Tête d'Harpocrate (?)

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE
Époque Ptolémaïque
[VOIR CHRONOLOGIE]
TERRE CUITE 
H : 3,7 cm ; L : 3 cm ; P : 1,6 cm
CO. 6063

Commentaire

Etat de conservation

Incomplet. Seule la tête est conservée. Le revers manque. Les deux éléments rapportés sur le front sont lacunaires.

Description

Le personnage représenté affublé de la mèche de l’enfance du côté droit de la tête porte deux appendices arrachés sur le sommet de la tête. Il a été proposé d’identifier la figurine Co.06063 à Harpocrate pour son apparence infantile et le port de la mèche de l’enfance. Harpocrate, ou « Horus l’enfant », est une divinité de la sphère osiriaque, fils d’Isis et d’Osiris. Très populaire à partir de l’époque ptolémaïque, il intègre le panthéon grec comme fils d’Isis et de Sérapis, quittant ainsi la sphère d’Osiris. Bien que « synnaos theos », c’est-à-dire qu’il partage l’espace sacré du temple d’Isis et/ou Sérapis, il connaît une popularité croissante, dont témoigne l’important nombre d’images du dieu, en particulier dans la sphère alexandrine. Sous le règne de Ptolémée IV Philopatôr (222-204 av. J.-C.), un sanctuaire à Harpocrate fut érigé au sein du temple de Sérapis à Alexandrie. 
Néanmoins, l’état lacunaire de l’œuvre et l’absence de davantage d’attributs, fréquents par ailleurs pour Harpocrate, comme le pschent et/ou les boutons de fleur de lotus, rend difficile une telle identification. Malgré ces « lacunes », la présence de la mèche de l’enfance permet de rattacher la figurine Co. 6063 à la sphère harpocratique. En effet, les fidèles et les servants du culte d’Harpocrate se reconnaissent au port de la mèche de l’enfance et à leur crâne chauve à l’exception de deux touffes de cheveux au-dessus du crâne. Les deux appendices arrachés sur le crâne de Co. 6063 peuvent sans doute être interprétés comme tels.
Cette figurine en faïence a été réalisée selon une technique réservée à l’artisanat égyptien. La pâte siliceuse, de couleur blanche, a été recouverte d’une glaçure après façonnage. Cette glaçure, chargée en oxydes métalliques a permis de dessiner les pupilles et de colorer la mèche de cheveux. L’altération de celle-ci ne permet pas d’en dire davantage. 
Il s’agit donc d’une représentation qui, bien que datable de l’époque ptolémaïque étant donné la popularité croissante du dieu à cette époque, se trouve avoir conservé de nombreux traits traditionnels égyptiens, dans le registre iconographique comme dans le registre technique. 

 

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