Statuette

Tête à perruque bouclée

Égypte > provenance inconnue
Datation > Époque tardive, d'après le style
Pierre, vert foncé
H. 6 cm ; L. 4,9 cm ; P. 4,8 cm
Co. 2379
 

Commentaire

Etat de conservation

L’état général de l’œuvre est bon. Une différence de conservation est nettement visible entre les moitiés gauche et droite de la tête. La partie gauche est à la fois plus abîmée (sur le dessus de la tête) et patinée (sur le côté de la perruque et la joue gauche) comme si la statuette avait longtemps reposé sur son côté gauche. La joue droite a conservé son polissage fin. Le nez est cassé.
Un orifice (entrée : D. 1,5 cm ; creusement : D. 0,9 cm ; Pr. 1,5 cm) a été percé au sommet de la tête. De plus, une petite entaille est visible sous le menton.
 
Les creux réalisés à la place des yeux et des sourcils étaient, sans doute, des emplacements réservés à des éléments d’incrustation fabriqués dans un matériau différent, des ajouts aujourd’hui perdus.
 

Description

Fragment de statue humaine, dont seule la tête est conservée. Le personnage, au sexe indéterminé, porte une perruque qui descend verticalement sur les côtés de la tête et s’arrête horizontalement au-dessus des sourcils et au niveau de la mâchoire inférieure. Les mèches qui composent la perruque sont disposées de manière rayonnante depuis le sommet de la tête. Les boucles qui forment ces mèches sont représentées par de petits triangles finement incisés dans la pierre.
 
La perruque, qui cache les oreilles, surplombe un visage ovale créant ainsi un  large front situant les yeux au centre de la face. Les traits sont ici particulièrement creusés, mettant en évidence les différents éléments. Les contours du nez et de la bouche ont été évidés, renforçant l’aspect saillant des joues. Les yeux et les sourcils, quant à eux, ne sont aujourd’hui identifiables que par des négatifs, des retraits de matière qui témoignent d’anciennes incrustations en métal, en pierre semi-précieuse ou en pâte de verre.
Le bas du visage est caractérisé par une petite bouche épaisse aux larges commissures. L’aspect empâté, dû au traitement du visage, est renforcé par l’absence de menton et la présence d’un léger double menton visible de profil.
 
L’incrustation des yeux et des sourcils est bien attestée pour les différentes périodes de l’antiquité égyptienne et pour différentes matières, notamment les statues en bois (MMA 13.183.4) et en métal (Penn museum E14294). Néanmoins, l’incrustation des sourcils est moins répandue pour les statues en pierre. On notera néanmoins des incrustations sur une sculpture en albâtre, en quartzite (MMA 11.150.26), ou encore en calcaire (MMA 33.2.1).
 
Les perruques et coupes de cheveux représentées dans l’art égyptien sont relativement nombreuses et évoluent selon les périodes et les modes vestimentaires. Leur étude permet donc d’apporter des indications de datation. En effet, même l’homme arbore différentes coiffures selon les époques, de la simple coupe de cheveux, comme un crâne parfaitement rasé ou des cheveux ras, aux perruques variées plus ou moins longues et sophistiquées. Parmi elles, la « perruque courte » possède un aspect de bonnet dégageant les oreilles. Lorsque les mèches sont indiquées, celles-ci rayonnent depuis le haut de la tête et retombent en rangées parallèles. Cette coiffure, très répandue aux hautes époques, redevient à la mode à la Basse Époque. De même, la « perruque ronde », relativement volumineuse, prend l’aspect d’une boule plus ou moins sphérique et couvre complètement les oreilles. Cette coiffure, également bien attestée dès l’Ancien Empire, laisse parfois apparaître les mèches qui se répartissent autour d’un disque situé au sommet du crâne en formant des rangs horizontaux. Cette coiffure réapparaît ensuite aux époques tardives, avec la tendance archaïsante. La coiffure du personnage représenté sur l’objet Co. 2379 se trouve donc être une synthèse de ces deux perruques masculines, bien attestées aux hautes époques et qui redeviennent à la mode à la Basse Époque.
L’objet  Co. 2379 pourrai donc très bien dater du Ier millénaire av. J.-C., une proposition de datation qui se trouve encouragée par le traitement de la bouche, petite, épaisse et aux larges commissures.
 

 

Inscription

Anépigraphe

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913, Meudon  /pavillon de l'Alma / vitrines 23 et 24, 527, "Tête de serpentine (?) longue perruque, les yeux étaient creusés pour recevoir des inscrustations. Haut. 6 cent. Objet faux."

Donation de Rodin à l’État en 1916.

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