Matière et technique

Les métapodes de bœuf ont fréquemment été mis à profit par les sculpteurs travaillant l’os. Cet emploi s’explique par la solidité de ces os longs des pattes et leur rectitude. F. Poplin a pu préciser qu’il s’agit, dans ce cas précis, de la face postérieure d’une diaphyse d’un métacarpe droit. Le métacarpe se distingue d’un métatarse par une largeur un peu plus importante. Les orifices des canaux nourriciers de l’os, encore visibles sur le bas de la cuisse gauche de la Néréide, indiquent qu’il s’agit bien d’une face postérieure. Si l’on observe le dos de l’applique, on remarque que la disposition de ces deux orifices forme une diagonale ascendante, ce qui invite à conclure à l’utilisation d’un métacarpe droit. La main du Triton se situe dans la partie proximale, tandis que le buste de la naïade occupe la région distale, plus étroite. Le tissu osseux spongieux apparaît encore au dos, à proximité des bords latéraux et le long de la couture médiane distinctive des métapodes. Les traces de la vascularisation sont aussi perceptibles sur la face principale, à travers un léger piquetage de la matière, sensible surtout en partie inférieure et sur le côté senestre.

 

Les chants supérieur et inférieur de l’élément de placage ont été aplanis par raclage, comme sur la majeure partie de ces plaquettes sculptées. Des stries laissées par une scie sont discernables, en revanche, sur les bords latéraux. Cette partition de l’os dans le sens transversal correspond également à l’élimination des épiphyses. La surface des bords internes, au revers, conserve des stries d’abrasion.

 

Des petits ciseaux ont sans doute été maniés par l’artisan, afin de dégager les corps en volume des créatures marines. Pour en accentuer la plasticité, le sculpteur en a profondément incisé les contours à l’aide d’un fin burin. La même pointe a servi à signaler les détails anatomiques (doigts et orteils), ainsi que les plis du drapé. Le geste un peu trop vif a parfois engendré de petits arrachements. Le nombril est indiqué par une minuscule perforation circulaire creusée à l’aide d’un petit trépan. Les stigmates d’outils ont été considérablement atténués par le polissage achevé du relief.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

Cette applique complète propose une teinte ivoirine pour sa face principale et une coloration légèrement plus jaune pour son revers. Des marques ocre brun, correspondant peut-être à un adhésif, subsistent au dos, cohabitant avec des marques noires. On note également des fentes longitudinales. La petite quantité de sédiments présente dans les creux, comme les faibles restes de couche blanche, plaident en faveur d’une pièce déjà nettoyée par le passé.

Restauration

Restauration En 2018-2019, la pièce a bénéficié d’un nettoyage enzymatique au coton-tige, réalisé par V. Picur, puis d’un rinçage à l’éthanol. Cette opération a permis d’estomper la couche de

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