Applique de mobilier

coquille surmontée d’une rosette

Égypte > provenance inconnue

IVe - VIe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 9,5 cm ; L. 4,2 cm ; P. max. 1,7 cm

Os, fémur de bœuf

Co. 2230

Comment

State of preservation

L’applique est conservée dans son intégralité. La couleur beige grisé de sa face externe, sans doute induite par une importante couche de salissure, offre une nuance plus jaune au revers. On observe une tache d’oxydation dans l’angle et au milieu du bord senestre. Les parties en relief portent des marques noires d’aspect gras. On note aussi de petites taches noirâtres. Le bord dextre révèle de courtes fentes. Au revers, sa face interne est endommagée par de longs éclats. On retrouve des éclats sur le chant inférieur.

Description

Les motifs décoratifs sont inscrits dans un cadre rectangulaire légèrement évasé en partie inférieure de la pièce. Un fleuron ou une rosette au cœur entouré de quatre pétales surmonte une coquille à la forme étirée en hauteur, de manière à s’adapter au cadre contraint de la matrice osseuse.

 

Fréquent dans la sculpture architecturale des époques hellénistique et romaine (voir BAKOWSKA-CZERNER & CZERNER 2021, fig. 5-6 p. 81-82), le thème de la conque inscrite dans un fronton triangulaire ou cintré, semble souvent associé à la figure d’Aphrodite, renvoyant aux circonstances de sa naissance. Un relief composé de de trois plaquettes en os, figurant la déesse à sa toilette accompagnée d’Érotes, conservé anciennement dans la collection Grüneisen, en livre une illustration éloquente pour le domaine de la sculpture sur os et ivoire (cf. MARANGOU 1976, p. 40, pl. 38a ; GRÜNEISEN 1930 p. 74, pl. 22). Sur les reliefs destinés à parer des coffrets ou des meubles de prix, la coquille peut aussi accompagner d’autres divinités, incluse ou non dans un fronton (WULFF 1909, n° 421 p. 118, pl. XIX). Deux appliques du musée Rodin en fournissent la preuve. Sur l’élément de placage Co. 2242, elle domine une représentation de Dionysos Lykeios. Quant au fragment Co. 2315, il permet d’en reconnaître une partie abritée dans la moitié gauche d’un fronton triangulaire, à la bordure soulignée de denticules, et garni d’un acrotère formé de feuilles d’acanthes. La coquille se retrouve dans l’Antiquité tardive à de multiples reprises sur des diptyques en ivoire à sujets profanes et mythologiques (VOLBACH 1976, n° 66, 68, p. 57-58, pl. 38-39), des diptyques consulaires, ainsi que sur des ivoires sculptés de figures ou de scènes chrétiennes, tels ceux ornant la chaire de Maximien.

 

Les coquilles peuvent aussi être sculptées sur des plaquettes isolées (WULFF 1909, n° 439-442 p. 121-122, pl. XIX ; Alexandrie, musée gréco-romain, 13349 : SHAHIN 1998, p. 375, fig. 4 p. 372 ; Alexandrie, fouilles du théâtre Diana, DI 94. 1163.2.1 (33): RODZIEWICZ 2007, n° 39 p. 87-88, pl. 19, fig. 3 pl. 98 ; Aboukir : BRECCIA 1926, p. 80, pl. LXIV, 4). Le musée gréco-romain d’Alexandrie conserve sans doute l’exemplaire le plus analogue au nôtre : il s’agit d’une applique fragmentaire au format similaire provenant du quartier de Rakhôtis, datée du IVe-Ve siècle. Le cadre triangulaire bordé de denticules renferme un fleuron à huit pétales surplombant une coquille (12043 : TÖRÖK 2005, n° 95 p. 149-150). La précision avec laquelle ont été sculptés les différents éléments de ce relief diffère de la rudesse que révèle l’applique du musée Rodin. En effet, la simplification et la déformation des contours des motifs décoratifs sur cette dernière, auxquelles vient s’ajouter un manque de poli évident, invitent à se questionner sur le degré d’achèvement de la pièce. Bien que le modèle dérive de l’architecture classique, sa distorsion permet d’envisager une réalisation de notre exemplaire entre le IVe et le VIe siècle.

 

Marquage

Sur la face interne du bord senestre subsistent les traces d’une étiquette à liseré bleu arrachée.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 12043.

-Paris, musée Rodin, Co. 2242, Co. 2315 (coquille).

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

chapiteau de pilastre de type corinthien

Égypte > provenance inconnue

IVe -Ve siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 6,4 cm ; L. 3,3 cm ; P. max. 1 cm

Os, métapode de bœuf, face antérieure

Co. 2228

Comment

State of preservation

La face externe de l’applique révèle une teinte beige clair grisée ; la face interne se pare d’un coloris jaune pâle. La pièce est conservée dans son intégralité hormis un éclat le long du chant inférieur endommageant l’astragale. Elle est recouverte d’une couche de salissure superficielle, et de marques noires, peu prononcées, sur les parties en saillie. On observe aussi une fente longitudinale.

Description

Cette plaquette rectangulaire correspond à un chapiteau de pilastre de type corinthien à la forme très synthétique. Étirée en hauteur et légèrement rétrécie en partie supérieure, la corbeille repose sur un astragale matérialisé par une moulure rectiligne. Elle est recouverte de deux feuilles d’acanthe molle superposées, qui occupent tout l’espace offert par la matrice osseuse.

 

Le resserrement de la pièce vers son extrémité sommitale étonne car cela contredit le dessin évasé du calathos du chapiteau corinthien. Toutefois, cette particularité se retrouve sur deux des appliques en forme de chapiteaux de pilastre répondant à la même typologie, conservées au musée Rodin : Co. 2247 et Co. 2279. Les feuilles aux extrémités recourbées offrent une certaine plasticité, malgré une sécheresse du modelé et un rendu très graphique des nervures. Leurs retombées sont géométrisées. La série des six chapiteaux de pilastre étroits du musée Rodin (Co. 2247, Co. 2266, Co. 2269, Co. 2279, Co. 2287), ainsi qu’un modèle plus soigné enrichi d’une frise d’oves (Co. 2061), participent de la même approche stylisée du chapiteau corinthien (DELASSUS 2020, p. 59 n. 75).

 

L’allongement des feuillages a conduit E. Ayalon à envisager un relief exhumé à Césarée Maritime, non seulement comme un chapiteau, mais aussi comme une base de colonne à décor d’acanthes. Le limbe des feuilles fortement étiré n’est évidemment pas sans faire allusion à certaines bases de colonnes alexandrines ou de Jerash (MAKOWIECKA 1969, fig. 2 p. 118, fig. 6 p. 122).

 

Cet élément architectural était combiné à un fût de pilastre pour s’intégrer à un vaste décor architectural miniature. Ce type d’ornementation pouvait être destinée à la fois à des coffrets mais aussi à des meubles de plus grand taille, tels les cabinets ou les armaria (RODZIEWICZ 2016, p. 137-142 ; DELASSUS 2020 p. 71-72). Quelques appliques proposent un modèle similaire : un relief découvert sur le site du théâtre Diana à Alexandrie (DI 96. 3033.22.7 (81) : RODZIEWICZ 2007, n° 53 p. 93-94, pl. 21, 100-4 ; RODZIEWICZ 2016, p. 131, fig. 146 p. 133), un second exemplaire provenant de Césarée Maritime (38/S/26259 : AYALON 2005, n° 353 p. 93-94 p. 274-275), et deux appliques mises au jour à Ashmounein en 1903-1904 et conservées au Museo Egizio de Turin (S. 2133, S. 2479 : GHIRINGELLO & TRAPANI 2021, p. 109, fig. 10-11 p. 110). Un fragment issu des fouilles du site du théâtre Diana à Alexandrie (DI 96. 3009.9.9 (67A) : RODZIEWICZ 2007, n° 55 p. 94, pl. 21, 100-7 ; RODZIEWICZ 2016, fig. 185 p. 164), pouvait initialement être sculpté de deux longues étagées.

 

Les appliques 18734-18735 du musée Benaki (MARANGOU 1976, p. 65, n° 246 p. 130, pl. 70e) ont été attribuées au IIIe-IVe siècle par L. Marangou sur des critères stylistiques. Cette datation semble avoir été confirmée par C. Ghiringello pour les deux appliques du musée de Turin publiées en 2021. Pourtant, la pièce de Césarée Maritime bénéficiait d’un contexte tardif du VIIe-VIIIe siècle. Assigner à une période limitée cette typologie de chapiteau ou base de pilastre n’est donc pas aisé, mais il semble que par rapprochement avec le mobilier découvert sur différents secteurs d’Alexandrie, il puisse être daté de la fin de l’Antiquité, entre le IVe et le Ve siècle.

 

Comparaisons

-Alexandrie, site du théâtre Diana, fouilles archéologiques du CEAlex, DI 96. 3033.22.7 (81).

-Césarée Maritime, fouilles archéologiques, 38/S/26259.

-Paris, musée Rodin, Co. 2247, Co. 2279 (forme rétrécie de l’applique), Co. 2266, Co. 2287 (structure du chapiteau).

-Turin, Museo Egizio, S. 2133, S. 2479.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

chapiteau de pilastre de type corinthien

Égypte > provenance inconnue

IIIe -IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 7,8 cm ; L. 3,8 cm ; P. max. 1 cm

Os, tibia de bœuf

Co. 2227

Comment

State of preservation

La partie inférieure senestre de l’élément de placage est manquante. La couleur beige grisé de la face principale vire au jaune clair au revers. Les deux côtés portent de nombreuses traces de radicelles. On note de petits éclats dans les angles supérieurs, au dos. On observe aussi un léger fendillement en partie supérieur de la face externe, et des marques noires.

Description

Cette applique de forme allongée est dévolue à la représentation d’un chapiteau de pilastre de type corinthien. Au-dessus d’un astragale rendu par un léger ressaut se déploient deux rangs de feuilles d’acanthe surmontés d’une frise d’oves (DELASSUS 2020 p. 71 n. 140, fig. 15a p. 84). La base de la corbeille est couverte d’une large feuille aux folioles individualisées, traitées avec souplesse. Sa retombée marque l’axe de la pièce. Deux feuilles de même largeur la surmontent, placées en quinconce, mais celle de gauche est amputée de sa partie droite, à cause de la cassure. Deux oves symbolisent la frise qui habille la partie supérieure du chapiteau.

 

Un fragment d’un élément de placage très similaire a été découvert sur le site du théâtre Diana à Alexandrie (DI 95 S.3.1147.2.5 (30) : RODZIEWICZ 2007, n° 51 p. 93, pl. 21, 100-3 ; RODZIEWICZ 2016 p. 163, fig. 185 p. 164). Le relief accusé des oves et la retombée de la feuille rappellent l’applique du musée Rodin. Ce modèle est repris à l’identique sur une seconde pièce de la collection d’A. Rodin – l’exemplaire Co. 2061-, mais avec moins de subtilité et de finesse dans le modelé. Les feuilles superposées y sont traitées de façon schématique. Marquées par davantage de raideur, les stries des nervures apparaissent plus systématiques. Les oves du kymation lesbique qui les surplombent ont été sculptés avec rudesse et offrent des contours angulaires. La même formule se retrouve sur deux appliques du musée Benaki à Athènes (18734-18735 : MARANGOU 1976, n° 246-247 p. 130, pl. 70e). La forte stylisation des feuillages et des oves de la première pièce, permet d’établir un parallèle avec l’applique Co. 2061.

 

Des moulures en os exploitant le kymation lesbique ont été mise en évidence à Aboukir (BRECCIA 1926 p. 80-81, fg. 3 pl. LXIV) et à Alexandrie (RODZIEWICZ 2007, n° 42-48 p. 89-92 ; RODZIEWICZ 2016, fig. 189 p. 165). Ce motif fréquent à l’époque romaine semble avoir perduré jusqu’au début de la période islamique (RODZIEWICZ 1998, p. 154, fig. 33 p. 155). Ces frises pouvaient à la fois décorer des boîtes, des coffrets ou des pièces de mobilier de plus grande taille. Le musée Benaki en conserve également quelques exemples (MARANGOU 1976, n° 257-261 p. 131, pl. f, g, h).

 

Le soin apporté au rendu des luxuriantes feuilles d’acanthe, ainsi qu’à la frise d’oves du chapiteau du musée Rodin, sur notre pièce, reflète un degré d’exécution supérieur au relief Co. 2061, ou au modèle complet du musée Benaki. Cette approche naturaliste qui découle d’une plus grande fidélité au schéma classique du chapiteau de pilastre corinthien, traduit peut-être une production légèrement antérieure aux autres exemplaires, c’est à dire au IIIe – IVe siècle.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 12348.

-Alexandrie, fouilles archéologiques, mission française, CEAlex, DI 95 S.3.1147.2.5 (30).

-Athènes, musée Benaki, 18734.

-Paris, musée Rodin, Co. 2061.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

chapiteau de pilastre de type corinthien

Égypte > provenance inconnue

IIIe - IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 4,8 cm ; L. 3,4 cm ; P. max. 0,55 cm

Os, scapula de bœuf ?

Co. 2212

Comment

State of preservation

La matière osseuse beige de la face externe, prend une tonalité jaune ocré, au dos de l’applique, plus ou moins accentuée selon les endroits. Conservée en totalité, elle est recouverte d’une fine couche de salissure mêlée à une substance grise à l’aspect poudreux dans les creux. Les parties les plus en saillies révèlent des marques noires. Au revers, quelques sédiments sont emprisonnés dans les trabécules.

Description

La plaquette rectangulaire est sculptée d’un chapiteau corinthien reposant sur un astragale lisse, figuré sous la forme d’un ressaut rectiligne. La minceur de l’élément de placage indique qu’il s’agit d’un chapiteau de pilastre destiné autrefois à couvrir une surface plane. La corbeille au dessin quadrangulaire est garnie de trois feuilles d’acanthe épanouies aux extrémités recourbées (DELASSUS 2020 p. 71 n. 141, fig. 15 a p. 84). Le premier rang est constitué de deux larges feuilles, tandis que le second se résume à une troisième feuille, placée au centre du calathos. Le troisième niveau est considérablement atrophié. Derrière la feuille logée au milieu de la corbeille surgissent les deux volutes d’angles entourant un fleuron. Deux caractéristiques sont à relever, qui participent de la même simplification des éléments décoratifs : ni les caulicoles, ni les calices donnant naissance habituellement aux volutes d’angles, ne sont représentés ; à la place des hélices, apparaît un fleuron, qui aurait dû timbrer le centre d’un abaque, seulement suggéré. Sous l’astragale, une tige à laquelle sont attachés quelques grains évoque un rinceau de vigne.

 

Il est fort probable que le rinceau se développait sur le pilastre que coiffait ce chapiteau, comme l’atteste un relief du musée gréco-romain d’Alexandrie (12340 : SHAHIN 1998 p. 373, fig. 2 p. 372) et un exemplaire passé en vente publique chez TimeLine Auctions à Londres (TimeLine Auctions Antiquities Sale - Day 2, 23 février 2022, lot 712). Plusieurs pièces mettant en scène un Éros vendangeur, montrent également à leur sommet, un chapiteau de pilastre corinthien. On peut citer un relief conservé au Victoria & Albert Museum à Londres (inv. 830-1905 : LONGHURST 1927, p. 24), et une applique qui en constitue presque la contrepartie, appartenant au musée gréco-romain d’Alexandrie (inv. 13303 : RODZIEWICZ 2016, p. 164 fig. 184). Un thème similaire se déploie sur l’applique Co. 2106 du musée Rodin et un élément de placage de la collection Altounian (vente Paris, Artcurial, 17-18/09/2019, lot 135).

 

La structure de notre chapiteau de pilastre rappelle une typologie de chapiteaux présents sur les appliques en os. On la reconnaît sur trois pièces précédemment citées (Alexandrie, musée gréco-romain, 12340 et 13303 ; Londres, Victoria & Albert Museum, inv. 830-1905), mais aussi à des échelles différentes, sur deux fragments de chapiteaux de pilastre provenant des fouilles menées à Alexandrie par la mission française (centre d’Études Alexandrines) (DI 96. 3002.5.1 (80) : 2007, n° 49, p. 92, pl. 21, 100-1 ; LUX 02.30712.47 (90) : RODZIEWICZ 2007, n° 52 p. 93, pl. 21, 100-5 ; RODZIEWICZ 2016, p. 131, fig. 144 p. 133). Ce modèle perdure, tout en étant modifié, sur les œuvres chrétiennes en ivoire du VIe siècle. On le retrouve sur le diptyque de Berlin-Dalhem (VOLBACH 1976, n° 137 p. 91-92, pl. 71), ainsi que sur plusieurs plaques à figures d’apôtres (VOLBACH 1976, n° 153-154 p. 100-101, pl. 80). Le chapiteau du musée Rodin emprunte à ces modèles, les deux feuilles enveloppantes disposées légèrement en biais de la rangée inférieure, qui occupent la moitié de la hauteur de la corbeille, ainsi que les volutes d’angles aux enroulements schématiques du niveau supérieur. Cependant, la caulicole unique placée dans l’axe du calathos, d’où naissent les volutes, disparaît derrière la feuille centrale. Si l’agencement des trois feuilles d’acanthe renvoie au chapiteau Co. 2288 du musée Rodin, la sculpture s’avère moins soignée. Les feuilles souples aux nervures incisées avec précision voisinent avec un dernier niveau condensé aux volutes très stylisées. Cette prise de distance avec le schéma classique du chapiteau corinthien incite à dater la pièce du IIIe-IVe siècle.

 

Marquage

Au revers, 81 marqué à l’encre violette.

 

Comparaisons :

-Alexandrie, musée gréco-romain, 12340, 13303.

-Alexandrie, fouilles archéologiques de la mission française, DI 96. 3002.5.1 (80).

-Alexandrie, fouilles archéologiques de la mission française, LUX 02.30712.47 (90).

-Londres, Victoria & Albert Museum, 830-1905.

-Vente Londres, TimeLine Auctions, 23/02/2022, lot 712.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

chapiteau de pilastre de type corinthien

Égypte > provenance inconnue

IVe – Ve siècle ap. J.-C. ?

H. 6,1 cm ; L. 3,5 cm ; P. max. 0,6 cm

Os long de bœuf

Co. 2061

Comment

State of preservation

L’applique intégralement conservée présente une teinte crème qui se pare d’un ton couleur craie sur les zones légèrement délitées, en partie supérieure. Un éclat endommage l’ove dans angle supérieur senestre. De nombreux sédiments subsistent dans les creux de la face externe et en surface au revers. V. Picur, lors de la restauration, a aussi mis en évidence, quelques îlots d’ocre non lié. On note l’existence de fissures et de fentes longitudinales, surtout sur l’astragale.

Description

très étirée en hauteur. Cette version condensée du chapiteau repose sur un astragale matérialisé par un ressaut rectiligne. L’espace de la corbeille est ensuite divisé en trois niveaux : le premier est constitué d’une large feuille à l’extrémité recourbée, le second, d’une feuille identique qui la surplombe, et le dernier d’une frise d’oves (DELASSUS 2020 p. 71 n. 140, fig. 15a p. 84). La présence d’autres feuilles est suggérée le long des bords latéraux.

 

L’intégration d’une frise d’oves à la partie supérieure de la corbeille d’un chapiteau de pilastre trouve d’autres occurrences au sein des éléments de décor de mobilier en os provenant d’Égypte. Le musée Rodin conserve un exemplaire de plus grande dimensions qui propose un schéma ornemental analogue (Co. 2227). Ce dernier se distingue néanmoins par des feuillages rendus de façon plus souple et naturelle, et des oves modelés avec délicatesse. Le site du théâtre Diana à Alexandrie a aussi livré en 1995 un fragment de relief au dessin proche (DI 95. S.3.1147.2.5 (30) : RODZIEWICZ 2007, n° 51 p. 93, pl. 21, 100-3 ; RODZIEWICZ 2016 p. 163, fig. 185 p. 164).

 

La superposition des deux limbes des feuilles d’acanthe et la géométrisation des formes dénotent une volonté de contraindre le règne végétal à un cadre défini. C’est un modèle voisin que développe une série de chapiteaux de pilastres encore plus étroits, conservée au musée Rodin (Co. 2228, Co. 2247, Co. 2266, Co. 2269, Co. 2279, Co. 2287). Les feuilles sont animées de la même raideur et les nervures particulièrement soulignées. Bien qu’il offre un aspect plus graphique, un chapiteau de pilastre du musée Benaki présente des affinités avec le nôtre. Il est orné en partie supérieure d’une moulure correspondant au kymation lesbique (18734 : MARANGOU 1976, n° 246 p. 130, pl. 70e).

 

Formé d’une alternance d’oves et de dards, ce type de moulure a également été sculpté individuellement sur des éléments d’applique. Des exemples ont été découverts sur le site d’Aboukir (BRECCIA 1926 p. 80-81, fg. 3 pl. LXIV) et à Alexandrie, lors des fouilles menées par le Centre d’Études Alexandrines (RODZIEWICZ 2007, n° 42-48 p. 89-92 ; RODZIEWICZ 2016, fig. 189 p. 165). Ce motif fréquent à l’époque romaine semble d’ailleurs avoir perduré jusqu’au début de la période islamique (RODZIEWICZ 1998, p. 154, fig. 33 p. 155). Ornant des boîtes ou des coffrets, ces frises pouvaient aussi parer des pièces de mobilier de plus grande taille. Le musée Benaki en conserve également quelques spécimens (MARANGOU 1976, n° 257-261 p. 131, pl. f, g, h).

 

Cette applique correspond à une déclinaison davantage stylisée du relief Co. 2227. Les oves aux formes losangiques, et les feuilles décrivant deux arcs superposés, révèlent une simplification de la formule initiale, allant sans doute de pair avec une rationalisation du travail de l’os. Bien qu’une date précise ne puisse être fournie pour le fragment de pièce inachevé mis au jour à Alexandrie, nous pouvons envisager une production de notre applique au IVe-Ve siècle.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 12348.

-Alexandrie, fouilles archéologiques, mission française, CEAlex, DI 95 S.3.1147.2.5 (30).

-Athènes, musée Benaki, 18734.

-Paris, musée Rodin, Co. 2227.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IIIe-IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

Os long de bœuf

H. 11,5 cm ; L. 1,9 cm ; P. max. 0,5 cm

Co. 2297

Comment

State of preservation

Ce fragment à la tonalité gris beige sur sa face externe et au dos plus jaune est parsemé de minuscules taches ocre. Des zones blanches, qui semblent correspondre à des zones de décoloration de la matière osseuse s’observent aussi. La baguette, encore recouverte d’une couche de salissure, est cassée en partie supérieure.

Description

Le bord supérieur du fragment cassé faisait sans doute écho au bord inférieur scié en diagonale. Cette baguette s’ajustait à d’autres éléments de placage afin de reconstituer un personnage. Elle est sculptée d’un bras droit au coude tronqué, en partie couvert par le pan d’un manteau. La main retient une petite couronne, coupée en son milieu, mais dont on devine encore la forme circulaire. Cet attribut constitue un indice en faveur de l’identification du type iconographique. Elle apparaît souvent dans la main d’une silhouette féminine répertoriée sous le terme générique de « femme drapée » par L. Marangou dans son catalogue des os sculptés du musée Benaki (MARANGOU 1976 p. 57-58).

 

Treize appliques du musée Benaki et dix du musée Rodin répondent à ce modèle. Ces figures de jeune femme, légèrement déhanchées, sont vêtues d’un long chiton autour duquel est enroulé un himation. Outre la couronne, elles tiennent une cornucopia. Si ce symbole rappelle les représentations de la déesse de la fortune, Tychè, l’ensemble n’est pas assez distinctif pour identifier formellement les images composant ce corpus à un personnage mythologique donné. Tout au moins peut-on noter la filiation existant entre ces reliefs en os d’époque romaine et les reines lagides ornant les oenochoés en faïence, produites surtout Alexandrie, au IIIe siècle et à la fin du IIe siècle av. J.-C. (THOMPSON 1973, p. 24-34).

 

Contrairement aux appliques du musée Rodin Co. 2087 et Co. 2193, le bras est en partie masqué par l’étoffe de l’himation. Ce détail s’observe sur des reliefs sculptés d’une figure de femme à la tête protégée par un pan du manteau. On citera à titre d’exemples la pièce 71.55 du Walters Art Museum de Baltimore, l’élément de placage 57.693 du Museum of Fine Arts de Boston, une applique anciennement conservée au musée égyptien du Caire (STRZYGOWSKI 1904, n° 7097 p. 186, pl. XV), ou encore le spécimen y1968.243 du musée de Princeton. Le bras donnant naissance à une main aux doigts effilés est sculpté avec soin, comme les plis du vêtement. En nous appuyant sur les datations proposées pour des éléments de comparaison, nous pouvons proposer une fabrication au cours du IIIe-IVe siècle.

 

Marquage

Au dos est marqué 197, à l’encre violette.

 

Comparaisons

-Baltimore, Walters Art Museum, 71.55. -

Boston, Museum of Fine Arts, 57.693.

-Le Caire, anciennement au musée égyptien, STRZYGOWSKI 1904, n° 7097.

-Princeton, Princeton University Art Museum, y1968.243.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

tête de femme

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

Os, tibia de bœuf

H. 3,8 cm ; l. 2 cm ; ép. 1 cm

Co. 2290

Comment

State of preservation

Ce fragment d’applique, à la teinte ivoirine très claire, se situait en partie supérieure d’une applique. Il présente un mauvais état de conservation, à la fois entièrement fissuré, délité et marqué par une desquamation du tissu osseux.

Description

La tête de femme, vue de trois-quarts et tournée vers la droite, semble être orientée dans le sens contraire au buste. Ce mouvement de torsion du cou est aussi fréquent dans les représentations de ménades que de néréides, sur les appliques provenant d’Égypte d’époque romaine. L’ovale du visage est imparfaitement dessiné, tandis que les détails anatomiques sont aussi sculptés de façon sommaire. Malgré un certain sens du volume, l’exécution rapide, le manque de soin, et la définition imprécise du visage, plaident en faveur d’une réalisation au cours du IVe siècle, voire un peu plus tard (MARANGOU 1976, p. 80).

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IIIe-IVe siècle ap. J.-C. ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 12,6 cm ; L. 3,3 cm ; P. max. 0,9 cm

Os, tibia de bœuf, face postérieure

Co 2253

 

Comment

State of preservation

Ce fragment offre une teinte ivoirine sur ses deux faces. Il est brisé sur trois de ses côtés. Seule une section du bord dextre est préservée. On note un fendillement longitudinal. Des taches brunes et ocre clair s’observent sur la face principale, alors qu’au dos, nous trouvons de nombreuses et larges taches noirâtres et ocre. Le bas du fragment porte encore des marques laissées par des radicelles.

Description

Comme les éléments d’applique Co. 2193 et Co. 2297 du musée Rodin, ce fragment s’insérait dans un ensemble de plaquettes en os juxtaposées qui permettaient de reconstituer un personnage, ou une scène plus vaste. Il est sculpté de la partie centrale d’un corps de femme auquel il manque la tête, les jambes et les bras. La silhouette est vêtue d’un long chiton ceinturé sous la poitrine. Un himation vient se superposer à ce vêtement, au niveau des hanches, formant un bourrelet transversal et un repli triangulaire. L’orientation des plis du chiton suggère que la jaune femme était légèrement tournée vers la droite ou déhanchée. La main droite tient une petite couronne.

 

Cette figure correspond au type iconographique de la « femme debout et drapée » décrite par L. Marangou dans son catalogue des os sculptés du musée Benaki (MARANGOU 1976 p. 57-58). Treize appliques du musée Benaki souscrivent à ce modèle, ainsi que dix pièces du musée Rodin. Généralement parée d’un long chiton dégageant l’un des seins, autour duquel vient s’enrouler un manteau, ces effigies serrent dans une main une petite couronne, alors qu’elles tiennent une cornucopia dans l’autre. Cet attribut renvoie en premier lieu à la déesse de la fortune, Tychè, mais son caractère peu distinctif, comme la couronne, n’autorise pas l’identification précise du type iconographique. Pourtant, l’association de ce deux attributs à la figure d’Ariane, sur deux petites appliques en os conservées au musée Benaki à Athènes (18838: MARANGOU 1976, p. 34, 98, Pl. 20d ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 252, p. 175-176, 287, pl. 67), et au Walters Art Museum de Baltimore (71.44: RANDALL 1985, n° 168, p. 100-101), interroge sur une possible image de la compagne de Dionysos (DELASSUS 2020, p. 50, fig. 2 p. 75). Ces comparaisons paraissent peu suffisantes pour valider cette hypothèse, mais ont le mérite de soulever la question de l’iconographie d’Ariane sur les appliques en os égyptiennes d’époque romaine.

 

S’inspirant d’un modèle fréquent à l’époque hellénistique, ces figures révèlent une filiation évidente avec les reines ptolémaïques moulées sur les oenochoés en faïence du IIIe siècle ou de la fin du IIe siècle av. J.-C., produites principalement à Alexandrie. Elles leur empruntent la disposition du vêtement, la corne d’abondance et la couronne (THOMPSON 1973, p. 24-34). Cette perpétuation d’un type iconographique dont la signification a sans doute évolué avec le temps prouve la perpétuation de certains modèles en Égypte, de l’époque gréco-romaine à l’Antiquité tardive.

 

Le fragment témoigne d’une qualité de facture indéniable. Bien que le relief soit assez plat, le drapé a fait l’objet d’une sculpture soignée et d’un polissage poussé. Le chiton, qui dévoilait peut-être le sein gauche, est ceinturé par lien formant un nœud, à l’instar d’une applique de grande taille fragmentaire provenant d’Antinoé (O’CONNELL 2014, p. 420, pl. 115 p. 444). L’élément de placage 57.693 du Museum of Fine Arts de Boston offre un certain nombre d’analogies avec notre pièce : même plasticité de l’étoffe de l’himation, agencement proche, rendu minutieux des feuillages de la couronne tenue dans la main droite. Bien que celui-ci soit placé à une date assez tardive (IVe-Ve siècle), nous pouvons proposer une date de réalisation légèrement plus précoce, au cours du IIIe-IVe siècle, pour notre relief.

 

Comparaisons

-Boston, Museum of Fine Arts, 57.693.

-Paris, musée Rodin, Co. 2297.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

femme drapée accoudée à une demi-colonne

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 11,2 cm ; L. 4,95 cm ; P. max. 1,8 cm

Os, humérus droit de bœuf

Co. 2224 – Co. 2303 – Co. 2304

Comment

State of preservation

Cette applique à la coloration ivoirine, offre une teinte plus blonde au dos. Formée de trois morceaux recollés, elle est brisée sur tous ses côtés. Ne subsiste donc que la partie centrale. Quelques discrets sédiments s’observent au dos. On remarque également une desquamation par endroits de la matière osseuse.

Description

Le bras gauche supporté par un pilier, la jeune femme se présente légèrement tournée vers la droite. Son attitude génère un fort hanchement du bassin, que révèle le plissé de son vêtement. Le chiton aux plis souples qui l’habille, est ceinturé sous la poitrine. Il devait être partiellement recouvert par un himation, dont on aperçoit la retombée sur le bras gauche et un pan enroulé au niveau des hanches.

 

Bien que la figure ne tienne aucun attribut, sa posture et l’agencement de son drapé autorisent un rapprochement avec le type iconographique de la « femme drapée » décrit par L. Marangou, dans son catalogue des os sculptés du musée Benaki (MARANGOU 1976 p. 57-58). Influencé par les représentations des souveraines lagides sur les oenochoés en faïence, produites à Alexandrie au IIIe siècle et à la fin du IIe siècle av. J.-C. (THOMPSON 1973, p. 24-34), il n’a pu être mis en rapport avec un personnage ou un thème mythologique précis.

 

Treize appliques du musée Benaki et dix du musée Rodin souscrivent à ce schéma formel. Celui-ci consiste en une figure de jeune femme, légèrement hanchée, parée d’un long chiton, autour duquel est enroulé un himation. En sus d’une petite couronne, elle tient souvent une corne d’abondance. Ce symbole est fréquemment associé aux images de la déesse de la fortune, Tychè, mais ne permet pas d’aller plus avant dans l’identification du type iconographique.

 

Le mouvement du corps perceptible sous l’étoffe révèle une jambe gauche en appui et une jambe droite fléchie. Cette position est inversée par rapport à la plupart des appliques qui illustrent ce thème. La seule comparaison qu’on puisse faire valoir correspond au relief 18891 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 191, p. 121, pl. 56a). La jeune femme retient de la même façon, le pan de son himation, de sa main gauche. La disposition du manteau est toutefois différente. Le rendu plastique du corps et le traitement harmonieux du plissé sont les signes d’une facture de qualité, même si l’anatomie du bras apparaît simplifiée. Un polissage abouti vient parachever un modelé soigné. Cette applique a sans doute été sculptée, d’après un modèle d’époque hellénistique, au IIIe ou IVe siècle.

 

Marquage

Une étiquette octogonale à liseré bleu, arrachée, est collée en partie inférieure.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18891.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

figure de femme drapée

Égypte > provenance inconnue

IIIe-IVe siècle ap. J.-C. ?

Os, tibia gauche de bœuf

H. 8,1 cm ; L. 3 cm ; P. max. 0,8 cm

Co. 2193

 

Comment

State of preservation

Ce fragment d’applique offre une teinte jaune clair sur sa face principale, mais des nuances ocre au dos. Cassé en parties supérieure et inférieure, il ne conserve que deux portions de ses bords latéraux. Les zones les plus en saillie montrent encore une fine couche de salissure. Quelques taches sombres se distinguent au revers.

Description

Cette applique étroite devait être complétée par un ou deux autres pièces pour constituer le corps d’un personnage féminin. Ce principe de composer les personnages ou les scènes à partir d’une juxtaposition de plaquette en os, au format allongé, a été dicté par les contraintes inhérentes à la matière première employée, à savoir les diaphyses d’os longs de bœuf. Le fragment révèle le buste d’une jeune femme et son bras droit. Un chiton à la ceinture haute est drapé en oblique, et dévoile le sein droit. L’amorce du cou suggère que la tête devait être orientée vers la droite.

 

S’il n’est pas exclu que le relief appartienne à la représentation d’une ménade, il semble davantage correspondre au côté droit d’une figure de femme drapée, un type iconographique spécifique décrit par L. Marangou dans son catalogue des os sculptés du musée Benaki. Reconnaissable à l’agencement des vêtements et à la présence de la cornucopia, ces effigies forment un corpus assez important, sans qu’elles puissent être mises en rapport avec un épisode mythologique précis. Elles sont généralement vêtues d’un long chiton, que vient masquer, sur les jambes, un himation enroulé. D’une main, elles tiennent une corne d’abondance, de l’autre souvent une petite couronne ou le pan de leur manteau. Leur tête peut aussi être recouverte par leur himation. Dix appliques au sein des collections du musée Rodin souscrivent à ce modèle iconographique fortement inspiré par les images des reines ptolémaïques moulées sur les oenochoés en faïence, produites principalement à Alexandrie, au IIIe siècle et à la fin du IIe siècle av. J.-C. (THOMPSON 1973, p. 24-34). Ce type iconographique est aussi adopté par Ariane sur deux appliques de taille réduite la montrant aux côtés de Dionysos. La pièce du musée Benaki à Athènes (18838: MARANGOU 1976, p. 34, 98, Pl. 20d ; LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, n° 252, p. 175-176, 287, pl. 67), et celle du Walters Art Museum de Baltimore (71.44: RANDALL 1985, n° 168, p. 100-101), invitent à s’interroger sur la place accordée à la compagne du dieu de l’ivresse sur les éléments de placage en os de l’Égypte romaine (DELASSUS 2020, p. 50).

 

Notre fragment peut être mis en parallèle avec l’applique Co. 2087 du musée Rodin ou les pièces 13244, 13284, 13474 du musée gréco-romain d’Alexandrie (MARANGOU 1976, p. 122, pl. 57b ; TÖRÖK 2005, n° 93 p. 148 ; BONACASA-CARRA 1995, p. 281, pl. XXXV-4). On retrouve sur ces analogies le bras légèrement plié et le sein droit dénudé. Il est difficile de se prononcer sur la qualité de facture de la pièce à partir de la section conservée. Si les proportions sont justes, le volume n’est pas particulièrement accentué, et les plis du drapé semblent traduits par des incisions rapides. On remarque un poli soigné du bras. Une datation au cours du IIIe-IVe siècle peut être avancée de manière un peu arbitraire.

 

Comparaisons :

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13284.

-Moscou, musée Pouchkine, 1351.

-Philadelphie, Fondation Barnes, A98n (style différent).

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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