Georges Bénédite (1857-1926)

 

« J’ai l’honneur de vous adresser l’inventaire de la collection d’Antiquités Egyptiennes de Monsieur Auguste Rodin rédigé par Monsieur Boreux. Je me suis livré conjointement avec M. Boreux et conformément aux indications de Monsieur le Sous Secretaire d’Etat, à une estimation des objets composant cette collection. »

 

                                                                                                           Lettre du 16 septembre 1913,

                                                                       Archives des musées nationaux, Z 21, 1915, 29 nov.

 

Frère de Léonce Bénédite (1859-1925), conservateur du musée Rodin en 1919, Georges Bénédite est chargé de l’inventaire et de l’étude de la collection égyptienne d’Auguste Rodin en vue de la donation à l’État.

 

Né à Nîmes le 10 août 1857, Georges Bénédite débute sa scolarité au lycée Saint-Louis. Auprès de ses professeurs, il se forme ainsi très tôt aux langues sémitiques.  En 1878, il est reçu à l’École des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier d’Honoré Daumet (1826-1911), avant de réaliser son premier voyage en Égypte avec l’architecte Charles Chipiez (1835-1901) en 1880. L’étudiant dessine alors les objets conservés au musée de Boulaq, au Caire. Dès son retour, il se dédie pleinement à l’égyptologie et devient membre de la Mission archéologique française du Caire en 1886.

 

En 1888, il est attaché au Département égyptien du musée du Louvre et en devient conservateur adjoint en 1895. Quatre ans plus tard, en 1899, il assiste Gaston Maspero (1846-1916) à la chaire d’égyptologie au Collège de France, poste qu’il conservera jusqu’en 1914.

 

En 1907, Georges Bénédite succède à Paul Pierret (1836-1916) en tant que conservateur au département égyptien et occupe la chaire d'archéologie égyptienne de l'École du Louvre. A la tête du département égyptien, Georges Bénédite va profondément réorganiser les salles égyptiennes du musée du Louvre. Charles Boreux (1876-1944) soulignera ces grandes mutations en 1927  :

 

« Tout d’abord, c’est à lui que revient l’honneur d’avoir réorganisé le Département égyptien selon un plan tout à fait nouveau. … Georges Bénédite, le premier, eut le mérite de comprendre qu’un musée égyptien, en particulier, n’est pas uniquement fait, malgré les apparences, pour les érudits de profession, mais que des artistes, eux aussi, ou simplement même des gens cultivés ont le droit d’aller y chercher et doivent pouvoir y trouver des émotions d’ordre purement esthétique »

 

                                                                                                                     Charles Boreux, « Georges Bénédite »,

                                                       Revue de l’Égypte ancienne, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1927[1]

 

Une des grandes réussites de cette entreprise reste l’acquisition du Mastaba du Louvre en 1903, symbole de « l’ère Bénédite » [2]. En effet, cette chapelle funéraire d’Akhethetep, haut dignitaire de l’Ancien Empire, s’intègre totalement aux nouveaux emménagements, dynamisés par les grands transferts de découvertes archéologiques.

 

C’est donc en tant que conservateur reconnu et respecté que Georges Bénédite est choisi pour mener la première étude de la collection égyptienne d’Auguste Rodin.

 

Carte de visite de Georges Bénédite,

Archives du musée Rodin, BEN.551 © Agence photographique du musée Rodin - J.Manoukian

 


 

[1] Charles Boreux, « Georges Bénédite », Revue de l’Égypte ancienne, Tome premier – Fascicule 3-4, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1927, p. 256.

[2] Pascal Ballet, Notice « Georges  Bénédite », Site de l’Institut national d’histoire de l’art, consulté  le 6 janvier 2023, https://www.inha.fr/fr/ressources/publications/publications-numeriques/dictionnaire-critique-des-historiens-de-l-art/benedite-georges.html