Provenance inconnue
Ve-VIIIe siècle ?
L. 5,2 cm ; l. 5 cm ; ép. max. 0,3 cm
Os, tibia de bœuf ?
Co. 2377
Provenance inconnue
Ve-VIIIe siècle ?
L. 5,2 cm ; l. 5 cm ; ép. max. 0,3 cm
Os, tibia de bœuf ?
Co. 2377
La plaque ajourée est brisée vraisemblablement en son milieu. Ne subsiste que la partie senestre. Elle offre une couleur crème uniforme. La teinte crayeuse du bord supérieur, au revers, s’explique par un léger délitement de la matière osseuse, qui se caractérise aussi par quelques fentes. On observe de petites taches brunes en partie supérieure du bord latéral. La surface est recouverte d’une légère couche de salissure sur les deux côtés.
Le fragment de plaque appartenait à l’origine à un décor de forme rectangulaire, aminci en languette sur ses bords latéraux. Ce dispositif permettait peut-être l’insertion de l’élément dans un montant rainuré. Pourvue de larges bordures lisses, la plaquette comporte dans sa partie centrale un décor de fins rinceaux travaillés en ajour. Les tiges décrivent des volutes qui se recourbent pour donner naissance à de petites feuilles trilobées, ou à des fleurs de lys, disposées à l’horizontale.
Quelques exemples de décors ajourés en os ont été mis en évidence pour les périodes protobyzantine et omeyyade. Ces plaques festonnées et finement ouvragées venaient sans doute embellir des pièces de mobilier. Le site d’Assos en Turquie a livré un décor ajouré dont les enroulements végétaux rappellent beaucoup notre placage (BÖHLENDORF-ARSLAN 2021, p. 77, fig. 71f p. 78). Ce placage égayait sans doute les parois d’un coffret en bois d’époque protobyzantine, qui renfermait un certain nombre d’ustensiles. On relève aussi, parmi le mobilier des fouilles archéologiques de Saraçhane à Istanbul, une plaque carrée délicatement façonnée en ajour (HARRISON 1986, n° 64 p. 231, fig. 315), mais celle-ci est attribuée à l’époque médiobyzantine (Xe-début du XIIe siècle).
Les placages en os à motifs ajourés se rencontrent fréquemment au Proche-Orient et en Égypte, à la fin de la période byzantine et au début de l’époque islamique. Une série de décors a été découverte à Césarée Maritime (AYALON 2005, n° 403-420 p. 102-103, p. 284-287, n° 514 p. 115 p. 304-305, n° 559 p. 124, p. 316-317, photo. 3 p. 335). Ils peuvent être mis en rapport avec les fines plaques exhumées à Ahskélon en Israël (WAPNISH 2008, Cat. 9, fig. 34.24 p. 611). Une même typologie de décor existe aussi en Égypte, notamment au Lac Manzalleh (PETRIE 1927, p. 45, pl. XXXIX) et à Istabl ‘Antar (RODZIEWICZ 2012, n° 425-426 p. 245-246, pl. 64 p. 424, pl. 117.2-3 p. 467). Certaines de ces plaquettes ont été interprétées comme des inscriptions en couffique fleuri, ce qui ne semble pas être le cas de notre oeuvre. Les motifs végétaux bien identifiables de notre pièce, ainsi que le soin apporté au travail en ajour, nous invitent davantage à la comparer au décor retrouvé à Assos, dans un contexte tardo-antique ou protobyzantin.
Comparaisons
-Assos (Turquie), Agora inférieure, salle 3.
-Istanbul, fouilles de Saraçhane.