Modèle de sculpteur

Hippopotame

Égypte > provenance inconnue

Les derniers temps > Basse Époque à Époque hellénistique et romaine

[VOIR CHRONOLOGIE]

l. 3,4 CM ; L. 10 CM ; H. 5,9 CM

Calcaire
Co. 2374

Comment

State of preservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. Le matériau est très altéré. La pierre est oxydée et parcourue de cassures. La base est cassée dans les coins avant et arrière droits.

Description

Cette statuette inachevée taillée dans un calcaire fin, à voir comme un modèle de sculpteur destiné à l’entraînement, représente un hippopotame debout sur une petite base, saisi en train de brouter.  

La statuette est relativement sommaire mais l’image de l’hippopotame correspond aux canons égyptiens si on la compare à la petite figurine de moins de 8 cm de long, datée du Moyen Empire et conservée au musée du Louvre (Inv. N 3774, voir la  notice de Sylvie Guichard in Des animaux et des pharaons 2014, p. 32, cat 9) ou bien à la statue grandeur nature de 1,80 m de long (aujourd’hui acéphale) réalisée en albâtre et retrouvée dans le temple de millions d’années d’Amenhotep III à Thèbes (KH Inv. 4000, voir SOUROUZIAN 2016, p. 411-414).

Le travail de taille s’est arrêté avant l’étape de finition : certaines parties de la sculpture, à l’instar des pattes, ne sont qu’ébauchées. Ainsi, les quatre doigts onglés et légèrement palmés, une des caractéristiques de ce grand herbivore, ne sont pas matérialisés. Les trois replis du cou sont bien indiqués alors que les protubérances des yeux, des oreilles et des narines, seules parties visibles de l’hippopotame immergé toute la journée, se fondent dans la masse corporelle. Les yeux sont indiqués par un léger renfoncement. Le museau est assez sommaire et la bouche est marquée par une ouverture des deux lèvres. La queue est en léger relief et se recourbe sur le postérieur de l’animal. Les pattes antérieures sont dressées, les deux pattes postérieures légèrement repliées ; l’animal est en mouvement, pattes gauches antérieure et postérieure avancées. La panse légèrement rebondie, il s’avance en broutant. L’espace entre le bas de la gueule et le socle n’est pas complètement évidé.  

Sur le dessus de l’œuvre, une ligne tracée de la queue au museau délimite un axe de symétrie. Des lignes de repérage sont gravées sous la base ainsi que sous la patte gauche, dessinant une mise au carreau. Les carrés, qui ne sont pas parfaitement réguliers, mesurent moins d’1 cm de côté. Les traces marrons régulières qui s’y superposent sont imputable à de l’oxydation et ne constituent pas des marquages antiques. S’y ajoutent des traces rouges, peintes sur la queue (en lignes) et à l’arrière des pattes postérieures (en encadrement). La sculpture semble posséder toutes les caractéristiques d’un modèle de sculpteur.

Les symboliques de l’hippopotame, qui se développent tout au long de l’histoire pharaonique, sont multiples, complexes et parfois contradictoires. Deux aspects principaux se dégagent : le mâle, « rouge », est un prédateur menaçant, dont Seth prend notamment la forme pour attaquer Horus dans l’un des mythes relatés au temple d’Edfou ; mais la femelle, « blanche », est une figure protectrice de la grossesse, de la maternité et de l’enfance (voir supra l’effigie de la déesse hippopotame femelle lors de « la fête de la blanche », in SOUROUZIAN 2016, p. 411-414). Ces aspects féminins se cristallisent notamment dans la déesse Thouéris (forme hellénisée du nom égyptien Ta-Ouret, « la Grande »), qui émerge entre la VIème et la Xème dynasties et apparaît comme protectrice de l’enfance et de la parturiente sur nombre d’amulettes et d’accessoires magiques entourant le labeur et la naissance, notamment au Moyen Empire. La déesse Taouret/Thouéris est traditionnellement représentée debout, dans une attitude anthropomorphe, tête coiffée d’une élégante perruque adoucissant ses traits. La dépouille d’un crocodile, souvent représentée le long de son dos, renforce ses pouvoir protecteurs. Elle s’inscrit dans la grande famille des divinités protectrices du foyer, tels Hathor ou encore Bès, et partage avec ce dernier une gestuelle grimaçante lui conférant probablement des propriétés apotropaïques permettant de repousser et d’éloigner les forces maléfiques.

Ici, seul l’animal-hippopotame est représenté, laissant ouverte la question de son identification. La datation de cet objet est, elle aussi, incertaine : la plupart des figurines en forme d’hippopotame datent en effet du Moyen Empire, comme en témoignent la très célèbre figurine en faïence bleue du Louvre Inv. N° E7709, mais aussi de nombreux exemplaires plus rustiques en argile peu ou non cuite, souvent montés sur des traîneaux. La figuration des plis du cou de l’exemplaire du musée Rodin s’inspire des réalisations du Moyen Empire. Cependant, des exemplaires en pierre blanche pourvus d’une base rectangulaire, comme la figurine conservée au Metropolitan Museum de New York Inv. N° 20.2.25, sont datables de la Basse Epoque par comparaison avec un dépôt de plusieurs exemplaires retrouvés sur l’île de Samos dans un contexte daté des VIIIe-VIe siècles avant J.-C. En tant que modèle de sculpteur, la statuette du musée Rodin serait cependant à situer le plus probablement dans les derniers temps de la civilisation pharaonique (époques tardives à périodes hellénistique voire romaine).

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Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913;

BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 20, 513 bis, "Hippopotame sur la base plate. Ila la tête inclinée vers la terre (calcaire) estimé deux cent francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

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Stèle-pancarte

Dieu Toutou (Tithoès) dans un naos, s'avançant vers la droite

Egypte > Provenance inconnue

Les derniers temps > Époque hellénistique et romaine

[VOIR CHRONOLOGIE]

Calcaire H. 24,8 CM : L. 25,3 CM P. 7,2 CM

Co. 942

Comment

State of preservation

La pierre est en mauvais état de conservation, altérée et pulvérulente. De petits fragments se sont détachés, particulièrement dans la partie centrale et au niveau des colonnettes de l’édifice. Les volumes sont également très émoussés. Les bords sont marqués par des cassures et des traces d’outil.

Description

Description Ce relief (anciennement exposé au Musée du Louvre sous le numéro d’inventaire E.15564) offre la représentation d’un édifice reposant sur deux colonnettes dont les chapiteaux adoptent la forme de fleurs de lotus. Il s’agit d’un naos, composant le décor d’une stèle votive. Le toit du sanctuaire est légèrement arrondi, surmontant un linteau central décoré. Un disque solaire est placé à l’avant du linteau. Il est pourvu de deux uraei et de deux ailes qui se déploient sur presque tout l’espace. Le linteau est surmonté d’un disque solaire plus petit, placé au milieu du cintre et flanqué de deux uraei protecteurs.

 

Dans le sanctuaire, un sphinx au corps de lion et à visage humain est dit « passant », c’est-à-dire affectant une position de marche majestueuse. Il s’agit du dieu lion Toutou (Tithoès). Créature hybride, il est coiffée du nemes et de la couronne tjéni (cornes de bélier surmontées d’un disque solaire, de deux plumes d’autruche et de deux uraei) et arbore la barbe tressée et recourbée des divinités. Sa queue se termine par un cobra dressé, image protectrice à mettre en relation avec la stèle rectangulaire du musée du Louvre où le dieu s’avance sur un cobra (Inv. N° E27129, époque ptolémaïque). Il tient dans ses pattes des couteaux, à l’exception de la patte arrière gauche. Un décor partiellement conservé devant cette patte en serait la raison. Un élément aujourd’hui arasé (le retour d’une aile ?), masquait peut-être cet espace.

 

Un disque solaire ailé est placé au dessus du dieu. Orientée vers la droite, l’image accompagne la marche du dieu. Le disque était entouré d’un long cobra, aujourd’hui disparu mais dont la silhouette se devine (pour une image préservée d’un cobra entourant le disque solaire, voir la stèle du musée du Louvre Inv. N° E.27129 citée supra).

 

Dans l’angle supérieur gauche du naos, on remarque la présence d’une pancarte. Cette pancarte a été laissée vide mais était très probablement destinée à afficher une inscription glorifiant le dieu et rappelant ses attributs (à l’instar des stèles Musée du Caire Inv. N° CG 22224 ou Musée Archéologique National d’Athènes Inv. N° 1881/904).

 

Le relief a été exécuté avec une grande précision : on remarque l’attention portée aux détails des plumes, des pattes et de la musculature. Quelques traces d’ocre rouge sont conservées dans la partie supérieure du relief, apposées sur le fond. Le centre des deux disques solaires est percé. Ce type de perforation se retrouve sur d’autres stèles similaires (par exemple, celle du Kunsthistorisches Museum de Vienne Inv. N° ÄS 69). Ces disques solaires étaient très vraisemblablement destinés à accueillir un décor appliqué, peut-être une dorure.

 

Sphinx aux attributs divins et royaux, Toutou (Tithoès dans la prononciation grecque) est une divinité tardive dont la plus ancienne attestation remonte à la XXVIème dynastie. Son culte serait originaire de la région saïte, puis s’est répandu très rapidement dans toute la vallée du Nil, au moins jusqu’à la première cataracte (KAPER, 2003). Un temple lui est dédié, situé dans l’oasis de Dakhla, construit entre le Ier et le IVème siècles de notre ère (KAPER, 1991). Les raisons de l’apparition de cette divinité, dont l’étymologie du nom reste également mal cernée, sont sujettes à débat. Fils de la très ancienne déesse Neith, Toutou est une divinité panthée, c’est-à-dire qu’il est associé à de nombreux dieux et à des attributs divins disparates. Images composites accumulant les attributs divins et la multiplication des têtes, les représentations de dieux sous cette forme dite « panthée » ont connu un essor remarquable à l’époque ptolémaïque. Elles accordaient au dieu protecteur le plus de forces agissantes possible. Jan Quaegebeur et Youri Volokhine ont notamment démontré les liens qui unissent le dieu Toutou à Bès (QUAEGEBEUR, 1985) ainsi qu’à diverses divinités crocodiles du Fayoum comme Pnepheros ou Petesuchos (VOLOKHINE 2007).

 

Comme Bès, Toutou est un dieu bienveillant et protecteur. Les couteaux qu’il tient dans ses pattes, qui ont pour fonction de repousser les forces chaotiques, et le cobra dressé placé à l’extrémité de sa queue en sont l’expression. Son iconographie l’associe également étroitement à la sphère royale, puisqu’il est traditionnellement représenté en sphinx passant, animal emblématique du pouvoir royal. Il est même possible qu’il s’agisse à l’origine d’une réinterprétation de cet aspect de l’iconographie royale (VOLOKHINE 2007), le sphinx étant depuis l’Ancien Empire symbole de protection et de triomphe sur les ennemis et autres forces nuisibles. Divinité oraculaire, il est aussi présenté à Philae comme le dieu qui protège les hommes contre tout malheur (QUAEGEBEUR 1977, KAPER, 2003). A l’arrière de la tête du dieu, on remarque la stèle du musée Rodin une forme arrondie, qui correspondrait à une inclusion dans la pierre. On pourrait aussi y voir un deuxième visage, en accord avec la nature panthée de Toutou. Le mauvais état de conservation empêche une identification certaine, mais il s’agit souvent d’une tête de bélier (CORTEGGIANI, 2007, p. 557).

 

Les artefacts à l’effigie de Toutou se multiplient tout au long de la période hellénistique et deviennent particulièrement populaires à partir de l’époque romaine. En tant que divinité protectrice et accessible, il apparaît autant sur des amulettes que sur des stèles trouvées dans des sanctuaires ou des tombes. Toutou est donc une divinité composite qui s’inscrit parfaitement dans l’évolution de la piété personnelle égyptienne à partir du Ier millénaire av. J.-C. et dans l’époque de transition et d’échanges culturels au cours de laquelle il apparaît.

 

La stèle Co. 942 daterait plus probablement de l’époque romaine, en raison de ses caractéristiques iconographiques. Néanmoins, Toutou représenté de profil avec une tête de bélier dans le dos apparaît dès l’époque ptolémaïque, et le style de la tête, légèrement archaïsant, semble dénoter une influence ptolémaïque. Cette stèle-naos rectangulaire serait donc à dater plus largement de l’époque gréco-romaine.

 

Il est difficile de lui supposer une provenance, les stèles dédiées à cette divinité ayant été trouvées dans toute la Vallée, jusqu’en Nubie, et dans les oasis.

 

Parmi les stèles conservées dans des musées, une des plus complètes est au Brooklyn Museum, où l’image du dieu, accompagnée de celle d’un Bès brandissant une épée, est surmontée de sept démons qu’il tient sous son contrôle (Inv. N° 58.98). Les stèles de la Staatliche Kunstsammlung de Dresde Inv. N° ZV 2600 B 92 et du Musée Egyptien du Caire Inv. N° I 6181 présentent des similarités iconographiques avec celle du musée Rodin.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Meudon, Objets non en vitrine, salle des antiques, 540, "Bas-relief de très basse époque, représentant un sphinx tourné vers la droite, dans un naos. La coiffure se compose du disque et de la double plume flanquée de deux uraeus. Style très allongé. Calcaire peint en rouge. 25 x 24. Estimé deux cents francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

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Relief funéraire en creux

Dignitaire en position d'orant

Égypte > Peut-être région memphite

Nouvel Empire > XVIIIe dynastie (Époque amarnienne ou post-amarnienne)

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 11,5 CM : L. 10,5 CM : P. 2 cm

Calcaire coquillier polychromé

Co. 3419

Comment

State of preservation

L’œuvre est en bon état de conservation. Quelques épaufrures en surface, ainsi que des éclats (récents). Des griffures plus anciennes sont visibles en haut à droite. L’angle inférieur droit présente des traces d’usure. Du pigment ocre-rouge s’observe sur les lèvres, le menton et les lignes verticales encadrant les textes. Les quatre chants ainsi que le revers présentent des traces d’outil. Ils ont été repris à une époque proche de la mise du relief sur le marché de l’art. Le fragment a été redécoupé en carré, plaçant au centre le visage du dignitaire.

Description

Le fragment a conservé le visage et la main d’un personnage masculin, tourné vers la gauche. Il est modelé en creux par rapport au fond. On remarque la finesse d’exécution du relief et la précision des détails, notamment de la perruque et des doigts. Attitude et aspect trahissent des origines sociales élevées ; il s’agit d’un dignitaire. L’homme, nettement incliné, arbore une perruque masculine mi-longue. Complexe, aux mèches tressées, elle est bordée de trois rangs superposés de boucles en étage qui encadrent le visage et recouvrent les oreilles. Ce modèle de perruque, lourde, coiffait fréquemment les membres de l’aristocratie à partir de la XVIIIe dynastie. Elle est surmontée d’un cône de parfum, posé en équilibre (sur ce cône d’onguent, gage de survie dans l’au-delà, voir CHERPION 1994). Ce cône est, dans l’imagerie égyptologique traditionnelle, lié aux scènes de banquets. L’œil, exagérément grand, est étiré vers la tempe. Destinés à être recouverts de pigments, l’œil et le trait du sourcil qui l’encadre sont restés vierges de toute gravure. Ils semblent aujourd’hui étrangement vides comparativement aux autres éléments du corps. Les lèvres ont conservé leur pigment rouge et la narine est clairement indiquée. Un collier simple, composé de trois rangs de grosses perles sphériques, souligne les deux plis du cou du personnage, marqueurs de son opulence. Les plis du vêtement recouvrant son épaule gauche sont encore visibles sous la perruque, dans le coin inférieur droit du relief. Ce coin présente de fortes marques d’usure de la pierre. 

 

Le personnage se tient dans une attitude d’adoration, marquée par l’inclinaison perceptible de son corps et la position de sa main, élevée au niveau de son visage, paume tournée vers l’extérieur ; l’homme porte respectueusement son regard vers le bas. Les phalanges de sa main sont exagérément étirées et légèrement recourbées aux extrémités. La collection égyptienne du musée Rodin possède un autre relief, datant de la XIXe dynastie et montrant un dignitaire dans la même attitude, mais nettement moins incliné (voir Co. 3591).

 

Certains indices iconographiques pourraient permettre de situer l’exécution de ce relief aux alentours de la période Amenhotep III - époque amarnienne, notamment les lèvres, pulpeuses et entrouvertes, le double menton renforcé par l’inclinaison de la tête, le sillon naso-labial et les joues creusées. Une colonne de texte, malheureusement incomplète, se situe devant le personnage, au-dessus de sa main. Le texte était encadré par des lignes, dont une seule subsiste, l’autre ayant disparu dans la cassure. Des traces rouges y sont observables. Derrière le personnage, une autre ligne d’encadrement correspond très vraisemblablement au début de l’inscription qui était gravée devant le personnage qui suivait. Il peut donc être restitué que ce relief proviendrait d’une scène ornant la paroi de la tombe d’un particulier du Nouvel Empire, très certainement de la XVIIIe dynastie, peut-être de la région memphite. Ce dignitaire était vraisemblablement représenté aux côtés d’autres personnages, probablement des membres de sa famille.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 179, "Bas-relief fragmentaire, en très mauvais état de conservation, représentant Horus hiéracocéphale tourné vers la gauche, debout, faisant la libation avec le vase [dessin] Calcaire. 32 x 23. Estimé soixante quinze francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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Relief funéraire en creux

Inscription hiéroglyphique

Egypte > provenance inconnue

Ancien Empire ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 21 CM : L. 53 CM; P. 9 CM

Calcaire

Co. 1673

Comment

State of preservation

Le relief est en bon état de conservation. D’importantes inclusions minérales sont visibles en surface. La face gravée présente une usure en piquetage, conséquence vraisemblable d’une érosion éolienne. Toutes les faces présentent des traces d’outils ; certaines sont anciennes, d’autres semblent contemporaines de l’arrivée de l’objet sur le marché de l’art.

Description

Sur un bloc de calcaire rectangulaire, monolithe et singulièrement pesant, une frise de signes hiéroglyphiques est inscrite sur une ligne. Les signes sont tournés vers la gauche ; la lecture s’effectue donc de gauche à droite.

Les hiéroglyphes sont gravés en creux par rapport au fond. L’ensemble de l’inscription est entouré d’un cadre peu profond. On peut y lire un titre, à savoir ỉmy-r ḥsw(.w), le « directeur des chanteurs ». On note la précision des détails et les jeux de profondeur, rendant véritablement « vivants » (donc actifs) les signes, à l’instar notamment du détail des plumes et des yeux du premier signe de l’inscription -une chouette-, dont l’image servait à transcrire le son m (G17 de la Sign-List de Gardiner).

La dimension des signes est conséquente. Pour exemple, le vase hes central (vase à eau lustrale hst W14 de la Sign-list de Gardiner) occupe une hauteur de 14,1 cm et a pour largeur maximale 3 cm (au niveau du renflement de la panse). Ce relief correspondrait donc à une inscription monumentale. On peut supposer qu’elle provient de l’entrée d’une tombe de dignitaire. Le poids du bloc et surtout sa profondeur incitent à y voir un linteau, ayant surmonté à l’origine l’entrée d’une tombe semi rupestre. Le bloc adopte la forme d’un rouleau, image matérialisant dans le pierre la natte végétale placée au-dessous d’une porte et qui avait pour fonction, une fois déroulée, de clôturer l’entrée de l’édifice (voir par exemple, les tombeaux de la nécropole de Saqqarah).

L’ancien numéro d’inventaire, celui de la Donation Rodin (DRE 34), est indiqué sur une étiquette cartonnée manuscrite attachée à l’objet par une ficelle. A ce numéro, la mention de « objet faux » a été signalée. L’estimation de cet élément, destiné à surmonter l’entrée d’une tombe et attribuable à l’Ancien Empire, reste en effet sujette à débat.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 34, Bas-relief (modèle ?) en calcaire portant gravés les mots [hiéroglyphes]. Objet faux Larg. 53 ; Haut. 17.

Donation Rodin à l'État français 1916.

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Relief

Fragment d'inscription

Egypte > provenance inconnue

Nouvel Empire

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 10,5 CM : L. 15,7 CM

Calcaire polychrome

Co. 3410

Comment

State of preservation

L’œuvre est en mauvais état de conservation. Tous les chants correspondent à des cassures. Ce fragment de relief est brisé en plusieurs morceaux, recollés et insérés à l’époque moderne dans un cadre de plâtre peint de couleur marron foncé (imitation bois). La pierre est saine. On constate la présence d’épaufrures et de quelques écaillages de peinture. Les couches picturales sont très lacunaires.

Description

Ce fragment de relief en calcaire a conservé l’image d’un buste féminin, tourné vers la gauche. L’ensemble est sculpté en très légère saillie sur le fond et le relief est polychromé.

 

Conservée jusqu’au niveau du buste, la figure féminine est habillée d’un vêtement enveloppant. Elle porte une perruque tripartite, ceinte d’un bandeau ocre rouge noué à l’arrière du crâne. Les yeux, très étirés et cerclés d’un trait de fard, sont placés en oblique. Sous un petit nez modelé avec précision, les lèvres sont charnues. Derrière la figure féminine, un motif également fragmentaire est difficilement identifiable. On est tenté d’y reconnaître un sceptre-ouas, bien qu’il soit difficile de le confirmer.

 

La surface a été recouverte d’un enduit blanc, très fin. Le décor a été peint sur cette sous-couche, encore bien visible. Les restes de polychromie (très lacunaire) attestent de la finesse des couches picturales. Différentes teintes sont visibles. Le fond est ocre jaune, couleur obtenue avec de l’arsenic sous forme d’orpiment (pré-rapport de Sandrine PAGES-CAMAGNA (C2RMF) de 2012). Une ligne fine, tracée en couleur ocre rouge, marque les contours. Elle est conservée sur le profil du visage, les contours de l’oreille et le vêtement. Les carnations de la figure féminine sont ocre jaune, où l’analyse des pigments en 2012 a détecté un mélange terreux. Les yeux et les cheveux étaient originellement bleu-noirs. Le bandeau, qui se détache nettement sur la chevelure, est ocre rouge.

 

Il s'agit d'un fragment d’une inscription. La forme du corps féminin, d’après notamment l’aspect rectiligne de la poitrine, semble s’associer avec le signe hiéroglyphique de la femme assise (Sign List de Gardiner N° B2). Néanmoins, les dimensions sont conséquentes et suggèreraient un signe provenant d’une inscription monumentale, placée dans un sanctuaire. Le style se rapproche du Nouvel Empire, yeux et traits du visage des alentours du règne d’Amenhotep III.

 

Pour comparaison, deux autres reliefs de la collection égyptienne du musée Rodin –tous deux en grès-, correspondent à des fragments d’inscription monumentale de la même période, les Co. 3406 et Co. 3183.

 

 

Inscription

Indéchiffrable. 

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l’État français en 1916.

 

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Modèle de sculpteur

Plaque représentant un roi

Egypte > provenance inconnue

Basse Époque à Période hellénistique

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 14,5 CM : L. 13,3 CM ; P. 2 CM

Calcaire

Co. 3420

Comment

State of preservation

L’œuvre est en bon état de conservation. Les tranches supérieure et droite sont d’origine, les autres correspondent à des cassures. Le relief est cassé dans sa partie gauche, inférieure et dans son angle droit. Le revers conserve plusieurs traces d’outils ainsi que des cassures et des inclusions. De la terre de fouille est conservée sur le relief. Aucune polychromie n’a pu être observée à l’œil nu. Des lichens se sont développés à la surface et ont formé des tâches indélébiles dans la pierre. La face est marquée de fines griffures et de traces d’impact. Les volumes les plus proéminents sont épaufrés. Néanmoins, la pierre est saine.

Description

Sur cette plaque en calcaire, la tête d’un homme est partiellement conservée. La tête, tournée vers la droite, a été sculptée en relief par rapport au fond, avec finesse. Un soin tout particulier a été apporté à l’oreille, qui se détache du fond. La maîtrise du travail de l’artiste se manifeste également dans rendu des joues et du creux de la tempe. La tête est ceinte d’une coiffe en tissu dont l’extrémité inférieure est manquante.

 

Ce visage masculin taillé de profil sur une plaque de pierre correspond à un « modèle de sculpteur », images idéalisées destinées à guider l’artisan. S’agit-il de l’image d’un dieu au crâne recouvert d’une calotte, ou alors celle d’un roi, peut-être coiffé d’un némès ? En le comparant avec un autre modèle de sculpteur du musée Rodin, où une tête royale de profil est coiffée d’un némès (Inv. N° Co. 818), le modèle de sculpteur Co. 3420 serait plutôt à voir comme l’image d’un dieu, au crâne revêtu d’une calotte, prêt à écouter les prières et les requêtes des dévots.

Le style évoque le Ier millénaire. Le relief pourrait dater, au plus tôt, de la Basse Époque, et au plus tard, de l’époque hellénistique. Toutefois, ces modèles ne sont pas datables précisément puisqu’ils reprennent des traits idéalisés. Le relief Co. 3420 évoque une plaque similaire conservée au Metropolitan Museum of Arts sous le numéro d’inventaire 07.228. 7.

La collection égyptienne du musée Rodin est riche en modèles de sculpteurs et conserve en particulier deux reliefs présentant une image royale, à savoir les Co. 818 et Co. 3059 (modèle double-face), qui peuvent être rapprochés du relief Co. 3420.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 40, "Fragment de modèle en calcaire, tête royale tournée vers la droite coiffée du bonnet rond, serre tête. Il manque toute la partie postérieure de la tête, et le bas du visage. Haut. 15 cent. Larg. 14 cent. Calcaire. Estimé quatre vingt francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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Relief

Homme debout, portant des offrandes

Égypte > région memphite, probablement

Ancien Empire

H. 33,5 CM : L. 22,6 CM P. 9 CM

Calcaire

Co. 3414

Comment

State of preservation

L’œuvre est en bon état de conservation. Cependant, la pierre est très altérée. De nombreuses épaufrures et marques diverses s’observent sur l’ensemble de la surface décorée. Les motifs sont également très émoussés. Par endroit, l’épiderme du calcaire se sépare en feuillets.

Description

Sur ce relief, un personnage masculin s’avance. Tourné vers la droite, il porte à hauteur de ses épaules une table d’offrande chargée de victuailles.

Le personnage est vêtu d’un pagne djendjit court, noué sous le nombril. Sa tête est recouverte d’une perruque courte, composée de rangs de boucles tubulaires montés en étages. Cette coiffure, enveloppante, descend bas sur son front et recouvre ses oreilles. Un large collier ousekh encercle son cou. Jambe droite avancée (expression de la marche en art égyptien), il soutient de ses deux mains une table d’offrande soigneusement remplie. Suivant les conventions de l’art égyptien, la main qui prolonge le bras gauche est en réalité une main droite présentée de face, permettant ainsi de rendre visibles tant le plateau qu’il porte que ses doigts. Il est à noter cependant une certaine maladresse dans la gravure des mains du personnage. La table d’offrande est composée d’un plateau circulaire muni d’un pied cylindrique simple, légèrement évasé vers le bas. Deux pains coniques se détachent de part et d’autre des offrandes, soigneusement rangées.

Le relief est gravé en très légère saillie par rapport au fond. La facture est de belle qualité, le visage du personnage étant nettement plus travaillé que la partie inférieure du corps. Un soin particulier a été apporté aux détails de la perruque ainsi qu’au contour de l’œil, à la narine et aux ourlets de lèvres.

Le relief n’a conservé aucune trace de polychromie. La tranche gauche est probablement d’origine. La tranche droite correspond à une cassure. La tranche inférieure fut très consciencieusement retaillée. On y observe des traces de râpe et de ciseau. Il est plus difficile d’interpréter la tranche supérieure en raison de sa forte usure. On remarque une trace de pointe très usée à cet endroit. Le revers conserve toutes les traces du détachement de la paroi d’origine. Il est couvert de traces d’outils mais n’a pas fait l’objet d’un aplanissement.

Ce bloc provient d’une tombe de l’Ancien Empire, très similaire aux reliefs gravés sur les parois de tombes memphites des Ve et VIe dynasties. Il était vraisemblablement intégré dans une composition plus large, mettant en scène des défilés de porteurs et porteuses chargés d’offrandes. Destinées à assurer le repas funéraire, elles assuraient la subsistance du ka du défunt et lui permettaient de se régénérer dans l’Au-delà. Activité rituelle fondamentale, cette scène de procession de porteurs se dirigeant vers le ou les défunts est l’une des plus abondamment représentée dans les chapelles des tombes de cette période. Dans la collection égyptienne du musée Rodin, d’autres reliefs de la même période illustrent ces scènes de processions de porteurs d’offrandes, en particulier les reliefs Co. 984, Co. 1040, Co. 3186 et Co. 3384.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 99, Fragment d'un bas relief représentant un porteur d’offrandes tourné vers la gauche. Le morceau est coupé au dessous des genoux. Ancien Empire. Calcaire. 38 x 22. Estimé trois cent francs.

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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Relief funéraire

Scène de banquet avec Houynefer, directeur de la forteresse du Grand Bleu

Égypte > Saqqâra, zone des tombes ST217 et ST218

Nouvel Empire > XIXe dynastie

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 51 CM ; L. 21,6 CM ; P. 6,4 CM

Calcaire

Co. 969

Comment

State of preservation

L’œuvre est en mauvais état de conservation. De très nombreuses cassures et éraflures mutilent la gravure des personnages, dont les traits du visage sont complètement arasés. Le revers est entièrement et grossièrement cisaillé. Seule la tranche droite est d’origine, les autres correspondant à des cassures. On observe encore sur la partie droite l’engobe préparatoire de couleur crème, qui recouvrait la surface des parois décorées et était appliqué préalablement aux couches de polychromie. On remarque aussi des concrétions de mortier rosé dans le coin supérieur droit du deuxième registre. De la terre de fouille jaune est visible à certains endroits. Des traces ocre rouge ou noires sont présentes dans le creux de certains hiéroglyphes, ainsi que des pigments noirs (voir en particulier dans la perruque des personnages).

Un texte en deux colonnes occupe l’espace laissé libre devant lui. Sur une photographie en noir et blanc (musée Rodin), prise avant 1967 par le photographe Adelys pour le catalogue Rodin collectionneur , il est possible de constater qu’une troisième colonne de hiéroglyphes les précédaient. En octobre 1967, le relief fut restauré et soclé dans l'atelier de Jean-Michel André, avant son exposition au musée.

Description

Sur ce bloc de calcaire fin comportant quelques rares inclusions grisées, un panneau extrait de la paroi d’un tombeau a conservé une scène de banquet funéraire, disposée en deux registres incomplets. Le décor est gravé en relief par rapport au fond tandis que les hiéroglyphes sont incisés en creux. Une colonne d’encadrement est visible derrière les deux personnages. Le bloc était à l’origine brisé en deux morceaux, aujourd’hui recollés. L’observation du profil indique nettement une courbe dans la partie supérieure. Cette courbe ne semble pas imputable à cette cassure mais annonce la forme de la paroi de la tombe d’où provient ce panneau.

 

Au registre supérieur, un dignitaire est assis sur un siège à pieds de lion. Il est tourné vers la gauche et ses pieds reposent sur un petit piédestal de forme rectangulaire. L’allure du personnage est fine et élancée. Son crâne, étiré, est recouvert d’une calotte peinte à l'origine en bleu-noir. Les traits de son visage sont très effacés. Son cou est orné d’un collier ousekh à trois rangs de perles cerclées d’or. Il est vêtu d’une longue tunique plissée à large manche ainsi que d’un long pagne, plissé également. Partiellement transparent, il retombe au-dessus de ses pieds. Une pièce d'étoffe plissée ceignait ses reins, nouée sur le devant du pagne. La représentation étant arasée au niveau de la ceinture, seule la silhouette du nœud est conservée. Bras gauche légèrement replié, il serre dans son poing une longue pièce d’étoffe repliée qui s'étend jusqu'à son pagne. Son poignet gauche est orné d’un large bracelet. Son bras droit est replié sur sa poitrine, serrant un bouquet végétal allongé. Le siège à pattes de lion sur lequel il est assis est en bois, orné d’un décor géométrique. ce siège d'apparat est agrémenté d’un coussin qui déborde largement à l’arrière du dossier, indicateur du rang social élevé du convive. Les pattes de lion qui forment les pieds du siège sont réalistes ; les deux montants antérieurs correspondent aux pattes avant, les deux montants postérieurs, quant à eux, aux pattes arrière. Afin d’aligner les pattes de lion avec les pieds du dignitaire, posés sur un piédestal, un support de cinq anneaux rehausse les pieds du siège. D’après les traces de pigments qui subsistent, il est possible de restituer que la ligne de sol était peinte en noire.

 

Visible sous son siège, un élément d’offrande est surmonté d’un bouquet composé de faisceaux liés. L’extrémité du bouquet a disparu. Un autre amoncellement d’offrandes est placé devant lui, situé aujourd'hui à l’extrémité gauche du fragment. Le décor est incomplet. Un pot à lait est suspendu sous un ensemble, dont seuls sont visibles aujourd’hui des tranches de gâteau, rangées verticalement. Les feuilles d'une laitue allongée, posée le tas de victuailles, se distinguent à droite.

 

Dans le registre inférieur, un second dignitaire est représenté assis et tourné vers la gauche. Il est coiffé d’une perruque dont les petites mèches s’étagent jusqu’aux épaules. Des pigments bleu-noir sont encore incrustés entre les mèches. Son vêtement plissé est similaire à celui de l’homme représenté au registre supérieur et il adopte la même posture, bras droit replié vers la poitrine et serrant un bouquet monté, bras gauche contre son torse, enserrant une pièce d’étoffe repliée. Un collier ousekh orne son cou, aux rangs de perles plus fins que celui du personnage du registre supérieur. Ses poignets ayant été martelés, il n’est pas possible de distinguer s’ils étaient parés de bracelets. La partie inférieure du tableau a disparu, dès le niveau de la ceinture du personnage mais le dossier du siège, identique à celui du registre supérieur, est conservé.

 

Devant le dignitaire, deux colonnes de hiéroglyphes révèlent son identité, il s’agit d’un certain Houynéfer, un scribe royal portant le titre de "directeur de la forteresse du Grand Bleu". Un notable homonyme, connu par la tombe ST217 de Saqqâra dégagée en 1988 par S. Tawfik, est fils de Nebnéfer et frère de Mahou, tous trois contemporains de Ramsès II. L'Houynéfer de cette tombe porte notamment les titres de « scribe royal » et de « directeur de la forteresse ». Le nom de sa mère est, quant à lui, perdu. Il partage la propriété de la tombe ST217 avec son père,  tandis que son frère, Mahou, partage avec Nebnéfer la tombe ST218, qui se trouve immédiatement au nord de la ST217. Dans les inscriptions consignées dans les deux tombes de Saqqâra, on constate que les titres de Nebnéfer ont été distribués à ses deux fils, Houynéfer et Mahou.  Néanmoins, s'il s'agit bien du même personnage, le relief Co. 969 du musée Rodin précise qu'Houynéfer était "directeur de la forteresse du Grand bleu".

 

La forme des hiéroglyphes du relief Co. 969 présente des caractéristiques post-amarniennes, datation confirmée par les costumes et le modelé des personnages. Le relief serait donc à dater du début de la XIXe dynastie et proviendrait de Saqqâra, de la zone des tombes ST217 et ST218.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 94, "Fragment de stèle en calcaire, portant les restes de deux registres superposés. Au registre supérieur un personnage assis tourné vers la gauche, à crâne rasé ; au registre inférieur, haut d’un second personnage, également assis tourné vers la gauche, mais coiffé d’une perruque. Devant l’un et l’autre restes d’inscription en colonnes verticales. Époque thébaine. Haut. 50 ; Larg. 21. Estimé deux cent cinquante francs."

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

Historic comment

Rodin acquit le relief avant 1913, date où il fut décrit par Charles Boreux dans l’inventaire de la donation. Il choisit de l’exposer à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection, probablement dans une des salles du rez-de-chaussée, en préfiguration de son futur musée.

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Relief

Fragment d'inscription

Egypte > provenance inconnue

Nouvel Empire, probablement

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 18,9 CM : L. 22,2 CM; P. 4,5 CM

Grès à gros grains polychromé

Co. 3183

Comment

State of preservation

L’œuvre est en bon état de conservation. La couche d’enduit, préparatoire à l’application de la polychromie, a disparu dans un éclat au niveau supérieur droit et inférieur gauche. Les couleurs recouvrant les signes hiéroglyphiques sont particulièrement bien conservées. De nombreuses traces d’outils sont visibles au revers.

Description

Sur un bloc de grès à gros grain, une inscription hiéroglyphique a été taillée en relief par rapport au fond, puis peinte. Sur une sous-couche préparatoire ocre clair, un enduit blanchâtre a été badigeonné sur tout le fond. Les contours des signes ont été dessinés à l’aide d’une ligne ocre rouge (la ligne bleue apparaissant à la bordure supérieure semble avoir été réalisée sans cette ligne de contour ocre rouge). L’artiste s’est aidé des couleurs appliquées ensuite pour accentuer le relief des signes. En effet, les bords des signes sont d’une tonalité différente, leur accordant ainsi une illusion de profondeur supplémentaire.

Au moins quatre signes hiéroglyphiques sont conservés, orientés vers la gauche. Leur sens de lecture s’effectue donc de gauche à droite. L’état fragmentaire de l’inscription ne permet pas de restituer si la ligne bleue de la bordure supérieure correspond à un élément de texte, ou au contraire à l’indication d’un registre. A l’extrême gauche du fragment, le signe représenté correspond à l’image classique d’une divinité : position assise, genoux repliés sur la poitrine, gainée dans un vêtement blanc et une longue perruque descendant dans son dos (pour comparaison, voir le signe de la déesse Maât du relief musée Rodin Co. 3406, qui est à associer au relief Co. 3183). Ce signe correspondrait au déterminatif du mot précédant. Suivent deux signes, bien conservés. Le profil d’une lionne, dont le numéro dans la liste Gardiner est F4 et qui transcrit le son « hat », surmonte un bras humain, signe D36 de Gardiner et servant à transcrire le son « â ». La combinaison des deux signes (le signe placé à l’extrême droite du fragment étant difficile à restituer en l’état actuel) peut être lue  haty-â  titre qui signifie « prince local » ou « nomarque ».

Il faut souligner la très grande qualité d’exécution de la gravure et de la peinture. Les détails des traits sont réalisés avec un soin

remarquable et l’application des couleurs l’est tout autant. La gamme chromatique reste néanmoins classique. L’habit porté par l’image divine est de lin blanc. La tonalité des chairs humaines est ocre rouge orangée. La robe de la lionne est ocre clair. Les détails de la face sont bien conservés et retiennent l’attention. Crinière et perruque se confondent, peintes vert rehaussé de noir (pré-rapport de Sandrine PAGES-CAMAGNA (C2RMF) en 2012). Les poils de la crinière et du museau sont matérialisés par un trait rouge, souple et précis. Pour les rendre plus visibles, cette pilosité a été appliquée sur une sous-couche blanc-crème. Les yeux, cerclés de noir, sont surmontés de l’arc d’un élégant sourcil peint en noir. L’iris des yeux est ocre rouge, la pupille est marquée par un trait noir ; l’animal regarde devant lui. La truffe était peinte en noir et les babines –tombantes- correspondent à celles d’une lionne. La patte a presque complètement disparu dans une cassure, mais les traces de lignes rouges qui subsistent à son extrémité permettent de restituer que les griffes étaient matérialisées.

Ce petit fragment de paroi s’intégrait dans une composition beaucoup plus importante à l’origine, qui reste à déterminer. La taille des hiéroglyphes et le soin apporté à leur réalisation sont conséquents. Il peut être daté de la XVIIIème dynastie, aux alentours du règne d’Amenhotep III. On note une similarité avec le relief musée Rodin Co. 3406 tant dans la composition du grès, que par la qualité de l’exécution du décor ainsi que la tonalité des pigments utilisés. Le relief Co. 3183 serait donc à associer à cet autre fragment, où le nom de couronnement d’Amenhotep III est inscrit dans un cartouche.

Pour comparaison, un autre relief de la collection égyptienne du musée Rodin, réalisé en calcaire polychrome, correspond également à un fragment d'inscription monumentale de la même période, le Co. 3410.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Biron, 118, "Fragment d’une inscription ayant fait partie d’un bas relief. Calcaire peint. Elle est réduite aux mots [hiéroglyphes] Les détails de la tête de lion sont très minutieusement rendus. 22 x 19. Estimé cent cinquante francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Historic comment

Le relief était exposé à l'hôtel Biron en 1913, en préfiguration du futur musée.

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Relief funéraire en creux

Scène avec porteurs d'offrandes, tournés vers la droite

Egypte > provenance inconnue

Epoque saïte probablement, dans un style archaïsant (Ancien Empire)

H. 16,3 CM : L. 24,3 CM P. 5,8 CM

Calcaire polychromé

Co. 3185

Comment

State of preservation

L'œuvre est en bon état de conservation. Les couleurs sont bien conservées ainsi que les reliefs, gravés en profond creux. Aucune des tranches n’est d’origine. Les tranches supérieure et gauche ainsi que le revers sont des cassures. Les tranches inférieure et droite sont reprises à l’outil. Sur ces tranches, les traces d’outil correspondent à des coups de ciseau plat. De nombreuses traces de percussions sont visibles, notamment au revers. La face présente quelques éclats et on observe, à divers endroits, des griffures. Par ailleurs, on observe des taches ocre brun sur la face, encore à identifier.

Description

Sur ce bloc en calcaire polychrome, une inscription funéraire surmonte une scène d’offrandes dont deux têtes de servants et un amoncellement de victuailles sont conservés. L’ensemble est profondément gravé en creux par rapport au fond. Les signes sont nettement plus grands que les personnages Si le modelé des hiéroglyphes reste assez stylisé, les détails des visages sont finement ciselés. On remarque en particulier la précision de la ligne dessinant la forme de la chevelure, l’individualisation des oreilles, du nez et de la bouche de chaque personnage. À cette finesse de la sculpture s’ajoute la polychromie, dont la bonne conservation n’a d’égale que la variété des pigments. Ces pigments anciens sont de diverses teintes. Ils sont bleu, rouge, noir et vert pour les hiéroglyphes, noir pour la chevelure des porteurs et ocre rouge pour leur carnation. Le plateau à offrandes, vert à fond jaune, est rempli de victuailles à l’origine colorées (ou destinées à l’être, le travail de polychromie semblant inachevé).

 

L’apport d’offrandes est un élément fondamental de l’ensemble des rituels funéraires. Sans subsistance, le défunt ne peut se régénérer dans l’Au-delà. Leur représentation dans les tombes pérennisait donc l’acte rituel vital, qui permet au ka du défunt d’être nourri et ainsi de pouvoir continuer à exister. Ce bloc provient donc d’une paroi de tombe. Le fragment Co. 3185 est sans provenance attestée et aucun des chants n’est d’origine mais il est probable de lui attribuer comme origine un monument privé et non une tombe royale. Si le style s’apparente à celui de l’Ancien Empire, ce fragment serait à considérer comme une réalisation saïte archaïsante. D’autres reliefs conservés dans la collection égyptienne du musée sont inscrits de formules d’offrandes nous renseignant sur les culte funéraires à différentes périodes de l’histoire égyptienne (voir par exemple le relief Co. 1298).

Inscription

Le texte fait directement référence aux offrandes ainsi apportées (« […] Convoyer l’offrande invocatoire de pain, bière, viande de bœuf et volaille […] »). L’inscription nous permet de comprendre que ce fragment s’inscrivait originellement dans une composition présentant les différentes offrandes que des processions de personnages (masculins ou féminins) apportaient au défunt. Les deux porteurs d’offrandes du relief Co. 3185 s’avancent vers la droite. Coiffés de la même manière, les traits de leur visage sont nettement individualisés. Bien que sa main ne soit plus visible, il est possible de restituer que le second personnage soutenait le plateau chargé de victuailles placé devant lui (pains, gibier, fruit).

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Biron, 117 Fragment d’un bas relief en calcaire peint. Il n’en subsiste que les têtes de deux serviteurs qui portaient des offrandes, et les mots (écrits vers la droite […]). Ancien Empire. 24 x 17. Estimé cinquante francs.

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

Historic comment

Le relief était exposé à l'hôtel Biron en 1913, dans une préfiguration du futur musée.

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