Material and technique

F. Poplin, grâce à une analyse comparative, et à la présence de l’extrémité du foramen nutricium sur le bras du personnage, presque au niveau de l’aisselle, a reconnu dans ce placage convexe, une section de la face antérieure d’un humérus droit de bœuf. La légère incurvation de la paroi senestre du relief invite à penser que la tête du satyre a été inscrite dans la partie distale de l’os, notamment du côté de l’épicondyle latéral. L’artisan a donc choisi d’inclure le personnage dans le sens inverse à la position anatomique de l’os, comme sur de nombreuses autres pièces. L’applique Co. 2081 offre donc l’exacte contrepartie du spécimen étudié, puisqu’elle a été sculptée dans un humérus gauche de bœuf, et que la tête du satyre prend place également dans la partie s’incurvant vers l’épicondyle.

Notre élément de placage présente à son sommet un manque qui se confond avec la chevelure du personnage. Celui-ci est dû au tissu osseux spongieux qui transparaît, sur la surface interne de la pièce, au-dessus du crâne du satyre.

 

Le chant supérieur de l’applique présente des traces de sciage qui montrent deux orientations différentes. On observe des faisceaux de stries transversaux mais également une reprise de sciage, juste au-dessus de la tête du personnage, en bordure du tissu osseux spongieux. Les stries sont perpendiculaires au premier sciage.

La cavité médullaire révèle de profondes trabécules. La surface interne des deux bords est recouverte de petites cupules dont les butées sont bien visibles. Celles-ci sont vraisemblablement liées à l’emploi d’un outil métallique destiné à régulariser la matière. En haut du bord senestre s’observent de profondes stries longitudinales. Ces stries longues d’environ de 2 centimètres, légèrement en biais, pourraient résulter d’une opération de sciage visant à partitionner la diaphyse.

 

Les stigmates de la lame métallique ayant servi à créer les volumes, ainsi qu’à aplanir l’arrière-plan laissé nu, se lisent aisément sur la surface sculptée, et confèrent à la matière un aspect rugueux. Les larges éclats observables dans l’angle supérieur senestre sont sans doute liés au travail de la surface de l’applique. Le corps en relief est cerné par des lignes profondément incisées, qui délimitent les contours de la silhouette. Un geste hésitant ou une exécution trop rapide a produit de nombreux petits arrachements de matière, tant dans le champ, que le long des membres. La taille, les plis inguinaux ou la cuisse droite, témoignent d’un travail heurté de l’os de bovidé. Les traces d’enlèvements de matière au ciseau sont particulièrement visibles sur l’épaule ou le bras. En outre, certains éléments n’ont pas été totalement dégagés de la matrice osseuse, tels le coude ou la main, aux doigts peu soignés. Le polissage a été restreint aux zones les plus en saillie : bras, ventre, et cuisses.

Material change

Aucune.

State of preservation

Deux pans de fracture en biais ont entraîné la perte de la partie inférieure de l’applique. En conséquence, seul le haut des jambes du personnage est encore conservé. Si le bord senestre est préservé sur une bonne partie de sa hauteur, il n’en est pas de même du bord dextre, endommagé par de nombreux petits d’éclats. On note également une large perte de matière dans l’angle supérieur senestre, tandis qu’un éclat ampute aussi l’angle supérieur dextre.

 

L’élément de mobilier était recouvert d’une couche importante de salissure atténuée par la restauration, mais encore perceptible en surface de l’os à cause de la nature spongieuse de la matrice retenue. Plusieurs taches ocre brun ponctuent la surface : près de la tête du personnage, sur les bras, ainsi que sur le pubis. Des sédiments subsistent dans les trabécules, au dos de l’applique.

 

Restoring actions

L’opération de restauration entreprise par Véronique Picur en 2018-2019 a consisté à éliminer en grande partie la couche de salissure par un nettoyage enzymatique à l’aide d’un coton-tige. Ce nettoyage a été suivi d’un rinçage à l'éthanol.

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