Matière et technique

Co. 950 a été exécuté dans une pierre poreuse de couleur ocre jaune à grains fins, du calcaire vraisemblablement stuqué puis peint. L’homme est presque entièrement sculpté en ronde-bosse mais n’est pas détaché du fond. Une importante polychromie est conservée, divers pigments ont été observés : rouge, jaune, bleu, vert et noir. La polychromie est recouverte ponctuellement de cire ou de vernis (technique traditionnelle pour les polychromies du Nouvel Empire). De nombreuses traces d’enduit sont également conservées.

 

Le rouge a été utilisé en aplat dans le bracelet et le collier, pour délimiter les contours ou dessiner des détails du vêtement comme la ceinture maintenant le pagne. Sur le biceps droit, il semble qu’il reste des aplats de rouge. Cette couleur était habituellement utilisée pour la peau des hommes dans l’iconographie de l’Égypte ancienne.

Le jaune a été posé en aplat sur la couche de préparation blanche. Les limites externes des zones colorées et les dessins des hiéroglyphes ont été dessinées d’un trait rouge.  Le bleu et le vert sont posés sur le jaune, pour le bracelet, dans l’inscription et sur le collier.

Toutes ces zones polychromes étaient à l’origine entièrement recouvertes d’une couche de cire. Les yeux, les sourcils et la perruque sont de couleur noire. Il y a une couche de cire sur le visage mais pas sur la perruque qui déborde en périphérie de la tête et sur les épaules.

 

Analyses :

Les tests micro-chimiques pratiqués à l’aide de bandelettes Merck® ont mis en évidence une petite quantité de chlorure ce qui est « habituel » pour un objet égyptien.

Etat de conservation

Malgré son état fragmentaire, Co. 950 est en bon état de conservation. Sa polychromie est bien conservée ; on peut ainsi observer du rouge, du jaune, du bleu, du vert et du noir [voir description et technè].

 

Les pieds, ainsi que la main et l’avant-bras gauche (jusqu’au-dessus du coude) sont manquants. Ces lacunes s’expliquent par le fait que l’œuvre a été prélevée sur un ensemble plus grand ; l’homme appartenait à un groupe statuaire réunissant plusieurs personnages, réalisés en haut-relief et partageant le même appui dorsal. Le bord droit serait d’origine. Il a conservé des traces d’outils, partiellement masquées par de petits amas de matière plâtreuse. Cette même matière se remarque derrière la tête, comblant un éclat, et dans une large coulure à la partie inférieure. La partie gauche présente des traces de sciage, l’image du dignitaire ayant été isolée de son groupe statuaire d’origine ; la partie supérieure est d’origine. La partie inférieure a été sciée, privant la statue de ses pieds. Le revers correspond à une zone d’arrachement ; des traces d’outil (petite gouge ?) s’observent dans sa partie inférieure.

 

La représentation masculine souffre de plusieurs lacunes en surface et de nombreuses abrasions. Le nez et la bouche ont été arasés. Certains éclats sont sans doute antiques, comme celui sur l’épaule droite. Une préparation blanche se remarque au bord de cette lacune, sur le fond du relief. Elle recouvrait sans doute un mortier, qui aurait comblé cet éclat.

La surface de la représentation sculptée est recouverte d’une couche de cire parfois épaisse d’un demi-millimètre environ, sauf sur la chevelure.

Restauration

Campagne de vérification et de fixage d’urgence avant le déménagement des œuvres à Meudon réalisée par Mme Sophie Joigneau et Mme Marie Louis en novembre 2000.

 

Campagne de dépoussiérage, de nettoyage mécanique du relief et de fixage en bordure de la couche de cire réalisée par Mme Anne Liégey et Mme Alice Wallon (rapport de novembre 2016).

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