Matière et technique

L’étroitesse de la pièce et l’absence de critères déterminants sont autant de freins à l’identification de l’organe osseux choisi par l’artisan. On ne peut que constater l’épaisseur non négligeable d’os compact, et envisager la sélection d’un os de bœuf. Le tissu osseux spongieux visible sur le champ sommital de l’applique, ainsi qu’au dos en partie supérieure, révèle que le haut de l’applique a été sculpté à proximité d’une épiphyse.

 

Alors que le chant inférieur montre des petits arrachements de matière, les deux bords latéraux semblent avoir été aplanis à l’aide d’un outil métallique qui a engendré de nombreux petits enlèvements de matière en forme de cupules de diamètres différents. La surface interne a été aussi régularisée à l’aide d’un outil de même nature, à lame assez large, occasionnant des plages étendues de très fines stries, arrêtées par les marques de butée de la lame. Les mêmes petites cupules que celles visibles sur les bords sont observables dans la partie inférieure de l’applique. De très fines griffures organisées en larges plages multidirectionnelles pourraient correspondre à une phase terminale d’abrasion.

 

En dépit du lustre important qui a fait perdre au relief de sa précision sur la face externe, des traces liées au travail de la matière osseuse subsistent. Un ciseau à fine lame a sans doute été employé pour faire naître les volumes du satyre, et régulariser l’arrière-plan. Les à-coups de la lame se lisent encore le long du flanc droit, des jambes et autour de la chevelure de la figure. L’utilisation d’un petit burin a permis à l’artisan de préciser les détails anatomiques ou d’indiquer la présence de la nébride tombant dans le dos du personnage.

 

Deux perforations circulaires réalisées à l’aide d’un petit foret, vraisemblablement mis en mouvement par un archet, trouent l’élément de placage en partie supérieure, au-dessus de la tête du satyre, et au niveau de sa hanche gauche. De fines chevilles de bois permettaient sans doute de maintenir plus fermement cet élément de placage au support qu’il décorait.

Modification matérielle

Au milieu de la face interne, 120, marqué à l'encre violette ; petite étiquette octogonale blanche à liseré bleu sans numéro collée en partie supérieure, au dos de la pièce.

 

Etat de conservation

Hormis un éclat au milieu du bord senestre, l’applique est complète. La face externe est cependant marquée par une très forte usure qui a beaucoup émoussé le relief. Au dos, des sédiments subsistent dans la structure du tissu osseux spongieux et dans l’échancrure produite par l’éclat. Quelques petites taches ocre orangé s’observent sur la face principale, au revers et sur les bords de la pièce. En lumière rasante apparaissent aussi un certain nombre de griffures sur le torse et les jambes du satyre.

Restauration

Le relief semble avoir déjà été nettoyé par le passé.

< Retour à la collection