Tête de femme

Egypte > provenance inconnue.

L’époque hellénistique et romaine > Empereurs romains > Début du IIIe s. après J.-C. (D'après le style)

[voir chronologie]

Stuc polychrome, os, verre peint.

H. 19,5 CM : l. 15 CM : P. 23 CM

Co. 661

Comment

State of preservation

La tête est entièrement conservée, ainsi que le début d’un dosseret, brisé. Le dosseret et la base du cou manquent.
La plaque de fond, obturant la tête, est présente.
L’épiderme a en grande partie disparu, laissant voir l’enchâssement des yeux.
La presque totalité de la polychromie est perdue, sauf sur les cheveux. Quelques lacunes sont à noter dans l’épaisseur de la chevelure.
Trois perles constituant une boucle d’oreille, conservées dans les réserves, appartiennent probablement à la boucle d’oreille droite de ce masque, manquante.

Description

Ce « masque » funéraire est traité en ronde-bosse. Il représente une femme au visage ovale et aux cheveux noirs.

Les cheveux, partagés par une raie médiane, sont arrangés en bandeaux crantés attachés en chignon large, plaqué à l’arrière du crâne. Le chignon est marqué d’incisions rectilignes en tous sens ; il est de plus orné de deux épingles en os, fichées au sommet.

Les yeux sont réalisés en plaquettes de verre peintes. Les paupières sont modelées dans du stuc frais, ajouté sur le pourtour des plaquettes, permettant de les maintenir en place. Les sourcils sont indiqués par un léger relief.

Le modelé de la bouche est estompé. Le nez, légèrement busqué, n’a pas les narines creusées. Le menton présente une fossette.

Les oreilles sont en grande partie dissimulées par les cheveux, et seuls les lobes, ornés de boucles d’oreilles, sont visibles. Ces boucles d’oreilles, en forme de grappe, ont été réalisées à part et rapportées sur le masque.

 

Le musée du Louvre, à Paris, conserve plusieurs exemples de la coiffure portée par Co. 661, composée de bandeaux crantés couvrant partiellement ou complètement les oreilles, séparés par une raie médiane, descendant bas sur le front et réunis en chignon. Voir par exemple les quatre masques publiés dans AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 133 et p. 139-141 : AF 6668, AF 6683, AF 6699 et AF 12631. Cette coiffure s’inspire de celle de la seconde épouse de Septime Sévère (empereur de 193 à 211), Julia Domna. Comparer avec les deux bustes en marbre la représentant conservés au musée du Louvre, MR 638 (daté de 193 après J.-C.) et MNB 783 (daté de 205-210 après J.-C.)

Ce type de coiffure est attesté sur les portraits romains depuis la fin de l’époque des Antonins et davantage, avec des variantes dans les volumes et les formes du chignon, à la période des Sévères (193-235 après J.-C.) (AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 22 et p. 139).

 

La particularité de la tête Co. 661 est qu’elle présente au sommet du chignon les restes de deux épingles en os. Pour ce type d’objet, il ne s’agit pas de représentations, comme pour les bijoux, mais de véritables épingles en os, insérées dans le stuc frais. (AUBERT, CORTOPASSI 2004, p. 28.) On peut en trouver de nombreux exemples, aussi bien en Egypte, sur les sites d’époque préhistorique à romaine, que sur les sites gallo-romains en France. Voir les exemplaires découverts sur le site du vicus de Ville sur Lumes/Saint-Laurent dans les Ardennes, ainsi qu’une épingle en os faisant partie de la collection d’antiquités égyptiennes du musée du Louvre, provenant du cimetière ouest de Gournet Mourraï, et datée d’environ 1450 av. J.-C.

Le masque Co. 3250 de la collection du musée Rodin devait aussi avoir à l’origine une épingle en os fichée dans les cheveux, car un fragment en est visible au fond de la cavité laissée par l’épingle au sommet du chignon.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

 

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

 

Donation Rodin à l'État français 1916.

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