Matière et technique

La planéité de l’exemplaire, ainsi que la présence de trabécules dans sa partie inférieure, ont orienté F. Poplin vers un segment d’omoplate de bœuf. Cet organe osseux au tissu compact assez mince se prêtait particulièrement bien à la réalisation de pièces au relief peu accusé. On relèvera d’ailleurs que huit appliques de petites dimensions du musée Rodin, de forme rectangulaire ou trapézoïdale, attestent le recours à cette partie du squelette de bœuf.

 

La forte usure de la pièce n’a pas permis de conserver des traces de sciage en lien avec la partition de l’omoplate et la définition de la matrice. Par contre, des stigmates laissés par les ciseaux lors de la mise en forme des bords latéraux sont encore discernables : la lame sans doute mal affûtée a créé de petits arrachements de matière prenant l’aspect de cupules. Le dos du spécimen offre de grandes plages de stries multidirectionnelles. Sans doute imprimées par la lame d’une lime, celles-ci avaient pour but de faciliter le collage ou l’application de la pièce sur le support qu’elle devait orner.

 

Sur la face principale, la vascularisation de l’os est encore perceptible. Malgré une abrasion prononcée, les aspérités dues au dégagement de la silhouette à l’aide de fins ciseaux demeurent lisibles. Les à-coups des outils apparaissent nettement sur les contours du visage ou des épaules. L’artisan a vraisemblablement eu recours à un fin burin pour cerner la figure de lignes profondément creusées et indiquer les détails (stries des fûts de colonne, plis du chiton).

Modification matérielle

Au dos de l’applique, côté dextre, en partie supérieure, 15 marqué au crayon rouge, peu lisible.

Etat de conservation

L’applique est endommagée surtout en partie inférieure, ces deux angles étant brisés. De plus, une fissure la fragilise sur son côté dextre, le long du fût de la colonne, tandis qu’une fente traversante court en diagonale, dans le champ, à la droite du visage du personnage. L’amorce d’une fissure s’observe aussi en partie inférieure de la colonne qui jouxte le bord senestre. On repère également de petites griffures parallèles au-dessus du visage, sur le rebord du vêtement et sur la cuisse gauche de la ménade. Quelques discrets sédiments subsistent sur la face principale. Alors que des mouchetures ocre brun ponctuent le relief, de petites traces ocre rouge ont été mises en évidence dans les creux qui entourent la tête de la jeune femme et la bordure qui la surmonte. Au revers, des taches brunes marquent le centre de la pièce.

Restauration

La pièce a bénéficié en 2018-2019 d’un nettoyage enzymatique au coton-tige, qui a permis d’éliminer la couche de salissure, suivi d’un rinçage à l’éthanol. La restauratrice V. Picur a également consolidé la fissure apparue le long du fût de la colonne gauche avec un mélange de Paraloïd B72 à 5%, de carbonate de calcium micronisé et de pigments.

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