Matière et technique

La largeur de la pièce, et sa conformation font songer à un humérus, voire à un tibia, ou à un fémur de gros mammifère d’après F. Poplin. De surcroît, les crêtes élevées des trabécules qui barrent la cavité médullaire pourraient laisser penser à l’utilisation d’un os de dromadaire, recours qui demanderait à être confirmé par une analyse plus poussée.

 

La longueur du fragment subsistant témoigne d’un élément de mobilier assez haut, atteignant sans doute près de 25 centimètres lors de son exécution. Cette partie supérieure d’applique correspond sans nul doute, parmi celles du musée Rodin consacrées aux figures de satyres askophoroi, à l’exemplaire le plus haut, lorsqu’il était encore entier. A titre de comparaisons, les trois appliques de la collection vouées à ce type iconographique, et presque préservées sur toute leur hauteur, dépassent de peu les 15 centimètres de haut.

 

Sur le chant supérieur de la pièce s’observent de fins sillons obliques, sillons dont la direction change sur l’angle supérieur dextre. Ces sillons correspondent à l’usage d’une scie pour éliminer l’une des épiphyses de l’os choisi. La surface interne de la bordure restante semble avoir été aplanie par raclage, puis abrasée, comme l’attestent les stries obliques plus ou moins longues, qui sont nettement visibles en partie supérieure.

 

Les volumes de la figure masculine ont été dégagés de la paroi de la matrice osseuse à l’aide d’un petit ciseau, après avoir été cernés d’une ligne fortement incisée permettant de mieux en préciser les contours, et de guider le travail du ciseau. Cette ligne est particulièrement sensible dans le contour de l’outre, ou du torse du satyre. L’arrière-plan a été dégrossi sommairement à l’aide d’un ciseau plus large, dont on aperçoit encore les larges butées, qui témoignent d’un travail en oblique. Au contraire, le corps du personnage a bénéficié d’un travail plus précis. L’extrémité d’un fin burin a été employée pour souligner les détails anatomiques ou ponctuer la peau de l’outre de courtes incisions parallèles ou en V. Enfin, un polissage est venu renforcer l’aspect lisse des chairs sur le torse, le ventre et les cuisses.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

Cette applique, dont la taille devait être importante à l’origine, est brisée en plusieurs endroits. La fracture de l'os en haut des cuisses a engendré la disparition des jambes, tandis que toute la partie senestre de la pièce est manquante. La cassure longitudinale qui suit le galbe de la cuisse gauche, a consacré la perte du bras gauche. Une perforation, due à la minceur du tissu compact, peut être observée au-dessus de l’épaule gauche. D’ailleurs, le tissu spongieux réapparaît en surface sur la partie dextre du visage, le cou, et le haut du buste. Une fente part du poignet du bras droit, épouse le dos de la main du personnage, et se poursuit au niveau de l’outre. De petites taches ocre ponctuent en certains points la surface de la pièces et des traces de même couleur plus étendues marquent la surface interne.

 

Restauration

En 2018-2019, V. Picur est parvenue par le biais d’un nettoyage enzymatique au coton-tige, suivi d’un rinçage à l'éthanol, à fortement diminuer la couche de salissure et les légères traces noires, visibles sur les parties les plus en relief de l’applique.

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