Peson

Égypte > provenance inconnue

Datation inconnue

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 11,5 CM : L. 7,6 CM; P. 7,5 CM

Pierre rose

Co. 3567

Comment

State of preservation

L’œuvre est en très bon état de conservation, bien qu’émoussée et parcourue de légères rayures et traces d’impact.

Description

Ce lourd prisme de pierre rose, probablement du granite, dégrossi sans grand soin, est vierge de marques à l’exception d’une incision cruciforme sur sa base ainsi que, sur l’une de ses faces, une gravure peu profonde formée de deux lignes parallèles et d’une perpendiculaire. Sur une autre face, on observe 12 petites entailles parallèles et peu profondes.

 

Ce type de marque ne correspond pas à celles connues pour les poids et mesures de l’époque pharaonique ; il est possible que l’objet est un peson ayant pu servir à équilibrer une balance pour mesurer des denrées. On peut exclure une catégorie d’artefacts relativement similaire, à savoir les pesons de métier à tisser, qui seraient beaucoup plus petits et de forme grossièrement circulaire. Quant aux poids de type fil à plomb, cet objet pourrait techniquement servir un tel usage, mais les fils à plomb anciens – comme actuels – sont en général plus effilés sur leur partie basse, tel, d’ailleurs, celui conservé dans la collection Rodin elle-même, l’objet Co. 5600. En revanche, le musée des Beaux Arts de Lyon possède un artefact très similaire à celui du musée Rodin et confirme la possibilité d’un usage dans une balance. L’exemplaire du musée de Lyon n’étant pas perforé, on peut aussi s’interroger sur l’authenticité de ce forage : le trou a-t-il été pratiqué à l’époque moderne pour y passer la tige en métal ?

 

La spécialiste des poids et mesures d’époque pharaonique, Marguerite-Annie Cour-Marty, relève que la majorité d’entre eux sont de faible masse : sur plus de 700 conservés au musée du Caire, les deux tiers pèsent moins de 100 grammes. Ce n’est clairement pas le cas de celui du musée Rodin, qui pourrait plutôt être rapproché de poids comme celui du Musée du Caire inv.no. CG 31398, en granite et pesant environ 534 grammes. Malheureusement, sa forme, non plus que l’inscription portée sur cet objet (un A) ne concordent pas avec la marque de l’artefact du musée Rodin ; la seule marque relevée par l’auteure qui s’en rapproche est une simple croix qui caractérise un poids de 30 grammes seulement et en bronze, CG 31607 (Cour-Marty 1985, fig. 4). En l’absence de parallèle, il paraît donc difficile d’éclairer le sens de cette marque.

 

Quant à la datation de cet objet, les critères disponibles sont avant tout négatifs. Ainsi, les poids de la Basse-Époque sont-ils très fréquemment réalisés en basalte ou bronze, avec une forme caractéristique « de petits pains en dôme » (Cour-Marty 1985, p. 192). Au Moyen Empire, ils sont très fréquemment inscrits du signe hiéroglyphique représentant le cuivre (en lien avec un « standard-cuivre » axé sur le poids d’un volume précis de ce métal (Vercoutter 1977)), ou encore du signe hiéroglyphique de l’or. Au Nouvel Empire, les productions les plus caractéristiques comprennent des poids en hématite en forme d’amandes et des éléments inscrits en hiératique. Certains poids datables sont même gravés du cartouche du souverain sous le règne duquel ils ont été conçus. En revanche, ni la forme de l’objet Co. 3567 (non répertoriée par la typologie d’Annie Cour-Marty), ni son matériau, puisque cinq sixièmes des poids connus sont réalisés en pierres dures variées et ce à toutes les périodes, n’apparaissent diagnostiques d’une période en particulier. L’objet demeure donc difficilement datable.

Inscription

Anépigraphe.

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