Matière et technique

Bronze.

L'oeuvre a été modelée grâce à la technique antique de la fonte à la cire perdue. 

 

En 1991, une radiographie effectuée par l’entreprise Contrôle et prévention avait pour objectif premier de vérifier que la chatte ne contenait pas de momie. Cette radiographie a apporté des enseignements sur le mode de fabrication de la statue, mettant en particulier en évidence des différences d’épaisseur du métal au niveau du cou. Cette épaisseur plus grande de métal en « collier » au niveau du cou laisse penser que la statue a été coulée en deux parties, tête et corps, assemblées ensuite à une époque à déterminer.

La radiographie de profil de la tête et du torse jusqu’au début des pattes a confirmé que le oreilles et les pattes avant sont en métal plein. Les parois du museau sont fines et le torse a une épaisseur métallique plus conséquente. L’œil gauche présente des lacunes et des cassures ; une coulée métallique à l’intérieur de l’extrémité du museau apparaît, comme la trace d’une étape de fabrication ou du bouchage ultérieur d’un défaut de surface.

La radiographie de la statue entière de profil a permis de constater que la statue était moins endommagée que l’importance du plâtre en surface le laissait entendre. Il apparaissait que les lacunes sur les flancs de l’animal étaient limitées, quoique largement recouvertes de plâtre. 

Modification matérielle

La statue repose aujourd’hui sur un socle rectangulaire en bois datant de 1967. L’œuvre a été soclée par la Maison André.

 

À l’époque de Rodin, le chat était en très mauvais de conservation. Il avait été rempli de plâtre à une date inconnue, par le sculpteur ou son atelier, ou même avant son acquisition. Il était recouvert en plusieurs endroits de plaques de plâtre et montrait d’importants signes de corrosion visibles sur les photographies anciennes. Les deux pattes avant étaient déjà sectionnées. 

Etat de conservation

L'oeuvre est en mauvais état de conservation.

Le métal très oxydé est fendu ou a disparu à de nombreux endroits. Les deux pattes avant sont sectionnées, l’œil gauche a été refait et il manque le pied arrière gauche. Une asymétrie importante est visible du côté gauche de l’animal.

En 1991, les restauratrices Fabienne Dall’Ava et Marie-Emmanuelle Meyohas constatent que la statue est très déformée et fissurée. Le plâtre a sans doute était introduit dans les creux pour camoufler ces déformations. D’importantes cassures, avec des décalages de niveau entre les morceaux, sont visibles à de nombreux endroits. Des lacunes de surface sont remplies de plâtre. La surface du métal est recouverte de produits de corrosion, sulfates, malachite parfois cristallisée, azurite. Des spots de chlorures apparaissent ponctuellement.

Restauration

Une restauration fondamentale de l’objet a été entreprise en 1990-1991 par Fabienne Dall’Ava et Marie-Emmanuelle Meyohas, en vue de sa conservation. Après observation de la radiographie, il a été décidé d’enlever le plâtre avec un petit burin dans tout le corps et la tête de l’animal. L’élimination du plâtre a mis au jour l’existence d’un grand nombre de fissures dans le métal et le manque de cohésion de la statue. Dans la tête subsistait un matériau carbonisé, peut-être la trace d’une noyau de fonte à la cire perdue. La surface du métal a été nettoyée. L’objet a subi un traitement d’inhibition de corrosion dans une solution de Benzotriazol à 3% dans l’alcool éthylique. Les morceaux détachés ont été recollés à la résine époxyde. Les lacunes ont été comblées à la même résine, chargée de ponce, d’oxyde d’alumine et teintée aux couleurs Maimeri©. L’ensemble a été protégé par une couche de vernis inhibiteur de corrosion Incralac©. Cette intervention, conséquente, accorde à la statuette Co. 212 un modelage et une patine sensiblement différents d’un bronze égyptien. 

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