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Femme

Partie supérieure d'une statue avec pilier dorsal

Égypte > provenance inconnue

Fin du Moyen Empire à début de la Deuxième Période intermédiaire > 2045-1974 avant J.-C. > 1700-1539 avant J.-C.

[voir chronologie]

Pierre dure noire 

H. 8,7 cm ; L. 5,7 cm ; P. 5 cm

Co. 815

Commentaire

Etat de conservation

L’objet est en assez mauvais état de conservation  : la statuette ayant été brisée au niveau de la taille, la partie inférieure du corps et des bras manque. La pierre présente des traces d’usure en surface, voir notamment au sommet de la perruque, à l’arrière du pilier dorsal, et sur le visage, dont les traits sont aujourd’hui difficilement lisibles. L’ensemble est légèrement encrassé. Aucune trace de polychromie ne s’observe.

Description

La statuette Co. 815 représente une femme, dont seule la partie supérieure est conservée. Il est difficile de reconstituer sa position originelle, debout ou assise, de même que celle de ses bras, le plus probablement ballants le long du corps d’après le fragment conservé. 

L’usure a gommé les détails de la représentation d’origine. Au niveau du visage, seule la cavité des yeux est conservée et les traces de l’arête du nez et du creux de la bouche se devinent encore. Cependant, on reconnaît un visage ovale, doté d’un petit menton et de grandes oreilles, seuls éléments bien conservés des traits de la femme. Elles se dégagent nettement de la perruque, dont elles retiennent les pans. Cette perruque, mi-longue, retombe sur ses épaules. S’évasant au niveau de ces dernières, elle est légèrement aplatie sur le sommet du crâne et reste rectiligne à l’arrière. Une légère incision horizontale sur le front, précisant la limite de la perruque, se remarque sur le front bombé.

Ce qui a été conservé du corps indique une silhouette élancée, un cou délié, une poitrine petite et ronde, une taille étroite et des bras minces. Cette statue représente une dame idéalisée, image d’une jeunesse éternelle. En l’absence de traces, il est difficile de reconstituer le vêtement moulant que portait la femme. Le piler dorsal étant anépigraphe, l’identité de la commanditaire de la statue Co. 815 reste inconnue. 

Hors contexte de découverte, sans inscription, ni connaissance de son circuit d’achat, la datation de cette statuette reste approximative. Le type de la perruque, de forme très évasée et s’arrêtant sur les épaules est particulièrement en vogue chez les particuliers du Moyen Empire (HARVEY 2001, p. 656, fig. 2a  : Coiffures and Wigs, Female, Wf.1). La forme de cette perruque peut être comparée, par exemple, à celles de trois statues datées de la fin du Moyen Empire et réalisées en serpentinite. Conservées au musée royal de Mariemont, et achetées au Caire chez l’antiquaire Maurice Nahman en 1912, elles représenteraient un même homme à trois âges différents (inv. n° B.495, B.496 et B.497, voir DELVAUX, in DERRIKS, DELVAUX 2009,  p. 56-63). Ce traitement lisse d’une chevelure, par ailleurs aplatie sur le crâne, rappelle celle des statues de personnages de la fin du Moyen Empire (voir dans les collections de la Glyptothèque Ny Carlsberg de Copenhague, la statuette fin XIIe début XIIIe dyn. inv. n° AEIN 932 dans JØRGENSEN 1996,  p. 180-181 : n° 74) mais également la statuette plus tardive (XIIIe-XVIIIe dynastie) du chef des scribes Ren-seneb Inv. n° AEIN 60 (JØRGENSEN 1996, p. 210-211 : n° 89). Bien que les courbes de la statuette Co. 815 semblent bien indiquer une représentation féminine, le type de perruque est au contraire plutôt masculin. L’image d’un couple, contemporain de la XIIIe dynastie, en témoigne : le groupe statuaire musée du Louvre inv. n° E 11176 bis, avec la perruque gonflante tri-partite longue pour l’épouse et la perruque plus courte, aux pans retombant sur les épaules et aplatie sur le crâne pour l’époux (DELANGE 1987, p. 136-137). 

L’emphase sur la forme et la taille des oreilles est particulièrement caractéristique de la statuaire de la  seconde moitié de la XIIe, puis de la XIIIe et ce jusqu’à la XVIIe dynastie. L’étude de Roland Tefnin a montré qu’il s’agissait d’un élément important de l’idéologie du bon gouvernement au Moyen Empire, tout particulièrement sous le règne de Sésostris III, indiquant à quel point le souverain prêtait attention aux suppliques de son peuple et écoutait ses prières (TEFNIN 1992, p. 149-160).

La statuette Co. 815 est la représentation d’une dame, provenant  d’une petite chapelle privée placée sur un parcours processionnel divin. Elle date probablement de la fin du Moyen Empire ou de la Deuxième Période intermédiaire. Par comparaison avec d’autres statuettes, elle serait plus précisément à situer entre la fin de la XIIe dynastie ou le début de la XIIIe dynastie. 

Inscription

Anépigraphe. 

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Biron, "Dans la rotonde droite vitrine n° 35", 69, "Partie supérieure (jusqu'au dessous des seins) d'une statuette de femme en granit noir. Perruque longue retombant de chaque côté des épaules. Pilier dorsal anépigraphe. Haut. 8 cent. Estimée cinquante francs".

Donation Rodin à l’ État français en 1916.

 

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