Matière et technique

Le travail d’analyse comparative mené par F. Poplin a conduit à identifier l’organe osseux retenu par l’artisan. Il s’agit d’un humérus droit de bovidé. La préservation de l’applique sur presque toute sa hauteur a fortement facilité cette détermination. Le buste et la tête du satyre sont sculptés dans la partie distale de l’os, précisément sur la face latérale conduisant à l’épicondyle latéral, comme sur les fragments d’appliques du musée Rodin Co. 2116 et Co. 2148.

 

L’emplacement du débouché du foramen nutricium, ou canal nourricier de l’os, sur le flanc gauche du personnage, confirme cette identification. En outre, la gouttière de torsion de l’humérus est clairement reconnaissable dans l’incurvation de la bordure dextre. La cavité médullaire de l’humérus est scandée de profonds trabécules obliques et présente à ses extrémités distale et proximale des traces de tissu osseux spongieux. La structure alvéolaire de ce tissu est également visible, sur la face externe, au sommet de la chevelure du satyre.

 

De très fines stries, repérables sur le chant supérieur de la pièce, résultent d’un sciage transversal, destiné à éliminer l’épiphyse distale. La surface des bords internes qui devait sans doute être appliquée sur un support de bois, a été régularisée au ciseau, puis raclée. Dans un second temps, ces bords ont été abrasés peut-être au moyen d’une lime. C’est ce que semblent attester les courts sillons en oblique, qui, sur le bord dextre, n’excèdent pas 3 millimètres, et ne s’étendent pas sur toute la largeur de la bordure.

 

Les stigmates du petit ciseau employé pour faire naître les volumes sont très présents sur la surface externe, en raison d’un polissage superficiel. Le broutage de l’outil est particulièrement sensible dans les zones de l’arrière-plan laissées nues. Le sculpteur a choisi de dessiner les contours de la silhouette à l’aide d’une lame affutée de fin burin, pour guider son travail de mise en place des volumes. Ces lignes incisées contribuent aussi à accentuer le relief peu marqué, et à détacher davantage la figure du fond. La rapidité du geste est la source de quelques enfoncements ou retraits de matière mal maîtrisés, notamment à la base de la cuisse droite, ou au niveau du croisement des jambes. Le polissage peu prononcé a laissé subsister quantité de traces d’outils.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

L’applique est lacunaire dans sa partie inférieure. Une cassure en diagonale a fait disparaître une partie de la jambe gauche, et le décor de la partie dextre de la pièce. Le bord inférieur senestre est également cassé. Un éclat de surface altère l’angle supérieur dextre. Des petites taches ocre orangé sont repérables sur la surface des bords externe et interne.

Restauration

La pièce a bénéficié d’une restauration de la part de V. Picur en 2018-2019. L’épaisse couche de salissure alliée à des marques grasses noirâtres a pu être en partie éliminée par un nettoyage enzymatique effectué au coton-tige, parachevé par un rinçage à l’éthanol.

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