Osiris

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque tardive > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 332 AVANT J.-C.

[voir chronologie]

BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)

H. : 9 cm ; L. : 2,9 cm ; P. : 2,4 cm  

Co. 2394

Commentaire

Etat de conservation

L’œuvre est en mauvais état de conservation. L’œuvre est entière mais extrêmement corrodée. Elle est entièrement recouverte de concrétions. On ne distingue aujourd’hui que la forme générale de la statuette.

 

Elle présente une gangue épaisse de carbonates verts assez vifs (malachite). La surface est grenue et n’a vraisemblablement jamais été nettoyée. Des traces de terre d’enfouissement sont encore bien visibles. Des chlorures sont disséminés sur la surface et également massés sur le pectoral en un amas bleu-vert proéminent et pulvérulent contenant également des sulfates. 

Description

L’œuvre figure le dieu Osiris, debout les pieds joints sur une petite base carrée sous laquelle un large tenon est visible. Il permettait à l’origine de placer la statuette sur un socle plus important. Osiris serre dans sa main droite et gauche respectivement le sceptre heqa et le fouet nekhakha, attributs caractéristiques de cette divinité. Autre attribut spécifique d’Osiris, la couronne atef également présente. Elle se compose d’une mitre centrale, flanquée de deux hautes plumes d’autruche. Une barbe postiche termine son menton. Osiris était très certainement habillé d’un linceul moulant recouvrant tout son corps à l’exception de ses mains. Les traits du visage ainsi que les détails anatomiques sont aujourd’hui illisibles. 

 

Si le mythe d’Osiris, souverain du monde des morts, se répandit très largement à l'époque classique grâce au texte de Plutarque, Isis et Osiris, les sources pharaoniques présentent dès l’Ancien Empire les éléments essentiels du mythe. Fils aîné de Geb, dieu de la terre, et de sa sœur Nout, déesse du ciel, Osiris représente le modèle du souverain idéal. Le chapitre 175 du Livre des Morts relate la façon dont Rê le désigna pour le succéder, en le coiffant de la couronne atef. Bien que sa sœur et épouse Isis, experte en magie, assure sa protection, elle ne peut empêcher sa mise à mort par jalousie par leur frère Seth. Osiris devient alors le seigneur du monde souterrain et protecteur des défunts. Son épouse Isis prend l’apparence d’un oiseau pour réanimer le cadavre reconstitué d’Osiris en battant des ailes. C’est lors de cet épisode que leur fils, Horus, est conçu. Cette naissance a une importance particulière en Égypte ancienne car elle symbolise la vie naissant de la mort, Osiris étant décédé sans laisser d’héritier. 

Associé à la mise en place des cycles de renouvellement, un important rite se développe en Abydos. Chaque année, sur une statue de la divinité façonnée en terre, des plantes germaient. Ce rite symbolisait ainsi la renaissance de la nature. Coïncidence surprenante, dans les collections d’objets égyptiens acquis par Auguste Rodin se trouve une petite cuve d’Osiris végétanten calcaire de l’époque ptolémaïque, caractéristique de la fête de Khoïak (Musée Rodin Co. 5627). Osiris est également associé à la crue du Nil, qui apportait les mêmes bienfaits et moyens de subsistance à l’Égypte. C’est dans son rôle funéraire qu’Osiris aura le plus de popularité. Les égyptiens se sont rapidement identifiés à ce dieu qui pouvait leur assurer une vie après la mort.

 

Le type de figurine dont relève la statuette Co. 2383 reflète la piété personnelle envers ce dieu. Il s’agit pour la plupart d’ex-voto, déposés en offrande par les fidèles. Plusieurs ensembles de ces statuettes en bronze, très répandues à l’époque tardive et l’époque ptolémaïque ont été retrouvés dans les temples. Leur production semble s’être ralentie, sinon arrêtée à l’époque romaine. 

 

Notons enfin que la statuette, dont la face arrière est entièrement plate, est très fine et petite, donc légère, ce qui laisse supposer qu’elle servait d’amulette à un dévot. 

 

Les statuettes d’Osiris étaient très nombreuses à l’époque pharaonique et le sont toujours dans les collections des musées. En voici quelques exemples. 

Musée du Louvre, Paris : E 3753, AF 12858, N 3951C.

Penn Museum, Philadelphie : 29-70-677, 29-70-704, E 2358, E 3231, E 3236, E 3228, E 3226, E 11558, E 11559, 29-70-646, …

British Museum, Londres : EA 90438, EA 36063, EA 58376, EA 59747, EA 60717, EA 11117, EA 11054, EA 67159, EA 34868, EA 24718…

Walter Art Museum, Baltimore : 54.551.

Metropolitan Museum of Art, New York : 41.6.4, 61.45, 04.2.438, 04.2.578, 90.6.10, 10.130.1339, 04.2.577, 04.2.439, X.609.9, X.609.10, X.609.1 …

Œuvres associées

Les collections du Musée Rodin conservent plusieurs statuettes en bronze d’Osiris similaires à l’œuvre Co. 2394, notamment Co. 772Co. 790, Co. 792Co. 806Co. 2368Co. 2382Co. 2383Co. 2384Co. 2387Co. 2412 et Co. 2426.

Inscription

Anépigraphe. 

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation à l’État français en 1916.

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