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Applique de mobilier

ménade ?

Égypte > provenance inconnue

IVe -Ve siècle ap. J.-C. ?

H. 12,5 cm ; L. 4,6 cm ; P. max. 1,6 cm

Os, humérus gauche de bœuf

Co. 2235

Commentaire

Etat de conservation

L’applique est cassée sur le bord senestre et en partie inférieure. Elle offre une teinte beige clair sur la face principale, et plus jaune, avec une patine ocre très clair, au revers. Quelques petites traces ocre orangé ponctuent la hanche gauche de la figure. Peu de sédiments sont conservés dans les trabécules.

 

Le relief, assez encrassé, révèle des marques noires d’aspect gras, bien visibles sur les parties en saillie. De petits éclats endommagent l’angle supérieur dextre. Les autres éclats repérables sur la chevelure sont sans doute aussi imputables au travail de façonnage antique.

Description

La figure tournée vers la gauche propose une silhouette très étirée. La tête menue s’accorde au corps assez longiligne, mais regarde dans le sens contraire. Le corps se caractérise par un caractère androgyne, mis en exergue par une faible poitrine, des hanches étroites, et de discrets organes génitaux masculins. Nu, à l’exception d’un péplos tombant des épaules, il évoque toutefois davantage un personnage féminin, tant par ses chairs lisses, que par sa pose. Le bras gauche, en partie recouvert par le vêtement, est replié devant le buste. L’étoffe flotte derrière la jeune femme, en deux pans effilés.

 

Cette attitude est adoptée, sur certaines appliques en os d’époque romaine, par des ménades jouant du tympanon. En témoignent les reliefs 1956.8.17 de la Yale University Art Gallery à New Haven, 18877 du musée Benaki d’Athènes MARANGOU 1976, n° 91 p. 103, pl. 28c), et Co. 2251 du musée Rodin. Leur main droite vient frapper l’instrument tenu à hauteur de l’épaule gauche, sur les deux premiers exemplaires. La tête, au mouvement de torsion peu naturel, confère à la figure une attitude hésitante. Cette orientation contradictoire du visage et du corps, traduit au mieux l’agitation qui s’empare des ménades au sein du cortège dionysiaque.

 

Bien que les effets de volume soient peu prononcés, le rendu du bas du corps démontre une maîtrise des proportions, ainsi qu’un soin particulier porté au modelé. Le bras droit paraît toutefois un peu grêle. Si le buste et les jambes se distinguent par un style assez doux, le visage a cependant été sculpté avec une certaine rudesse. La forte stylisation du profil déterminé par quelques coups de burin, trouve des échos dans les reliefs du musée Rodin et d’Athènes. L’œil, dans notre cas, est suggéré par un profonde incision, tandis que la chevelure prend l’apparence d’une calotte coiffant la tête. L’imprécision concernant l’anatomie de la figure, ainsi que la forte stylisation du visage, suggèrent de placer la production de notre applique au IVe -Ve siècle ap. J.-C.

 

Marquage

Au revers, une petite étiquette octogonale à liseré bleu est collée en partie supérieure de la face interne du bord dextre. Le numéro inscrit n’est plus lisible.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18877.

-Paris, musée Rodin, Co. 2251.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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