant sur le gris, présente quelques petites concrétions et des taches brunes.
L’épingle correspond à une typologie très répandue dans l’ensemble du monde romain. Son corps assez long, qui se prolonge en une pointe effilée, est légèrement renflé au premier tiers de sa hauteur. Il est couronné par une tête ovoïde de petites dimensions, qui repose sur un col étroit. Par sa forme ovale plus haute que large, la tête classe cet élément de parure dans la catégorie des épingles à tête olivaire (cf. SCHENK 2008, n°200 p. 177, pl. 260 pour la forme générale bien que la tête soit plus étroite et aplatie).
Les fouilles réalisées sur le versant nord-est de la colline du Palatin, entre 1989 et 1994, ont livré une série d’épingles dont la forme et la section de la tête, grossièrement globulaire, rappellent celle de notre épingle. Un spécimen s’en rapproche plus particulièrement, pourvu d’une tête relativement allongée et petite par rapport au corps effilé (ST CLAIR 2003, n° 368 p. 88, fig. 27i p. 144). On peut également mentionner à titre de comparaison une épingle de Casteggio couronnée d’une tête ovoïde au sommet assez plat (BIANCHI 1995, n° 117 p. 66). Des analogies peuvent être aussi relevées avec des épingles du musée de Budapest (BIRÓ, 1994, p. 32, n° 259 pl. XXIV p. 162, n° 263 pl. XXV p. 163) Bien que l’exemple de comparaison publié par A. St Clair soit lié à un contexte du début du IVe siècle, d’autres exemples d’épingles à petite tête cylindrique sont datés des IIe-IIIe siècle.
Comparaisons :
-Budapest, musée national, inv. 152.1885.412, 14.1893.94 (BIRÓ 1994).
-Casteggio (BIANCHI 1995)
-Fouilles du Palatin (ST CLAIR 2003)
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Provenance inconnue
Ier-Ve siècle ap. J-C. ?
H. 7,5 cm ; l. tête 0,75 cm ; Ep. tête. 0,6 cm
Os
Co. 5662
L’épingle conserve des sédiments dans les creux, c’est-à-dire à la fois dans les aspérités du tissu osseux spongieux apparent sur la tige, et dans les incisions pratiquées sur la tête. La pointe est cassée.
Coiffée d’une tête en forme de bulbe d’oignon étiré, de section ovale, l’épingle est dotée d’un corps légèrement renflé au premier tiers de sa longueur. Reliée par un col assez large à la tige, la tête ovoïde allongée présente un sommet épointé. Elle est décorée d’un filet incisé à mi-hauteur et de spirales dans sa partie inférieure.
Reprenant le type à tête en forme de pomme de pin, cette épingle en offre une variante particulièrement stylisée. Souvent relié à la notion d’immortalité, ce symbole fréquent en contexte funéraire, couronne un grand nombre d’épingles à l’époque impériale. Le fruit peut être reproduit de façon très soignée comme sur l’exemplaire Co. 5661 ou sculpté de façon schématique, tel que l’atteste notre spécimen. Cette catégorie d’épingles connaît une diffusion particulièrement étendue dans toutes les provinces occidentales de l’Empire romain, ainsi que dans l’est du bassin méditerranéen. S’il se rencontre principalement aux IIe-IIIe siècle, il semble apparaître dès le dernier tiers du Ier siècle ap. J.-C., et se maintenir au moins jusqu’à début du Ve siècle (SCHENK 2008, p. 35).
Bien que l’ornementation de sa tête diffère, notre exemplaire, par son aspect général, n’est pas sans rappeler une épingle découverte à Avenches (SCHENK 2008, p. 34-35, n° 322 p. 185, pl. 263). Une épingle à la tête non polie et cassée à la même hauteur de la tige que la nôtre, découverte à Lutèce, évoque l’exemplaire étudié (DUREUIL 1996 p. 48). C. Bianchi mentionne aussi ce type dans la collection Lagioia du musée de Milan (BIANCHI 2004, n° 483 p. 454). Si beaucoup d’épingles souscrivent au modèle de celui à tête en forme de pomme de pin (MIKLER p. 45-46, pl. 33), on rencontre peu d’exemples habillés, uniquement sur leur partie inférieure, de spirales. Ce décor par son sillon à mi-hauteur renvoie aux épingles à tête en forme de gland de chêne, bien que la base soit généralement quadrillée et non spiralée.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Provenance inconnue
Époque impériale
H. 12,4 cm ; D. 0,8 cm
Os
Co. 5661
L’épingle se distingue par une teinte grise, en partie imputable à la légère couche de salissure qui la recouvre. De discrets sédiments s’accrochent aux écailles de la tête. La pointe est cassée.
Pourvue d’une tête au travail minutieux, et d’un long corps effilé vers la pointe, cet élément de parure se singularise par une qualité de facture supérieure. La tête en forme de pomme de pin coiffe un col galbé, qui repose lui-même sur un disque. Tandis que le sommet est couronné d’un bouton mouluré, de minuscules écailles, obtenues par des spirales qui s’entrecroisent, couvrent intégralement la surface du cône de pin.
Cette épingle, qui témoigne d’une sûreté de réalisation sans équivalent, s’intègre dans une catégorie largement répandue dans l’ensemble du bassin méditerranéen, du Ier au Ve siècle. Toutefois, elle fait partie plus précisément des épingles à tête conique en forme de pomme de pin, striées de rainures en diagonale, constituant un décor réticulé, répertorié par E. Riha sous le type 12.26.3. (RIHA 1990 p. 111). Il est donc possible de rapprocher notre exemplaire d’une épingle provenant d’Augst (RIHA 19990, n° 2571 p. 180, pl. 61) et de trois épingles conservées dans les collections du département des Antiquités grecques, étrusques et romaine du Louvre (S 2698. 4, S. 2698. 5, S. 2698. 6). À la différence de ces analogies, le col de notre épingle est plus développé et présente un dessin concave. La tête au décor beaucoup plus régulier se termine par un bouton plat sans sommet conique.
Aucune datation précise n’a été établie pour cette typologie. Compte tenu de l’extrême délicatesse du décor de la tête, du soin accordé à la mise en place des moulures et à la finition du décor, nous pouvons proposer une datation assez haute, à l’époque impériale.
Comparaisons
-Augst (inv. 1990.55.C05905.3 : DESCHLER-ERB 1998).
-Paris, musée du Louvre, DAGER, S 2698. 4, S. 2698. 5, S. 2698. 6.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Provenance inconnue
Seconde moitié du IIe siècle-milieu du Ve siècle
H. 9,6 cm ; L. tête 4,8 cm ; Ep. corps 1,5 cm
Os long
Co. 5660
L’os révèle une teinte grisâtre. Des traces infimes de sédiments subsistent. Quelques taches brunes parsèment le corps et la tête de l’épingle. L’extrémité distale semble épointée. Une fente transversale court dans l’extrémité supérieure de la tête.
Terminée par une tête en forme de demi-sphère, l’épingle offre un corps fortement renflé au premier tiers de sa hauteur. Cet épaississement de la tige est davantage souligné que sur l’épingle Co. 5658. Le corps se prolonge en une pointe longue, dont l’extrémité pourrait avoir été retaillée. Bien qu’elle appartienne à la même famille que l’exemplaire Co. 5658, la tête au sommet aplati montre un volume moins allongé et plus globulaire. Légèrement arrondie à la base, elle se raccorde à un corps au col très étroit. On rapprochera notre exemplaire d’un spécimen découvert à Augst (DESCHLER-ERB 1998, p. 164, n° 3069 p. 259, pl. 34 p. 286) et d’épingles conservées au musée Carnavalet, bien que leur tête soit plus droite, et non légèrement incurvée vers le sommet, comme sur notre pièce (DUREUIL 1995, p. 44-45).
Pourvues de façon systématique d’une tête en cône renversé, ces épingles constituent une même catégorie, à l’intérieur de laquelle se déclinent de nombreux types. Ceux-ci se définissent à partir de la forme de la tête, qui peut être complètement aplatie, allongée, voire même cylindrique. Sans véritable analogie en métal cuivreux, cette production semble ne pas avoir été diffusée hors des provinces occidentales de l’Empire romain. Bien documentée en France, en Angleterre, en Suisse, en Autriche et en Italie, ou encore sur les sites du limes rhénan, elle semble peu répandue au-delà de la région occidentale du Danube (SCHENK 2008 p. 27). De rares exemplaires à tête large ont été exhumés sur les sites d’Abou Mina et d’Alexandrie.
L’ensemble des datations fournies par les sites sur lesquels cette typologie d’épingles a été mise en évidence, nous oriente vers une industrie tardive. Si elle est attestée une fois pour le Ier siècle à Xanten, cette famille d’épingles a été retrouvée dans des contextes s’échelonnant entre la fin du IIe et le IVe siècle, à Augst et à Lausanne. Les fouilles du Collège de France à Paris la placent au IVe siècle. Elle est encore présente dans un contexte du milieu du Ve siècle, sur le Palatin, à Rome (ST CLAIR 2003, p. 89-90, fig. 28 p. 145, pl. 33 p. 181).
Comparaisons :
-Augst, inv. 1974.946.
-Paris, musée Rodin, Co. 5658.
Provenance inconnue
Fin du IIe-IVe siècle ?
H. 8,2 cm ; D. max. 0,7 cm
Os
Co. 5659
L’épingle offre une teinte crème. Une tâche plus sombre macule le corps aux deux-tiers de sa hauteur. La tête et la pointe sont brisées. Quelques sédiments se logent encore dans les creux des moulures du col.
L’épingle se caractérise par un corps épais de section circulaire, fortement renflé au premier tiers de sa hauteur. Il se raccordait à la tête par une série de cinq moulures. La perte de la tête ne permet plus de rattacher l’élément de parure à une typologie particulière.
Des corps d’épingle similaires ont été découverts dans les fouilles du Capitole de Brescia (BIANCHI 1995, cat. 67 p. 83, BIANCHI 2002, 469, fig. 7 p. 471). On notera toutefois que le renflement du corps est moins angulaire que sur notre exemplaire. C. Bianchi émet l’hypothèse qu’ils pouvaient être associés à une tête figurée. Toutefois il apparaît que les tiges renflées, au col formé de disques superposés traités en volume, semblent caractéristiques des épingles à tête en forme de pomme de pin. Trois épingles appartenant aux collections du musée de Budapest évoquent de façon parlante notre type (BIRÓ 1994, n° 307-309 p. 87-88, pl. XXVIII p. 166).
Les fouilles conduites sur le versant nord-est du Palatin ont exhumé quelques épingles à sommet conique ou bulbiforme, appartenant à une catégorie proche (ST CLAIR 2003, n° 450-454, 456 p. 94-95, fig. 31a-e, g, pl. 148). Un individu de grandes dimensions présente le même renflement caréné du corps (ST CLAIR 2003, n° 472 p. 98, fig. 32g p. 149). S’il a été découvert dans un contexte médiéval, les autres épingles sont issues de niveaux datés du IVe-Ve siècle. Un spécimen à tête en forme de pomme de pin, au col orné d’une succession d’anneaux, et de dimensions proches de la nôtre, a été mis au jour à Augusta Raurica (DESCHLER-ERB 1998, n° 2065 p. 176-177, pl. 32 p. 384). Il présente, par contre, un faible renflement de la tige. Sa datation entre la fin du IIe et la première moitié du IVe siècle nous encourage à attribuer notre fragment d’épingle à la même période, sans pour autant exclure une production légèrement plus tardive.
Comparaisons :
-Augst (DESCHLER-ERB 1998).
-Brescia (BIANCHI 2002).
-Budapest, musée national, inv. 63.21.8 (BIRÓ 1994).
-Fouilles du Palatin (ST CLAIR 2003).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Provenance inconnue
Seconde moitié du IIe siècle-milieu du Ve siècle
H. 9 cm ; D. tête 0,7 cm
Os
Co. 5658
L’épingle se caractérise par une tonalité gris-brun, encore plus prononcée que celle de l’exemplaire Co. 5660. On note une légère couche de salissure. L’extrémité distale semble épointée.
L’objet présente un corps faiblement renflé au premier tiers de sa hauteur, qui supporte une tête en demi-sphère renversée, au sommet plat. Le raccord entre les deux parties est fortement marqué. La tête très allongée, en forme de cylindre développé, s’arrondit à la base, venant couronner un col resserré. Par sa forme, elle rappelle fortement un spécimen du musée romain d’Avenches provenant de l’amphithéâtre de la cité (SCHENK 2008, n° 239 p. 27, 178, fig. 102 p. 260), ainsi qu’un autre du musée de Lausanne-Vidy (ANDERES 2015, p. 59, n° 174 p. 119, fig. p. 133). L’élément de parure renvoie, malgré un corps plus fin, à une épingle mise au jour à Augst (DESCHLER-ERB 1998, p. 164, n° 3070 p. 259, pl. 34 p. 286). On trouve aussi un exemplaire analogue à Brescia (BIANCHI 2002, p. 469, fig. 7 p. 471).
Dotées d’une tête soit étirée, soit aplatie, ou encore biseautée, ces épingles appartiennent à une famille homogène, qui ne connaît pas d’équivalent en bronze. Cette typologie paraît également limitée aux provinces occidentales de l’Empire romain. Bien documentée en France, en Angleterre, en Suisse ou sur les sites du limes rhénan, elle est peu répandue au-delà de la région occidentale du Danube. Les sites d’Alexandrie et d’Abou Mina ont livré de rares exemples d’épingles à tête en calotte renversée.
Malgré une attestation au Ier siècle pour le mobilier de Xanten, cette catégorie peut être rattachée, sur les sites d’Augst et de Lausanne, à la période comprise entre la fin du IIe et le IVe siècle. Elle est encore présente dans un contexte du milieu du Ve siècle, au sein des fouilles menées sur le Palatin à Rome (ST CLAIR 2003, p. 89-90, fig. 28 p. 145, pl. 33 p. 181).
Comparaisons :
-Augst, inv. 1985.17530.
-Avenches, musée romain, SA/645.
-Brescia (voir BIANCHI 2002).
-Lausanne, musée romain de Lausanne-Vidy, inv. VY 84/2661-1.
-Paris, musée Rodin, Co. 5660.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Provenance inconnue
Ier-Ve siècle ?
H. 8,8 cm ; D. max. tête 1,1 cm
Os
Co. 5655
L’épingle, dont le matériau offre une tonalité jaune ambrée conserve des sédiments. Ceux-ci se concentrent dans les creux. On les trouve surtout à la jonction de la tête et du corps, et sur le sommet de la tête. La pointe est cassée.
Pourvue d’un corps effilé vers son extrémité, l’épingle se caractérise par une tête bulbiforme lisse, de section circulaire, au volume important. Son diamètre, qui excède un centimètre, ne permettait pas à l’artisan de sculpter l’ensemble dans une seule baguette d’os. Ainsi, la tête façonnée à part, est donc venue s’encastrer sur le sommet de la tige. Elle s’inspire de la forme d’un bulbe d’oignon, mais sa base et son sommet plats semblent indiquer qu’elle n’a pas été achevée. Le col est strié de deux séries de trois moulures.
Une pièce analogue en deux parties est répertoriée pour le site d’Augst (DESCHLER-ERB 1998, n° 2091 p. 179, pl. 32). Les deux spécimens retrouvés à Lutèce (DUREUIL 1996, cat. 9 p. 44) présentent une tête dont le stade de finition contraste avec notre élément de parure. Le sommet pointu à double cercle concentrique a été particulièrement soigné, comme la base arrondie. Des exemplaires similaires, mais avec une tête décorée de spires, ont été mis au jour à Rome, lors des fouilles réalisées sur le versant nord-est de la colline du Palatin, entre 1989 et 1994 (ST-CLAIR 2003, n° 457, 460-462 p. 95-96, fig. 31 h-m p. 148, pl. 37 a-c p. 183). Leu tête révèle une base plate. C’est aussi le cas d’une épingle bipartite, à la tête striée de cannelures, du musée de Budapest (BIRÓ 1994, n° 355 p. 34, 90, pl. XXXII p. 170).
Bien qu’elles dérivent sans doute des épingles à couronnement en forme de pomme de pin, les épingles à têtes bulbiformes hypertrophiées se caractérisent par une tête plus large que haute. Le mobilier livre une attestation précoce de cette catégorie, assignée au Ier-IIe siècle (DAVIDSON 1952, n° 2305 p. 279, 283, pl 118). D’après S. Deschler-Erb, ce type est particulièrement courant entre 190 et 280 ap. J.-C. (DESCHLER-ERB p. 163-164). Pourtant les pièces à la tête garnie de torsades du Palatin ont été reliées à des contextes du IVe et Ve siècle. Cette typologie paraît donc avoir une durée de vie assez longue, du Haut-Empire jusqu’à la fin de l’Antiquité.
Comparaisons
-Augst (inv. 1968.1481 : DESCHLER-ERB 1998).
-Budapest, musée national, inv. 90.1908.121 (BIRÓ 1994).
-Corinthe (DAVIDSON 1952).
-Paris, musée Carnavalet, AY 92/2 – YB 26/13.
-Rome, Fouilles du Palatin (ST CLAIR 2003).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Provenance inconnue
Époque romaine
L. 6,8 cm ; D. max. 0,55 cm
Os
Co. 3644
De couleur jaune crème, l’objet révèle une teinte brune sur le côté dextre. Les grandes taches noirâtres laissent à penser qu’il a peut-être été collé sur un support, par le passé. L’extrémité proximale de l’ustensile est brisée. Cette cassure a engendré une série de fentes et de fissures longitudinales.
Le cure-oreille appartient à une famille d’instruments de toilette bien représentée dans les provinces occidentales, comme dans les régions orientales de l’Empire romain. Connu aussi par de nombreux exemplaire en métal (BERTRAND 2003, p. 99-112), cet ustensile très courant, répondait sans doute à la fois à un usage hygiénique et médical. Grâce à sa petite palette, il devait être employé pour nettoyer des plaies ou appliquer des remèdes. Il est probable qu’il ait aussi été mis à contribution dans la préparation de produits pharmaceutiques ou cosmétique. Son petit cuilleron plat se montrait particulièrement adapté pour déposer avec précision onguents et fards sur la peau (SCHENK 2008, p. 40-41).
Doté d’une tige droite et cylindrique, l’ustensile s’apparente fortement à l’autre cure-oreille conservé dans les collections du musée Rodin (Co. 5666). La partie utile effilée se termine par une palette circulaire ou un petit cuilleron lenticulaire, incliné par rapport au corps de l’objet. Toutefois, cet exemplaire présente un corps plus épais. En outre, l’extrémité de la tige est beaucoup plus arquée.
Cet accessoire s’avère très répandu en Occident, bien qu’un certain nombre de spécimens aient pu être mis au jour sur des sites situés à l’est du bassin méditerranéen (Corinthe et Thessalonique en Grèce, Knossos en Crète, Smyrne en Turquie et Césarée maritime en Israël). S’il est présent dans plusieurs collections égyptiennes constituées dès le début du XXe siècle (Musée égyptien du Caire : STRZYGOWSKI 1904, n° 8886, p. 205, pl. XIX ; musée de Berlin : WULFF 1909, n°502, p. 128, pl. XXI ; PETRIE 1927, n° 68, p. 28, pl. XXIII), il a aussi été découvert lors de fouilles menées à Alexandrie (RODZIEWICZ 1979, 4 p. 136, n°2), ou sur le site de Didymoi, dans le désert oriental (BRUN 2011, p. 127, p. 151 fig. 234-4).
Les attestations sur des sites occidentaux démontrent que l’emploi de cet instrument se généralise au Ier siècle ap. J.-C. Son usage très développé au cours du IIe-IIIe siècle, se poursuit jusqu’à la fin de l’Antiquité. Les artefacts exhumés de niveaux du IIIe-IVe siècle à Césarée maritime, ou encore plus tardifs à Alexandrie, attestent de son existence encore au début de la période byzantine.
Comparaisons
-Avenches (SCHENK 2008, p. 40-41, n° 377-378 p. 188, fig. 107 p. 265).
-Césarée maritime (AYALON 2005, n° 167-168 p. 50, p. 234-235)
-Corinthe (DAVIDSON 1952, p. 184-185, n° 1337-1338, 1344 pl. 82-83).
-Lyon (BÉAL 1983, n° 762-764 p. 241-2426, pl. XLII).
-Mayence (MIKLER 1997, p. 36-37, fig. 9-14 pl. 27).
-Paris, musée Rodin, Co. 5666.
-Thessalonique (ANTONARAS 2016, fig. 362 p. 219).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Provenance inconnue
Ier-IVe siècle
H. 6,6 cm ; L. tête 0,5 cm. Ep. tête 0,5 cm
Os
Co. 3642
L’os de couleur crème présente des marques noires. Quelques sédiments subsistent dans les creux. La pointe est cassée, tandis que la tête est légèrement endommagée en partie supérieure.
Doté d’un corps assez large, renflé au premier tiers de sa longueur, cette épingle offre une terminaison de section quadrangulaire striée de deux profondes gorges. Le col de l’épingle est surmonté d’une épaisse base rectangulaire, surmontée d’une moulure plus fine, tandis que la partie supérieure est séparée en quatre partie par de profondes encoches. Plus haute que large, cette tête dont le motif résiste à une tentative d’interprétation satisfaisante, offre une section rectangulaire. Deux petites encoches rehaussent les extrémités, en surface.
Ce motif renvoie lointainement à celui qui couronne l’épingle Co. 3641 du musée Rodin. Sur cet exemple, le sommet ne présente pas de pointes, mais une découpe en forme de croix en raison des profondes entailles qui le creusent. Cette épingle ne rencontre pas de réelle équivalence. Aussi, peut-on proposer, de manière arbitraire, de la dater de l’époque impériale, entre le Ier et le IVe siècle ap. J.-C.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.