Matière et technique

Le choix de l’artisan pour inscrire la partie centrale du corps et le visage de cette figure d’homme nu s’est porté sur un os long de bœuf. D’après la morphologie de l’os qui transparaît encore dans la forme de l’applique, F. Poplin a conclu à une possible utilisation d’un tibia gauche de bœuf. Cet organe osseux présente l’avantage d’offrir une certaine rectitude et une largeur importante.

 

La surface interne des bords a été soigneusement raclée afin de s’adapter au mieux à la pièce de mobilier à décorer. Les chants latéraux ont été aussi régularisés par raclage. Sur la face externe, l’artisan a su exploiter le dessin elliptique des fibres du tissu osseux périostique pour suggérer le renflement du ventre. Les volumes peu saillants ont été déterminés à l’aide de ciseaux dont les butées successives de la lame sont encore visibles en certains endroits, notamment sur les contours du torse, ou encore sous les clavicules. À la jonction de certains membres ou de masses musculaires, la lame métallique d’un fin ciseau ou d’un burin a fait naître des petits arrachements de matière. De discrètes lacunes se remarquent effectivement à la naissance du cou ou le long de la ligne blanche. Grâce à un polissage poussé, ces stigmates d’outils ou ces maladresses inhérentes au maniement rapide de la lame métallique, ont été fortement atténués.

 

Modification matérielle

749 ?, très effacé, inscrit à l’encre violette sur la surface interne du bord senestre de la pièce.

 

Etat de conservation

Les parties supérieure et inférieure de l’applique sont manquantes. Une cassure courbe, qui suit l’ovale du visage, a provoqué sa perte, tandis qu’une ligne de fracture épousant l’arrondi du ventre et du pli inguinal a entraîné la disparition des jambes, à l’exception du haut de la cuisse droite. La vascularisation de l’os apparaît très légèrement sur toute la face externe de l’applique, donnant l’impression d’une surface entièrement piquetée. Un léger délitement se manifeste au niveau du pubis du personnage, accompagné de fentes.

 

Des traces du tissu osseux spongieux sont aussi visibles au revers, notamment sur le bord dextre. En outre, une coloration ocre s’observe sur les bords et prend la forme de quelques taches en partie supérieure de la cavité médullaire.

Restauration

L’importante couche de salissure superficielle a été en grande partie éliminée lors de l’opération de restauration pratiquée par V. Picur en 2018-2019. Cette dernière a opté pour un nettoyage enzymatique au coton-tige, suivi d’un rinçage à l'éthanol.

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