Matière et technique

Une mince partie d’humérus gauche, peut-être de la face latérale, a été retenue par l’artisan pour recevoir cette figure de satyre. Encore une fois, la tête a été placée dans la partie distale de l’os, plus réduite, alors que les jambes devaient se déployer dans la zone proximale. La légère incurvation de l’os, ainsi que le débouché du canal nourricier à l’emplacement précis du sternum du personnage, incitent à reconnaître le segment allant vers l’épicondyle latéral. L’orifice du canal vasculaire se situe dans la même région que ceux des appliques Co. 2101 et Co. 2145 du musée Rodin, consacrées à des représentations de satyres askophoroi. Cette récurrence dans le choix des parties anatomiques de bovidé, témoigne d’une véritable rationalisation du travail des sculpteurs d’éléments de mobilier en os.

 

L’étroitesse de la section choisie a contribué à un allongement du corps et à une contraction de la formule iconographique. L’épiphyse distale a été supprimée à l’aide d’une scie, dont les sillons produits par les dents de la lame sont encore lisibles sur le chant supérieur. Les bords internes de la pièce ont été régularisés par raclage, comme le laissent supposer les petites cupules négatives, induites peut-être par le broutage de la lame. Une activité d’abrasion, décelable dans les fines stries obliques imprimées sur le bord dextre, est venue aplanir la surface des bords, pour leur permettre de mieux adhérer à la structure à laquelle devait être assujettie la pièce.

 

Une incision des contours à l’aide d’une lame métallique semble avoir précédé le dégagement des volumes au ciseau, à moins qu’elle n’ait autorisé une délimitation plus nette des formes. Une succession de petits coups de burin ont fait naître le creux des yeux et la ligne des épaules. Les mèches des cheveux ou les clavicules sont matérialisées par des incisions plus franches, dues à l’emploi d’une pointe métallique affutée. La pièce semble avoir ensuite bénéficié d’un certain polissage, conférant un lustre aux parties les plus en saillie.

Modification matérielle

Une étiquette octogonale à liseré bleu est encore collée en partie supérieure de la surface interne du bord dextre. Le centre de l’étiquette a complètement disparu, ne laissant subsister que le liseré.

 

Etat de conservation

Une cassure oblique au niveau du haut des cuisses de la figure masculine a engendré la disparition des jambes. Des éclats endommagent les angles supérieurs, tandis que le bord senestre est aussi lacunaire en partie inférieure, à proximité de la cassure.

 

Quelques taches ocre brun ponctuent la surface de la pièce, alors qu’au revers, des taches brunes d’aspect gras maculent le milieu du bord dextre. Des sédiments sont encore discernables dans les trabécules de la cavité médullaire. On remarquera également la présence, sur la surface externe, de la structure spongieuse de l’os, au-dessus de la tête du personnage.

 

Un éclat s’est détaché sur le bras droit du personnage. Sur la surface interne, une fente longitudinale court dans l’épaisseur du bord dextre ; un fendillement plus léger, qui suit la même orientation, lui fait écho sur le bord senestre.

Restauration

La salissure très superficielle a pu être éliminée au moyen du nettoyage enzymatique qu’a pratiqué V. Picur, au cours de la restauration de la pièce, en 2018. Ce nettoyage au coton-tige a été suivi d’un rinçage à l’éthanol.

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