Égypte > provenance inconnue
IIe siècle ap. J.-C. ?
H. 14,3 cm ; l. 5 cm ; P. max. 3,4 cm
Os, humérus gauche de dromadaire ?
Co. 2238
Égypte > provenance inconnue
IIe siècle ap. J.-C. ?
H. 14,3 cm ; l. 5 cm ; P. max. 3,4 cm
Os, humérus gauche de dromadaire ?
Co. 2238
Cassée en de multiples endroits, la pièce ne conserve que deux petits segments de se bords latéraux. Un fendillement de la matière osseuse s’observe sur toute la face externe. D’une teinte oscillant entre une couleur crème pour le haut du buste à un ton légèrement jaune pour le reste du corps, l’applique présente des accents verdâtres sur la côté dextre. Dans les creux du relief, des sédiments, et une couche ocrée, non liée, d’épaisseur irrégulière, ont été mis en évidence. Au revers de l’applique, d’abondants sédiments occupent les larges trabécules. D’importantes traces noires couvrent aussi le milieu de la cavité médullaire. Dans l’épaisseur du bord dextre courent des fissures.
Cette applique fragmentaire constitue, sans nul doute, la pièce à la plasticité la plus accusée, parmi tous les reliefs en os de la collection du musée Rodin. Sa forme convexe s’adaptait peut-être à un support semi-circulaire. Épousant la silhouette d’une ménade, elle semble s’inspirer fortement de modèles empruntés à la sculpture monumentale. La jeune femme, dont la tête et les pieds sont manquants, est orientée vers la droite. Elle tient de sa main gauche un petit tympanon. Son vêtement, attaché sur l’épaule gauche, découvre son sein droit. Ce chiton, ceinturé sous la poitrine offre un kolpos qui enfle sous l’effet du mouvement de la figure, et s’anime de plis ondoyants, traités de façon illusionniste. L’étoffe, plaquée sur les jambes, en souligne les formes, tout en s’évasant vers les pieds, en de larges pans.
La qualité exceptionnelle de cet élément de placage, au caractère tridimensionnel affirmé, se doit d’être soulignée. Elle ne rencontre pas véritablement d’équivalent au sein des œuvres en os du musée Rodin ni dans la collection du musée Benaki à Athènes. Si le traitement sculptural du rabat du chiton n’est pas sans rappeler certaines pièces de cette institution (inv. inv. 18881 et 18870, MARANGOU 1976, n° 70-71 p. 99-100, pl. 23a-b), la finesse d’exécution, perceptible notamment dans le liseré du kolpos, et la justesse dans le rendu du drapé sont les signes d’une exécution encore plus aboutie.
Le modelé particulièrement sensible du bras, ainsi que la cohérence existant entre la retombée du drapé et le corps qui l’enveloppe, traduisent outre une grande dextérité du sculpteur, une proximité avec des modèles sculptés des premiers siècles de l’Empire romain. Si on ne peut être certain de la date de réalisation de cet élément de placage, il semble tout de même être influencé par certaines œuvres de l’époque antonine (117-192 ap. J.-C.), en particulier des sarcophages sur lesquels le vêtement des ménades montre un aspect graphique assez appuyé. Ces critères stylistiques, alliés à une pleine maîtrise du travail de l’os, permettent d’envisager une création au IIe siècle ou à une époque plus tardive, selon les principes formels de l’art s’épanouissant sous les Antonins. Comparaisons : -Athènes, musée Benaki, inv. 18881, inv. 18870.
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C.
H. 16 cm ; L. 4,11 cm ; P. 1 cm
Os, tibia de bœuf, face postérieure
Co. 2236
L’applique de couleur crème sur sa face externe présente une tonalité plus jaune au revers. Brisée en partie supérieur et inférieur, elle ne conserve que deux portions de ses bords latéraux. Le tissu osseux révèle un fendillement généralisé dans le sens de la hauteur.
La cuisse nue environnée d’un fin vêtement aux plis fluides est vue strictement de profil. À gauche, nous distinguons la moitié d’un objet circulaire qui pourrait correspondre à un tympanon. Aussi serait-il tentant de voir dans ce fragment, les vestiges d’une applique accueillant une ménade orientée vers la gauche. Compte-tenu de la taille importante de celle-ci, et du dessin tronqué de certains détails, elle devait appartenir à un ensemble formé de plusieurs plaques reconstituant un cortège dionysiaque.
Par sa position, cette jambe droite d’une figure de femme rappelle celle de l’applique inv. 18844 du musée Benaki, consacrée à une ménade (MARANGOU 1976, n° 74 p. 100, pl. 24a). La comparaison ne peut être poussée plus loin car le style diffère entre les deux exemplaires. En dépit du fait que les proportions soient bien observées et le modelé rendu avec justesse, un moindre soin est accordé aux plis de la retombée du chiton et au contour du tambourin. En considérant le terminus ante quem fourni par le décor découvert à Perge (cf. ESCHBACH 2014, n. 13 p. 78, Abb. 5 p. 79), - à savoir la fin du IVe siècle – et les qualités de facture de notre élément de placage, nous pouvons en proposer une réalisation au cours du IIIe-IVe siècle.
Comparaisons :
-Athènes, musée Benaki, inv. 18844 (position de la jambe).
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C.
H. 16 cm ; l. 4,1 cm ; P. max. 1 cm
Os, tibia droit de bœuf, face postérieure
Co. 2234
Seule la partie dextre de cette pièce est conservée. La cassure en biais épouse la courbure des hanches de la ménade. Le visage est amputé de sa moitié gauche. La couleur crème de l’applique tire sur le jaune clair, mais des traces brunes se remarquent le long du côté gauche et sur le ventre. Le revers offre une coloration jaune avec des zones plus ocre. De légères fentes longitudinales dans l’épaisseur du bord dextre sont visibles sur la face interne. On note également un petit éclat au milieu du bord dextre au revers.
Elle renvoie par son attitude à la jeune femme sculptée sur l’applique du musée Rodin Co. 2065, bien que celle-ci lève le bras opposé. Cette pose nonchalante empruntée à Dionysos Lykéios, est parfois adoptée par les compagnes du dieu de l’ivresse. Légèrement tournée vers la gauche, on image que notre figure pouvait tenir un tympanon dans sa main droite, à l’instar de la bacchante de l’applique du musée Rodin Co. 2194.
Ses proportions assez allongées et l’étirement de son buste permettent de la comparer à la ménade de l’applique Co. 2065, bien que la plasticité soit moins accentuée et la formule beaucoup plus graphique pour la poitrine. Le visage à moitié tronqué montre un rendu approximatif, alors que le bas du corps offre un travail plus sensible des chairs. La rigidité de la posture et le rendu inégal de l’anatomie nous engage à placer la production de cet élément de placage pas avant le IVe siècle (voir MARANGOU 1976, p. 81).
Comparaisons :
-Paris, musée Rodin, Co. 2065 (pose similaire mais avec bras opposé).
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Égypte > provenance inconnue
IIe-IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 9,3 cm ; l. 3,4 cm ; P. max. 1,1 cm
Os, humérus droit de bœuf
Co. 2223
Cette pièce à la couleur crème assez uniforme offre une teinte légèrement plus jaune au revers. Elle est cassée sur trois côtés. Seul le bord dextre est conservé. Quelques salissures subsistent sur la face externe.
En raison de la perte des pieds, du visage et du bras droit, il n’est pas aisé de faire la distinction, pour ce corps nu de femme nue, entre une image d’Aphrodite anadyomène ou une ménade. Les affinités iconographiques qu’entretient cette pièce avec un relief du musée Benaki (inv. 18890 : MARANGOU 1976, n° 88 p. 102-103, pl. 28b), nous engagent à reconnaître une compagne de Dionysos. Orientée vers la droite, la jeune femme supportait sans doute un tympanon au-dessus de son épaule droite, à l’instar de l’exemple athénien. Elle rejetait également, peut-être, sa tête vers la gauche.
Une attitude identique est adoptée par une ménade sur un relief du Walters Art Museum de Baltimore (inv. 71.61 : RANDALL 1985, n° 136 p. 90-91). Un exemplaire du Museum of Fine Arts de Boston (inv. 57.692) en offre aussi une image en miroir éloquente. Le corps, comme tendu en avant, se caractérise par des proportions élancées. Le buste étroit, à la poitrine menue, se prolonge par un ventre faiblement enflé. Le drapé d’un chiton tombant le long du côté droit souligne la ligne sinueuse de la silhouette. Pourtant plus étirée, elle rappelle l’applique du musée Rodin Co. 2196, et celle du musée du Louvre AF 6577.
Bien que la comparaison avec le spécimen du musée Benaki soit frappante, les volumes de l’applique du musée Rodin sont nettement moins accusés. Si la figure procède d’un modèle hellénistique, il est difficile de préciser sa date de réalisation. Comme pour l’applique Co. 2196, nous pouvons suggérer une production entre le IIe et le IVe siècle.
Comparaisons :
-Athènes, musée Benaki, inv. 18890.
-Baltimore, Walters Art Museum, inv. 71.61.
-Boston, Museum of Fine Arts, inv. 57.692.
-Paris, musée du Louvre, AF 6577. -Paris, musée Rodin, Co. 2196.
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ?
H. 9,4 cm ; l. 4 cm ; P. max. 2 cm
Os, humérus gauche de bœuf, face médiale
Co. 2202
Cette applique de couleur crème tirant sur le beige est brisée sur tous les côtés. La tête, comme bas du corps de la ménade, ont disparu. On note des cassures franches et blanches sur le côté senestre. Seules deux sections des bords latéraux sont encore conservées. Quelques sédiments recouvrent encore le revers, en partie inférieure.
La pose, ainsi que le vêtement, nous invitent à identifier une ménade se dirigeant vers la droite. La torsion du haut buste laisse à penser qu’elle pouvait détourner la tête vers l’arrière, à l’image de nombreuses compagnes de Dionysos transportées par une danse frénétique (cf. MARANGOU 1976, p. 34-36). Le chiton qu’elle porte, ceinturé sous la poitrine, dégage le sein gauche. Son rabat – le kolpos -, s’épanouit en de larges plis, mais semble plaqué sur le ventre, sous l’effet de l’impétuosité du mouvement. Le reste de l’étoffe tombe en plis verticaux.
Deux appliques, qui procèdent du même modèle, peuvent fournir des éléments de comparaison intéressants : une pièce du Musée royal d’Art et d’Histoire de Bruxelles (E.03467), et un relief fragmentaire vendu chez Christie’s, à New York, le 12 décembre 2002 (lot 216). Si les ménades progressent dans le sens contraire, nous retrouvons la même façon de traiter le vêtement que sur notre pièce. Ces exemples mettent en lumière le fait que notre ménade tirait sans doute vers l’arrière, le kolpos, à l’aide de sa main gauche. Malgré un intérêt pour le volume, la forte stylisation du drapé sur ces deux appliques, ainsi que le traitement assez linéaire de l’étoffe sur l’exemplaire du musée Rodin, sont des éléments en faveur d’une datation assez tardive de ce dernier, c’est-à-dire pas avant le IVe siècle.
Comparaisons
-Bruxelles, Musée royal d’Art et d’Histoire, E.03467 (drapé similaire, mais sens inversé).
-Vente Christie’s, New York, 12 décembre 2002, lot 216 (drapé similaire, mais sens inversé).
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Égypte > provenance inconnue
IIe-IVe siècle ap. J.-C. ?
Os, humérus gauche de bœuf, face latérale
H. 7,5 cm ; l. 3,8 cm ; P. max. 1,5 cm
Co. 2196
Brisé sur trois de ses côtés, l’élément de placage ne conserve qu’une partie de son bord dextre. Il se caractérise par une teinte crème tirant sur le beige. Une tache verte sans doute liée à l’oxydation d’un objet placé à proximité de l’applique se remarque sur la hanche gauche. Des traces laissées par des radicelles se devinent aussi sur le haut du buste et le ventre. Le pubis et la cuisse droite révèlent, quant à eux, des marques noires d’aspect gras peu prononcées. Quelques sédiments sont accrochés aux trabécules du revers.
Ce corps nu de femme pourrait tout à la fois appartenir à une représentation d’une Aphrodite ou à une compagne de Dionysos. Sa proximité stylistique avec une ménade tympanistria sculptée sur une pièce du musée Benaki (inv. 18890 : MARANGOU 1976, n° 88 p. 102-103, pl. 28b), invite à souscrire à la seconde hypothèse. Tournée vers la droite, la jeune femme effectuait peut-être un mouvement contraire avec son visage. Une pièce du Louvre (AF 6577), ainsi qu’une autre du musée Rodin (Co. 2223) accueillent une ménade à la position identique.
La même position est adoptée par une ménade sur un relief du Walters Art Museum de Baltimore (inv. 71.61 : RANDALL 1985, n° 136 p. 90-91). Le corps légèrement arqué est projeté en avant sur tous ces exemples. À droite du corps, une ligne incisée suggère la présence d’un pilastre, comme sur le spécimen d’Athènes. La qualité sculpturale du corps, la justesse du modelé, -pour ce que l’on peut en juger – rattachent ce relief à un modèle hellénistique. Il s’avère néanmoins particulièrement difficile de proposer une date de réalisation pour ce fragment sur des critères stylistiques et techniques aussi ténus. On placera donc de manière arbitraire la production de ce fragment au IIe-IVe siècle, en tenant compte de la dépendance de cet artisanat de série, vis-à-vis de modèles élaborés à une période plus précoce.
Comparaisons :
-Athènes, musée Benaki, inv. 18890.
-Baltimore, Walters Art Museum, inv. 71.61.
-Paris, musée du Louvre, AF 6577.
-Paris, musée Rodin, Co. 2223.
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 6,1 cm ; l. 3,5 cm ; P. max 1 cm
Os, humérus de bœuf
Co. 2194
La pièce, de couleur crème sur les deux faces, semble conservée en majeure partie, les manques n’affectant que les bords ou les angles. Quelques fentes traversant le tissu compact la fragilisent. On note plusieurs soulèvements stables. Seuls des petits segments des bords supérieur, inférieur, et dextre subsistent.
La pièce a été sciée à mi-corps de la figure. Aussi cette dernière devait se prolongeait sur un autre élément de placage en os disposé au-dessous. La jeune femme nue, dansant vers la droite, correspond au type bien représenté de la ménade, animant avec les satyres, les cortèges dionysiaques. Alors que son buste est orienté vers la droite, la tête effectue un violent mouvement de torsion dans le sens opposé. Un pan de drapé retombe le long du côté droit de la figure. Le bras droit relevé au-dessus de la tête retient un tympanon, logé au-dessus de l’épaule gauche. Cette attitude, qui semble empruntée à celle de Dionysos Lykéios, se retrouve en miroir sur deux autres appliques du musée Rodin : Co. 2051 et Co. 2065. Une pièce du musée gréco-romain d’Alexandrie (inv. 12122 : BONACASA-CARRA 2012, p. 40, fig. 2 p. 44) et relief exhumé sur le site d’Abou Mina (ENGEMANN 1987, p. 173 n. 11, pl. 17c), montre le même schéma iconographique. Vêtues, à la différence de la nôtre, elles proposent un style différent.
Le visage, vu de profil, est travaillé avec délicatesse. Il est couronné d’une chevelure aux mèches torsadées tirées vers l’arrière, surmontées d’une zone quadrillée. Ses formes pleines s’accordent à un rendu assez juste des détails anatomiques. Le buste à la poitrine bien marquée révèle une réelle maladresse dans la transcription du pivotement. La poitrine est ramenée vers la droite par le bras gauche, tandis que le ventre au large nombril est encore basculé vers la droite. Le décentrement du nombril accentue l’effet de contorsion du corps de la ménade et l’aspect improbable de sa pose. Malgré un relief prononcé, la difficulté à rendre le mouvement et à observer les proportions anatomiques suggère une prise de distance avec les modèles des premiers siècles de l’Empire. La stylisation de la chevelure ou des plis du vêtement s’inscrivent dans cette tendance également. Aussi est-il difficile d’envisager la fabrication de cette pièce avant le IVe siècle.
Marquage
Au dos, en partie supérieure, à proximité du bord dextre, 8 marqué au crayon rouge.
Comparaisons :
-Abou Mina, missions archéologiques de l’Institut archéologique allemand (Deutsches Archäologisches Institut).
-Alexandrie, musée gréco-romain, inv. 12122.
-Paris, musée Rodin, Co. 2051, 2065 (attitude en miroir).
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Égypte > provenance inconnue
IIe siècle ap. J.-C. ?
H. 5,6 cm ; l. 3,1 cm ; P. max. 1 cm
Os, tibia de bœuf ?
Co. 2179
Ce fragment, à la teinte ivoirine, correspond à l’angle supérieur senestre d’une applique. Présentant un réseau de légères fissures longitudinales, il conserve des restes de sédiments dans les creux de la face externe. La ligne de cassure qui n’a préservé que la tête et l’épaule gauche de la figure de femme a suivi la ligne de profil du visage. De petits éclats endommagent le bord senestre en partie inférieure, ainsi que la coiffure.
Ce buste de jeune femme tourné vers la droite appartenait peut-être à une ménade participant au cortège de Dionysos. Il ne subsiste que quelques plis du chiton attaché sur son épaule gauche. Le visage est vu strictement de profil. Supporté par un long cou, il semble renversé vers l’arrière, les lèvres entrouvertes et les yeux levés vers le haut. Doté de joues pleines, il se distingue par des traits fins, sculptés avec soin. La chevelure traitée en large mèches est rassemblée en un chignon sur la nuque.
La plasticité conférée aux volumes, nettement dégagés du fond, suggère une facture de qualité. Le haut-relief de la tête et la délicatesse des traits renvoient à une réalisation assez sûre, tout comme le naturel de la pose et la douceur du modelé. Bien que la coiffure soit rendue par des formes synthétiques, ces éléments peuvent être considérés comme les indices d’une production pouvant remonter au IIe siècle.
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Égypte > provenance inconnue
IIe siècle ap. J.-C. ?
Os long de dromadaire
H. 5,2 cm ; l. 4,3 cm ; P. max. 1,4 cm
Co. 2166
La majeure partie de l’applique est perdue. Seul subsiste son angle inférieur senestre. Elle se caractérise par une couleur ivoirine, virant au jaune sur le revers. On observe un léger fendillement en surface de la matière osseuse sur la face principale. Un petit soulèvement stable peut-être repéré sous le pied. Au dos, les trabécules renferment des sédiments.
Le bas de la jambe droite et le pied qui subsistent, environnés d’un chiton aux plis gonflés sous l’effet du mouvement, appartenaient vraisemblablement à une ménade dansant vers la gauche. Le pied posé sur la pointe s’accorde à une attitude fougueuse, à l’image de celle qu’adopte généralement les compagnes du dieu du vin au sein de son cortège.
La délicatesse avec laquelle est traitée l’anatomie du pied, et l’approche véritablement plastique de l’étoffe, aux plis souples et ondoyants, traduisent une sûreté de réalisation. La même attention au volume se rencontre sur une applique du musée Benaki datée de l’époque antonine (inv. 18889 : MARANGOU 1976 n° 68 p. 99, pl. 22b), et une seconde conservée au musée gréco-romain d’Alexandrie (inv. 23438 : BONACASA-CARRA 2012, p. 50, fig. 24 p. 48). La qualité de facture se retrouve sur le fragment d’applique mis au jour à Marea en 2009 (SZYMÁNSKA & BABRAJ 2012, p. 66-67, fig. 9), même si la position du pied et le rendu du drapé, au plis plus fins, diffèrent. La proximité stylistique avec l’applique conservée à Athènes plaide en faveur d’une réalisation au cours du IIe siècle, mais ceci n’exclut pas que notre pièce ait été exécutée plus tardivement, en prenant appui sur des productions du Haut-Empire.
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.
Égypte > provenance inconnue
IVe -Ve siècle ap. J.-C. ?
Os, scapula de bœuf
H. 5,5 cm ; l. 3,4 cm ; ép. max. 0,6 cm
Co. 2163
Amputée de ses parties dextre et inférieure, l’applique, de couleur crème, est particulièrement lacunaire. La mince couche de sédiments laisse supposer que ce fragment a déjà été nettoyé. Les trabécules du revers emprisonnent encore des sédiments.
Ce fragment est sculpté d’un visage tourné vers la gauche. Il faut sans doute y voir celui d’une ménade progressant vers la droite. Les mouvements contraires du corps et de la tête sont une constante de l’iconographie des bacchantes, transcrivant ainsi la frénésie qui les transporte. Le buste de la ménade semble nu, à l’exception d’un chiton qui enfle, sous l’effet du mouvement dans son dos.
La minceur de l’élément et l’aspect très stylisé du visage, reposant sur un rendu graphique des traits, rappellent fortement les appliques insérées dans les montants de coffret du musée copte inv. 5654 (cf. STRZYGOWSKI, n° 7075 p. 180, pl. XIV ; TÖRÖK n° 96 p. 150) ou la série d’éléments de placage du musée de la faculté des art d’Alexandrie (inv. 1353 : RODZIEWICZ 2016, p. 62). L’approche synthétique du visage et l’absence de modelé les assimilent à ces ensembles. Par comparaison, nous pouvons donc leur assigner une date autour du IVe-Ve siècle.
Anépigraphe.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.