Coupe à épaule haute

Égypte probablement

De l’époque thinite à l’Ancien Empire (de 3100 à 2200 avant J.-C. environ)

[voir chronologie]

Marbre ou brèche

H. 4 CM : D. 9,5 CM

S. 3622

Commentaire

Etat de conservation

L'objet est en bon état de conservation, malgré quelques petits impacts.

Description

Ce petit vase fermé en pierre claire marbrée présente une forme pansue très écrasée. Sa base est plate.

Il s’agit du type 107 de B. Aston, attesté de la Ière à la VIe dynastie, et appelé « squat shouldered jar » (cf. ASTON 1994, p. 130 ; El-KHOULI 1978, pl. 80-82, type O). Cette coupe se caractérise par une épaule plus marquée et un col plus étroit que le type 106 (cf. Co. 2785). Ce col peut être rapporté, comme c’est le cas pour le vase Co. 2824. Le récipient peut également être dépourvu de col.

Voici un exemple en dolomite conservé au British Museum de Londres (EA 63422). Il provient de la tombe 604 du site de Matmar, et est daté de la IIe dynastie. On remarque que le col a été fabriqué séparément, comme pour Co. 2824.

Un autre vase du même type et de la même période, également au British Museum (EA 36353), a été fabriqué en deux parties, le plan de jonction passant horizontalement en-dessous de l’épaule.

 

De nombreux vases de ce type ont été trouvés lors des fouilles de G. Reisner (Harvard University – Boston Museum of Fine Arts) dans le temple de la vallée de Mykérinos, à Giza (cf. REISNER 1931, p. 184, fig. 51, p. 185, fig. 54 ; p. 187, fig. 58). Ils sont en albâtre, en calcaire veiné de bleu ou en pierre dure, et datent de la IVe dynastie. Ils sont maintenant conservés au Museum of Fine Arts de Boston.

Un autre exemplaire, en brèche cette fois, se trouve musée du Louvre (N 1243). Son col est amovible. Il est figuré dans VANDIER D’ABBADIE 1972, p. 108, OT 435.

 

Pour d’autres exemples de ce type de vase, dont la provenance est connue, consulter la liste donnée dans ASTON 1994, p. 130, type 107.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l'État français 1916.

 

Commentaire historique

Le vase fut choisi par Rodin pour être assemblée avec une de ses figures féminines en plâtre. C’est sans doute la forme géométrique parfaite plus que le matériau jaune et translucide qui l'inspira. La maquette ainsi réalisée fut ensuite moulée en trois partie (musée Rodin, M. 633), en raison de la complexité des ses formes, puis tirée à au moins deux exemplaires, aujourd'hui conservés au musée Rodin (musée Rodin, S. 3720, 3724). L'œuvre reçut le titre de la Source. Rodin élimina l’aspect antique pour l’unité d’un matériau blanc et opaque. L’inscription «  Petite source », peinte sur le moule, renvoie à une inspiration rodinienne récurrente, celle de la figure féminine émergeant du vase et de l’eau, telle une Vénus anadyomène. Cette Vénus prenait racine dans le lointain passé de l’Antiquité égyptienne, pour ouvrir, telle la déesse d’une mythologie réinventée, de nouvelles voies pour la sculpture du XXe siècle. La collection apparaît comme un répertoire de formes et d’objets, sorte de ready-made avant l’heure, prêts à être utilisés par le sculpteur, dans l’atelier. Deux autres vases de collection ont été également utilisés pour des assemblages, Co. 2825 et S. 681.

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