Applique de mobilier

ménade dansant

Égypte > provenance inconnue

IVe -Ve siècle ap. J.-C. ?

H. 8 cm ; l. 2,8 cm ; P. max. 1,5 cm

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

Co. 2251

Comment

State of preservation

Ce fragment d’applique, à la teinte tirant sur l’ocre jaune clair, appartient à une pièce brisée en partie inférieure et sur son côté senestre. Une petite tache brune marque le bas d’un fût de colonne qui suit le bord dextre. Sur la face externe se distinguent également quelques petites pertes de matière, sans doute à attribuer au travail de l’artisan dans l’Antiquité. La couleur ocre apparaît plus soutenue au revers. Dans les larges trabécules qui le barrent et sur la cassure qui s’y superpose, des résidus violets se mêlent à une légère couche de sédiments.

Description

La ménade répond au schéma récurrent adopté par les membres du défilé bacchique : dansant vers la gauche, elle fait subir à son buste et à sa tête une torsion peu naturelle afin de diriger son regard vers l’arrière. So bras droit, aujourd’hui mutilé, passait devant son buste, soit de façon à retenir un drapé comme sur l’applique Co. 2191, soit de façon plus probable, pour venir frapper un tympanon, à la manière des jeunes suivantes de Dionysos, sur les pièces du musée Rodin Co. 2067 ou Co. 2258.

 

Vraisemblablement nue, la figure se dresse à côté d’une colonne dont le fût lisse jouxte le bord dextre. Sa posture nous incite à la rapprocher d’une applique fragmentaire du musée Benaki (inv. 18877 : MARANGOU 1976, n° 91 p. 103, pl. 28c), mais la simplification du modelé des chairs, voire la géométrisation du corps et du visage, sont encore plus sensibles sur notre exemplaire. La sécheresse avec laquelle est rendue l’attitude confère au modèle une incontestable raideur. Le visage est d’ailleurs davantage traité de manière graphique, à l’aide d’incisions, que véritablement rendu en relief. La nuque haute et rigide, la coiffure stylisée et l’œil sommaire dessiné, concourent à donner l’impression d’un travail sans soin et rapide. Ces différents critères stylistiques plaident en faveur d’une réalisation durant l’Antiquité tardive, peut-être au cours du IVe ou Ve siècle.

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, inv. 18877.

-Paris, musée Rodin, Co. 2067, Co. 2191 (posture).

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Ménade au tympanon

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IIIe siècle ap. J.-C. ?

H. 8 cm ; l. 4,6 cm ; P. max. 1 cm

Os, humérus de bœuf

Co. 2091

Comment

State of preservation

Incomplète, la pièce est brisée sur son côté dextre et en partie inférieure. Par conséquent, la ménade est mutilée au niveau des jambes. De couleur crème sur la face externe, l’élément de placage offre des zones matinées d’ocre orangé au revers. De petites taches ocre rouge parsèment la face principale (joue, ventre, cuisse droite de la figure et drapé), comme le revers. Elles prennent la forme de concrétions plus épaisses sur le bras droit de la jeune femme. Les sédiments qui subsistent au dos contiennent de petites particules blanches.

Description

Le vêtement, qui glisse des épaules de la ménade, dévoile l’intégralité de son corps. Dansant vers la gauche, cette dernière tourne la tête dans la direction opposée, imprimant à son cou un mouvement violent. Ce changement d’orientation soudain traduit à merveille l’exaltation qui s’empare des membres du cortège dionysiaque. Cette expressivité du corps apparaît d’ailleurs de façon récurrente sur les appliques en os, puis qu’on répertorie au sein de la collection du musée Rodin, plus d’une dizaine de pièces qui accueillent le schéma iconographique composé d’une bacchante évoluant vers la gauche, rejetant la tête vers l’arrière.

 

À l’image des exemplaires Co. 2103, Co. 2113, Co. 2117, Co. 2184, et Co. 2191 du musée Rodin, la suivante du dieu de l’ivresse et de la fête, brandit un tympanon de son bras gauche, alors qu’elle retient un pan de son chiton de la main droite. L’instrument de musique, à l’ovale bien dessiné, ne surmonte pas directement l’épaule, comme que sur les fragments Co. 2103, Co. 2113, et Co. 2117, mais jouxte la chevelure, levé assez haut, à l’instar de celui brandi par la ménade sur la pièce Co. 2184. Une applique appartenant au Rijksmuseum van Oudheden de Leyde (F 1956.12.4) livre une version inversée de notre modèle.

 

Analogue sur le plan iconographique au fragment Co. 2103, notre pièce s’en écarte sur le plan stylistique. Offrant un hanchement beaucoup plus prononcé, la ménade présente des proportions plus ramassées. Pourvue d’une poitrine généreuse et d’un large bassin, elle n’en témoigne pas moins d’une facture de qualité jouant volontiers sur la plasticité des formes. Le corps robuste, à l’anatomie un peu lourde, affiche néanmoins une souplesse perceptible dans la ligne sinueuse des hanches. La poitrine rebondie aux volumes circulaires illustre de façon éloquente l’accent porté sur les volumes par l’artisan ; elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler une pièce du musée Benaki (inv. 18890 : MARANGOU 1976, n° 88 p. 102-103, pl. 28b), un fragment conservé au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre (AF 6577), ou encore une applique mise au jour à Alexandrie (DI 95. Sect.2. 2026.1.9 (43) : RODZIEWICZ 2007, n° 9 p. 67, pl. 6, n° 2 pl. 87).

 

Le sculpteur a su jouer de la superposition des plans, notamment dans les détails des doigts s’enfonçant dans la peau tendue du tambourin, ou les mèches de cheveux tirées vers l’arrière, recouvrant en partie ce même instrument. La gradation du relief entre le corps au modelé accusé, et le drapé aux plis variés, rend compte de cette maîtrise du rendu de l’espace et de la profondeur. Le visage, assez volumineux et fortement incliné, montre un profil qui se découpe avec vigueur sur l’arrière-plan. Un nez long et fort surmonte une bouche aux lèvres charnues, tandis que l’œil est dessiné en légère saillie. Au-dessus, l’arcade sourcilière prend la forme d’une ondulation qui se prolonge jusqu’à la tempe. L’importance accordée au modelé, les détails anatomiques rendus par de profondes incisions, ainsi que l’habilité dont a fait preuve l’artisan dans la suggestion de différents plans, sont autant de critères qui suggèrent une datation à l’époque sévérienne. On peut également imaginer une réalisation à une date ultérieure influencée par le style sculptural de cette période.

 

Comparaisons :

-Paris, musée Rodin, Co. 2103 (modelé et iconographie), Co. 2113, Co. 2117 (type iconographique).

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

ménade dansant

Égypte > provenance inconnue

IIe siècle ap. J.-C. ?

H. 12,4 cm ; l. 2,6 cm ; ép. max. 0,7 cm

Os, métatarse de bœuf, face postérieure

Co. 2185

Comment

State of preservation

Lacunaire en partie supérieure et inférieure, la pièce conserve ses bords latéraux sur la plus grande partie de sa hauteur. La cassure, à son sommet, a suivi la découpe du profil de la ménade. Malgré une couche de salissure superficielle, la face externe présente une couleur ivoirine, alors que le dos offre une teinte ambrée uniforme. Quelques sédiments sont visibles au revers, principalement dans la zone inférieure. On remarque quelques griffures sur la cuisse gauche de la figure. 

Description

La ménade de ce relief appartenait à un vaste décor, composé d’une série d’appliques jointives, à l’image du relief en os formé de cinq plaquettes du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre (inv. MND 1866 : MARANGOU 1976, Pl. 17a ; MICHON 1935-1937, p. 357-361, Pl.), ou ceux conservés au Staatliche Museum Ägyptischer Kunst de Münich (ÄS 5296 : MARANGOU 1976, Pl. 16c ; ESCHBACH 2014, n. 13 p. 78, Abb. 5 p. 79). La ligne des bras de la jeune femme se poursuivait donc sur les appliques qui entouraient la nôtre.

 

Emportée dans un mouvement de danse frénétique, la figure projette légèrement son buste en avant, tout en renversant violemment la tête vers l’arrière. Quoique sa pose traduise avec justesse l’ardeur qui anime les membres du thiase dionysiaque, elle n’est pas la plus fréquente sur cette typologie d’éléments de placage recouvrant sans doute des meubles de luxe. Pourtant, un parallèle intéressant peut être établi avec la ménade sculptée sur un relief en trois parties, exhumé en 2002, sur l’acropole de Pergé en Turquie (Inv. K.F1 / 44.02.6 ej : ESCHBACH 2014, p. 75-76, Abb. 2 p. 77). Orientée vers la gauche, celle-ci offre une image symétrique assez différente, qui inclut, toutefois, un basculement vers l’arrière de la tête prononcé. Si la position des bras et l’agencement du drapé diffèrent, la ligne de profil du visage est vue, comme sur notre exemplaire, presque à l’horizontale. Tel que le suggère cette comparaison, la forte inclinaison du visage s’accorde avec l’existence d’un bras droit levé tenant un tympanon. Une applique relevant des collections du département des Antiquités égyptiennes, au musée du Louvre accueille une bacchante à la tête renversée (inv. AF 6561 : QUONIAM & CHARLES-PICARD 1970, n° 240 p. 184-185). Malgré une posture plus rigide, des dissemblances dans le vêtement et l’attitude générale, nous retrouvons un buste en avant et la même expression extatique.

 

Le visage à la joue pleine est mis en valeur par une chevelure ramenée en un chignon sur la nuque. L’artisan a porté un soin tout particulier au rendu individualisé de chaque mèche de la coiffure. Un nez légèrement « en trompette » surmonte une bouche aux lèvres épaisses et un petit menton arrondi. Le rendu illusionniste de l’œil rencontre peu d’équivalent dans les appliques de la collection d’A. Rodin. (cf. applique Co. 2051). Alors que l’orbite oculaire a été creusée à l’aide d’une très fine pointe, la pupille et les paupières ont été réservés dans l’os en saillie. Une minuscule perforation marque la caroncule et crée une zone d’ombre faisant ressortir la pupille, donnant au regard une vivacité particulière. Un cou très allongé relie ce visage finement travaillé à un corps longiligne, dissimulé par un chiton ceinturé sous la poitrine. L’étoffe soulignant par transparence l’anatomie, en particulier le buste et le ventre, est affectée de larges plis aux sillons profonds, au niveau des jambes.

 

En dépit d’une faible épaisseur de tissu compact impliquant un relief assez plat, le sculpteur a fait montre d’un certain talent pour doter sa figure d’une réelle plasticité. Il a su rendre, par la souplesse de la pose et du vêtement, l’élan de la ménade, tandis, que les détails anatomiques du visage et de la chevelure ont été traités avec beaucoup de méticulosité. Ces multiples critères semblent ancrer la production de cette pièce de qualité au IIe siècle, bien qu’il faille conserver la plus grande prudence quant à cette proposition qui ne repose que sur des éléments d’ordre stylistique.

 

Comparaisons :

-Paris, musée du Louvre, DAE, inv. AF 6561.

-Pergé, fouilles de l’acropole, mission archéologique de 2002 de l’Institut archéologique allemand (Deutsches Archäologisches Institut), inv. K.F1/44.02.6 a–l (attitude en miroir).

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

ménade au tympanon

Égypte > provenance inconnue

IIIe siècle ap. J.-C. ?

H. 10,4 cm ; l. 4,4 cm ; P. max. 2,2 cm

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

Co. 2184

Comment

State of preservation

Brisé en partie inférieure et sur son côté senestre, cet élément de placage offre une teinte crème sur sa face externe, qui contraste avec la tonalité plus jaune du revers. De nombreux sédiments subsistent sur les deux faces, notamment dans les creux. De légères marques noires sont également repérables. Au dos, les sédiments se mêlent à des résidus blancs. Toute la face sculptée est couverte de traces de petites radicelles, qui ont sans doute été en contact avec l’applique durant la période d’enfouissement de celle-ci.

Description

L’élément de placage est sculpté sur toute sa hauteur d’une ménade évoluant vers la gauche et détournant la tête vers l’arrière. Ce mouvement contradictoire du visage et du corps se retrouve à l’envi sur les appliques en os dévolues aux membres du cortège dionysiaque, adopté à la fois par les ménades, mais aussi par les satyres. Contrairement à la série de pièces similaires sur le plan iconographique conservées au musée Rodin (Co. 2085, Co. 2091, Co. 2103, Co. 2113, Co. 2117), ornées de ménades au corps dévêtu, notre figure est parée d’un chiton ceinturé sous la poitrine, qui dégage son sein droit. De la main gauche, elle brandit un tympanon à l’ovale régulier, à l’image de la ménade de l’applique Co. 2091.

 

Le fin tissu du chiton laisse entrevoir une corpulence robuste. Animé de larges plis, agencé avec beaucoup de naturel, le vêtement suit le mouvement et épouse les formes du corps. La même approche s’observe sur un fragment du Walters Art Museum de Baltimore (inv. 71.1104 : RANDALL 1985, n° 160, p. 96-97). Une légère dépression suggère la présence du creux du nombril, que le tissu vient révéler. La main gauche, réduite à un appendice, est séparée du tambourin qu’elle maintient, par une profonde incision, tandis que la droite, aujourd’hui disparue, devait retenir un pan du drapé. Le visage, qui offre son profil gauche, présente des traits modelés avec délicatesse, malgré une hésitation au niveau de la mâchoire. L’arcade sourcilière prononcée abrite un œil dessiné avec justesse. La chevelure est ramenée en un chignon, sur l’arrière du crâne, de manière à dégager la nuque. Finement incisées au burin, les mèches de cheveux sont surmontées d’une calotte correspondant au reste de la chevelure laissé lisse.

 

La maîtrise du volume allié à une précision du détail sont les signes d’une facture assez sûre. Toutefois, cette applique ne rencontre pas de réel équivalent, que ce soit dans les collections du musée Rodin, ou dans d’autres collections de musées. Plusieurs parallèles iconographiques peuvent être cités, bien qu’éloignés sur le plan stylistique : trois appliques du musée Benaki (inv. 18884, inv. 18977, inv. 18880, : MARANGOU 1976, n° 100-102 p. 105, pl. 31, c-d, pl. 32a), un fragment conservé au Rijksmuseum van Oudheden de Leyde (K 2018/6.21), un fragment découvert à Shurafa (PETRIE & MACKAY 1915 n° 42 n° 78, fig. 3 Pl. XLIX), ainsi qu’une pièce vendue au sein d’un ensemble d’éléments de placage en os chez Christie’s à New York (Antiquities, 12 décembre 2002, lot 216). Le relief en saillie aux contours bien délimités, la souplesse de la pose, ainsi que le rendu des traits du visage inclinent à penser que notre œuvre est sans doute antérieure à ces comparaisons, et qu’elle pourrait avoir été produite au cours du IIIe siècle.

 

Marquage

Une étiquette rectangulaire à liseré bleu, collée dans la partie inférieure de la cavité médullaire, comporte un nombre difficilement lisible : 14 ? En partie supérieure du bord interne dextre, 5 écrit au crayon rouge ?

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, inv. 18884, inv. 18977, inv. 18880.

-Leyde, Rijksmuseum van Oudheden, K 2018/6.21.

-Paris, musée Rodin, Co. 2091, Co. 2103, Co. 2113, Co. 2117 (posture).

-Vente Christies’s, New York, Antiquities, 12 décembre 2002, lot 216.

Inscription

Anépigraphe.

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Applique de mobilier

ménade au tympanon

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

H. 8,5 cm ; l. 4,4 cm ; P. max. 2 cm

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

Co. 2117

Comment

State of preservation

Mutilée dans sa partie inférieure, l’applique offre une teinte crème sur sa face externe, mais une coloration plus dorée au revers. Son angle supérieur dextre est traversé par un réseau de fentes de surface, bien apparentes sur le front, le haut de la chevelure de la figure, et au-dessus. On observe également quelques soulèvements stables, engendrés par le travail de la matière osseuse dans l’Antiquité. Les bords internes sont parcourus de fentes longitudinales. Dans les trabécules situés au sommet de la face principale et au revers de la pièce, demeurent encore prisonniers des sédiments. De minuscules taches ocre parsèment le revers de la pièce et son bord supérieur.

Description

Entièrement dévêtue, la jeune suivante de Dionysos progresse vers la gauche au son d’un tympanon. Toutefois, son buste aux lignes sinueuses subit un léger mouvement de torsion afin d’accompagner le rejet de la tête vers l’arrière. Le visage tourné vers l’épaule droite, la jeune femme dirige son regard derrière elle, pour communiquer sans doute avec les autres membres du cortège du dieu de l’ivresse. Alors que son bras droit suit la cadence de son pas saccadé, son bras gauche supporte à hauteur de l’épaule un petit tambourin.

 

Par son attitude, cette ménade semble être la copie conforme de l’applique du musée Rodin Co. 2113 et d’un spécimen du musée Benaki (inv. 18873 : MARANGOU 1976, n° 94 p. 104, pl. 30a). Un nombre infini de détails rapproche ces trois pièces : le buste incliné au modelé peu affirmé, le tympanon à l’ovale hésitant, la main gauche schématisée, la torsion hardie de la tête, la nuque raide. Ces figures proposent toutes une chevelure coiffée en mèches ondulées tirées vers l’arrière afin de former un chignon, coiffure que nous retrouvons aussi sur la pièce du musée Rodin Co. 2049, dédiée à une ménade sans tambourin. Localisé sur la gouttière de torsion de l’humérus, le visage semble avoir subi une déformation. Particulièrement large, il offre des traits plutôt grossiers. Le front aplati surmonte un nez camus et une bouche aux lèvres charnues. La coiffure est rendue de façon très schématique, comme l’œil étiré en amande indiqué au burin.

 

Marquée par une forte stylisation, cette applique, comme les pièces qui appartiennent à la même communauté de styles, apparaît comme la traduction maladroite d’un modèle dont on trouve, à l’époque romaine, des versions à la facture plus sûre. En effet, deux pièces alexandrines, l’une issue des fouilles du secteur du théâtre Diana (DI 95. Sect.2. 2026.1.9 (43) : RODZIEWICZ 2007, n° 9 p. 67, pl. 6, n° 2 pl. 87), l’autre conservée au musée gréco-romain d’Alexandrie, (inv. 23438, BONACASA-CARRA 2012, p. 38, 50, fig. 24 p. 48), témoignent de l’existence d’un prototype interprété, avec plus ou moins d’aisance et de fidélité. Compte-tenu de l’attribution de l’applique découverte sur le chantier du théâtre Diana, par E. Rodziewicz, à la fin de la période antonine ou à la période sévérienne, il est possible d’envisager une production de notre applique au cours du IVe siècle.

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, inv. 18873.

-Paris, musée Rodin, Co. 2049, Co. 2113.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

ménade au tympanon

Égypte > provenance inconnue

IIIe-IVe siècle ap. J.-C. ?

H. 9,1 cm ; l. 4,8 cm ; P. max. 2,3 cm

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

Co. 2113

Comment

State of preservation

La partie inférieure de l’élément de placage est cassée. De ce fait, la figure de femme, brisée au-dessus de la taille, a perdu ses jambes. Quelques manques de matières s’observent également au sommet de la pièce. La couleur crème de la face externe prend des nuances jaunes ou rosées au revers, alors qu’une petite tache ocre clair jouxte le bord supérieur. Une fente barre la chevelure et la joue de la figure. La surface externe présente un certain nombre de soulèvements stables, imputables au travail de la matière dans l’Antiquité. On note aussi quelques rayures sur le buste de la ménade.

Description

Tout en dansant vers la gauche, la ménade effectue un mouvement de torsion vers l’arrière. Sa tête, violemment rejetée vers la droite, imprime un mouvement contraire au corps, qui amorce une rotation. Ce brusque revirement semble être un stéréotype des représentations des membres du cortège dionysiaque. Le même volte-face est à la fois adopté par les ménades tympanistriae et les satyres askophoroi. Nue, la jeune femme dotée d’un buste relativement étroit à la poitrine menue, brandit à hauteur de son épaule gauche, un petit tambourin. Si ce geste se retrouve au moins sur cinq éléments de placage conservés au musée Rodin (Co. 2091, Co. 2103, Co. 2117, Co. 2184, Co. 2191), c’est avec le fragment d’applique Co. 2117 que notre pièce entretient le plus d’affinités. Elle s’en rapproche fortement non seulement sur le plan iconographique, mais aussi sur le plan stylistique. Sa parenté avec une pièce lacunaire du musée Benaki doit être également signalée (inv. 18873 : MARANGOU 1976, n° 94 p. 104, pl. 30a). Notre pièce, ainsi que ces deux comparaisons, accueillent une jeune femme dont le visage présente son profil gauche. Le nez fort, placé dans l’exact prolongement du front, surmonte une bouche aux lèvres épaisses, tandis que l’œil en amande vient se loger sous une coiffure, faite de mèches rassemblées au-dessus d’une nuque anormalement étirée. Placé sur la gouttière de torsion de l’humérus, le visage du fragment Co. 2117 montre une déformation des traits similaire à celui de notre ménade. Bien qu’elle ne tienne pas de tympanon, la ménade de l’applique Co. 2049 du musée Rodin, rappelle par sa posture et sa physionomie, la pièce étudiée. Les visages sculptés sur ces appliques peuvent être considérés comme les versions stylisées de ceux des ménades qui animent deux pièces alexandrines : l’une exhumée lors des fouilles du secteur du théâtre Diana (DI 95. Sect.2. 2026.1.9 (43) : RODZIEWICZ 2007, n° 9 p. 67, pl. 6, n° 2 pl. 87, l’autre conservée au musée gréco-romain d’Alexandrie, inv. 23438, BONACASA-CARRA 2012, p. 38, 50, fig. 24 p. 48). La plasticité de ces figures coiffées de mèches souples et ondulées, laisse place, dans le cas de l’applique qui nous intéresse, à des volumes moins accentués et à un rendu maladroit des formes. Si l’ensemble dérive d’un modèle commun, l’exemplaire découvert à Alexandrie, sur le chantier archéologique du théâtre Diana, en propose une traduction aboutie, alors que celui acquis par A. Rodin, atteste une stylisation du corps féminin. E. Rodziewicz situe la réalisation de la première applique alexandrine à l’époque sévérienne ou légèrement avant, ce qui nous invite, par conséquent, à envisager une production de notre fragment à partir du IIIe siècle. Toutefois, la perte du sens du volume suggère une production plus tardive, au IVe siècle, prenant appui sur un modèle datant de la période des Sévères.

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, inv. 18873.

-Paris, musée Rodin, Co. 2103, Co. 2117.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

ménade au tympanon

Égypte > provenance inconnue

IVe - Ve siècle ap. J.-C. ?

H. 9,6 cm ; l. 4,5 cm ; P. max. 2,3 cm

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

Co. 2105

Comment

State of preservation

Cassée en partie inférieure, la pièce présente également une importante lacune à son sommet, endommageant la tête de la ménade. Cette zone a sans doute été fragilisée par la faible épaisseur de tissu compact, et l’importance, à l’inverse, du tissu osseux spongieux correspondant à l’amorce de la fosse olécrânienne. De couleur crème, le relief révèle une teinte légèrement plus claire au niveau du buste, du visage et de la chevelure de la jeune femme, marquée par un fendillement de l’os. Les angles très émoussés comportent de petits éclats. Quelques sédiments occupent encore les anfractuosités de la face principale et des trabécules qui barrent une partie du revers.

Description

Progressant d’un pas enlevé vers la droite et frappant un volumineux tympanon, la jeune femme s’apprête à changer de direction. Sa pose étonne car, de façon inhabituelle, la tête n’adopte pas une orientation contradictoire au corps, à l’instar de la plupart des ménades aux attitudes tournoyantes qui se déploient sur cette typologie d’appliques. À cause d’une erreur d’interprétation, le sculpteur a choisi non pas de pivoter la tête, mais les bras, dotant sa figure d’une posture peu naturelle.

 

Vêtu d’un fin chiton qui dévoile son corps, la bacchante offre des formes un peu lourdes. Un bras fortement plié vient frapper le tambourin tenu à hauteur de son visage, rappelant, sur ce détail précis, les appliques du musée Rodin Co. 2050 et Co. 2104, sur lesquelles le même geste en miroir s’observe. Le dessin du bras, et de la main aux longs doigts effilés, renvoient aussi à une applique du musée Benaki (inv. 22097 : MARANGOU 1076, n° 85 p. 102, pl. 26b), sans que la comparaison puisse être poussée plus loin. Les incisions courbes matérialisant les plis du vêtement, comme la dépression suggérant le nombril, s’inscrivent dans une approche avant tout graphique. Au-dessus d’un cou raccourci, le visage massif, vu de trois-quarts, à la mâchoire carrée, est ceint d’une chevelure désordonnée traitée en larges mèches. Au centre d’une forme ovale au contour hésitant, la ligne du nez entourée par deux yeux globulaires surmonte une bouche aux lèvres charnues.

 

Le rendu particulièrement stylisé, tant du drapé que du visage, associé à un canon assez trapu de la silhouette, ne rencontre pas beaucoup d’équivalents dans les appliques du musée Rodin dévolues à l’iconographie de la ménade tympanistria. Toutefois, une simplification analogue des traits peut-être repérée sur la pièce Co. 2048, ou encore de manière beaucoup plus accentuée sur l’exemplaire Co. 2108. Par le traitement de son visage, notre pièce évoque une applique du musée Benaki représentant Daphné se transformant en laurier (inv. 18842 : MARANGOU 1976, n 188 p. 120, pl. 55b). Nous retrouvons les yeux en relief et la bouche menue, animant un visage tourné de trois-quarts vers la droite. L’analyse stylistique de L. Marangou l’a conduit à dater cette pièce du IVe - Ve siècle. Aussi, paraît-il plausible d’envisager un façonnage de l’applique du musée Rodin à la même période.

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, inv. 18842 (visage).

-Paris, musée Rodin, Co. 2050, 2104 (image en miroir, mais style différent).

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Ménade au tympanon

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

H. 11,6 cm ; l. 3,8 cm ; P. max. 2 cm

Os, humérus gauche de bœuf

Co. 2104

Comment

State of preservation

Brisée en partie inférieure, la pièce de couleur crème, assez claire, présente aussi un manque important à son sommet. Cette lacune a été engendrée par une faible épaisseur de tissu compact à cet endroit. Les parties en creux emprisonnent encore beaucoup de sédiments. Au revers, des marques noires couvraient, en partie supérieure, la face interne des bords.

Description

Saisie en train de danser vers la droite, la ménade, qui tourne légèrement son visage vers la gauche, s’apprête peut-être à faire volte-face. L’orientation contradictoire de la tête et du reste du corps constitue un motif récurrent dans les représentations des membres du cortège dionysiaque. L’impression de frénésie ou d’agitation, rendue de façon sensible sur une petite applique rectangulaire conservée au musée Rodin (Co. 2170), qui offre le même schéma iconographique, est ici tempérée par la verticalité de la figure, son étroitesse, et la rigidité de son vêtement. Le cadre contraint de l’os long a sans doute obligé l’artisan à modérer l’élan de la danse et à doter la jeune femme d’une pose plus statique.

 

De la main gauche, la ménade vient frapper le tympanon qu’elle tient contre sa poitrine. Passant sur l’épaule gauche, le chiton aux plis raides masque complètement le corps. Le visage, à la différence des ménades des appliques du musée Rodin Co. 2050 et Co. 2084, dont l’attitude est identique, est vu non pas de profil, mais de trois-quarts. Bien que traité avec plus de rudesse, il rappelle par sa forme générale et son orientation, ceux de plusieurs jeunes femmes sculptées sur des reliefs en os, notamment celle qui apparaît sur un exemplaire conservé au musée gréco-romain d’Alexandrie (12122 : BONACASA-CARRA 2012, p. 40, p. 44, fig. 2). La chevelure épaisse se répartit de façon symétrique en mèches ondulées, surmontée d’un diadème. Elle encadre un visage à la mâchoire carrée, modelé exclusivement par des enlèvements de matière. Les incisions pratiquées dans les creux des yeux, qui courent jusqu’aux commissures des lèvres, animent d’un jeu d’ombre et de lumière les chairs, de part et d’autre d’un nez droit surplombant une petite bouche aux lèvres charnues.

 

Cette applique révèle une importante stylisation des contours, comme des détails anatomiques. Les larges pans lisses du chiton aux plis simplifiés, le bras gauche robuste à la main rendue de façon allusive, ainsi que le visage massif aux traits figés, correspondent à une approche différente des appliques Co. 2084 et Co. 2050. Cette vision synthétique d’un modèle élaboré à la fin de l’époque hellénistique ou à l’époque romaine, nous incite à ne pas dater cette pièce avant le IVe siècle.

 

Comparaisons :

-Alexandrie, musée gréco-romain, 12122 (orientation et forme générale du visage).

-Paris, musée Rodin, Co. 2050 (posture du corps et des bras).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Ménade au tympanon

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IIe -IIIe siècle ap. J.-C. ?

H. 12 cm ; l. 4,5 cm ; P. max. 2,6 cm

Os, tibia de dromadaire ?

Co. 2103

Comment

State of preservation

Cette applique en fort relief, est incomplète. Toute sa partie dextre est brisée, ce qui explique la disparition du visage de la figure et de son épaule droite. Le bord senestre est également ponctué de nombreux éclats. Enfin, la partie inférieure est cassée au niveau des cuisses de la ménade. La face sculptée, de couleur crème, révèle un fendillement généralisé de la matière osseuse. Le revers est entièrement recouvert de profondes trabécules encore pleines de sédiments.

Description

Emportée par l’animation du cortège dionysiaque, la ménade se dirige vers la gauche, brandissant à hauteur de son épaule un large tympanon. Sa nuque dégagée, et la torsion amorcée par son buste, sont les signes d’un mouvement tournoyant. L’orientation contradictoire de la tête et des jambes constitue un poncif de l’iconographie des personnages composant les défilés bacchiques. On la retrouve, en effet, sur une dizaine d’appliques du musée Rodin, mettant en scène des ménades. La nudité de la figure la rapproche de trois pièces du musée Rodin, dévolues également à l’image d’une suivante de Dionysos agitant un tambourin (Co. 2091, Co. 2113, Co. 2117). Contrairement à ces représentations, la jeune femme qui nous préoccupe, montre un bras gauche placé particulièrement bas. Cette posture inattendue et peu naturelle trahit une distance prise avec l’anatomie par l’artisan, de façon à pouvoir inscrire sans gêne sa figure dans le cadre contraint de la matrice osseuse. Le coude qui ne devrait dépasser la taille, se trouve dans notre cas, au niveau de la hanche gauche de la ménade. À l’opposé, le bras droit, retenant le chiton glissant des épaules, accompagne le pas saccadé de la jeune femme. En partie supérieure de l’élément de placage, on distingue des lignes incisées dessinant une moulure le long du bord sommital, et sans doute une arcade, devant laquelle se détachait la figure.

 

D’après la torsion du cou, celle-ci devait sans doute présenter un visage vu de trois-quarts. La chevelure aux mèches incisées avec précision, qui cerne la tête, semble plutôt correspondre à une coiffure relevée en chignon. Si les bras offrent de longues mains aux doigts simplifiés, le corps révèle un sens aigu de l’expression anatomique. L’artisan, en pleine possession de son savoir-faire, a su doter la jeune femme d’un buste étroit surplombant une taille bien marquée, au-dessus de hanches larges aux courbes arrondies. La maîtrise dont a fait preuve le sculpteur dans le rendu des effets plastiques, est le fruit d’une justesse d’observation et d’une sûreté de réalisation. Bien que des volumes saillants s’observent aussi sur l’applique du musée Rodin Co. 2091, notre pièce s’en distingue par une délicatesse du modelé et des passages entre les plans plus subtils. On doit aussi, à un soigneux polissage, la mise en valeur du moelleux des chairs.

 

Le relief particulièrement prononcé invite à comparer la ménade avec des modèles romains appartenant à la sculpture monumentale ou à celle de sarcophages. Bien qu’on ne puisse déterminer avec précision la source d’inspiration, l’élongation du corps, ainsi que la qualité du modelé attestant un attachement à la tradition classique, renvoient à des modèles datant de l’époque antonine (MARANGOU 1976 p. 78). On rapprochera à dessein, notre pièce, de deux appliques appartenant au musée Benaki : une pièce sculptée d’une ménade tympanistria (18886 : MARANGOU 1976, p. 103-104, n° 93, pl. 29a), et une seconde accueillant une représentation d’Aphrodite à sa toilette (18883, p. 112, n° 139, pl. 37b.). Si ces pièces se réfèrent par un certain nombre de critères stylistiques à des œuvres créées à l’époque antonine, un façonnage au cours du IIe siècle reste impossible à déterminer. Il est possible qu’elles aient été sculptées plus tardivement, tout en étant fortement inspirées par un modèle de l’époque antonine.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18883, 18886 (style).

-Paris, musée Rodin, Co. 2091, Co. 2113, Co. 2117 (type iconographique).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Ménade au tympanon

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IIIe siècle ap. J.-C. ?

H. 8 cm ; l. 4,6 cm ; P. max. 1 cm

Os, humérus de bœuf

Co. 2091

Comment

State of preservation

Incomplète, la pièce est brisée sur son côté dextre et en partie inférieure. Par conséquent, la ménade est mutilée au niveau des jambes. De couleur crème sur la face externe, l’élément de placage offre des zones matinées d’ocre orangé au revers. De petites taches ocre rouge parsèment la face principale (joue, ventre, cuisse droite de la figure et drapé), comme le revers. Elles prennent la forme de concrétions plus épaisses sur le bras droit de la jeune femme. Les sédiments qui subsistent au dos contiennent de petites particules blanches.

Description

Le vêtement, qui glisse des épaules de la ménade, dévoile l’intégralité de son corps. Dansant vers la gauche, cette dernière tourne la tête dans la direction opposée, imprimant à son cou un mouvement violent. Ce changement d’orientation soudain traduit à merveille l’exaltation qui s’empare des membres du cortège dionysiaque. Cette expressivité du corps apparaît d’ailleurs de façon récurrente sur les appliques en os, puis qu’on répertorie au sein de la collection du musée Rodin, plus d’une dizaine de pièces qui accueillent le schéma iconographique composé d’une bacchante évoluant vers la gauche, rejetant la tête vers l’arrière. À l’image des exemplaires Co. 2103, Co. 2113, Co. 2117, Co. 2184, et Co. 2191 du musée Rodin, la suivante du dieu de l’ivresse et de la fête, brandit un tympanon de son bras gauche, alors qu’elle retient un pan de son chiton de la main droite. L’instrument de musique, à l’ovale bien dessiné, ne surmonte pas directement l’épaule, comme que sur les fragments Co. 2103, Co. 2113, et Co. 2117, mais jouxte la chevelure, levé assez haut, à l’instar de celui brandi par la ménade sur la pièce Co. 2184. Une applique appartenant au Rijksmuseum van Oudheden de Leyde (F 1956.12.4) livre une version inversée de notre modèle.

 

Analogue sur le plan iconographique au fragment Co. 2103, notre pièce s’en écarte sur le plan stylistique. Offrant un hanchement prononcé, la ménade présente des proportions plus ramassées. Pourvue d’une poitrine généreuse et d’un large bassin, elle n’en témoigne pas moins d’une facture de qualité jouant volontiers sur la plasticité des formes. Le corps robuste, à l’anatomie un peu lourde, affiche néanmoins une souplesse perceptible dans la ligne sinueuse des hanches. La poitrine rebondie aux volumes circulaires illustre de façon éloquente l’accent porté sur le relief par l’artisan ; elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler une pièce du musée Benaki (18890 : MARANGOU 1976, p. 102-103, n° 88, pl. 28b), un fragment conservé au département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre (AF 6577), ou encore une applique mise au jour à Alexandrie (DI 95. Sect.2. 2026.1.9 (43) : RODZIEWICZ 2007, p. 67, n° 9, pl. 6, pl. 87, n° 2).

 

Le sculpteur a su jouer de la superposition des plans, notamment dans les détails des doigts s’enfonçant dans la peau tendue du tambourin, ou les mèches de cheveux tirées vers l’arrière, recouvrant en partie ce même instrument. La gradation du relief entre le corps au modelé accusé, et le drapé aux plis variés, rend compte de cette maîtrise du rendu de l’espace et de la profondeur. Le visage, assez volumineux et fortement incliné, montre un profil qui se découpe avec vigueur sur l’arrière-plan. Un nez long et fort surmonte une bouche aux lèvres charnues, tandis que l’œil est dessiné en légère saillie. Au-dessus, l’arcade sourcilière prend la forme d’une ondulation qui se prolonge jusqu’à la tempe. L’importance accordée au modelé, les détails anatomiques rendus par de profondes incisions, ainsi que l’habilité dont a fait preuve l’artisan dans la suggestion de différents plans, sont autant de critères qui conduisent vers une datation à l’époque sévérienne. On peut également imaginer une réalisation à une date ultérieure influencée par le style sculptural de cette période.

 

Comparaisons

-Paris, musée Rodin, Co. 2103 (modelé et iconographie), Co. 2113, Co. 2117 (type iconographique).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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