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Aiguille à sommet en palette

Provenance inconnue

IIe-IIIe siècle ap. J.-C.

H. 10,3 cm ; l. 0,55 cm ; ép. max.0,4 cm

Os

Co. 3643

Commentaire

Etat de conservation

Complète, l’aiguille présente des petites taches ocre orangé, ainsi que des marques noires sur l’un des ses côtés. Le revers est entièrement recouvert de taches sombres résultant du collage de l’objet sur un carton. Le même phénomène s’observe aussi sur l’épingle Co. 3141 et le cure-oreille Co. 3644 du musée Rodin. La pointe semble émoussée ou retaillée. On note un petit éclat au bord du chas inférieur.

Description

Le corps de l’aiguille, de section circulaire, s’amincit vers son extrémité. L’instrument offre un sommet en palette aplatie à la forme cintrée, contrairement à l’autre exemplaire du musée Rodin, Co. 5669, dans le dessin de la tête est plus pointu. Cette partie supérieure accueille deux chas superposés : un chas circulaire surmonte un chas ovale ou dessiné en « 8 », légèrement décentré par rapport à l’axe longitudinal de l’objet.

 

Retrouvées en quantité sur la plupart des sites du bassin méditerranéen à l’époque romaine, les aiguilles à chas, dont il existe des équivalents en métal cuivreux et en bois, étaient employées dans le cadre de travaux de couture convoquant des textiles à trame lâche ou du cuir déjà préparé à l’aide d’un poinçon. En effet, leur épaisseur et la fragilité de leur pointe ne permet pas d’envisager une utilisation pour assembler des textiles à trame serrée (DUREUIL 1996, p. 68 ; SCHENK 2008, p. 63). Leur longueur moyenne se situait entre 8 et 12 centimètres.

 

Plusieurs catégories ont été établies selon la forme des têtes et des chas. J.-C. Béal a démontré qu’un lien existait souvent entre le sommet de l’aiguille, la section et la forme du chas. Aux ustensiles à tête conique, de section circulaire, correspond souvent un chas constitué d’un simple perforation ou en forme de « 8 ». Ceux à tête pyramidale proposent aussi des chas en forme de « 8 » ou rectangulaires. Le type arqué, comme le nôtre montre souvent un chat rectangulaire ou à forme complexe (ANDERES 2015, p. 31). Il n’a cependant pas été possible d’assigner une fonction précise à chaque famille d’aiguilles. La présence de plusieurs orifices a été expliquée par le besoin de travailler avec plusieurs fils à la fois, peut-être de couleur différente (BÉAL 1983, p. 163 ; SCHENK 2008, p. 64).

 

Une série de trois épingles mise au jour dans les environs de Smyrne, conservée au département des Antiquités grecques, étrusques et romains du Louvre, présente un aspect général similaire et une même superposition de chas (inv. MNC 2419.4, MNC 2419.5, MNC 2419.6). Des analogies se rencontrent également dans d’autres collections, mais elles présentent généralement trois chas, dont le principal offre une gouttière. On citera les aiguilles découvertes sur le site d’Avenches, à tête en palette large (SCHENK 2008, p. 64-65, n° 602-603 p. 206, fig. 120 p. 278), un spécimen du musée de la Romanité de Nîmes (BÉAL 1984, n° 160 p. 145, pl. 8 : type A XIX 10, variante b nouvelle), ainsi qu’un exemplaire provenant d’Augst (DESCHLER-ERB 1998, n° 698 p. 66, pl. 19 p. 371). La plupart de ces exemplaires sont situés au IIe-IIIe siècle (BÉAL 1983, p. 173).

 

Comparaisons

-Avenches, musée romain, inv. 70/6941, inv. 91/78885-3 (SCHENK 2008).

-Augst (inv. 1924.664 : DESCHLER-ERB 1998).

-Nîmes, musée de la Romanité, inv. 007.3.41 : BÉAL 1984).

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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