Matière et technique

La faible épaisseur d’os compact associée à une forte planéité, laisse à penser de prime abord, selon F. Poplin, que nous sommes bien en présence d’une pièce façonnée dans une scapula de bœuf. L’importance du tissu osseux spongieux, visible au revers, ainsi que sa répartition confortent cette hypothèse. En outre, l’utilisation de cet organe osseux pour ce type d’applique de petite taille, au relief peu prononcé, est courante. D’autres reliefs répondant à la même typologie, de l’ancienne collection d’A. Rodin, sculptés d’une figure de satyre, ont également été façonnés dans cet os plat : Co. 2078, Co. 2079, Co. 2173, Co. 2187.

 

Malgré l’usure de la pièce, et la disparition des traces laissées par les outils, on peut raisonnablement supposer que la détermination de la forme requérait l'emploir d'une scie. Le bord senestre à la ligne oblique ne comporte pourtant aucune strie imprimée par une opération de sciage, mais semble avoir été raclé ou régularisé à l’aide d’une lame métallique qui a laissé subsister de petits arrachements de matière.

 

Le dos du relief a fait l’objet d’un travail de raclage de la partie affectée par le tissu osseux spongieux. Des stries transversales, plus ou moins appuyées, courtes ou longues, s’étendent sur toute la largeur de l’objet. Le caractère discontinu de ces stigmates, ainsi que leur concentration différente selon les zones du revers, plaide en faveur de stries d’abrasion. L’artisan a pu, par exemple, passer la pièce sur une lame abrasive, ou inversement, actionner une lame abrasive sur le dos de l’applique.

 

De petits ciseaux et burins à pointe fine ont été employés pour déterminer les volumes du personnage sur la face externe. Les arrachements provoqués par les à-coups de la lame du ciseau sont encore discernables entre les jambes, sous les bras ou sous le repli de la tunique. La pointe d’un fin burin a dû permettre d’indiquer les détails anatomiques et vestimentaires.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

L’applique de forme trapézoïdale est brisée sur son côté dextre, ce qui explique la perte d’une partie du bras droit du personnage. Un éclat est aussi observable dans l’angle senestre. Les faces externe et interne offrent un fendillement longitudinal.

 

Le dos de la pièce conserve, en dépit d’un raclage abouti, des traces bien apparentes du tissu osseux spongieux. Les trabécules qui emprisonnent encore quelques sédiments, se répartissent selon un dessin elliptique qui suit la morphologie de l’os. Le tissu osseux spongieux transparaît aussi discrètement sur la face principale, surtout en partie supérieure. Le revers présente une coloration ocre brun assez homogène, un peu plus marquée au niveau des traces d’abrasion et dans les trabécules subsistantes. Cette coloration recouvre également le chant sommital et se retrouve, très affadie, en plusieurs endroits de la face externe.

Restauration

La couche de salissure qui recouvrait la face principale a été éliminée par le biais d’un nettoyage enzymatique au coton-tige, parachevé par un rinçage à l'éthanol, lors de la campagne de restauration de 2018-2019 menée par V. Picur.

 

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