Égypte > provenance inconnue
Fin de l'Ancien Empire ou Moyen Empire > 2700-2200 avant J.-C. > 2033-1710 avant J.-C.
Bois polychromé
H. 30,6 cm ; L. 6,4 cm ; Pr. 9,2 cm
Co. 2441
Égypte > provenance inconnue
Fin de l'Ancien Empire ou Moyen Empire > 2700-2200 avant J.-C. > 2033-1710 avant J.-C.
Bois polychromé
H. 30,6 cm ; L. 6,4 cm ; Pr. 9,2 cm
Co. 2441
L'état de conservation est passable. Le bois est de mauvaise qualité et de nombreux défauts ont été partiellement masqués avec de la sciure de bois grossière, des flipots de bois ou de la toile de lin appliquée en marouflage. Des éléments manquent ; le bois, la polychromie et les éléments textiles sont altérés. L'objet présente les traces d'attaques anciennes d'insectes xylophages. Ces derniers ont notamment laissé des trous d'envols bien visibles sur la tête, le dos, sous le fessier et sur la face intérieure de la jambe gauche. Des fissures s'étirent au niveau de l'oreille gauche, du torse le long du bras et du fessier droit. Une fente verticale se remarque au-dessus du coude du bras gauche. La polychromie est lacunaire et soulevée par endroits. Enfin, la toile marouflée s'effiloche en bordure et les différentes couches se décollent. On note également un percement moderne sous le pied gauche, ménagé en vue d’une présentation verticale.
La statuette représente un homme nu et chauve, qui se tient debout. Son pied gauche est fermement plaqué au sol, sa jambe droite est au contraire relevée presque à angle droit. Malgré l'altération générale du bois et de la polychromie, les couleurs d'origine sont conservées. La carnation est rouge-brun, les sourcils et le fard sont noirs. La couche picturale à l'intérieur des yeux a disparu, mais on peut restituer que la sclérotique était blanche et l'iris dessiné en noir, comme il est de coutume dans la statuaire en bois.
Les formes du personnage sont potelées, ses traits d'une grande douceur. Le front, légèrement bombé, se prolonge en un crâne rond et lisse. Les yeux, en amande, sont assez petits. Placés haut sur le visage, ils sont entourés d'un trait de fard noir, dont la pointe externe se poursuit presque jusqu'aux tempes. Des sourcils de la même couleur, fins et longs, suivent la courbe des yeux. Le nez, assez large à la racine, s'allonge en une arête fine, qui s'arrondit légèrement aux ailes et s'épate à la base. Le visage est long et ovale, les joues, à peine arrondies, ont des pommettes peu visibles ; le menton est épais. La bouche est petite et souriante ; les lèvres charnues sont accentuées par des commissures profondes et nettement tracées. La lèvre supérieure avance légèrement sur la lèvre inférieure. Les traits sont ceux d’un jeune adulte. Le reste du corps confirme cette impression. Les épaules sont larges, les pectoraux bien visibles, la taille fine, le sexe petit. Cependant, on remarque un ventre et un fessier rebondis, de même que des jambes massives aux cuisses larges, généralement attributs de l’enfance. Les articulations, à savoir les omoplates, les hanches, les genoux et les chevilles, ne sont pas dessinées. Le nombril, en léger creux, se voit à peine. En revanche le triangle du pubis est bien marqué. On note que le pied gauche, le seul conservé, reste très schématique, et les orteils sont presque inexistants ; la statue était donc certainement insérée dans un socle –peut-être inscrit du nom et des titres du personnage-, disparu aujourd’hui.
Cette statuette est fragmentaire. Il subsiste la pièce principale, comportant la tête, le tronc, la jambe gauche et la partie supérieure de la jambe droite, ainsi que la partie supérieure du bras gauche. Des chevilles en bois, encore fichées dans l'épaule droite et le creux du coude du bras gauche, ainsi que dans le genou droit indiquent que les bras, avant-bras et la partie inférieure de la jambe droite étaient rapportés par un système de tenons. On remarque d'ailleurs que les deux chevilles, fichées l’une dans le bras gauche et l’autre dans le torse au niveau de l'épaule droite, ont été taillées dans un même élément en bois, de 4 mm de diamètre et de 2,5 mm de long. L'assemblage de la cuisse droite est plus complexe et reste à comprendre. On constate également des restes de toile de lin marouflée, qui enserre la partie gauche du cou, couvre le dos sous l'omoplate droite, et enfin entoure le haut de la cuisse droite. Sur cette dernière, la toile a été appliquée en plusieurs couches et atteint jusqu'à 0,5 cm d'épaisseur. L’observation du textile a révélé une armure toile, constituée d'un fil simple de torsion S, de 10 fils de chaîne et 14 fils de trame. La statue aurait été enveloppée dans une pièce d'étoffe. La qualité médiocre du bois et les manques comblés par des éléments en bois ou en textiles pourraient s'expliquer par le remploi d'une épaisse planche en bois, dans laquelle aurait été sculptée l'image du défunt.
Parmi les statues d’hommes ou de femmes nus, réalisées en bois et retrouvées dans les nécropoles de l’Ancien (2700-2200 av. J.-C.) et du Moyen Empire (2033-1710 av. J.-C.), celles d’enfants sont plus rares (voir HARVEY 2001). La posture de la statuette Co. 2441 est inhabituelle. Il n'est en effet pas commun qu'une statuette égyptienne ait une jambe relevée à l’équerre, et d’autant plus une jambe droite car c’est généralement la jambe gauche qui est avancée, figurant le mouvement de la marche. Une statuette en bois, datée du Moyen Empire est à rapprocher de celle du musée Rodin. Provenant de la Rive Ouest de Thèbes et achetée en 1892, elle est conservée à Dublin (National Museum of Ireland-Archaeology, Inv. N° 1892:256, voir MURRAY 1910 p. 39 et SMITH 1999 dans Globalegyptianmuseum.org). Si les bras de la statuette de Dublin ont disparu, celle de Rodin a conservé son bras gauche, dont le mouvement peut être restitué : le pli du coude laisse penser qu’il était replié.
Il est probable que Co. 2441 ait appartenu à un dépôt de tombe. Sa silhouette légèrement courbée peut en effet être rapprochée de la statuette en bois trouvée en contexte funéraire à Saqqâra dans la tombe de Ny-Pépy (VIème dynastie, 2350-2200 av. J.-C.), et dont les membres ont été fortement déformés par des conditions d’enfouissement humides (KOWALSKA 2013 p. 453-454 pl. CCII a). La datation la plus probable pour la statuette du musée Rodin serait donc à situer soit à la fin de l’Ancien Empire (à rapprocher stylistiquement de la statuette retrouvée à Saqqâra, voir supra), soit au Moyen Empire (voir la statuette conservée à Dublin).
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon / pavillon de l'Alma / vitrine 22, 514, "Statuette d'homme nu en bois stuqué peint en rouge. Il est figuré debout. Le poids de son corps porte sur sa jambe gauche ; la jambe droite dont il ne reste que la cuisse était au contraire repliée et ne devait pas toucher le sol. La tête est rasée. Le pied qui subsiste n'a plus de doigts, les brs manquent. Très mauvais état de conservation. Haut. 30 cent. Estimé deux cent francs."
Donation Rodin à l’État français 1916.
Égypte > provenance inconnue
Ancien Empire ou Première Période intermédiaire > 2700 - 2200 avant J.-C. > 2200 - 2033 avant J.-C.
Bois polychromé
H. 5,8 cm ; L. 5,2 cm ; Pr. 6,4 cm
Co. 2346
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 184, "Tête en bois peint perruque à cinq étages, haut. 5 cent. Et demi, estimé dix francs."
Donation Rodin à l’État français 1916.
L'œuvre est en état de conservation moyen. La surface était recouverte de dépôts d’enfouissement. Le bois a subi l’attaque d’insectes xylophages et l’objet est très fragmentaire.
Ce fragment d’objet en bois égyptien (cèdre, cyprès ou figuier sycomore) est à l’effigie de Bès. Le visage léonin, aux pommettes saillantes, entouré d’une crinière est grimaçant. Les sourcils broussailleux, les grands yeux, le bout du nez épaté, la lèvre supérieure charnue, la langue pendante ainsi que la longue moustache indiquent clairement qu’il s’agit de la représentation du génie, protecteur du foyer. La face du dieu est sculptée sur la partie convexe, assez fortement bombée. Au revers, la partie concave est soigneusement polie.
Bès est une divinité secondaire protectrice du foyer. Ses représentations sont incontestablement attestées dès le Nouvel Empire. Bès est un nom générique donné à toute une série de nains qui peuvent parfois être confondus avec d’autres génies tels Aha ou Hity. De forme naine, Bès possède de long bras, est joufflu et affublé d’épais sourcils, d’une longue barbe fournie et très souvent d’une couronne de plumes d’autruche. Au Nouvel Empire, Bès porte souvent une peau de léopard. Une des caractéristiques principales de son iconographie réside dans le fait que le génie est presque toujours représenté de face. Le nain a une parèdre, Beset, mais on lui attribue généralement Taoueret comme épouse. Protecteur du foyer, Bès assure aux humains un sommeil reposant, chasse les cauchemars et est réputé leur garantir une vie sexuelle épanouissante. La sexualité est un aspect essentiel de sa personnalité, ce qui lui conférait de toute évidence un esprit gai et jovial, renforcé par son surpoids, signe d’abondance. Bès est une figure particulièrement importante dans l’univers de la femme et de l’enfant. Il les protège pendant la grossesse et au moment de l’accouchement et garantit l’harmonie familiale. On doit son visage sévère, ses grimaces parfois effrayantes et ses postures guerrières à son devoir de protection. Bès protège les humains en éloignant les forces du mal et est ainsi généralement désigné comme étant le « Combattant ». Il est l’assistant magique de la déesse Hathor et non son égal. Bon nombre de ses représentations et effigies ont d’ailleurs été retrouvées dans les sanctuaires dédiés à la déesse. Bès est un personnage important dans le mythe de la déesse lointaine (voir INCONNU-BOCQUILLON Danielle, Le Mythe de la Déesse Lointaine à Philae, Bibliothèque d’Études, Institut Français d’Archéologie Orientale132, Le Caire, 200), dans lequel on raconte qu’il escorta Hathor durant son retour en Égypte en lui jouant de la musique. Le génie est donc aussi le protecteur des danseuses et des prêtresses d’Hathor. C’est pour cette raison que l’on retrouve souvent son image sur des sistres (par exemple au Walter Art Museum de Baltimore, 54.493). Il incarne les aspects violents et défensifs de la déesse, décourageant ainsi ses ennemis à s’en prendre à ses adorateurs. Bès connaîtra une postérité puisque l’on retrouve des représentations du nain jusqu’au premier siècle du premier millénaire de notre ère. On a retrouvé un certain nombre de ses effigies dans la ville d’Akhetaton et il est possible qu’un lieu ait été consacré à son culte dans l’oasis de Bahariya.
Un élément identique à ce masque en bois est conservé dans les collections du musée, le Co. 5676. Les insectes xylophages ayant fortement dégradé le bois, il est difficile de déterminer avec certitude la forme initiale des Co. 5676 et Co. 5677 mais leur réalisation en bois est un indice pour comprendre leur usage d’origine. Plusieurs utilisations peuvent être évoquées. Il s’agit très probablement des éléments d’un repose-tête, comme par exemple l’exemplaire du Musée du Louvre inventaire N° E10912. En ce qui concerne l’usage et la symbolique des chevets et repose-têtes, voir le catalogue de l’exposition organisée par la Fondation Dapper pour les arts africains du 20 avril au 16 septembre 1989 (Christiane Falgayrettes, Supports de rêves, Paris, Editions Dapper, 1989). Néanmoins, les figures de Bès des Co. 5676 et Co. 5677 constituaient peut-être l’ornement d’un ustensile, d’une pièce d’ameublement (lit ?) ou d’une applique murale, à l’image de l’applique conservée au Metropolitan Museum of Art de New York sous le numéro d’inventaire 25.10.20.5.
La collection égyptienne du musée Rodin possède sept autres objets à l’effigie de Bès, à savoir ceux inventories sous les numéros Co. 2736, Co. 2596, Co. 3064, Co. 3385, Co. 966, Co. 3090, Co. 5676. L’objet Co. 5677 est très similaire au Co. 5676 bien que le Co. 5677 soit un peu mieux conservé.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin auprès de l'antiquaire Joseph Altounian le 11 septembre 1912.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 55, "(a-b) Deux têtes de Bès, très fragmentaires, ayant appartenu à un meuble (bois) Hauteur moyenne 8 cent. Estimé cent francs."
Donation Rodin à l’État français en 1916.
Les deux objets furent exposés ensemble à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux les décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.
L'œuvre est en mauvais état de conservation. Le bois a été attaqué par des insectes xylophages et l’objet est très fragmentaire. La surface était recouverte de dépôts d’enfouissement.
Ce fragment d’objet en bois égyptien (cèdre, cyprès ou figuier sycomore) est à l’effigie de Bès. Le visage léonin, aux pommettes saillantes, entouré d’une crinière est grimaçant. Les sourcils broussailleux, les grands yeux, le bout du nez épaté, la lèvre supérieure charnue, la langue pendante ainsi que la longue moustache indiquent clairement qu’il s’agit de la représentation du dieu protecteur du foyer. La face du dieu est sculptée sur la partie convexe, assez fortement bombée. Au revers, la partie concave est soigneusement polie.
Bès est une divinité secondaire protectrice du foyer. Ses représentations sont incontestablement attestées dès le Nouvel Empire. Bès est un nom générique donné à toute une série de nains qui peuvent parfois être confondus avec d’autres génies tels Aha ou Hity. De forme naine, Bès possède de long bras, est joufflu et affublé d’épais sourcils, d’une longue barbe fournie et très souvent d’une couronne de plumes d’autruche. Au Nouvel Empire, Bès porte souvent une peau de léopard. Une des caractéristiques principales de son iconographie réside dans le fait que le génie est presque toujours représenté de face. Le nain a une parèdre, Beset, mais on lui attribue généralement Taoueret comme épouse. Protecteur du foyer, Bès assure aux humains un sommeil reposant, chasse les cauchemars et est réputé leur garantir une vie sexuelle épanouissante. La sexualité est un aspect essentiel de sa personnalité, ce qui lui conférait de toute évidence un esprit gai et jovial, renforcé par son surpoids, signe d’abondance. Bès est une figure particulièrement importante dans l’univers de la femme et de l’enfant. Il les protège pendant la grossesse et au moment de l’accouchement et garantit l’harmonie familiale. On doit son visage sévère, ses grimaces parfois effrayantes et ses postures guerrières à son devoir de protection. Bès protège les humains en éloignant les forces du mal et est ainsi généralement désigné comme étant le « Combattant ». Il est l’assistant magique de la déesse Hathor et non son égal. Bon nombre de ses représentations et effigies ont d’ailleurs été retrouvées dans les sanctuaires dédiés à la déesse. Bès est un personnage important dans le mythe de la déesse lointaine (voir INCONNU-BOCQUILLON Danielle, Le Mythe de la Déesse Lointaine à Philae, Bibliothèque d’Études, Institut Français d’Archéologie Orientale132, Le Caire, 200), dans lequel on raconte qu’il escorta Hathor durant son retour en Égypte en lui jouant de la musique. Le génie est donc aussi le protecteur des danseuses et des prêtresses d’Hathor. C’est pour cette raison que l’on retrouve souvent son image sur des sistres (par exemple au Walter Art Museum de Baltimore, 54.493). Il incarne les aspects violents et défensifs de la déesse, décourageant ainsi ses ennemis à s’en prendre à ses adorateurs. Bès connaîtra une postérité puisque l’on retrouve des représentations du nain jusqu’au premier siècle du premier millénaire de notre ère. On a retrouvé un certain nombre de ses effigies dans la ville d’Akhetaton et il est possible qu’un lieu ait été consacré à son culte dans l’oasis de Bahariya.
Un élément identique à ce masque en bois est conservé dans les collections du musée, le Co. 5677. Les insectes xylophages ayant fortement dégradé le bois, il est difficile de déterminer avec certitude la forme initiale des Co. 5676 et Co. 5677 mais leur réalisation en bois est un indice pour comprendre leur usage d’origine. Plusieurs utilisations peuvent être évoquées. Il s’agit très probablement des éléments d’un repose-tête, comme par exemple l’exemplaire du Musée du Louvre inventaire N° E10912. En ce qui concerne l’usage et la symbolique des chevets et repose-têtes, voir le catalogue de l’exposition organisée par la Fondation Dapper pour les arts africains du 20 avril au 16 septembre 1989 (Christiane Falgayrettes, Supports de rêves, Paris, Editions Dapper, 1989). Néanmoins, les figures de Bès des Co. 5676 et Co. 5677 constituaient peut-être l’ornement d’un ustensile, d’une pièce d’ameublement (lit ?) ou d’une applique murale, à l’image de l’applique conservée au Metropolitan Museum of Art de New York sous le numéro d’inventaire 25.10.20.5.
Sept autres objets à l’effigie de Bès sont conservés au musée Rodin (les Co. 966, Co. 2596, Co. 2736, Co. 3064, Co. 3090, Co. 3385 et le Co. 5677, pendant du Co. 5676.)
Anépigraphe.
Acquis par Rodin auprès de l'antiquaire Joseph Altounian le 11 septembre 1912.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 55, "(a-b) Deux têtes de Bès, très fragmentaires, ayant appartenu à un meuble (bois) Hauteur moyenne 8 cent. Estimé cent francs."
Donation Rodin à l’État français en 1916.
Les deux objets étaient exposés ensemble à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux les décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.
Egypte > Provenance inconnue
Les derniers temps > Troisième Période Intermédiaire ou Epoque tardive
Bois polychromé
H. 14 CM : L. 5,4 CM : P. : 13 CM
Co. 2483
Des fissures parcourent l’oiseau à mi-hauteur. Elles ont entraîné de petits soulèvements de polychromie.
Des rayures ont griffé la polychromie, faisant apparaître la préparation blanche.
La polychromie présente des lacunes, notamment sur le dessus de la tête, le dos et le dessous de la base, laissant apparaître la préparation blanche et parfois le bois. Des soulèvements importants forment par endroits des petits cratères.
La statuette a souffert de l’humidité ; de nombreuses petites taches grisâtres maculent la polychromie sur la base.
L’encrassement important de la statuette a considérablement assombri la polychromie.
Sculptée dans une seule pièce de bois, cette statuette représente un faucon reposant sur une base rectangulaire au bout arrondi. Il s'agit d'un faucon-akhem, ainsi nommé d'après l'hiéroglyphe représentant un faucon couché, signifiant "image divine".
Les ailes, peintes en ocre rouge, sont modelées en relief et cernées de noir. Le dessus de la tête est peint en bleu. Le reste du corps et la base sont peints en ocre jaune. Le haut des pattes est suggéré en relief et dessiné en noir ; elles se prolongent ensuite sur la base. La face du faucon, elle, est peinte en blanc, rehaussée de détails peints en noir, tels que les yeux, les caroncules et le bec. Les contours de la tête sont soulignés par des pointillés noirs.
Il n'existe aucune trace d'élément de fixation au verso de la base, si ce n'est deux petites encoches grossièrement taillées.
Il subsiste sur la poitrine des traces de vernis.
Ce type d'ornement, fréquent à la Basse Epoque et à l'époque gréco-romaine, était souvent fixé à l'avant des socles de Ptah-Sokar-Osiris ou sur des coffrets, mais est aussi présent sur des sarcophages externes, comme on peut le voir sur le sarcophage du Metropolitan Museum de New York, ou encore sur le sarcophage de Ousai conservé à Bologne (1990 Il senso dell'arte nell'antico Egitto, n°159 p. 211). On peut y voir la "transposition de l'Horus de Létopolis qui s'était jadis posé sur la bière d'Osiris afin de la protéger" (PERDU RIKAL 1994, p. 98).
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 196, "Oiseau Akhem en bois peint (la couleur est moderne). Haut. 14 cent. Estimé cinq francs."
Donation Rodin à l'État français 1916
Égypte > Provenance inconnue
Probablement les derniers temps > Troisième Période Intermédiaire ou Époque tardive
Bois polychromé
H. 14,5 CM ; L. 7,2 CM ; P. 30,5 CM
Co. 2442
Des éclats de bois sont manquants sur les oreilles et autour de l'assemblage du museau. La queue et la patte postérieure gauche sont manquantes.
La couche picturale noire badigeonnée sur toute la figurine est altérée. Très lacunaire, elle s'écaille et présente de nombreux soulèvements.
Des moisissures se sont anciennement développées sur la statuette, en particulier à l'arrière du cou. La trace d'une ancienne attaque d'insectes xylophages est observée autour du départ de la queue.
Enfin, la statuette est encrassée.
Cette statuette en bois figure un canidé couché, tête relevée et oreilles dressées. Elle est constituée d'une pièce principale, le corps, à laquelle sont rattachés la tête et le museau, ainsi que la queue, aujourd'hui disparue. La patte postérieure gauche est cassée, tout comme l'extrémité des oreilles.
Tandis que le tenon du cou a été sculpté dans du tamaris, le reste du canidé, à savoir la tête, le corps et les pattes, a été réalisé dans plusieurs morceaux de figuier sycomore. Le bois est enduit d'une couche préparatoire ocre clair, chargée de grains, elle-même largement recouverte d'une couche noire, bitumineuse, dont l'épaisseur d'origine est encore visible à deux endroits sous le ventre de l'animal. On y distingue notamment des fibres végétales ainsi que des empreintes digitales.
L'artisan a fidèlement restitué la ligne et la silhouette caractéristiques d'un canidé égyptien. L'allure de l'animal est fine et élégante : les pattes antérieures étendues, la tête et les oreilles dressées, et les pattes postérieures repliées, lui confèrent une allure alerte. Le modelé de la tête est délicat, mais l'essentiel des détails est masqué par la couche noire de la surface ; ils étaient peut-être initialement peints. Le modelé du reste du corps se distingue mieux : les replis de la peau, la musculature des pattes, ainsi que les griffes, nettement incisées, sont bien représentés.
La queue de l'animal est manquante. Les chiens domestiques ou sauvages de l'Égypte ancienne se caractérisent, pour la plupart, par une queue recourbée en spirale. Ce n'est pas le cas du lévrier, dont les représentations restent cependant plus rares (YOYOTTE, VERNUS 2005, p. 167 et 544 : « chien sauvage et chien domestique »). S'il est plus courant que la queue des statuettes d'Anubis-chacal couché retombe vers le sol, ou soit repliée vers le corps ou l'arrière-train, il n'est pas rare qu'elle se trouve dans le prolongement du corps (YOYOTTE, VERNUS 2005, p. 127 : « Anubis »).
L'hypothèse la plus probable serait d'identifier en la figurine Co. 2442 un dieu Anubis, représenté sous sa forme de canidé, « parangon de la momification » (YOYOTTE, VERNUS 2005, p. 124), gardien du défunt, garantissant sa survie dans l'au-delà. Anubis, fils d'Osiris et de Nephtys, patron des embaumeurs, était en effet le gardien de la nécropole et une divinité psychopompe (CORTEGGIANI 2007, p. 42-44 et YOYOTTE, VERNUS 2005, p. 126 : « Anubis »). Dans un rôle de protection, cette statuette aurait accompagné un mobilier funéraire, surmontant un sarcophage, comme on peut le voir sur le sarcophage de Nesmoutnaatnerou au Museum of Fine Arts à Boston (Inv. N° 951407d) ou encore sur celui de Tabakenkhonsou au Metropolitan Museum de New York, ou bien un coffret à reliques funéraires, contenant généralement les vases canopes (CHAPPAZ, CHAMAY 2002, p. 95). Sous le corps de la figurine, deux cavités aujourd'hui comblées d'une matière bitumineuse seraient à voir comme un système de fixation au mobilier funéraire d'origine.
Cet exemplaire est assez proche stylistiquement de celui conservé à Grenoble (KUENY, YOYOTTE 1979, p. 56 : n° 37). Ces statuettes datent pour la grande majorité de la Basse Époque voire de la fin de la Troisième Période intermédiaire (2002 Reflets du divin, p. 95 : n°79 ; 1983 A divine tour of ancient Egypt, p. 85 : n°64). Le musée Rodin conserve deux autres images en bois de canidés couchés : le Co. 2347 et le Co. 3397. Ce dernier serait néanmoins peut-être à voir comme la représentation d'un animal séthien.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Meudon, pavillon de l'Alma, vitrine 6, 315, "Chacal couché en bois peint en noir. L'oreille droite est cassée. Long. 29 cent. Estimé 3 francs."
Donation Rodin à l'État français 1916.
Égypte > Provenance inconnue
Les derniers temps > Troisième Période intermédiaire ou Époque tardive
Bois polychromé
H. 8,1 CM : L. 4,6 CM : P. : 15,5 CM
Co. 2347
Assez bon état. Le bois est sain. Il présente cependant, sur le profil gauche, des cavités qui évoquent une attaque ancienne d'insectes xylophages et également des zones d'usure. Les extrémités des oreilles ont été cassées et ont disparu. Sous la base, un éclat de bois est manquant. Une petite fente est observée à cet endroit. Seuls des restes d'enduit ocre jaune et de préparation blanche sont conservés.
Cette statuette en bois représente un canidé couché sur une base, les oreilles dressées et portant un collier. La statuette, sculptée dans une seule pièce de bois, témoigne d'un travail plutôt soigné mais présente tout de même une sensible asymétrie par endroits. Sa silhouette est marquée par des hanches saillantes et par un léger renflement des côtes. Un très léger modelé distingue le haut des pattes antérieures. Les griffes des pattes sont détaillées. La tête du canidé témoigne de la même finesse de traitement, tant par le modelé du museau que par les fines incisions dessinant les yeux et le contour de la gueule.
La figurine présente d'infimes traces d'un enduit ocre jaune. L'arrière de la base présente une mortaise sous la queue ; celle-ci devait soit s'étaler dans le prolongement du corps, soit retomber verticalement vers le sol. Deux mortaises d'environ 0,5 cm de diamètre situées sous la base et la présence d'une cheville cassée dans l'une d'entre elle indiquent que la figurine était originellement fixée sur un socle aujourd'hui disparu.
Il s'agit là d'une représentation d'Anubis sous sa forme de canidé, "parangon de la momification" (YOYOTTE, VERNUS 2005, p. 124), gardien du défunt, garantissant sa survie du défunt dans l'au-delà.
Ces statuettes, datant pour la grande majorité de la Basse Époque voire de la fin de la Troisième Période intermédiaire (2002 Reflets du divin, n°79 p. 95 ; KUENY, YOYOTTE 1979, n°37 p. 56), étaient généralement fixées sur des coffres ou des sarcophages de canidés, bien qu'on en rencontre aussi surmontant des sarcophages de dignitaires, comme on peut le voir sur le sarcophage de Nesmoutnaatnerou au Museum of Fine Arts à Boston ou encore sur celui de Tabakenkhonsou au Metropolitan Museum de New York.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 155, "Chacal couché sur une base. A son cou un collier jadis doré. Il est monté sur un socle moderne. Long. 15 cent. 1/2. Estimé 30 francs."
Donation Rodin à l'État français 1916.
L'objet fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.
Egypte > Provenance inconnue
Période byzantine
Bois
H. 6 CM : L. 13 CM : Ep. : 0,5 CM
Co. 3442
Bon état.
Trois grosses dents sont cassées à leur extrémité. Il s’agit de cassures anciennes. En revanche, la cassure sur une des bordures extérieures est plus récente.
Une des bordures encadrant les petites dents présent un arrachement. La teinte du bois montre que cette altération est ancienne.
Ce peigne en bois à double denture est de forme rectangulaire.
Un côté est pourvu de dents fines et étroitement espacées, tandis que l'autre côté comporte des dents plus épaisses et plus largement espacées. Chaque côté est encadré par des languettes plus larges au dessin carré. Le décor de ce peigne, identique sur les deux faces, est léger et simple. Trois fines incisions parallèles bordent les dents sur chaque côté, tandis que d'autres stries doubles au tracé irrégulier traversent l'espace central à cinq reprises.
Du sable est encore visible entre les dents.
Ce peigne provient vraisemblablement d'un contexte funéraire.
Ce type de peigne à double denture apparait à partir de l'époque ptolémaïque et est assez courant sous les époques romaine et byzantine (ASHTON 2011, p. 29-31). On pourrait ainsi rapprocher le peigne du Musée Rodin au peigne E.361.1932 du Fitzwilliam Museum, daté de la période byzantine (ASHTON 2011, p. 31, pl. 8 p. 43).
Il a été suggéré que les dents les plus étroites servaient à l'épouillage, et les autres plus larges au peignage et coiffage (PALMA 1991, p. 194).
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 121, "Peigne en bois, à double denture, long. 12 ½ Estimé dix francs."
Donation à l'État français 1916.
Le peigne fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.
Egypte > Provenance inconnue
Datation inconnue
Bois polychromé
H. 5,6 CM : L. 7,9 CM : Ep. : 14,40 CM
Co. 3400
Le bois est sain mais très sec, et est parcouru de fentes. Une de ces fentes s’est largement ouverte sur le dessus du pied.
Ce fragment de statue est la partie avant d'un pied gauche.
Le travail est soigné : le modelé et régulier, les orteils sont légèrement séparés les uns des autres et les ongles sont détaillés. Un défaut du bois a été comblé par une cheville sur le côté gauche du pied, et l'ensemble a été recouvert d'une couche ocre directement appliquée sur le bois puis vernie.
Une cheville transperce le pied à la naissance du gros orteil. Elle est peinte sur le dessus du pied, mais dépasse de la plante du pied et semble cassée.
Ce fragment de pied pied était rattaché au reste de la statue au moyen d'un tenon, encore présent.
Acquis par Rodin auprès de l'antiquaire Oxan Aslanian le 11 novembre 1910.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 163, "Pied gauche en bois peint en rouge. Les doigts sont très écartés. Long. Max. 15 cent. Estimé quinze francs."
Donation Rodin à l'État français 1916.
Egypte > Provenance inconnue
Datation inconnue
Bois
H. 2,5 CM : L. 4,5 CM : Ep. : 4,3 CM
Co. 6430
Bon état.
Cette fusaïole en bois est un outil servant à tisser (sur les techniques du tissage à l'époque pharaonique, voir 2002 L'Egypte, trame de l'histoire, p. 28-29).
Sa forme ronde est sensiblement irrégulière (son pourtour est aplati en deux endroits) et bombée. Elle est percée en son centre d'un trou d'environ 1 cm de diamètre.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
Donation Rodin à l'État français 1916.