Applique de mobilier

figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 12,2 cm ; L. 3,5 cm ; P. max. 1 cm

Os, tibia droit de bœuf, face postérieure

Co. 2190

Comment

State of preservation

Le fragment offre une teinte ivoirine uniforme sur ses deux faces. Brisée en partie supérieure et sur le côté dextre, l’applique ne conserve qu’une partie de ses bords senestre et inférieur. Un éclat endommage les pieds. Des fentes et des fissures longitudinales la fragilisent. On note de petites taches ocre sur la cuisse droite de la figure. Quelques sédiments subsistent au dos.

Description

Le fragment permet de reconnaître la jambe droite d’une femme debout, légèrement déhanchée. Le long chiton qui recouvre les jambes est masqué en partie supérieure par un pan de manteau triangulaire, surmonté d’un enroulement de l’étoffe. La main droite de la figure retient ce pan drapé en oblique. Le long du bord droit, une ligne verticale incisée suggère la présence d’une colonne.

 

En comparant ce fragment à l’applique Co. 2087 du musée Rodin, nous parvenons à la conclusion que celui-ci appartenait à une représentation de « femme debout et drapée », type défini en ces termes par L. Marangou (MARANGOU 1976 p. 57-58). Ce schéma iconographique auquel répondent treize appliques du musée Benaki et dix du musée Rodin, consiste en une figure de jeune femme, légèrement hanchée parée d’un long chiton autour duquel est enroulé un himation. Outre une petite couronne, elle tient souvent une cornucopia. Si ce dernier symbole rappelle les représentations de la déesse de la fortune, Tychè, ces deux attributs ne sont assez distinctifs pour identifier formellement l’image à un personnage mythologique donné. Tout au moins peut-on noter la filiation formelle existant entre l’image sculptée sur les reliefs en os d’époque romaine et le décor des oenochoés en faïence, produites à Alexandrie, au IIIe siècle et à la fin du IIe siècle av. J.-C. (THOMPSON 1973, p. 24-34). Celui-ci comprend des effigies de reines ptolémaïques dont l’attitude, le drapé, et la corne d’abondance, rappellent de près le type iconographique de la « femme drapée ».

 

Comme sur la pièce Co. 2087 du musée Rodin et celle du département des Antiquités égyptiennes du Louvre AF 6564, le détail de la couronne est absent. Toutefois, le rendu du drapé est beaucoup plus sec. Les plis n’ont été incisés que de manière très superficielle, conférant au vêtement, un caractère graphique. On retrouve ce traitement sur les appliques 13474 du musée gréco-romain d’Alexandrie (BONACASA-CARRA 1995, p. 281, pl. XXXV-4) et F. 1952/2.2a. du Rijksmuseum van Oudheden de Leyde. De plus, les contours de la jambe sont mal définis, traduisant une hésitation du geste. Le polissage n’a pas été achevé. L’ensemble de ces critères nous invite à ne pas placer la date de fabrication de cette applique avant le IVe siècle. Comparaisons -Alexandrie, musée gréco-romain, 13474 (drapé). -Leyde, Rijksmuseum van Oudheden, F. 1952/2.2a. -Paris, musée Rodin, Co. 2087.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

H. 14,1 cm ; L. 4,1 cm ; P. max. 1,3 cm

Os, humérus gauche de boeuf

Co. 2188

 

Comment

State of preservation

La pièce est brisée à la fois le long du bord dextre, en partie basse du bord senestre et en partie inférieure. Des éclats mordent sur le bord supérieur. Alors qu’elle offre une teinte beige clair en surface, son dos se pare d’une nuance plus blonde. Des marques noires recouvrent par endroits les zones les plus en saillie. Quelques sédiments se logent dans les creux de la face principale. Des micro-traces d’étiquettes se notent encore au revers.

Description

Se présentant debout, la taille marquée par un léger déhanchement, la jeune femme oriente sa tête vers la droite. Un long chiton densément plissé, à la ceinture haute, l’habille. Attaché sur l’épaule gauche, il devait dévoiler le sein droit. Au niveau des jambes s’y superpose un himation, dont l’étoffe crée un repli triangulaire, accompagné d’un pan aux plis en biais. Tronquée sur le côté droit, la figure tient dans sa main gauche, une corne d’abondance qui renferme quelques fruits. Son visage est surmonté d’une chevelure coiffée en deux bandeaux séparés par une raie médiane, ramenés vers l’arrière. Une stéphané la ceint.

 

Cette silhouette appartient à la catégorie définie par L. Marangou, regroupant des représentations de femmes debout et drapées (MARANGOU 1976 p. 57-58). Ces figures féminines se distinguent par un long chiton, replié sous l’aisselle droite, autour duquel est enroulé un himation. Elles serrent souvent dans leur main droite une petite couronne, alors qu’elles tiennent une cornucopia dans la main gauche. Dix appliques du musée Rodin s’inscrivent dans ce corpus. Le caractère peu signifiant des attributs qui se rapportent à ces représentations n’autorise pas leur rapprochement avec un personnage mythologique. La corne d’abondance ne suffit pas à désigner la déesse de la fortune, Tychè. Cependant, les affinités existant entre la figure d’Ariane, placée à côté de Dionysos sur deux petites appliques en os conservées au musée Benaki à Athènes (18838: MARANGOU 1976, p. 34, 98, Pl. 20d ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 252, p. 175-176, 287, pl. 67), et au Walters Art Museum de Baltimore (71.44: RANDALL 1985, n° 168, p. 100-101), permet d’énoncer un postulat. Puisque contrairement à d’autres domaines artistiques, Ariane semble rarement sculptée sur les appliques en os égyptiennes d’époque romaine, cette figure ne pourrait-elle pas lui être associée ? (DELASSUS 2020, p. 50, fig. 2 p. 75). Ces analogies ne sont sans doute pas suffisantes pour valider cette hypothèse, mais elles mettent l’accent sur la question de l’iconographie d’Ariane sur les éléments de placage.

 

S’inspirant d’un schéma courant à l’époque hellénistique, ces figures se placent dans la lignée des images des reines ptolémaïques moulées sur les oenochoés en faïence, produites principalement à Alexandrie, au IIIe siècle et à la fin du IIe siècle av. J.-C. Elles en subissent l’influence ce qui concerne l’agencement du vêtement, la corne d’abondance et la couronne (THOMPSON 1973, p. 24-34). L’ajustement de l’himation, sur notre applique, renvoie au type I b des souveraines lagides, défini par D. B. Thompson (THOMPSON 1973, p. 30, pl. XXII).

 

La jeune femme, au canon assez allongé, est dotée d’un visage rond, aux joues pleines, avec des yeux en relief. Parmi les analogies proposées, c’est sans doute la pièce Co. 2087 du musée Rodin qui offre un schéma iconographique particulièrement proche. Néanmoins, le style plus sec sur notre relief est le signe d’une facture de moindre qualité. Le manque de volume, l’aspect graphique des plis du chiton, ainsi que la simplification de l’anatomie, sont la marque d’un travail moins achevé. Le dessin un peu stéréotypé nous engage à ne pas placer la fabrication de cette pièce avant le IVe siècle.

 

Comparaisons :

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13244.

-Paris, musée du Louvre, DAE, AF 6564, AF 6578.

-Paris, musée Rodin, Co. 2072, Co. 2187.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 10,9 cm ; L. 4,8 cm ; P. max. 1,6 cm

Os, fémur de bœuf ou de dromadaire

Co. 2183

Comment

State of preservation

Cette applique offre une teinte ocre brun généralisée, avec des zones plus ternes en partie basse. Cassée en biais en partie supérieure, sa surface est complètement altérée et délitée. Si les fentes sont surtout localisées dans la partie inférieure, une desquamation s’observe sur la face principale, mais prend aussi, au revers, la forme de taches blanches.

Description

La figure de femme, dont manque la tête, est légèrement orientée vers la gauche. Un long chiton densément plissé, autour duquel est drapé en oblique un himation, l’habille. Ce vêtement est resserré par un lien sous la poitrine. La main droite de la jeune femme retient le pan de son manteau qui tombe en diagonale.

 

Bien qu’aucun attribut ne puisse permettre d’identifier le personnage féminin, la posture et l’agencement du drapé invitent à classer cette image dans la catégorie des « femme drapées » déterminée par L. Marangou dans son catalogue des os sculptés du musée Benaki (MARANGOU 1976 p. 57-58). Treize appliques du musée Benaki et dix du musée Rodin répondent à ce modèle. Légèrement déhanchée, parées invariablement d’un long chiton auquel vient se superposer un himation, tiennent généralement dans un main une petite couronne, et une cornucopia dans l’autre. Ce dernier attribut est souvent associé aux représentations de la déesse de la fortune, Tychè, mais il n’est pas suffisamment distinctif pour identifier formellement un personnage mythologique. Sur le plan formel, ce type iconographique énigmatique procède d’un modèle courant à l’époque hellénistique : celui des reines ptolémaïques moulées sur les oenochoés en faïence du IIIe siècle ou de la fin du IIe siècle av. J.-C., produites principalement à Alexandrie (THOMPSON 1973, p. 24-34). L’ajustement de l’himation sur notre applique rappelle d’ailleurs le type II a des souveraines lagides, défini par D. B. Thompson (THOMPSON 1973, p. 30, pl. XXII).

 

Alors que nombre de figures de « femmes drapées » présentent un sein dénudé, la poitrine est ici entière couverte par le chiton, comme sur les pièces 57.693 et 57.694 du Museum of Fine Arts de Boston, le relief AF 6578 du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, et une applique de grande taille fragmentaire provenant d’Antinoé (O’CONNELL 2014, p. 420, pl. 115 p. 444). L’himation ne décrit pas un repli triangulaire sur le bas du ventre, comme nous pouvons l’observer couramment sur les appliques sculptées de « femmes drapées », mais rappelle par ses grands plis transversaux, ceux des pièces 18891 et 18878 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 191-192 p. 121, pl. 56ab), bien qu’ils soient orientés dans le sens contraire. L’élément de placage 71.55 du Walters Art Museum de Baltimore (RANDALL 1985, 156, p. 96-97), offre indubitablement la comparaison la plus étroite. Cependant, la jeune femme moins hanchée, offre une attitude plus statique, et la retombée de l’himation se démarque aussi par une rigidité accrue. En tenant compte de la datation proposée pour l’exemplaire de Baltimore, nous pouvons imaginer une réalisation de notre pièce autour du IVe siècle, ou un peu plus tard.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18891, 18878 (drapé, mais position inversée).

-Baltimore, Walters Art Museum, 71.55.

-Boston, Museum of Fine Arts, 57.693.

-Paris, musée du Louvre, DAE, AF 6578.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

amazone ou divinité guerrière

Égypte ?

IIIe - IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 6,7 cm ; L. 2,9 cm ; P. 2,35 cm

Os, tibia de bœuf

Co. 2142

Comment

State of preservation

La couleur crayeuse du fragment d’applique prend une coloration verte, au dos, et en partie inférieure de la face externe. Cette teinte correspond à une tache d’oxydation engendrée par un outil métallique placé autrefois à proximité. Des marques noires couvrent les arêtes ou les zones en saillie.

 

Il ne subsiste de la pièce que son angle supérieur senestre. Un éclat important endommage la chevelure ou le casque que porte la figure de femme. Des fentes, surtout visibles au dos, courent sur toute la hauteur du fragment.

Description

Cette applique, à l’iconographie inédite, pour cette typologie de mobilier, est sculptée de la figure d’une jeune femme, en grande partie tronquée par les cassures. Bien que son buste soit vu de face, son visage est orienté vers la gauche. Coiffée d’un casque volumineux, elle tient une arme - un glaive ou une épée -, dans sa main droite levée au-dessus de sa tête. La pointe de l’arme est dirigée vers le bas, contre son épaule gauche. Le chiton court qu’elle porte, serré sous la poitrine, est garni d’un pli en biais, qui indique que le sein droit devait sans doute être dégagé.

 

Le couvre-chef ainsi que l’arme ne permettent pas de douter de la qualité guerrière du personnage féminin représenté (DELASSUS 2020, p. 67 n. 63, fig. 6 p. 79). Faut-il reconnaître une amazone dans une attitude belliqueuse ? Cet unicum serait alors à mettre en parallèle avec la production de sarcophages consacrés à l’illustration de ce thème à l’époque romaine, sur lesquels on aperçoit parfois une amazone vêtue à l’identique de celle du fragment du musée Rodin. Sur le sarcophage Ma 1052 du début du IIIe siècle, conservé au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, une amazone offre une position similaire, mais tient un trophée au lieu d’une épée (DEVAMBEZ & KAUFFMANN-SAMARAS 1981, n° 772 p. 633-634, pl. 522). Il faut se tourner vers des œuvres de l’époque hellénistique pour trouver une amazone brandissant une épée de son bras droit levé. Un relief détenu par le musée d’Izmir de la seconde moitié du IIIe siècle avant J.-C. montre effectivement une amazone combattant l’épée à la main (DEVAMBEZ & KAUFFMANN-SAMARAS 1981).

 

L’intérêt pour le volume se traduit par un corps fortement dégagé du fond de la matrice osseuse. Cette plasticité est tout aussi sensible dans le buste de la jeune femme, que dans son visage aux formes pleines. Pour autant, le visage structuré par deux yeux en relief de part et d’autre d’un nez fort surmontant une bouche aux lèvres bien ourlées, semble avoir été rapidement exécuté. De même la forme de l’arme n’a pas été véritablement définie. Le manque de polissage du relief lui confère un caractère quelque peu inachevé. Cette facture inégale selon les parties de l’applique constitue un critère en faveur d’une possible réalisation autour du IIIe-IVe siècle.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

H. 8,4 cm ; L. 3,8 cm ; P. max. 1,8 cm

Os, humérus droit de bœuf

Co. 2115

Comment

State of preservation

Manquent les bords dextre et inférieur. La face principale offre une couleur ivoirine, mais une tonalité ambrée couvre le revers, et le côté senestre. Seuls le chant sommital et le bord senestre sont conservés. Des taches ocre clair se distinguent sur la face et le dos de la pièce, accompagnés de marques noires. Les creux emprisonnent encore des sédiments.

Description

Légèrement déhanchée, la jeune femme tourne la tête vers la droite. Elle porte un chiton ceinturé sous la poitrine. Drapé en biais, il dégage le sein droit. Un himation est enroulé au niveau des hanches. Il se matérialise par un bourrelet oblique et pan d’étoffe aux plis verticaux. La figure tient contre son épaule gauche une corne d’abondance. Coiffé d’une chevelure organisée en mèches ondulées, séparées par raie médiane, et tirées vers l’arrière du crâne, le visage offre des traits fortement stylisés.

 

L’agencement des vêtements et la présence de la cornucopia permettent d’intégrer cet exemplaire dans le corpus d’appliques circonscrit par L. Marangou autour de la représentation d’une femme debout et drapée (MARANGOU 1976 p. 57-58). Ce modèle se caractérise par un long chiton, replié sous l’aisselle droite, auquel vient se superposer un manteau. Les jeunes femmes serrent souvent dans leur main droite une petite couronne, alors qu’elles tiennent une cornucopia dans la main gauche. Dix appliques du musée Rodin souscrivent à ce type iconographique bien répandu sur les éléments de placage dans l’Égypte romaine.

 

La disposition du drapé, comme les attributs se réfèrent aux images des reines lagides ornant les oenochoés en faïence, produites principalement à Alexandrie, au IIIe siècle et à la fin du IIe siècle av. J.-C. L’ajustement de l’himation sur notre applique reprend le type I b des souveraines ptolémaïques, décrit par D. B. Thompson (THOMPSON 1973, p. 30, pl. XXII). Il demeure ardu de préciser l’identification de ces figures drapées puisque la corne d’abondance ne suffit pas à désigner la déesse de la fortune, Tychè. Il est toutefois intéressant de souligner qu’il existe une parenté entre ces silhouettes féminines énigmatiques et la figuration d’Ariane, sur deux petites appliques en os conservées, pour l’une, au musée Benaki à Athènes (18838: MARANGOU 1976, p. 34, 98, Pl. 20d ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 252, p. 175-176, 287, pl. 67), pour l’autre, au Walters Art Museum de Baltimore (71.44: RANDALL 1985, n° 168, p. 100-101). Cette similitude permet d’avancer une hypothèse. Puisque contrairement à d’autres domaines artistiques, Ariane semble rarement sculptée sur les appliques en os égyptiennes d’époque romaine, cette figure ne pourrait-elle pas lui être associée ? (DELASSUS 2020, p. 50, fig. 2 p. 75). Ces analogies ne sont sans doute pas assez solides pour confirmer cette thèse, mais ont le mérite de soulever la question de l’iconographie d’Ariane sur les éléments de placage en os.

 

De taille plus réduite que la plupart des appliques consacrées à ce type iconographique au musée Rodin (Co. 2072, Co. 2087, Co. 2188), cette pièce n’en révèle pas moins un personnage assez semblable. La jeune femme présente des proportions allongées, que renforce la verticalité des plis du chiton et des pans de l’himation retombant le long du corps. Par son aspect général, elle évoque les appliques Co. 2087 et Co. 2188 du musée Rodin, mais les traits du visage rappellent davantage ceux des pièces 18865 et 18875 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 197, n° 199 p. 122, pl. 58de). Malgré une tête allongée et un cou étiré, on note un réel dégagement du corps de la jeune femme par rapport à la matrice osseuse, ainsi qu’un himation aux plis en fort relief. La simplification des traits faciaux, de la coiffure, ainsi que la géométrisation de l’anatomie, contrebalancent cet effort plastique. Ces critères stylistiques, auquel s’ajoute un polissage non abouti, plaident en faveur d’une datation au IVe siècle.

 

Comparaisons :

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13474.

-Athènes, musée Benaki, 18864 (iconographie), 18865, 18875 (visage).

-Paris, musée du Louvre, DAE, AF 6578 (drapé).

-Paris, musée Rodin, Co. 2072, Co. 2188 (iconographie).

-Philadelphie, Fondation Barnes, A98n (style différent).

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 12,2 cm ; L. 4,5 cm ; P. max. 1,8 cm

Os, humérus gauche de bœuf, face médiale

Co. 2087

Comment

State of preservation

Cette pièce, qui offre sur sa face principale une couleur ivoirine, mais une teinte plus blonde au dos, est cassée en partie inférieure et sur son côté senestre. Les faces des bords internes révèlent des éclats et de longues fentes longitudinales. De petites fentes apparaissent aussi sur la face externe, notamment sur le poignet droit de la figure de femme.

 

De nombreux sédiments se logent dans les creux, augmentés de résidus blancs, non liés. On distingue aussi des traces de rouge sous le coude droit de la jeune femme. Quelques marques noires s’observent également.

Description

Debout, légèrement déhanchée, la jeune femme tourne la tête vers la droite. Elle est vêtue d’un fin chiton ceinturé sous la poitrine, qui dénude le sein droit. Ce vêtement est recouvert, au niveau des jambes d’un himation, drapé en oblique dont l’étoffe crée un repli triangulaire. Alors qu’elle semble retenir ce pan de drapé, la figure soutient contre son buste, de sa main gauche, une corne d’abondance. Son visage est bordé d’une chevelure séparée par une raie médiane, coiffée en deux bandeaux ramenés vers l’arrière. Une stéphané la surmonte.

 

Cette silhouette s’inscrit dans un corpus identifié par L. Marangou, regroupant des représentations de femmes debout et drapées (MARANGOU 1976 p. 57-58). Treize appliques du musée Benaki répondent au type iconographique développé sur la pièce du musée Rodin. Ces figures féminines se distinguent par un long chiton, replié sous l’aisselle droite, autour duquel est enroulé un himation. Elles serrent souvent dans leur main droite une petite couronne, alors qu’elles tiennent une cornucopia dans la main gauche.

 

La corne d’abondance peut faire songer en premier lieu à la déesse de la fortune, Tychè, mais son caractère peu signifiant, comme la couronne, ne permet pas d’assigner le type iconographique analysé à un personnage mythologique. Toutefois, l’association de ce deux attributs à la figure d’Ariane, sur deux petites appliques en os conservées au musée Benaki à Athènes (18838: MARANGOU 1976, p. 34, 98, Pl. 20d ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 252, p. 175-176, 287, pl. 67), et au Walters Art Museum de Baltimore (71.44: RANDALL 1985, n° 168, p. 100-101), interroge sur une possible image de la compagne de Dionysos (DELASSUS 2020, p. 50, fig. 2 p. 75). Si ces analogies ne sont sans doute pas suffisantes pour valider cette hypothèse, elles soulèvent la question de l’iconographie d’Ariane sur les appliques en os égyptiennes d’époque romaine. Contrairement à d’autres domaines artistiques, l’épouse de Dionysos y est étrangement peu représentée.

 

Procédant d’un modèle courant à l’époque hellénistique, ces figures témoignent d’une filiation évidente avec les reines ptolémaïques moulées sur les oenochoés en faïence du IIIe siècle ou de la fin du IIe siècle av. J.-C., produites principalement à Alexandrie. Elles leur empruntent, l’agencement du vêtement, la corne d’abondance et la couronne (THOMPSON 1973, p. 24-34). L’ajustement de l’himation rappelle précisément sur notre applique, le type I b des souveraines lagides, défini par D. B. Thompson (THOMPSON 1973, p. 30, pl. XXII).

 

Parmi l’ensemble des dix éléments de placage consacrés à ce type iconographique et abrités dans les collections du musée Rodin, cette pièce est l’une des mieux préservées. La jeune femme montre des proportions allongées, un long cou et un visage à l’ovale régulier, animé de deux yeux taillés en relief surmontant une bouche menue. Bien que plusieurs pièces puissent servir de comparaisons sur le plan iconographique, leur style diffère nettement. Le détail de la couronne est absent sur notre relief, à l’instar du fragment Co. 2190 du musée Rodin et de la pièce AF 6564 du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre. Le sens du volume et le soin accordé à certains détails cohabitent sur notre applique avec des éléments plus stylisés, tels la corne d’abondance. Ceci nous invite à songer à une production au cours du IVe siècle.

 

Comparaisons :

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13244, 13284, 13474.

-Athènes, musée Benaki, 18864.

-Paris, musée du Louvre, DAE, AF 6564, AF 6578.

-Paris, musée Rodin, Co. 2072, Co. 2188.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

ménade ?

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 8,4 cm ; L. 4,6 cm ; P. max. 1,5 cm

Os, humérus gauche de bœuf

Co. 2082

Comment

State of preservation

Ce fragment, dont la matière osseuse de la face principale offre une tonalité beige, présente au dos un ton plus foncé. Brisé sur tous ses côtés, il n’a conservé que deux petites sections de ses bords latéraux. D’abondants sédiments se logent dans les creux, qui renferment aussi des résidus blancs. Au revers, on trouve aussi des sédiments dans les trabécules. Sur la face interne des bords courent des fentes longitudinales.

Description

Alors qu’elle se dirige vers la gauche, la jeune femme détourne la tête dans le sens contraire. Sa main gauche est portée vers le cou, comme si elle arrangeait une mèche de cheveux, tandis que le bras droit retombe le long du corps. Vêtue d’un chiton ceinturé sous la poitrine et dégageant le sein gauche, elle présente une coiffure aux mèches ondulées séparées par une raie médiane et ramenées en arrière.

 

Si cette figure ne détient aucun attribut distinctif qui pourrait autoriser une identification, il n’est pas exclu qu’elle puisse représenter une ménade. Sa pose n’est pas sans rappeler celle de certaines de ménades tympanistriae, telles celles figurant sur les pièces 18884 et 18977 du musée Benaki (MARANGOU 1976 : n° 100-101 p. 105, pl. 31 cd). Mais c’est avec une applique conservée sur toute sa hauteur, abritée dans les collections du Musée royal d’Art et d’Histoire à Bruxelles (E.03467), qu’elle entretient un rapport étroit sur le plan iconographique et stylistique. La proximité de l’attitude et du rendu des traits faciaux est à relever ; seul le chiton dénudant le sein droit diffère sur cette analogie. À partir de cette comparaison, on peut imaginer que notre ménade tirait sans doute vers l’arrière le kolpos de son chiton, à l’aide de sa main gauche.

 

La recherche de volume est assez sensible dans le rendu du corps de la jeune femme. Pour autant, l’anatomie stylisée et la simplification des détails témoignent d’une facture inégale. L’ovale mal défini du visage, comme les yeux inclinés en relief, placés de part et d’autre d’un nez fort qui surmonte une bouche esquissée, traduisent un travail rapide. Le manque de polissage qui s’observe surtout à l’arrière-plan participe de la même impression. Bien que d’une qualité légèrement supérieure à l’applique de Bruxelles, notre fragment ne peut être véritablement daté avant le IVe siècle, en raison des critères techniques et stylistiques cités ci-dessus.

 

Comparaisons

-Bruxelles, Musée royal d’Art et d’Histoire, E.03467.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 15,5 cm ; L. 4 cm ; P. max. 1,5 cm

Os, tibia droit de bœuf

Co. 2072

Comment

State of preservation

Manquent essentiellement la partie dextre l’applique. Le fragment, de couleur ivoirine est recouvert encore d’une couche de salissure, à laquelle s’ajoutent des marques noires sur les arêtes des plis du vêtement et des bras. Les creux de la face principale renferment des sédiments, comme les trabécules au revers. Il en subsiste aussi sur la tranche de la cassure.

Description

Amputée de son côté droit et de son visage, la figure offre les traits distinctifs du type iconographique de la femme drapée, défini par L. Marangou (MARANGOU 1976 p. 57-58). Treize appliques du musée Benaki et dix du musée Rodin répondent à ce schéma. Ces figures féminines, légèrement déhanchées, sont vêtues d’un long chiton, replié sous l’aisselle droite, autour duquel est enroulé un himation. Elles serrent souvent dans leur main droite une petite couronne, alors qu’elles tiennent une cornucopia dans la main gauche. Nous distinguons encore sur notre fragment la forme de la corne d’abondance au dessin simplifié, ainsi que l’étoffe de l’himation, au pan incisé de plis en biais.

 

Les attributs associés à ce modèle iconographique, comme le vêtement, semblent s’inspirer des images des reines lagides ornant les oenochoés en faïence, produites principalement à Alexandrie, au IIIe siècle et à la fin du IIe siècle av. J.-C. (THOMPSON 1973, p. 24-34). L’ajustement de l’himation sur notre applique, renvoie au type I b des souveraines ptolémaïques parant la panse des vases, décrit par D. B. Thompson (THOMPSON 1973, p. 30, pl. XXII). L’identification de ces figures drapées reste problématique, puisqu’elles sont dépourvues de tout objet signifiant, autorisant leur rapprochement avec un personnage mythologique précis. La présence de la cornucopia n’est pas suffisante pour y reconnaître une image de la déesse de la fortune, Tychè. Il est toutefois intéressant de souligner la parenté existant entre ces femmes drapéess et la figuration d’Ariane, sur deux petites appliques en os conservées au musée Benaki à Athènes (18838: MARANGOU 1976, p. 34, 98, Pl. 20d ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 252, p. 175-176, 287, pl. 67), et au Walters Art Museum de Baltimore (71.44: RANDALL 1985, n° 168, p. 100-101). Cette similitude interroge et permet d’avancer une hypothèse. Puisque contrairement à d’autres domaines artistiques, Ariane semble rarement sculptée sur les appliques en os égyptiennes d’époque romaine, cette figure ne pourrait-elle pas lui être associée ? (DELASSUS 2020, p. 50, fig. 2 p. 75). Ces analogies ne sont sans doute pas suffisantes pour valider ce postulat, mais elles posent la question de l’iconographie d’Ariane sur les éléments de placage en os.

 

La jeune femme présente des proportions allongées, que renforce la verticalité des plis du chiton et des pans de l’himation retombant le long du corps. On peut la comparer aux appliques Co. 2087 et Co. 2188 du musée Rodin. Si sa silhouette semble révéler une certaine recherche de volume, l’aspect graphique des plis du drapé la contredit en partie. La définition rapide des contours du bras gauche et de la schématisation de la cornucopia achèvent de nous convaincre de placer la date de réalisation de ce fragment au IVe siècle.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13244.

-Leyde, Rijksmuseum van Oudheden, F. 1952/2.2a.

-Paris, musée du Louvre, DAE, AF 6564, AF 6578.

-Paris, musée Rodin, Co. 2087, Co. 2188.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

Aphrodite et dauphin

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 12,6 cm ; L. 3,7 cm ; P. 0,8 cm

Os, métacarpe gauche de bœuf, face postérieure

Co. 5604

Comment

State of preservation

La teinte ivoirine de la face principale de cette applique se modifie au revers, virant vers une tonalité plus jaune. Brisée en partie supérieure, elle présente encore des sédiments dans les creux. On observe aussi un fendillement généralisé de la matière osseuse, avec des fissures longitudinales traversantes.

Description

L’applique devait s’insérer dans une composition plus vaste, formée au moins de deux plaquettes en os, permettant de présenter le personnage en entier. La jambe gauche recouverte d’un drapé, accompagnée d’un petit dauphin présenté verticalement, renvoie à une représentation d’Aphrodite. Celle-ci devait s’inspirer du groupe de l’Aphrodite de Cyrène, dont le prototype était considéré comme une création du milieu alexandrin à l’époque hellénistique et largement diffusé dans le monde romain avec de nombreuses variantes (MARANGOU 1976, p. 40-41 n. 197 ; DELASSUS 2020, p. 54 n. 39-40). Si le dauphin n’est pas chevauché ici par un amour, le drapé de la divinité devait être agencé comme sur le groupe sculpté conservé au British Museum (1861,1127.34). Un himation noué au milieu des jambes masquait celles-ci à mi-cuisse.

 

Plusieurs éléments de placage souscrivent à ce type iconographique, la retombée de l’himation et l’emplacement du dauphin changeant selon la posture qu’adopte la divinité. Le cétacé est associé au schéma de l’Aphrodite anadyomène sur une pièce du musée Benaki (18855 : MARANGOU 1976 n° 111-112, pl. 36a) et sur un relief complet de la collection Tamerit à Vienne (B67 : FROSCHAUER & HARRAUER 2004, cat. 2 p. 62). C’est une Aphrodite pudique qu’il escorte sur les pièces conservées au musée gréco-romain d’Alexandrie (13260 : BONACASA-CARRA 1995 p. 279 n. 1, pl. XXXIII) et au Staatliche Museum Ägyptischer Kunst de Munich (ÄS 4207 : WILDUNG 1976 p. 272).

 

Contrairement à l’ensemble de ces exemplaires, le fragment du musée Rodin se caractérise par des volumes assez peu prononcés. L’aspect graphique est d’ailleurs accentué par les contours fortement incisés de la figure et du dauphin. L’hésitation du trait, le manque de polissage et la tendance à privilégier un relief assez plat tendent à nous orienter vers une production au cours du IVe siècle.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13260.

-Athènes, musée Benaki, 18855.

-Munich, Staatliche Museum Ägyptischer Kunst, ÄS 4207

-Vienne, collection Tamerit, B67.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

Aphrodite anadyomène

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 4,9 cm ; L. 3,75 cm ; P. 1,6 cm

Os, humérus droit de bœuf, face latérale

Co 2285

Comment

State of preservation

Ce fragment offre une teinte ivoirine masquée par une couche de salissure importante sur sa face principale, mais une teinte plus ocrée au revers. Il correspond à l’angle supérieur senestre d’une applique. Seules sont conservés une section du bord sommital et du bord gauche. Les creux de la face externe renferment d’abondants sédiments, comme les trabécules du dos. La matière osseuse révèle un léger fendillement, notamment sur le visage de la divinité.

Description

Cette tête féminine tournée vers la gauche, surmontée d’un voile enflé par le vent, correspond au visage d’une figure d’Aphrodite à sa toilette. La divinité porte sa main gauche à sa chevelure. On retrouve ce geste sur l’applique 18912 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 119 p. 108, pl. 41c). Il est à la fois fréquent pour les représentations du type de l’Aphrodite anadyomène ou de celui de l’Aphrodite pudique.

 

Le visage aux joues pleines montre deux yeux rapprochés. Si le fragment atteste d’une véritable recherche de volume, le travail de la matière paraît assez rapide et nerveux. Le polissage non achevé procure une impression de manque de soin apporté à la sculpture. À partir de ces minces critères, nous pouvons suggérer une datation au IIIe-IVe siècle.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18912 (position du visage et de la main, mais style très différent)

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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