Ouchebti momiforme

Égypte > Provenance inconnue

Nouvel Empire, XVIIIe ou XIXe dynastie (d’après le style)

[VOIR CHRONOLOGIE]

Terre cuite

H. 17 CM ; L. 5,1 CM ; P. 3,5 CM

Co. 5625

Commentaire

Etat de conservation

L'état de conservation de l’œuvre est moyen. La figurine a été cassée puis recollée au niveau de la taille et des chevilles. Toute la surface de l’objet est érodée ; les éléments qui étaient à l’origine en relief ou en creux, tels que les traits du visage, la perruque, les bras et l’inscription sur les jambes, ont été partiellement arasés. En conséquence, on peut observer le matériau d’origine, une argile de couleur beige rosâtre (voir « Matière et technique », dans l’onglet « Technè »). Aucun vestige de polychromie n’a été observé. Des taches blanches sont visibles à plusieurs endroits sur la perruque et sur la main gauche.

 

La statuette présente des traces noires dans sa partie inférieure, à l’avant (sur les fragments recollés), tandis que le revers de l’objet est entièrement noirci.

Description

Ouchebti en terre cuite. Aucune trace de pigment n’est conservée, mais il est probable qu’à l’origine certains détails aient été rehaussés au moyen de peinture. Le personnage se tient debout, le dessous des pieds devait être plat, mais malgré la restauration la statuette ne peut pas tenir debout sans support. Le corps est représenté momiforme, hormis la tête et les bras croisés sur la poitrine. Aucune trace d’instrument agricole n’est visible dans les mains ou dans le dos ; houes, amulettes et sac à grain étaient peut-être peints mais il est plus probable qu’ils n’ont jamais été figurés.

 

La tête est couverte d’une longue perruque tripartite striée dont les pans situés à l’avant descendent loin sur la poitrine. Les mèches sont rendues par des ondulations en relief placées horizontalement sur le haut de la tête et verticalement sur les pans. La jonction des mèches tombant de la tête avec celles des pans reposant sur la poitrine est confuse car la perruque est plaquée sur les oreilles. La peinture noire de cette perruque subsiste surtout en son sommet. Les oreilles ne semblent pas visibles. Le cou est orné d’un large collier à plusieurs rangs. L’extrémité inférieure du collier, qui apparaît sous les pans de la perruque, est composée de perles pendantes, les autres rangs étant en perles rondes. Pour comparaison, ce collier, quoique beaucoup plus grand, est de structure similaire au chaouabti de Ramsès IV, réalisé en bois stuqué et au décor bien conservé (Paris, Musée du Louvre Inv. N° N 438 (BOVOT 2003, N° 70).

 

Les traits du visage ont été arasés, néanmoins, les yeux étirés en amande, la forme du nez et une petite bouche sont toujours visibles. Ces caractéristiques faciales, l’absence de barbe et la longueur de la perruque permettent de suggérer qu’il s’agit d’une représentation de femme. Bien que certains éléments apparaissent aujourd’hui grossièrement modelés, en dépit de l’état de conservation de l’objet, il est manifeste que les détails étaient à l’origine finement exécutés. Le trait de fard entourant les paupières est incisé dans l’argile.

 

L’arrière de la figurine, légèrement courbe, est resté aplati et sans décor. Cet objet était conçu dès l’origine pour être déposé allongé dans une tombe. Des traces de raclage et de lissage grossiers sont visibles en surface. Le verni noirâtre qui recouvre toute la surface évoque la résine noire, appelée à tort bitume, badigeonné en surface de certains ouchebtis en bois du pharaon de la XIXe dynastie Séti Ier (voir, par exemple, celui conservé au musée du Louvre sous le numéro d’inventaire N° E 31880, cf. BOVOT, ZIEGLER 2003, cat 232 p. 33 et 91). Dans le cas de l’ouchebti Co. 5625, il s’agirait plutôt de stigmates de surchauffe.

 

Des traits incisés horizontalement sont clairement visibles sur les jambes, permettant d’affirmer que cette zone était à l’origine ornée d’environ huit lignes de texte hiéroglyphique incisé. Voir, pour comparaison, la disposition similaire des neuf lignes de signes sur l’ouchebti du pharaon de la XXIXe dynastie Népheritès Ier conservé au musée du Louvre (Inv. N° E 5339) (BOVOT, ZIEGLER 2003, cat. 245 p. 57 et 92). La taille des signes est conséquente. Étant donné l’état de conservation de l’objet, cette inscription est aujourd’hui illisible.

 

Le matériau et le style de la statuette Co. 5625 indiquent clairement une datation du Nouvel Empire (XVIIIe ou XIXe dynastie). En effet, la terre cuite ne sera plus guère utilisée à partir de la Troisième Période intermédiaire, époque où la faïence égyptienne remplace la diversité des matériaux employés jusqu’alors (pierre, bois, terre cuite, faïence et métal). La longue perruque tripartite féminine, aux mèches sont soigneusement délimitées, ainsi que la présence du grand collier permettent de rapprocher Co. 5625 d’une série d’ouchebtis du Nouvel Empire en calcaire, publiée par H. Schneider (SCHNEIDER 1977, vol. 3, pl. 18). Cependant, aucun parallèle exact à Co. 5625 n’a pour le moment été trouvé dans les diverses publications consultées.

Œuvres associées

La collection du musée Rodin comporte plusieurs ouchebtis, dont trois exemplaires réalisés en terre cuite et datés du Nouvel Empire : Co. 2350 (inscrit au nom de Kapachépès), Co. 2416 et Co. 2431.

Inscription

Des traits incisés horizontalement sont clairement visibles sur les jambes, permettant d’affirmer que cette zone était à l’origine ornée d’environ huit lignes de texte hiéroglyphique. La taille des signes est conséquente. Étant donné l’état de conservation de l’objet, cette inscription est aujourd’hui illisible.

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