Égypte > Provenance inconnue.
Du Nouvel Empire à la Basse Époque
Calcaire.
H. 28,2 CM ; D. max. 16,8 CM ; D. ouverture : 9,7 CM ; D. base : 14 CM ; P. 22,6 CM.
Co. 5780
Égypte > Provenance inconnue.
Du Nouvel Empire à la Basse Époque
Calcaire.
H. 28,2 CM ; D. max. 16,8 CM ; D. ouverture : 9,7 CM ; D. base : 14 CM ; P. 22,6 CM.
Co. 5780
La surface est extrêmement griffée. De nombreux accidents de surface (enfoncements, éclats) et des épaufrures parsèment l’épiderme.
Vase canope en calcaire blanc. L’épaule est ronde et peu marquée. Les parois sont droites et se rétrécissent légèrement vers la base. L’ouverture et la base sont plates. Aucune trace de couleur ni aucun contenu n’est visible. Le bouchon mentionné sur l’étiquette portant le numéro de la donation 1913 D.R. (E) N° 545, est manquant. L’inventaire du musée de 1913 mentionne un bouchon à tête humaine en albâtre associé à ce vase et l’ensemble mesurait environ 36 cm de haut. Dès 1933, l’inventaire du dépôt au musée du Louvre ne fait référence qu’à un « vase anépigraphe de canope, en albâtre (décomposé) » d’une hauteur de 27 cm, sans mentionner le bouchon.
Il s’agit d’un vase canope en calcaire, habituellement utilisé par les Égyptiens de l’Antiquité comme récipient pour les viscères embaumés du défunt. Ce vase se caractérise par ses parois rectilignes. Néanmoins, une datation et une provenance probables sont difficiles à donner en l’absence de bouchon et d’inscription.
La collection du musée Rodin comporte d’autres vases canopes, tels que Co. 960 et Co. 6291 (en calcaire, anépigraphes, sans bouchons), Co. 3079 et Co. 3080 (en albâtre, inscrits, XXVIe dynastie probablement), Co. 5898 et Co. 5899 (en albâtre, inscrits, Nouvel Empire ou Basse Époque) et Co. 5894 (en albâtre, anépigraphe, bouchon à tête de singe).
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, Objets non en vitrine, salle des antiques, 545, "Canope anépigraphe à tête humaine (le vase est en calcaire et le couvercle en albâtre) Haut. 36 cent. Environ. Estimé soixante francs."
Donation Rodin à l'Etat français en 1916.
Le canope était exposé en 1913 dans le musée des antiques à Meudon.
Il fut déposé au musée du Louvre dans un ensemble d'oeuvres égyptiennes et assyriennes en 1933-1934 et figure sur la liste de dépôt : "14 ou 15 - Vase anépigraphe de canope en albâtre (décomposé). Haut. 0m27" (Inventaire des monuments égyptiens transmis par le musée Rodin au département des antquités égyptiennes (musée du Louvre), archives musée Rodin).
Le vase fut inventorié par le Louvre sous le numéro E. 15558 et fut remis au musée Rodin en 2004.
Égypte > provenance inconnue.
Du Nouvel Empire à la Basse Époque
Albâtre.
H. 33 CM ; D. max. 21 CM ; D. ouverture : 11,3 CM ; D. base : 14 CM ; P. 31,5 CM.
Co. 5778
Le vase a probablement été posé sur un support apportant de l’humidité, étant donné la forte cristallisation de l’albâtre à sa base. Des résidus orangés d’oxydation sont consécutifs à un contact avec un objet métallique. La pierre est marquée de petits trous, mais elle a conservé un beau poli.
Vase canope en albâtre de couleur blanc crème, veiné de gris clair. Aucune trace de couleur n’est visible.
Le vase est de forme ovale, à parois courbes et épaule non marquée. La base est plate. L’ouverture, non régulièrement formée, est légèrement arrondie. Aucun contenu n’est observé. Le bouchon est manquant.
Il s’agit d’un vase canope en albâtre, habituellement utilisé par les Égyptiens de l'Antiquité comme récipient pour les viscères embaumés du défunt. Une datation et une provenance probables sont difficiles à donner en l’absence de bouchon et d’inscription.
Consulter les fiches des autres vases canopes de la collection, par exemple Co. 960 et Co. 5780 (en calcaire, sans bouchon), Co. 3079 et Co. 3080 (inscrits, XXVIe dynastie probablement) et Co. 5894 (anépigraphe, bouchon à tête de singe).
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, Objets non en vitrine, salle des antiques, 550, "Canope anépigraphe, en albâtre, le couvercle manque. Haut. 34 cent. Estimé soixante francs."
Donation Rodin à l'Etat français en 1916.
Le canope était exposé en 1913 dans le musée des antiques à Meudon.
Il fut déposé au musée du Louvre dans un ensemble d'oeuvres égyptiennes et assyriennes en 1933-1934 et figure sur la liste de dépôt : "10 ou 11 - Vase de grand canope anépigraphe en albâtre. Haut. 0m35" (Inventaire des monuments égyptiens transmis par le musée Rodin au département des antquités égyptiennes (musée du Louvre), archives musée Rodin).
Le vase fut inventorié par le Louvre sous le numéro E. 15554 et fut remis au musée Rodin en 2004.
Égypte > Provenance inconnue
Troisième Période intermédiaire, début de la XXVe dynastie (fin VIIIe siècle avant J.-C.)
Calcaire.
H. 26,9 CM : D. base : 8,6 CM : D. max. 13,8 CM : P. 14 CM
Co. 981
La sculpture, cassée en deux fragments, a été recollée lors de la restauration de 1999. L’œil droit et le bec du faucon sont érodés. Des traces d’une patine ocre rouge et d’un surpeint sont visibles.
La pièce a été taillée dans un seul bloc de calcaire blanc. La forme est pleine. Le corps est à bord presque rectiligne se rétrécissant vers la base, qui est plate. La base a été grossièrement aplanie, laissant la trace de percussions faites lors de l'ébauche. Toute la chaîne opératoire peut être ainsi reconstituée.
La sculpture rappelle un vase canope à tête de faucon (Qébéhsénouf). Il n’y a aucune indication de séparation entre la tête et le corps, qui constituent un ensemble homogène. Malgré l’érosion et l’absence de peinture, on reconnaît bien les traits du rapace : le bec pointu, les yeux percés (seul l’œil gauche est conservé) et la perruque qui recouvre le dessus et les côtés de la tête puis se confond avec le corps du vase.
A partir de la XXe dynastie, les embaumeurs prirent l’habitude de replacer les entrailles du défunt, embaumées séparément, à l’intérieur de la momie. Des vases canopes factices, comme Co. 981, pouvaient alors être placés dans la sépulture, rappelant ainsi l’ancienne coutume qui consistait en l’utilisation de véritables récipients contenant les viscères.
Un autre exemple de pseudo-vase canope à tête de Qébéhsénouf (faucon), en calcaire peint, est conservé au Musée de Liverpool (1973.2.334).
Le vase canope factice du Kunsthistorisches Museum de Vienne, inventorié ÄS 3604, est stylistiquement très proche de Co. 981 (cf. REISER-HASLAUER 1989, p. 89-92). On remarque que les yeux et le bec de l’oiseau sont indiqués au moyen de peinture noire. Le musée de Vienne conserve par ailleurs d’autres exemples de vases factices, à tête d’homme, de babouin et de chacal (ÄS 3601-3, ÄS 3606-9, ÄS 3610). Ils sont tous datés de la Troisième Période intermédiaire, c’est-à-dire entre la XXIe et la XXVe dynastie.
Voir trois exemples du Petrie Museum (UC 29794, UC 29795 et UC 29796). Ils proviennent du Ramesseum et sont datés de la XXIe dynastie (cf. RAISMAN 1984, p. 28-9 n° 48, n° 50 et n° 51 ; pl. 10-1).
Le Musée des Beaux-Arts de Boston conserve un ensemble complet de quatre vases factices, en calcaire peint, chacun portant inscrit en hiéroglyphes le nom d’un génie protecteur (MFA 72.590-3). Leur provenance n’est pas connue.
Il est à noter que des pseudo-vases canopes ont également été découverts en Nubie (Soudan), par exemple dans le cimetière d’El-Kourou (Boston MFA 21.2813). Cet objet a été trouvé en 1919 lors des fouilles de l’expédition américaine dans la tombe du roi Chabataka (pyramide 18). Il est daté du début de la XXVe dynastie (fin VIIIe siècle avant J.-C.).
L’aspect singulier de ce pseudo-canope, où tête et corps du vase ont été réalisés en un seul bloc, ainsi que l’état d’usure de la pierre ont incité Paul Boreux, rédacteur de l’inventaire de la Donation en 1913 à le désigner en tant que « Faux canope » et l'estime à 10 francs.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrines 23 et 24, 517, "Faux canope à tête de faucon. Calcaire. Cassé en deux morceaux. Haut. 26 cent. 1/2. Estimé dix francs."
Donation Rodin à l'Etat français en 1916.
Le canope était exposé en 1913 dans une vitrine du pavillon de l'Alma à Meudon.
Égypte > Provenance inconnue
Du Nouvel Empire à la Basse Époque
Calcaire.
H. 20,8 CM ; D. col : 10,6 CM ; D. ouverture : 7,9 CM ; D. max. 14 CM ; D. base : 9,3 CM ; P. 14,7 CM.
Co. 960
Excellent état de conservation. Les outils utilisés pour fabriquer l'objet ont laissé des traces encore parfaitement visibles. Quelques petits éclats sont visibles.
Ce vase canope est en calcaire de couleur ocre jaune, dont le bouchon est manquant. Il est de forme allongée et ses parois convexes se réduisent régulièrement vers la base plane. L’ouverture et la base sont plates. L'ouverture est légèrement arrondie. La base n'a pas été polie, donc on y voit encore les traces de percuteurs utilisés lors de l'ébauche. La surface de la panse a été soigneusement polie : on y voit des traces de polissoir utilisé d'abord horizontalement, et la dernière opération a été faite verticalement. On peut ainsi reconstituer toute la chaîne opératoire. Il ne reste aucun contenu ni trace de polychromie.
Il s’agit d’un vase canope en calcaire destiné à l’équipement d’une tombe. Les viscères du défunt, retirés de la momie puis embaumés, étaient déposés dans ce récipient. Une datation et une provenance précises sont difficiles à donner en l’absence de bouchon et d’inscription.
La collection du musée Rodin comporte d’autres vases canopes, tels que Co. 5780 et Co. 6291 (en calcaire, anépigraphes, sans bouchons), Co. 3079 et Co. 3080 (en albâtre, inscrits, XXVIe dynastie probablement), Co. 5898 et Co. 5899 (en albâtre, inscrits, Nouvel Empire ou Basse Époque) et Co. 5894 (en albâtre, anépigraphe, bouchon à tête de singe).
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 17, 477, "Canope anépigraphe en pierre calcaire, pas de couvercle. Haut. 21 cent. 1/2. Estimé trente francs."
Donation Rodin à l'État français en 1916.
Le vase était exposé en 1913 dans une vitrine du pavillon de l'Alma.
Égypte > Provenance inconnue
Moyen Empire > XIIIe dynastie
Albâtre (vase) et terre cuite polychromé (bouchon).
H. totale : 30,4 CM ; Vase : H. 23,8 CM ; D. col : 10,9 CM ; D. ouverture : 8,5 CM ; D. max. 14,5 CM ; Bouchon : H. 8,9 CM : D. tenon : 7 CM ; D. max. 11,6 CM
Co. 952
L'objet est en bon état de conservation. Des cassures marquent l’encolure du vase et la bordure extérieure du bouchon.
Des fentes de cuisson se sont développées à l’intérieur de l’évidement du bouchon. Les couches picturales du couvercle sont assez lacunaires, mais leur adhérence est correcte. Le nez est arasé. Quelques légères épaufrures sur l’œil gauche, la joue droite et le menton. L’oreille gauche présente deux petites fissures.
Des traces vertes, sur la panse et l’encolure du vase, correspondent à un contact avec des objets métalliques (cuivre ou bronze). Des traces vertes sont également visibles à l’intérieur. L’épiderme est altéré et piqueté par endroits, notamment en bas du vase et près de la lèvre.
Le vase est en albâtre de couleur jaune pâle, relativement homogène et semi-translucide.
Il est ovoïde, avec une ouverture plate. Sa partie inférieure est arrondie, seul un petit plat à sa base lui permet de tenir verticalement. Aucun contenu ni trace de couleur ne sont visibles.
Le bouchon en terre cuite à dégraissant végétal, ocre rose, est sommairement façonné. Seul le modelé du visage est délicat.
Un décochement forme un tenon à la base du bouchon, permettant ainsi son emboîtement sur le vase. Cet emboîtement est sommaire.
Le dessus du bouchon est entièrement polychromé. Il représente une tête humaine portant une perruque noire évasée, lisse et enveloppante (le cou n’est pas visible), mais qui laisse les oreilles découvertes. L’extrémité de la perruque forme une ligne droite sur le front au-dessus des sourcils. Les carnations (visage et oreilles) sont ocre jaune. Le visage est ovale, large, avec des joues avec des joues pleines et un menton rond. Les yeux sont grands ouverts, la partie supérieure de l'oeil très courbe, la partie inférieure presque rectiligne. La partie vers le nez est juste arrondie, sans pointe lacrimale. La ligne de fard se poursuit vers la pommette, vers le centre de l'oreille. Les sourcils suivent la forme de l'oeil et finissent parallèlement au fard de l'oeil, au niveau de la tempe. Le nez, abîmé, est court et relativement large. La bouche est large, horizontale, avec des lèvres droites. Les oreilles figurées en relief sont larges. Le pavillon extérieur est indiqué. Tous ces éléments sont caractéristiques de la fin du Moyen Empire.
Outre le choix de matériaux différents pour le vase et le bouchon (ce qui n’était pas rare), l’originalité de ce vase canope réside dans la forme ovale du vase, qui rappelle une goutte (le diamètre maximal étant situé environ aux deux-tiers inférieurs).
D’autres vases canopes en albâtre présentent cette particularité, comme un ensemble conservé au Musée égyptien de Florence, daté du Nouvel Empire (SAT 2199 et SAT 2200). Les bouchons sont en bois peint. On remarque que les vases de cet ensemble n’ont sensiblement pas tous la même forme.
Des bouchons en céramique peinte peuvent être trouvés sur des vases canopes du Moyen Empire à la Basse Époque. Le style du bouchon de Co. 952 est caractéristique de la fin du Moyen Empire : Musées Royaux des Arts et d’Histoire de Bruxelles E. 4352, daté du Moyen Empire.
Le bouchon de Co. 952 représente peut-être Amset (ou Imsety), le génie funéraire anthropomorphe chargé de la protection du foie du mort.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 17, 476, "Canope anépigraphe en albâtre. Le couvercle est formé par une tête humaine en terre cuite. Haut. 32 cent. Estimé cinquante francs."
Donation Rodin à l'Etat français en 1916.
Le vase était exposé dans une vitrine du pavillon de l'Alma à Meudon en 1913.
Égypte > Provenance inconnue.
Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)
Matériau composite moulé
H. 11,2 CM ; L. 11,5 cm ; P. 2,1 cm.
Co. 904
Bon état de conservation, à l’exception de quelques zones érodées.
L’œuvre représente une déesse lionne en bas-relief. Seule le haut du buste de la déesse est visible. Il s'agit d'une déesse léontocéphale, à corps humain, dont on apercevoit le départ de l'épaule gauche.
La forme du relief est cintrée sur le dessus, arrondie en haut à gauche mais à angle plus droit à droite. Le contour suit environ le contour de la gueule de la lionne sur 1 cm de largeur sauf dans cette partie droite. Le dessous de l’objet est relativement plat.
La lionne regarde vers la droite, tandis que son épaule gauche est montrée de face, selon les canons classiques de l’iconographie égyptienne. La gueule de l’animal est représentée dans un modelé délicat. L’œil est bien marqué par un ovale. Le museau est juste incisé et un trait marque la gueule. Les poils de la crinière sont détaillés, l’oreille en revanche est juste marquée par un demi-cercle. L’un des pans de sa perruque descend près de son épaule droite. Son cou est orné d’un collier-ousekh.
Dans la partie supérieure du relief, au-dessus de la tête de la déesse, trois lignes sont gravées qui devaient servir au sculpteur pour définir les proportions de ce bas-relief. Sous le cou de la déesse, des lignes sont peintes en ocre rouge.
L’arrière du relief n’est pas lisse, puisque l’on peut observer de nombreuses traces de coulées, qui montrent bien que l’objet a été moulé.
M.C. Edgar (EDGAR 1906, p. 60-61) a attribué ce type de reliefs comme des représentations de la déesse lionne Bastet. Aucun nom n’apparaissant à côté de ces figures léonines, il pourrait toutefois aussi s’agir de l’autre divinité lionne très présente dans le panthéon égyptien et dans l’iconographie, à savoir Sekhmet (YOYOTTE, VERNUS 2005, p. 162-164), mais aussi d'autres déesses lionnes, et moins probablement de Matyt ou de Méhyt.
Aucun autre modèle de sculpteur dans la collection du musée Rodin ne représente une déesse lionne en relief. On notera toutefois l’existence de deux modèles représentant des lions en ronde-bosse : Co 837 et Co. 898 (ce dernier sous la forme d’un lion-gargouille).
Plusieurs autres modèles de sculpteur représentant une déesse lionne sont attestés. La déesse est toujours figurée regardant vers la droite, mais il s’agit généralement d’une plaque rectangulaire (EDGAR 1906, p. 60-61, pl. XXVIII, n° 33.421, 33.422, 33. 423 ; TOMOUM 2005, p. 232-233, pl. 66, n° 125-126). Il faut également souligner que ces reliefs sont généralement taillés dans le calcaire et non en terre cuite, comme au musée Rodin.
L’œuvre qui se rapproche le plus de Co. 904 est un objet conservé au musée de l’Hermitage (inv. 1106 ; http://www.globalegyptianmuseum.org/record.aspx?id=12830). Toutefois, elle s’en distingue car la lionne est figurée jusqu’en-dessous de la poitrine et que ses deux bras sont visibles.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913, Meudon, Atelier de peinture, vitrine 4, 305, "Tête de lionne sculptée en demi-relief sur un fragment de grès modèle de sculpteur. 12 cent. sur 11 1/2. Estimée quatre vingt francs."
Donation de Rodin à l'État français en 1916.
En 1913, l'oeuvre était exposée dans à Meudon, dans une vitrine de l'atelier de peinture. Elle figure encore à cet emplacement, dans la vitrine la plus à gauche, sur la première étagère en partant du bas, sur une photographie prise vers 1917 (musée Rodin, Ph. 4099) et reproduite dans l'ouvrage de Judith Cladel, Rodin, sa vie glorieuse, sa vie inconnue, publié en 1936.
Égypte > Provenance inconnue.
Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)
Calcaire (bas-relief) ; bois : noyer (coffrage et pieds).
Œuvre : H 19 cm ; l. 15, 2cm. Coffrage avec pieds : H. 30,7 cm ; l. 23,5 cm ; ép. 2,7 cm. Coffrage : H. 22, 2 cm ; l. 18,5 cm ; ép. 2,9 cm.
Co. 5838
État de conservation moyen. La plaque est cassée en de multiples endroits. De nombreuses traces d’oxyde de manganèse forment des taches brunâtres sur la surface du relief, en particulier sur la face avec les béliers.
Cette plaque fragmentaire en bas-relief saillant est enchâssée dans un socle rectangulaire monté sur deux pieds, réalisé par Kichizo Inagaki. Grâce à ce système, l’œuvre peut pivoter sur elle-même et les deux faces du relief, qui ne sont pas exécutées dans le même sens, sont visibles sans être inversées.
Sur une des faces, un faucon pèlerin de très belle facture est représenté de profil, qui regarde vers la droite. Sa calotte, son bec acéré, son œil et le contour de celui-ci, ainsi que sa joue sont figurés dans un jeu de détails sculptés ou simplement incisés, permettant de donner du volume à l’œuvre. Le départ de l’aile droite et de ses pattes est visible, mais le reste du relief est perdu. Toutefois, dans la partie en haut à gauche et sur le côté à droite subsistent des restes de petits rebords, cassés, qui servaient à marquer l’épaisseur originelle du relief. Des marques rouges et noires sont visibles sur le rebord dans la partie supérieure au niveau du rebord au-dessus, ainsi que quelques traces d’outils au-dessus du rebord du côté droit.
Sur l’autre face, et donc dans le sens inverse, apparaissent deux béliers. Les deux animaux, figurés l’un au-dessus de l’autre reposent chacun sur une ligne de sol d’1,2 cm de hauteur. Dans la partie supérieure, seule la patte avant droite de l’animal peut être distinguée. Le bélier sculpté dans la partie inférieure est quant à lui mieux conservé. Le visage du bovidé est détaillé, qu’il s’agisse de l’œil, du museau ou encore de ses oreilles. Il est doté de deux paires de cornes : une paire en forme de spirale et une paire de longues cornes striées. La toison de l’animal est figurée ainsi que ses deux pattes avant et la patte arrière gauche. Le relief est cassé au niveau de la patte arrière droite et dans le coin inférieur droit. Le flanc et la queue de l’animal ne sont pas préservés.
Pour une autre représentation de faucon sur un modèle mais en relief dans le creux dans les collections du musée Rodin, voir Co. 1042.
Les modèles de sculpteur en relief figurant des faucons ou des béliers sont relativement fréquents. En effet, l’image du faucon est bien souvent associée à celle du dieu solaire Horus, auquel le pharaon peut être assimilé. Le bélier peut quant à lui être assimilé aux divinités Khnoum, Amon ou Herishef. On ne s’étonnera donc pas que les apprentis sculpteurs aient souhaité s’entraîner à reproduire leur iconographie. Il faut toutefois signaler que ce relief est le seul connu sur lequel apparaisse sur une face deux béliers et sur l’autre un faucon.
Pour d’autres représentations de béliers, on prendra à titre d’exemples celui conservé à Baltimore (inv. 22.53 = STEINDORF 1946, p. 98, pl. 65, n° 349 = http://art.thewalters.org/detail/34770/model-with-two-rams/) sur lequel les deux béliers montrent deux états différents de sculpture. Le pelage du bovidé peut être plus ou moins détaillé ( EDGAR 1906, p. 68-69, pl. 33, n° 33441-33446 ; TOMOUM 2005, p. 230-231, pl. 63, n° 116-119), comme sur l’exemple de Cleveland (http://www.clevelandart.org/art/1928.626?collection_search_query=1928.626&op=search&form_build_id=form-75iOENPlFN_nymZ3WnhuJ25glEnc9XOfgDjPY9j28vY&form_id=clevelandart_collection_search_form), de Chicago (inv. 1920.251 = http://www.artic.edu/aic/collections/artwork/121768) ou celui du Metropolitan Museum of Art (inv. 07.228.10 = http://www.metmuseum.org/collection/the-collection-online/search/552475?rpp=30&pg=1&ft=sculptor's%2Bmodel%2Begypt&pos=24&imgno=1&tabname=label). Sur ce dernier, la face opposée figure deux pieds.
D’autres modèles de sculpteur peuvent montrer la divinité bélier sous forme anthropomorphe, comme c’est le cas à Boston (MFA 51.2474 = http://www.mfa.org/collections/object/double-sided-votive-relief-148421).
De la même manière, nous disposons de modèles de sculpteurs figurant des faucons avec plus ou moins de détails (EDGAR 1906, p. 72-74, pl. 35-36, n° 33453-33457 ; TOMOUM 2005, pl. 73-74, n° 140-145). Le modèle conservé au musée Rodin devait sans doute être moins détaillé que celui de Vienne (inv. 10147 = http://www.globalegyptianmuseum.org/record.aspx?id=4527) ou de Baltimore (inv. 22.291 = STEINDORF 1946, p. 99, n° 355) et presqu’analogue à celui du Metropolitan Museum (inv 11.155.12 = http://www.metmuseum.org/collection/the-collection-online/search/545195?rpp=30&pg=1&ft=sculptor's%2Bmodel%2Begypt&pos=15&imgno=1&tabname=label). Certains modèles de sculpteurs sont également connus en relief dans le creux, comme celui de Copenhague (ÆIN 1512 = JØRGENSEN 2009, p. 325-326, n° 150). Ils sont alors taillés dans des pierres plus dures comme le quartzite.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin auprès de l'antiquaire Joseph Altounian en 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 3, 303, "Modèle très fragmentaire, en calcaire portant d'un côté la tête et le corps (moins les pattes) d'un faucon tourné vers la droite, de l'autre, la tête et la partie antérieure d'un bélier. En deux morceaux 19 x 15 1/2. Estimé 50 francs."
Donation Rodin à l'État français 1916.
Le relief fut choisi pour être présenté à l'hotel Biron, où il se trouvait en 1913. Il fut monté sut un ssupport par l'ébéniste japonais Kichizo Inagaki entre 1912 et 1916. Pour présenter ce relief aux deux faces inversées, il inventa un montage muni d'un système de bascule qui permettait à Rodin de poser l'objet sur une table et de voir tour à tour apparaître le bélier ou le faucon. Le calcaire tendre était simplement encastré dans un panneau de bois, en retrait du cadre et ainsi protégé. Inagaki donna aux deux pieds des formes stylisées dont les rondeurs évoquaient les feuillages et les fleurs des peintres japonais et assembla chaque élément avec un savant système de tenons et mortaises. La forme de l'ensemble rappelait celle des paravents bas. Sur la face représentant le bélier, Inagaki fit oeuvre de sculpteur en travaillant le bois en très faible relief pour prolonger les pattes et la croupe de l'animal de manière impressionniste, à peine visible à l'oeil, mais sensible au toucher. Il utilisa pour cela une pièce naturellement striée qui imitait un pelage et semblait rendre le souffle du bélier. Cette intervention minimale témoigne du raffinement de son style et de sa modestie.
Égypte > Provenance inconnue.
Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.) [voir chronologie].
Calcaire
L. 14,6 CM ; l. 6,6 CM ; H. 8,3 CM.
Co. 837
Malgré sa restauration, cet objet reste fragile en raison d’épaufrures et de la présence de petits feuillets. L’oreille droite est visible mais l’oreille gauche n’est pas conservée. Les quatre coins du socle (h. 1,9 cm) sont abîmés.
Modèle de sculpteur figurant un lion couché reposant sur un socle rectangulaire. Sa tête est tournée vers la droite, formant un coude avec le reste de son corps. Sa patte antérieure gauche est repliée sur la droite qui est recourbée vers l’avant. Il est allongé sur son flanc gauche, ses deux pattes arrière repliées. La patte arrière droite est entièrement visible alors que l’on aperçoit seulement une partie de l’extrémité de sa patte gauche. La queue de l’animal dépasse sur l’avant du socle.
L’ensemble de cette statuette est réalisé relativement grossièrement. Ainsi, la crinière est seulement marquée par un trait. Les yeux et le museau et sont figurés de manière sommaire, la gueule est fermée.
Le lion est un sujet fréquemment représenté dans l’iconographie égyptienne et ce depuis l’époque prédynastique. Même si la désertification a amené son extinction, il reste jusqu’aux époques tardives symbole de puissance. En ronde-bosse, ce félin peut être figuré en rangées par paires à l’entée des temples et alterner avec des sphinx (YOYOTTE, VERNUS 2005, p. 157).
Le musée égyptien du Caire conserve une statue de lion allongé sur un socle, trouvée en 1898 dans l’actuelle Tell el-Moqdam (Le Caire, musée égyptien JdE 32998 / CGC N° 27514, voir EDGAR 1903, p. X et 31 ; pl. XVII N° 27514). Dans cette ville de Basse-Egypte, appelée Léontopolis par les Grecs, le dieu Mahès (dieu-lion au caractère guerrier, voir CORTEGGIANI 2007 p. 307-308) était vénéré et des fauves sacrés étaient élevés à proximité du temple. La statue de Tell el-Moqdam, plus grande que celle de Rodin (38,5 cm contre 14,6 cm), lui est très similaire. De facture égyptienne, il est à remarquer que le traitement de la crinière se rapproche néanmoins de l’art grec (EDGAR 1903, p. X), contrairement à celui de la statue Rodin Co. 837.
Le modèle de sculpteur du musée Rodin est certes de dimensions réduites, mais il présente l’avantage de nous montrer une étape de la réalisation de ce type de sculptures, lorsque l’ensemble des détails n’est pas achevé.
Pour un autre modèle de sculpteur représentant un lion conservé dans la collection, mais sous la forme d’un lion-gargouille, voir Co. 898.
Dans la statuaire égyptienne, la typologie des lions couchés est bien attestée. Un exemple moins abouti, sur lequel la gueule du lion est simplement figurée par un bloc, est conservé au musée de Bruxelles (inv. E 6747, http://www.globalegyptianmuseum.org/record.aspx?id=1101&lan=F). Le musée du Louvre possède un exemplaire quasiment identique à celui du musée Rodin (inv. E 1162), ainsi que des statuettes avec les détails anatomiques de l’animal plus détaillés, qu’il s’agisse des côtes, de la crinière ou de la gueule (N 4536 : GUICHARD 2014, p. 36, n° 14b ; E 3941, N 3755).
La plupart de ces statuettes de lions mesurent une vingtaine de centimètres de longueur et ont, comme celle du musée Rodin, la tête tournée vers la droite. C’est le cas de deux exemplaires à Copenhague (Ny Carlberg Glyptothek, inv. ÆIN 244, ÆIN 245 : JØRGENSEN 2009, p. 322-323, n° 148.1, 148.2), d’un au Walters Art Museum de Baltimore (inv. 22.40 : STEINDORF 1946, p. 93, pl. 59, n° 311, http://art.thewalters.org/detail/12240/sculptors-model-of-a-lion/), de deux au musée du Caire (CG 27514 : EDGAR 1903, p. 31, pl. 59 ; JE 47933 : TOMOUM 2005, p. 234, pl. 69, n° 131) et d’un au Brooklyn Museum (inv. 33.382 a-b : https://www.brooklynmuseum.org/opencollection/objects/3320/Recumbent_Lion).
Certains de ces modèles ayant été trouvé dans des temples, il est difficile de savoir s’il s’agit d’ex-votos ou d’entraînement pour les sculpteurs. Toutefois, un modèle de ce type conservé à Harvard (inv. 1979.38 : http://www.harvardartmuseums.org/art/214506), ainsi qu’un au Cleveland Museum of Art (inv. 1920.2001 : http://www.clevelandart.org/art/1920.2001?collection_search_query=lion+egypt&op=search&form_build_id=form-HK_RHi_SUVsy_u6haZxihPhaaGP5y5zC8ngl1Pq4CnU&form_id=clevelandart_collection_search_form) montrent le quadrillage utilisé par le sculpteur pour définir les proportions de l’œuvre.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913, Hôtel Biron, 124, "Petit lion accroupi sur une base les pattes devant sont croisées l'une sur l'autre, calcaire. Long. 15 cent. cent francs."
Donation de Rodin à l'État français en 1916.
Le modèle fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.
Égypte > Provenance inconnue.
Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)
Calcaire légèrement ocre.
H. 9,40 CM ; L. 22,3 CM ; l. 7 CM.
Co. 836
Le calcaire est pulvérulent avec des pertes de matière. Ainsi, les articulations des pattes antérieures ont disparu et les arêtes de la base, principalement du côté dextre, sont marquées de cassures, de manques et d’épaufrures. Des petits feuillets montrent la fragilité du matériau. Les volumes sont émoussés. Le bout de la gueule, usé, est désormais arrondi. De nombreuses griffures sous la base et quelques-unes éparses sur le crocodile sont observées. Un produit brunâtre, appliqué récemment peut-être afin de consolider l’objet, a rendu la pierre légèrement ocre. Le socle est abîmé du côté droit entre les deux pattes, sur quelques centimètres après la patte arrière ainsi que dans le coin arrière droit.
Un crocodile est figuré sur un socle plat rectangulaire d’1,4 cm de hauteur. Il est figuré allongé sur le ventre, ses quatre pattes étant pliées. Les quatre pattes sont immobilisées suivant un même axe. Sa gueule est en avant, fermée et sa queue est légèrement courbée vers la droite à son extrémité.
La carapace d’écailles osseuses (ou scutelles) est gravée en relief sur le dessus du reptile. Les yeux, les narines, la mâchoire pourvue de dents ainsi que les cinq griffes des pattes antérieures et les quatre griffes de pattes postérieures sont légèrement incisés dans le calcaire. On observe à divers endroits la présence de taches marronâtres à divers endroits, en particulier au-dessus de la gueule.
Sous la gueule, une fine partie du bloc est conservée. Elle a été volontairement réservée afin d’éviter que le volume en saillie ne se casse. Une ligne bleue foncée / noire a été tracée en son milieu. À l’avant du socle lui-même, sur sa hauteur, des incisions qui correspondent à un carroyage d’environ 1 cm sont visibles, tout comme un repère gravé à l’arrière de l’épaisseur de la base.
Pour une œuvre de plus grandes dimensions reprenant la même iconographie et conservée dans les collections du musée Rodin, voir Co. 3179. Elle se distingue toutefois de Co. 836 par l’aspect plus trapu du crocodile, l’absence de « pont » sous la gueule et le fait que les écailles soient représentées par de simples incisions mais en plus grand nombre.
Dans la catégorie des modèles de sculpteur représentant des animaux, ceux que l’on retrouve le plus fréquemment sont les taureaux, béliers, lions et faucons les crocodiles ne représentent donc qu’une minorité, au même titre que les canards, les vautours, ibis et babouins (TOMOUM 2005, p. 85-86). Le contexte de découverte de ces objets étant rarement connu, il est donc difficile de savoir s’il ne faut y voir que de simples exercices pour des apprentis sculpteurs ou, en raison de l’échelle conséquente de la représentation, si ils pouvaient également être utilisés comme ex-votos pour les divinités égyptiennes s’inspirant largement du bestiaire égyptien.
Le parallèle le plus probant pour Co. 836 est constitué par un lot de deux crocodiles en calcaire qui fut dernièrement en vente chez Bonhams le 3 avril 2014 (https://www.bonhams.com/auctions/21926/lot/183/). On notera cependant que leurs dimensions sont plus réduites (environ 12 cm de long chacun) et leur aspect plus sommaire : le détail des écailles n’est pas apparent et le « pont » sous la gueule est plus massif.
En dehors de ces deux exemplaires désormais conservés dans une collection privée, la majorité des modèles de sculpteur représentant des crocodiles s’avère être en relief plutôt qu’en ronde-bosse. Il s’agit bien souvent de plaques représentant la partie supérieure d’un crocodile qui peut être doté d’un corps humain (New York, Metropolitan Museum, inv. n°21.6.25 : http://www.metmuseum.org/collection/the-collection-online/search/551558?rpp=30&pg=1&ft=sculptor%27s+model+egypt&pos=30) ou de celui d’un reptile (Washington, Freer and Sackler Gallery, inv. n°1908.58 : http://www.asia.si.edu/collections/edan/object.cfm?q=fsg_F1908.58 ; Cambridge, Fitzwilliam Museum , E.GA.4545.1943 : http://webapps.fitzmuseum.cam.ac.uk/explorer/index.php?qu=E.GA.4545.1943%20%20&oid=58996 ; Hildeshein, Roemer und Pelizaeus Museum, inv. n°5270 : http://www.globalegyptianmuseum.org/record.aspx?id=11367, Caire CG 33490 : EDGAR 1906, p. 83, pl. 63 ; TOMOUM 2006, p. 241, pl. 82c, n° 166).
On ne peut manquer d’associer les représentations de crocodiles en ronde-bosse ou en relief au dieu-crocodile Sobek (sur ce dieu, voir CORTEGGIANI 2007, p. 508-510). Le culte de cette divinité est bien attesté dans les régions du Fayoum et de la Thébaïde, en particulier aux époques gréco-romaines, et notamment par l’existence de deux villes principales appelées Crocodilopolis.
L’espèce de crocodiles présente en Égypte est appelée Crocodilus Niloticus et ce reptile peut être tantôt adoré ou tantôt révéré. Il symbolise tant le Nil, sur les rives duquel il pullulait, que le pays tout entier, puisque le hiéroglyphe servant à désigner sa queue (km) est également employé pour qualifier l’Égypte en tant que telle (kémet) (YOYOTTE, VERNUS 2005, p. 209-240).
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon / atelier Tweed / vitrine 9, 365, "Crocodile en calcaire sur base rectangulaire. Long. 22 1/2. Estimé 150 francs."
Donation Rodin à l'État français 1916.
Le modèle était exposé à Meudon en 1913, dans une vitrine de l'atelier Tweed à Meudon.
Égypte > Provenance inconnue.
Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)
Calcaire
H. 7,80, CM ; l. 5, 70 CM ; Pr, 16,50 CM.
Co. 834
Assez bon état de conservation. Le matériau est sain. Des épaufrures marquent les arêtes de la base et de la section de la cheville. La surface est fortement érodée et le modelé très émoussé. Des griffures et des petites traces de choc parsèment l’épiderme. Des lichens se sont développés sur la pierre. Ils ne sont plus actifs mais ont taché la surface.
Modèle de sculpteur en calcaire fin représentant un pied gauche ainsi qu’une cheville. L’ensemble repose sur un socle de 0,44 mm de hauteur épousant la forme générale du pied. L’extrémité du petit orteil (ou quintus / exterius) est cassée, l’orteil précédent (ou quartus / pre-exterius) est légèrement abîmé.
Ce modèle, qui évoque les ex-votos apparus en Égypte à partir de l’époque ptolémaïque, est coupé au-dessus de la cheville. On peut observer sur la partie plate qui forme le plan de section de la cheville un quadrillage. Un autre quadrillage a été incisé sous la base du socle; les lignes remontent sur le côté droit de cette base. Les deux lignes du plan de section de la cheville sont à l’aplomb des lignes du dessous de la base. Du côté droit du pied, les lignes de repérage remontent jusque sur le socle. Ce quadrillage est composé de rectangles d’environ 3,25 sur 4,50 cm.
Le modelé de cette œuvre est très délicat. Les cinq doigts de pied sont longs, fins et bien séparés. Les ongles sont creusés plus profondément et les cuticules sont également marquées grâce à un léger bourrelet arrondi.
Aucune autre œuvre dans la collection ne représente des parties anatomiques spécifiques.
En revanche, ce type de modèles représentant uniquement le pied gauche est bien attesté dans la documentation concernant les modèles de sculpteur. Ainsi, le musée du Louvre possède trois modèles de pieds gauche (E 10913, E 10948, E 5520).
Il semble que ce soit plus spécifiquement le pied gauche qui était l’objet de ces exercices par les apprentis sculpteurs égyptiens, car c’est ce pied qui est figuré en avant, dans la position classique en statuaire égyptienne appelée « attitude de la marche » (YOUNG 1964, p. 250). Le pied gauche d’un personnage figuré en avant sert ainsi à représenter le mouvement et le fait que l’individu est en train de marcher. Quelques exemples de pieds droits sont toutefois connus (voir Caire, CG 33388 : EDGAR 1906, p. 48, pl. 19 ; TOMOUM 2005, p. 226, pl. 53, n° 96).
Les parallèles les plus probant sont conservés au Metropolitan Museum, inv. n°08.02.45 (YOUNG 1964, p. 255, fig. 13 ; http://www.metmuseum.org/collection/the-collection-online/search/551997?rpp=30&pg=1&ft=08%2c202%2c45&pos=1) et à la Walters Art Gallery, inv. n°22.48 et 22.56 (STEINDORFF 1946, p. 92, pl. 58, n° 309-310 ; http://art.thewalters.org/detail/31995/left-foot-with-grid/ http://art.thewalters.org/detail/27831/left-foot/), ce dernier ne possédant toutefois pas de lignes de repérage.
Un autre exemplaire se rapproche de notre œuvre par son modelé délicat, ses dimensions étant cependant beaucoup plus petites. Il s’agit de l’œuvre conservée à Hanovre, inv. 1950.171 (TOMOUM 2005, p. 226, pl. 52, n° 95).
Certains modèles de pieds gauches sont moins aboutis que celui du musée Rodin et la partie supérieure du pied peut alors ne pas être achevée intentionnellement, montrant comment il fallait sculpter cette partie de l’anatomie (Berlin, inv. n° 19747, Caire, CG 333378, CG 33379 : EDGAR 1906, p. 45, pl. 19, TOMOUM 2005, p. 225-226, pl. 51-52, n° 93, 94).
On soulignera que dans certains cas, c’est l’ensemble de la jambe qui a été sculptée, comme l’exemplaire Caire, CG 33377 : EDGAR 1906, p. 45, pl. 19 ; TOMOUM 2005, p. 226, pl. 54, n° 97).
Anépigraphe.
Acquis par Rodin auprès de l'antiquaire Joseph Altounian le 26 septembre 1910.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 181, "Pied gauche sur une base (modèle de sculpteur). Calcaire. Long. 16 cent. Estimé 150 francs."
Donation Rodin à l'État français 1916.
Le pied était exposé en 1913 dans une vitrine de l'hôtel Biron, dans une préfiguration du futur musée.