State of preservation

Dégradé, traces d’ocre rouge.

Restoring actions

Interventions antérieures
Un enduit a été appliqué ponctuellement, notamment sur des zones ayant conservé de l’ocre rouge. Le bas-relief est aujourd’hui présenté dans un cadre en bois, commandé par Rodin au sculpteur japonais Kichizo Inagaki. Ce cadre permettait une présentation verticale du bas-relief. L’encadrement est constitué de deux cadres :
Un cadre interne en pin : 
- quatre tasseaux de 6,5 cm d’épaisseur et de 6 à 8 cm de large, assemblés par queues droites et collés. Trois des quatre tasseaux sont taillés en « banquette » pour réceptionner le relief. 
- une planchette de 1 cm d’épaisseur complète le cadre sur le côté inférieur. 
Un cadre externe, en bois exotique : 
- pour les côtés, quatre planches de 1,3 cm d’épaisseur sont assemblées par enfourchement simple. 
- pour la face, quatre planches de 1,3 cm d’épaisseur sont assemblées dans les angles, par décochement à mi-bois. 
- une planche de fond de 1,3 cm d’épaisseur ferme l’ensemble. 
Ce cadre ne laisse visibles que les parties sculptées, qui émergent en légère saillie d'environ deux centimètres. Les bordures des planches de la face sont minutieusement sculptées à la gouge, de manière à épouser parfaitement la forme du fragment. 
Des petits clous et de la colle assurent les assemblages. Les clous sont insérés profondément dans le bois et leur tête est dissimulée par des rondelles de bois. 
Des signes japonais au graphite, sur deux des côtés internes du cadre et sur deux des planches de la face, correspondent probablement à un système de repère. Des traits au graphite, tracés à l’aide d’une règle, servent de marquage pour les découpes et les collages. 
Le relief est posé sur la découpe en banquette du cadre intérieur en pin. Sur la planche fermant le fond, des résidus de « mousse synthétique » complètement désagrégée ont été retrouvés. Cette mousse servait probablement de cale. Le maintien du relief dans l’encadrement est réalisé à l’aide de quatre grosses vis, deux dans le chant supérieur et deux dans le chant inférieur. Ces vis traversent les tasseaux du cadre intérieur en pin et viennent se ficher dans quatre chevilles en bois insérées dans le relief (une dizaine de centimètres de profondeur et environ 1,2 cm de diamètre). 
En prévision du déplacement du relief vers les nouvelles réserves à la Villa des Brillants à Meudon, en novembre 2000, un dépoussiérage léger au pinceau doux et un fixage d’urgence des quelques restes de polychromie au Culminal MC 3000® à 1% dans un mélange d’eau et d’éthanol 540/60° sont réalisés.
 
État de conservation avant la restauration de 2007 :
Le fragment en pierre et le cadre en bois sont en mauvais état de conservation. L’humidité est probablement à l’origine des altérations. 
La mousse synthétique, à l’intérieur du cadre, a dû favoriser la rétention de l’humidité. Des restes de cette mousse désagrégée sont colmatés au revers du relief. 
La pierre est extrêmement pulvérulente. L’épiderme est altéré ; de nombreux modelés ont disparu. L’humidité a provoqué la migration de sels, qui se sont cristallisés en surface. 
La surface est très encrassée et empoussiérée. 
Le démontage montrera que l’oxydation des vis a provoqué l’éclatement d’un des angles du relief.
Le cadre est également endommagé. Plusieurs assemblages sont ouverts. Tous les éléments métalliques sont fortement oxydés. L’expansion de la rouille a provoqué de nombreux éclatements, fentes et cassures dans le bois. Ainsi, les quatre grosses vis de maintien, terriblement oxydées, en s’expansant ont provoqué de fortes tensions. De ce fait, l’angle supérieur dextre du relief s’est cassé en plusieurs morceaux (un morceau conséquent et plusieurs petits). 
L’oxydation des éléments métalliques s’est diffusée et a taché le bois. 
Le bois est également maculé de dépôts blancs (craie, plâtre). 
Lors du démontage une attaque parasitaire sera mise à jour. La planche de fond et les tasseaux présentent de la vermoulure, des trous d’envol et des galeries d’insectes xylophages. L’attaque est active.
 
Traitement de 2007
L'œuvre et le cadre sont dépoussiérés à la brosse douce, sous aspiration. Afin de consolider la pierre très altérée, le bas-relief est extrait de son cadre. Le relief apparaît très pulvérulent et l’encadrement attaqué par les insectes xylophages. 
Le bois est désinsectisé par voie liquide au Xylophène®, puis emballé dans un film de Mélinex®. Le cadre est nettoyé à la mousse d’acier et les dépôts éliminés au scalpel. 
La pierre est consolidée à l’aide de silicate d’éthyle, l’Estel 1000®. Trois applications sont nécessaires à la bonne consolidation de la pierre. 
Les analyses de sels ont montré la présence de sulfates et surtout de nitrates. 
Les conditions de conservation actuelles étant contrôlées, et afin d’éviter toute desquamation de l’épiderme déjà très dégradé, il a été décidé de ne pas effectuer de dessalement. Cependant, une surveillance suivie de l’œuvre est impérative. 
Le nettoyage de la pierre est effectué au Laser ARTlight®. Cette méthode est particulièrement adaptée à ce bas-relief très dégradé. 
Le revers n’a pas pu être nettoyé au Laser. En effet, la consolidation de la face n’étant pas terminée au moment du nettoyage, il n’a pas été possible de retourner le relief. Le nettoyage du revers pourra être effectué au Laser ultérieurement. Le numéro d'inventaire, inscrit sur une pierre encrassée, est également éliminé au Laser. 
 
Les restes de la vis oxydée, à l’origine de la cassure de l’angle supérieur senestre, sont éliminés mécaniquement. De même, les restes de la cheville insérée dans un des logements du chant supérieur sont éliminés mécaniquement. Les fragments cassés de l’angle supérieur senestre sont recollés à l’aide de résine époxy. 
 
Des bouchages le long de la cassure sont effectués avec un enduit constitué d’un liant acrylique, le Primal AC 33®, d’eau, de poudre de diatomée et de pigments, qui permettent leur intégration colorée. Des bouchages le long de la cassure sont effectués avec un enduit constitué d’un liant acrylique, le Primal AC 33®, d’eau, de poudre de diatomée et de pigments, qui permettent leur intégration colorée.  Quelques légères retouches aux pastels secs harmonisent l’ensemble de l’épiderme. Le numéro d'inventaire est réinscrit sur une pellicule isolante. 
 
Traitement de 2013
Traitement complémentaire de l’encadrement : Deux petits arrachements du bois sont recollés à l’acétate de polyvinyle, sur un des côtés du cadre extérieur et sur le placage du cadre extérieur.
Les éléments métalliques, clous, vis, qui gênent le remontage et/ou la bonne conservation du bois sont éliminés mécaniquement au chasse-clou, à la lime ou à la pince. Seules les vis sur la planche de bois au revers sont conservées. Elles sont traitées au polybutyral de vinyle, Butvar B69®, à 5% dans l’éthanol. 
En 2007, le cadre externe avait été nettoyé, à sec, à la laine d'acier n°000. En 2013, le nettoyage est complété par le traitement des taches dues à l’oxydation des éléments métalliques. Elles sont éliminées aux bâtonnets ouatés humectés d’un tension-actif, le Décon®, à 5% dans l’eau, puis d’un passage d’acide oxalique. Chaque application est suivie d’un rinçage à l’eau. Le bois est séché à l’aide d’air chaud pulsé, afin d’éviter la formation des auréoles consécutives à des remontées de tanin du bois. 
Le revers de la planche de fond est nettoyé à la laine d’acier. 
Les quatre éléments du plaquage de la face, assemblés par décochement à mi-bois, sont collés à l’acétate de polyvinyle. 
Le remontage est réalisé par étape. Il suit fidèlement la conception d'Inagaki, mais l’utilisation d’aimant, préféré à un adhésif, rend le dispositif aisément réversible. 
Le relief en pierre est tout d'abord inséré dans le cadre interne en pin. Les deux éléments s’encastrent de façon très précise. 
Afin d’ajuster les perforations dans la pierre et celles dans le cadre interne, les perforations dans le bois sont reprises à la râpe. 
Quatre goujons en fibre de verre sont mis en place, afin d’assurer le maintien du relief dans l’encadrement. Ils sont fixés, côté relief, par un comblement composé d’un mélange de poudre de pierre et de Plextol®, côté bois, par un comblement composé d’un mélange d’acétate de polyvinyle et de poudre de bois tamisée. Le dispositif est réversible mécaniquement 
La planche de fond est glissée sous le relief. Douze vis sont vissées par le revers de la planche de fond, afin de fixer le cadre interne à celle-ci. 
Le cadre externe est emboîté autour du cadre interne. La pièce de bois complémentaire est insérée, sur le côté inférieur, entre le cadre intérieur et le cadre extérieur. Huit vis sont ensuite vissées (deux par côté) pour fixer le cadre interne au cadre externe. Facilement accessibles, elles seront dissimulées par un bouchage et une retouche. 
Afin que le plaquage de la face soit aisément démontable, il a été décidé de reprendre le système d’aimant mis au point lors de la restauration des reliefs d’Athribis Co. 1410 et Co. 1411, en 2003 et 2005. À proximité des quatre angles, les aimants sont fixés au revers des planches de plaquage et sur le cadre interne, dans des encoches taillées dans le bois. Ils sont collés à l'aide de résine époxyde. 
 
Afin de dissimuler les têtes de vis fixant les côtés du cadre externe au cadre interne, des petits bouchages sont réalisés. Les vis sont légèrement enfoncées dans le bois, pour permettre ce léger comblement. Le bouchage est réalisé à l’aide d’une résine époxyde chargée, Balsite K®, retenue pour sa légèreté, sa mise en oeuvre aisée et son extrême réversibilité. 
 
Les petits bouchages à la Balsite K®, qui dissimulent les vis, sont, dans un premier temps, recouverts d’un lavis d’aquarelle, puis un travail de couleur, déterminé par le bois environnant, est réalisé à l’aide de pastels secs. 
 
Une couche de cire Cosmoloïd (75) mêlée à de la cire polyéthylène (25), en solution dans du white-spirit, est appliquée sur le bois, au pinceau sur l'extérieur du cadre, excepté le revers. Elle redonne un léger satiné au bois asséché par les altérations et le nettoyage. La cire est lustrée au chiffon de coton. Antistatique, cette cire évitera un accrochage trop rapide des salissures et facilitera les futures opérations de dépoussiérage.

 

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