Matière et technique

Le vase est en albâtre calcaire très chargé en oxydes de fer : de nombreuses veines rose-orangé courent sur la panse dans le sens vertical. Le couvercle est en albâtre calcaire blanc crème, relativement homogène.

 

Chaque élément est sculpté dans un seul bloc de pierre, en taille directe. Les dessous du vase et du bord du couvercle portent encore les traces d’une pointe. Les surfaces ont été polies, à l’exception du dessous. En Égypte Ancienne, des abrasifs en bloc de forme hémisphérique, parfois munis d’un manche, ou des abrasifs en bloc aux contours ovoïdes étaient couramment utilisés. Sur la surface extérieure du vase, de fines rayures désordonnées sont encore visibles en lumière rasante. Le vase a sans doute été percé à l’aide d’un foret, car des stries concentriques résultant du forage sont encore visibles à l’intérieur. L’évidement est de forme tubulaire, le fond est arrondi.

 

Deux couleurs, ocre rose et gris foncé, se distinguent sur le dessous du bouchon. La couleur ocre rose est sans doute due à des restes de terre d’enfouissement, tandis que le gris pourrait être le résultat de la migration dans l’albâtre du bitume imprégnant les viscères.

 

Quelques restes de polychromie sont visibles sur les colonnes de hiéroglyphes. Les lignes de séparation étaient ocre rouge tandis que les signes incisés étaient remplis de bleu.

 

Analyses :

Aucune.

Etat de conservation

Le matériau est sain, sauf en quelques endroits, plus spécialement localisés autour du col, où les grains de la pierre ont tendance à se désolidariser. De petits interstices sont également visibles sur l’ensemble de la surface du vase. Cette altération, caractéristique de l’albâtre, résulte de la présence dans la pierre de minéraux plus solubles que la calcite. Ce phénomène est également visible sur le bouchon. En revanche, il n’y a pas de décohésion des grains de la pierre.

 

Quelques éclats parsèment la panse du vase. Certains sont localisés sur le trajet de veines, où une faiblesse du matériau favorisait l’éclatement de la pierre : ils sont peu étendus mais assez profonds. D’autres, en dehors des veines, sont plus étendus et moins profonds. Le vase n’est pas stable étant donné les manques au niveau de la base. Il est particulièrement intéressant de remarquer que, sur le bouchon, le sommet de la tête du faucon est légèrement usé. En effet, cette partie était la plus exposée aux frottements lors de la préhension de l’objet. Le bout du bec est cassé et un éclat est visible au niveau de l’arcade sourcilière à gauche. Quelques épaufrures marquent la base.

 

Le canope a séjourné dans le sol : un limon pulvérulent, de couleur ocre jaune, s’est fixé sur les plus larges cassures.

 

La polychromie, bien que lacunaire, adhère bien à l’albâtre.

Restauration

Interventions antérieures :

Des bouchages à la cire avaient été réalisés sur la panse du vase afin de masquer les éclats. Empoussiérés et vieillis, ils ont été éliminés au scalpel lors de la restauration de 1999. Les éclats ne nuisant pas à l’appréciation de l’œuvre, la décision a été prise de ne pas les refaire.

 

Nettoyage effectué en mai-juin 1999 (rapport de stage de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Tours – Cycle de conservation-restauration des œuvres sculptées).

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