Harsiésis assis

Egypte > Provenance inconnue

Basse Époque > XXVIE - XXXIe dysnatie > 656 - 332 avant J. C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 3,5 CM : L. 0,9 CM : P. 1,1 CM 

Bronze

Co. 2404

Commentaire

Etat de conservation

L'œuvre est en mauvais état de conservation. Le métal est très oxydé et patiné. Des concrétions de terre de fouilles remplissent toutes les cavités de la figurine. L’aspect général empêche de distinguer les détails anatomiques ainsi que les détails du couvre-chef de la figurine. L'oeuvre est cassée sur l’angle droit de la couronne. La bélière, moulée à l’arrière de la coiffe, est brisée.

 

Description

Cette figurine représentant un dieu enfant assis, les bras tombant le long du corps, les pieds reposant sur une petite base. L’enfant est nu, jambes jointes et son appareil génital, bien visible, est celui d’un enfant. Ses deux mains sont collées de chaque côté des jambes. Il est coiffé d’un némès sur lequel repose une couronne de type hem-hem ou atef. Les deux pans du némès reposent sur son torse et la natte de tissu torsadée dans son dos, entre ses omoplates. Les traits du visage sont illisibles. Il est possible de restituer qu’il s’agit de l’image d’un enfant allaité, car le corps du jeune dieu est nettement incliné vers l’arrière, à l’instar des groupes statuaires où Isis soutient la tête du nourrisson. Au revers, les omoplates sont nettement saillantes et les fessiers soigneusement moulés. Le numéro d’inventaire actuel est inscrit à l’encre blanche, au revers, sur la base et les mollets.

 

Hors contexte archéologique et sans inscription, il est toujours difficile de déterminer l’identité d’un dieu-enfant, mais de part la couronne qui surmonte sa tête, la figurine Co. 2404 représenterait Harsiésis, forme particulière du dieu Horus (sur la forme d’Horus-fils-d’Isis (Harsiésis), voir CORTEGGIANI 2007, p. 177-178 et FORGEAU 2010). Si quelques dieux enfants sont connus dès les premiers siècles de l’Antiquité égyptienne, comme Ihy, Khonsou ou bien Nefertoum, leur importance augmente de façon significative dès le début de la Troisième période intermédiaire. Cette popularité est due aux forces qu’ils incarnent telles que la fécondité, la maternité, la succession filiale, la joie, la protection des membres de la famille. Elle s’est concrétisée dans une nouveauté architecturale, apparue à la Basse Epoque et devenue progressivement une des annexes des sanctuaires principaux, le mammisi. Le mammisi est une copie en pierre des bâtiments civils réservés aux naissances. Il symbolise la place fondamentale qu’occupent désormais les triades divines composées d’un dieu père, d’une déesse mère et d’un dieu enfant. Ce mammisi transpose dans le monde divin l’idéologie royale qui impose que le roi ait été engendré par Amon, assurant ainsi la légitimité divine du souverain. Dans tous les mammisis, le géniteur divin est toujours Amon, permettant ainsi que se perpétue la lignée royale.
 

La figurine Co. 2404 s’inscrit dans les traditions de la piété populaire de la fin de l’Antiquité égyptienne. Deux éléments laissent à penser qu’il s’agit plutôt d’une amulette représentant un dieu enfant allaité seul. D’une part, les vestiges d’une bélière subsistent à l’arrière de la couronne, suggérant que la figurine Co. 2404 était destinée à être suspendue seule. D’autre part, les rondeurs des fessiers de l’enfant ont été très soigneusement moulées, ce qui exclurait la fixation de l’enfant sur les genoux de sa mère. Un troisième indice vient appuyer cette hypothèse : les pieds de l’enfant ne sont pas ballants, ce qui est le cas de la plupart des compositions comportant Horus installé sur les genoux d’Isis (voir, pour comparaison le Co. 209). Les pieds de la figurine Co. 2404 reposent au contraire sur une petite base, or, en Egypte ancienne, l’image d’une divinité était toujours solidement posée sur le sol (voir, pour comparaison la statuette en bronze de la déesse Neith Co. 797). Ce type de figurine ayant été souvent retrouvé dans des sanctuaires, le petit bronze Co. 2404 correspondrait plus probablement à un ex-voto, vraisemblablement représentant le dieu Harsiésis.

Inscription

Anépigraphe. 

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l’ État français en 1916.

 

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