Matière et technique

Le recours à la face postérieure d’un métacarpe droit de bœuf était particulièrement approprié au façonnage d’une applique très mince, sculptée en faible relief. Les pieds du personnage se situent vers l’une des extrémités articulaires de l’organe osseux, ce qu’indique la structure spongieuse discernable au revers de la pièce, en partie inférieure. L’encoche discernable au milieu du bord inférieur, entre les pieds de la figure, constitue également un indice en faveur de l’identification de cet organe osseux. Elle conserve le souvenir de l’incisure articulaire du métacarpe.

 

Si quelques stries transversales de sciage sont encore visibles sur le chant supérieur, rien de tel n’apparaît sur les bords latéraux qui ont été raclés à l’aide d’un outil similaire à celui utilisé pour régulariser le dos de la pièce. La lame assez large a fait naître sur toute la surface interne de larges plages de stries presque imperceptibles à l’œil nu, marquées par les butées horizontales de l’outil et ponctuées de petites cupules correspondant à des micro-arrachements dus à la qualité médiocre ou à l’usure de la lame métallique. Dans un second temps, une opération rapide d’abrasion a engendré quelques stries transversales multidirectionnelles.

 

Malgré la faible épaisseur d’os compact, la silhouette du jeune satyre a été sculptée avec soin. Un tracé sûr et continu, descendant du coude au pied droit, détermine d’une ligne souple le volume du corps nu. Quelques détails anatomiques tels que les clavicules ou les rotules ont été précisés au moyen d’incisions. Des marques d’outils, liées à la régularisation de la matière osseuse ponctuent encore le second plan, mais le polissage assez affirmé des éléments en saillies les ont fait disparaître sur le visage et le corps du jeune homme, conférant davantage de douceur au modelé.

Modification matérielle

Au dos de l’applique, au centre, 38 ou 738 (?), marqué à l’encre violette, très effacé. 

Etat de conservation

La lacune qui s’étend de l’angle supérieur senestre jusqu’à mi-hauteur du bord, a privé le personnage de son bras droit. Un profond éclat se distingue à dextre de la tête, à proximité du chant sommital. En outre, on remarque un léger fendillement longitudinal de la matière osseuse, qui s’accompagne d’une fente transversale partant du côté gauche du satyre pour gagner son aisselle droite. Des restes d’une couche d’encrassement atténuée par la restauration subsistent. Le nettoyage de la pièce a été l’occasion de mettre en évidence de rares traces de marques noires voisinant avec des résidus blancs et légèrement ocre.

Restauration

Le traitement de l’applique mis en œuvre par V. Picur en 2018-2019 a consisté en un nettoyage enzymatique effectué au coton-tige, suivi d’un rinçage à l’éthanol. Cette opération a permis d’éliminer en grande partie l’importante couche de salissure recouvrant la face externe de l’œuvre.

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