Héraclès

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

Époque impériale

[VOIR CHRONOLOGIE]

TERRE CUITE 
H : 8,4 cm ; L : 6,2 cm ; P : 3,1 cm
CO. 6125

Commentaire

Etat de conservation

Etat incomplet. La partie inférieure du corps est manquante.

Description

Il s’agit d’un personnage masculin nu, debout, en appui sur la jambe gauche, la jambe droite libre, en contrapposto. Il a le poing droit sur la hanche et tient une massue aujourd’hui lacunaire mais dont on devine encore la prise. Le personnage présente deux pommes de la main gauche, un pan de drapé lui couvrant l’avant-bras. Il porte une couronne de feuilles de vignes dotée de deux rubans lui retombant sur les épaules. 
L’association de ces divers attributs permet de reconnaître Héraclès, héros divinisé et très populaire sous la dynastie des Lagides. En 1930, Evaristo Breccia faisait déjà remarquer la forte présence, en nombre et en qualité, de figurines d’Héraclès en Égypte ptolémaïque par rapport à d’autres divinités du panthéon grec. Cette figurine en particulier se fait l’écho du type de l’Hercule Farnèse en grande plastique, dont l’original est attribué à Lysippe de Sicyone et daté d’environ 330 av. J.-C. Le type est attesté au sein de la coroplathie égyptienne par au moins une figurine conservée à Tübingen et publiée par Jutta Fischer, qui la date de l’époque hellénistique tardive (Fischer 1994, Nr. 736, p. 310, pl. 78). Les variantes, comme Co. 6125, sont nombreuses, comme en attestent les différents exemplaires catalogués par Breccia en 1930. Co. 6125 est notamment proche en style d’une figurine d’Alexandrie (Breccia 1930, fasc. II, 186,  pl. XLVI, 217), dont le torse à la musculature plastique observe un traitement similaire : les subdivisions du grand droit sont nettement distinctes les unes des autres. Provenant des nécropoles d’Alexandrie, en activité durant le IIIe et le IIe siècle apr. J.-C., cette figurine peut être datée entre 300 et 100 av. J.-C. Une autre figurine (Breccia 1930, fasc. I, 222 pl. XX, 2), observe une variante plus proche du type, avec le manteau retombant sur le bras gauche, la main tenant les pommes, mais il est en appui sur sa massue et n’a pas le point sur la hanche. Provenant de la nécropole de Kom el-Chouqafa, en activité de l’époque hellénistique à l’époque impériale, ne permettant donc pas de préciser la datation du type de Co. 6125, mais au moins de montrer la continuité potentielle du type. 
Enfin, une figurine conservée à Tübingen et publiée par Jutta Fischer (Fischer 1994, Nr. 740 p. 312, pl. 79) présente Héraclès portant une couronne de feuille de vignes d’une amplitude proche de celle de l’Héraclès Co. 6125, bien qu’elle soit d’un type différent. Datée par l’auteure d’environ 200 ap. J.-C., elle permet d’abaisser la datation de Co. 6125, à la fin de l’époque hellénistique et au début de l’époque impériale. D’autres figurines d’Héraclès présentant une large couronne de feuilles de vignes, découvertes à Tarse en Cilicie et conservées au musée du Louvre ont été cataloguée par Simone Besques, qui hésite également entre une datation d’époque hellénistique ou d’époque impériale (Besques 1972, p. 288-231). L’une d’entre elles, relativement proche de Co. 6125 dans le traitement du visage est cependant datée du Ier siècle apr. J.-C. Cela permet de suggérer une datation équivalente pour l’Héraclès du musée Rodin.  
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