Bras droit de satyre

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IVe – Ve siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 9 cm ; l. 2,5 cm ; P. max 0,9 cm

Os, humérus droit de bœuf

Co. 2283

Commentaire

Etat de conservation

Ne subsiste de l’applique que le bord senestre et une partie du chant supérieur. Des éclats sont identifiables sur le fragment restant. Un réseau de fentes longitudinales dans l’angle supérieur senestre accompagne les éclats, correspondant à un délitement de la matière osseuse.

 

Description

Le haut du torse et le bras gauche d’une figure d’homme sont les seules parties que l’on puisse encore discerner. Un drapé, dont les plis se logent au creux du bras, devait retomber dans le dos du personnage. La main gauche semble d’ailleurs en retenir un pan. L’inclinaison du haut du torse, dont la ligne du pectoral gauche est soulignée par un simple arc de cercle gravé, autorise un rapprochement avec les appliques Co. 2093 et Co. 2262-Co 2313 du musée Rodin, sculptées d’une athlétique figure de satyre. L’applique KK 991 du Suermondt Ludwig Museum d’Aix-la-Chapelle constitue aussi un parallèle intéressant (SPORN 2005, p. 248, n° 373 ).

 

L’inclinaison du buste et la position du bras sont analogues sur les trois œuvres de comparaisons citées. La vigoureuse musculature du bras rappelle également la musculature très prononcée de ces autres acolytes de Dionysos. Pourtant, la pièce qui nous préoccupe présente un relief moins accusé, un bras plus court, ainsi qu’une main tenant un pan de manteau, au lieu d’un pedum ou d’une grappe de raisin.

 

Puisque les proportions sont à peu près identiques, il nous est possible d’évaluer la hauteur d’origine de l’applique à environ 10-12 centimètres. Faut-il voir dans la forme allongée que l’on devine au-dessus de l’épaule du personnage, une évocation d’une outre de vin, comme en supportent un grand nombre de satyres ? L’état fragmentaire, la dégradation de l’os, et le manque de précision de la sculpture ne permettent pas de pousser plus loin le raisonnement.

 

En tout état de cause, ce fragment pouvait bien appartenir, à l’origine, à une applique mettant en scène un satyre évoluant avec dynamisme vers la droite, à l’image des pièces de comparaison déjà citées : Co. 2093 et Co. 2262-Co 2313. Le dégagement des volumes est cependant beaucoup moins abouti que sur ces exemplaires, et l’absence de soin dans la définition des contours du corps révèle une main plus rude ou pressée. L’aspect très parcellaire de l’élément de mobilier constitue un frein pour établir une datation. Nous ne pouvons donc suggérer que de manière assez arbitraire une exécution de la pièce au cours du IVe-Ve siècle.

 

Comparaisons 

-Aachen, Suermondt Ludwig Museum, KK 991.

-Paris, musée Rodin, Co. 2093, Co. 2262-Co 2313.

 

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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