Matière et technique

Le tissu osseux spongieux couvrant la totalité de la face interne de l’élément de placage a conduit F. Poplin à identifier une face pleurale de côte de bœuf. Le choix de cette partie anatomique du squelette de bœuf semble rare pour la réalisation de petits reliefs en os. L’étude de l’ensemble du corpus du musée Rodin n’a mis en exergue que cinq appliques de petite taille, éventuellement façonnées à partir de cet organe osseux, à la faible épaisseur de tissu compact. Si les caractéristiques ostéologiques de cette pièce, et d’une autre applique lacunaire sculptée de néréides (Co. 2259), plaident en faveur d’une côte, pour les trois autres pièces (Co. 2059, Co. 2118, Co. 2132), la distinction entre une côte ou une scapula de bœuf n’a pas été possible par le biais d’un examen à l’œil nu.

 

En dépit du caractère fragmentaire de l’élément de placage, les stigmates encore lisibles laissent à penser qu’il a dû être mis en forme par sciage. Les stries imprimées par des dents métalliques très fines subsistent sur le chant sommital de l’applique. Au dos de la pièce, quelques stries multidirectionnelles, identifiables au centre du fragment, correspondent peut-être à une opération de raclage et d’abrasion.

 

Dégagée en faible relief de la matrice osseuse grâce à de petits ciseaux, la silhouette porte encore les traces de la butée de la lame, spécialement à l’emplacement des clavicules, au niveau du sternum, à la taille ou en haut de la cuisse droite. Ces butées semblent d’ailleurs avoir provoqué de petits arrachements de matière. La lame affutée d’un fin burin a ensuite été employée pour préciser les détails du visage et de la coiffure. Toutefois, le polissage de la face principale a sans doute considérablement atténué la plupart des traces d’outils.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

Ne subsiste de l’applique que la partie centrale correspondant au corps du personnage. Les bras et les attributs ont disparu en raison de la cassure des bords latéraux. Malgré un nettoyage, des traces noires sont encore discernables à la surface du fragment. En haut de la cuisse gauche du personnage est aussi visible une concrétion brune. La matière osseuse, très blanche, à l’aspect crayeux, présente un réseau de petites fentes longitudinales. Au dos, les trabécules du tissu osseux spongieux emprisonnent encore des sédiments.

Restauration

La restauration réalisée par V. Picur en 2018 a consisté en un léger nettoyage enzymatique à l’aide d’un coton-tige, parachevé par un rinçage à l'éthanol, qui a permis d’éliminer la couche de salissure.

 

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