Matière et technique

Bronze.

L'œuvre a été façonnée grâce à la technique de la fonte à la cire perdue, vraisemblablement indirecte, mais cette hypothèse ne pourrait être confirmée que par l’examen de la paroi interne du bronze. Or celle-ci est en grande partie recouverte de terre d’enfouissement. 

La tête, aujourd’hui disparue, a été fondue à part. Il semble plausible d’avancer qu’elle était sans doute emboîtée et soudée sur le bord ménagé à l’avant du cou. Actuellement, plus aucune trace de cette soudure n’est visible. Cet assemblage était renforcé par deux plaquettes dont les cavités rectangulaires sont conservées de part et d’autre du cou. Le plan de cassure de l’index de la main droite montre que la fonte est pleine au niveau des doigts. On note une surcoulée de bronze au niveau de l’aisselle droite. 

 

Des réparations ont été effectuées après la fonte, par application à froid de plaquettes d’alliage cuivreux ; celles-ci sont nombreuses et de dimensions variables.

 

Des masticages assez grossiers, effectués vraisemblablement lors de la restauration de 1966 par la maison André, ne permettent pas d’observer l’assemblage des bras. 

 

Des réparations ont été effectuées après la fonte par application à froid de plaquettes de reparure d’alliage cuivreux, celles-ci sont nombreuses et de dimensions variables. 

 

Les masticages assez grossiers, effectués vraisemblablement lors de la restauration de 1966 par la maison André, ne permettent pas d’observer l’assemblage des bras. 

Modification matérielle

La statue a été fixée sur une base en bois, peinte en blanc puis en gris. Sous le pied gauche, une semelle de bois a été glissée pour donner plus de stabilité au bronze. 

 

Rodin a ajouté sur le corps en bronze le moulage en plâtre d’une tête d’enfant (Co. 312), dont l’original en marbre, représentant Éros et conservé au Musée Rodin, pourrait dater du Ier siècle après J.-C. La tête en plâtre ayant été perdue, un nouveau moulage a été réalisé en 2003. Une pièce en résine époxyde chargée, RenPaste SV36/HV36®, a été modelée sous le menton. Elle permet de combler le volume manquant et d’ajuster l’assemblage de la tête et du bronze. La partie visible de la pièce en résine a été retouchée à l’aide de pastels secs dans le ton du bronze. Les zones de plâtre en contact avec le métal ont été isolées au Paraloïd B72®à 10% dans l’acétone.

Etat de conservation

L’œuvre présente un état de conservation correct. 

Il manque la tête, l’index de la main droite et l’extrémité des parties génitales. De nombreuses entailles sur le ventre sont anciennes. Une petite perforation, de la taille d’une tête d’épingle, apparaît au milieu du fessier droit. 

Des réparations anciennes ont été faites au niveau de la cheville gauche et des deux bras, notamment sur l’épaule gauche. Les bouchages, qui débordent largement sur la surface du métal, ne permettent pas de connaître l’importance des manques. Ces réfections, fortement colorées et vernies, présentent des craquelures. On remarque un réseau de fissurations au niveau des comblements anciens et un décalage au niveau des joints de fissure provoquant des écaillages. Des points de corrosion (carbonates de cuivre) sont visibles entre les doigts des deux mains, sur les fessiers et sur la réparation ancienne du talon gauche. Des traces de frottement en haut de la cuisse droite et quelques griffures sur l’ensemble du corps se remarquent également. 

 

La corrosion du métal est constituée de cuprites recouvertes par endroits d’une couche verte de carbonates sous forme de malachites. Au revers, l’aspect de la patine est fortement « moucheté ». La surface de l’objet est empoussiérée. On note quelques dépôts de plâtre autour du cou qui témoignent de l’assemblage d’une tête d’enfant en plâtre par Rodin conservée au musée sous le numéro Co. 312.

Restauration

Des réparations antiques ont été effectuées après la fonte par application à froid de plaquettes d’alliage cuivreux ; celles-ci sont nombreuses et de dimensions variables. Elles apparaissent notamment en haut des bras, sur le pourtour de la cheville gauche, sur le flanc gauche et au niveau des omoplates. Ces réfections, fortement colorées et vernies, présentent des craquelures. 

Une première intervention a été réalisée par la maison André en 1966, dans le cadre de la préparation de l’exposition Rodin collectionneur. La cheville gauche a été réparée. L’examen intérieur de la fonte montre que l’assemblage des bras a été renforcé par une toile mécanique collée avec une résine dont l’aspect évoque un polyester. L’ensemble de la surface a été fortement nettoyée et même semble-t-il, lissé par endroits. Sur la pointe des seins, la corrosion a été éliminée avec un outil qui a mis le métal à nu. 

 

Une seconde restauration a été conduite en 2012 par Marie-Emmanuelle Meyohas. Un dépoussiérage à sec et à l’éthanol a été effectué. La restauration a veillé à conserver celle de 1966, l’état de l’œuvre antérieur à l’intervention de la maison André n’étant pas connu. 

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