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Applique de fulcrum de lit funéraire

tête de lynx

Italie ?

IIe siècle av. J.-C. - début du Ier siècle ap. J.-C.

H. 5,85 cm ; L. 5,1 cm ; P. 4,15 cm

Os, tibia gauche de bœuf

Co. 2090

Comment

State of preservation

La pièce de mobilier est conservée dans son intégralité. Sa teinte ivoirine est ternie par de nombreux sédiments présents surtout dans les creux et à l’intérieur de la cavité médullaire. Le revers offre une patine plus jaune et des taches brunes étendues. Une fente longitudinale fragilise le dos dans la cavité médullaire, et un petit éclat vient mordre sur le chant supérieur. Deux éclats endommagent le bord dextre dont le coloris crayeux témoigne d’un certain délitement de la matière osseuse.

Description

Cet élément de mobilier tubulaire constitue la partie centrale d’une tête de lynx, plus précisément son museau. Deux grands yeux en amande entourent un nez de forme oblongue. L’appendice surmonte des moustaches stylisées, rendues par quatre traits disposés en chevron. En-dessous se trouve la gueule ouverte de l’animal, qui est suggérée par des échancrures rectangulaires sur les côtés et des incisions courbes suggérant des crocs acérés. Le travail en grandes masses schématiques dénote une vision assez synthétique de la face du félin.

 

Cette applique trouve beaucoup d’analogies au sein du mobilier funéraire mis au jour en Italie. On peut citer notamment les trois pièces présentes dans la collection Carand à Florence (GRAEVEN 1903, p. 26, pl. 14), et l’exemplaire provenant du décor de deux lits funéraires de la région des Abruzzes, conservé au Museo nazionale romano à Rome (50355/b : GIULIANO 1994, n° II, 24 p. 56-57). La pièce formait le couronnement d’un accotoir de lit funéraire ou fulcrum. Un grand nombre de lits enrichis de décors en os ont été découverts, essentiellement en Italie Centrale, avec quelques occurrences dans d’autres régions, au sud de la péninsule italienne ou au nord des Alpes (BIANCHI 2020, p. 45-47, pour une liste exhaustive des lits funéraires répondant à ces typologie).

 

Les protomés de lynx semblent être spécifiques aux lits à décor en os puisque les spécimens en métal ne révèlent pas ce type d’ornementation. C. Letta a proposé de reconnaître cet animal, après que les hypothèses du lion ou de la panthère ont été avancées (LETTA 1984, p. 81). Le choix de ce félin sur les fulcra pourrait se rapporter à la sphère dionysiaque et au croyances symboliques en lien avec le monde de l’au-delà (GIULIANO 1994, p. 57). Les éléments des lits d’Ancône, d’Amplero (LETTA 2014, fig. 1-2 p. 6-7), de Gioia dei Marsi, de Norcia (COSTAMAGNA 2014, fig. 8 p. 118), de Penne et de l’épave du San Stefano (musée archéologique de Ventotene), permettent d’avoir une vision plus complète de notre tête de lynx. La face assez étroite se trouvait dans le prolongement d’un poitrail épousant la forme courbe du fulcrum. D’autre éléments en os formaient le dessus de la tête, les côtés et surtout de longues oreilles pointues. Les reconstitutions de lits comme celui d’Amplero montrent l’intégration de ces têtes de lynx dans un programme ambitieux. La production de ces modèles de lits en os, d’après C. Bianchi, parvient à son apogée entre le IIe siècle av. J.-C. et l’époque augustéenne (BIANCHI 2010 p. 44).

 

Comparaisons

-Ancône, musée archéologique national des Marches, lit funéraire.

-Chieti, musée archéologique national des Abbruzes, lit funéraire d’Amplero.

-Florence, collection Carand. -Gioia dei Marsi, éléments de lit funéraire.

-Norcia, Museo della Castellina, éléments de lit funéraire.

-Penne, éléments de lit funéraire.

-Rome, Museo nazionale romano, 50355/b.

-Ventotene, musée archéologique, éléments de lit funéraire de l’épave du San Stefano.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Ménade aux tympana

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IVe -Ve siècle ap. J.-C. 

H. 7,2 cm ; l. 5,2 cm ; ép. max. 0,5 cm

Os, scapula ou côte de bœuf

Co. 2118

Comment

State of preservation

Brisée en plusieurs endroits, l’applique, de couleur crème, présente une surface très usée. Alors que l’angle supérieur senestre est affecté par une lacune, un important éclat dans l’angle inférieur dextre a entraîné la disparition des pieds de la ménade. D’autres éclats, surtout visibles au revers de la pièce, endommagent la partie basse. Les trabécules qui tapissent le dos du relief emprisonnent encore beaucoup de sédiments. Sur la face principale, la salissure s’est avant tout accumulée dans les creux. Quelques traces ocre rouge peuvent être repérées sur le chant du bord latéral dextre.

Description

Bordée d’une colonne au fût torsadé, l’élément de placage accueille une ménade progressant vers la droite. Sa silhouette emportée par l’ardeur de la danse amorce un mouvement de torsion. Cette attitude tournoyante constitue l’un des poncifs de la représentation des membres du cortège dionysiaque à l’époque romaine. La jambe droite projetée en avant, la ménade pivote et tourne vigoureusement sa tête vers l’arrière (GARNIER 2022, p. 77, fig. 4).

 

Le visage vu de trois-quarts est surmonté d’une chevelure sans doute relevée en chignon. Un chiton ceinturé à la taille dénude l’épaule gauche, tout en épousant par la finesse de son étoffe les formes du corps féminin. Tandis qu’elle lève un tambourin à hauteur de son visage, la suivante de Dionysos en tient un second dans sa main gauche, contre ses jambes. Le type iconographique de la tympanistria brandissant d’une main un tambourin, a été mis en correspondance avec le satyre supportant une outre de vin sur son épaule, par A. Loverdou-Tsigarida (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 170). Cette dernière a choisi de rassembler au sein du groupe A des ménades tympanistriae les pièces décorées de cette image (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000 p. 276-278, n° 178-192, 194-202, pl. 51-56). Toutefois, les occurrences de danseuses tenant deux instruments semblent plutôt rares sur les petits reliefs rectangulaires. Le seul autre exemple identifié au sein de ce corpus est un placage en os du musée Benaki, sur lequel la position de la ménade est inversée par rapport à la nôtre (18823 : LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 276, n° 181, pl. 51).

 

Trois autres appliques de petite taille du musée Rodin sont sculptées d’une jeune femme levant un tambourin de son bras droit : Co. 2160, 2180, 2172. C’est néanmoins avec la dernière pièce mentionnée que notre applique affiche une étroite parenté : outre l’allure dansante et l’élan imprimé au corps, nous retrouvons le chiton, soulevé par la rapidité des mouvements, qui retombe en larges plis bouillonnants. L’attitude de la ménade rappelle également la posture des figures sculptées sur un spécimen du musée copte du Caire, autrefois au musée égyptien du Caire, et un autre appartenant au musée archéologique national d’Athènes (LOVERDOU-TSIGARIDA 2000, p. 278, n° 194-195, pl. 54 ; STRZYGOWSKI 1904, p. 189, n° 7106, pl. XV).

 

La large colonne torse qui borde l’applique à droite, présente une base et un chapiteau au dessin très simplifié. Elle rencontre des échos sur d’autres reliefs du musée Rodin : Co. 2059, 2080 et 2199, le support architectural étant plus ou moins détaillé sur ces comparaisons. La volonté d’inscrire les personnages du défilé bacchique entre des colonnes ou sous des arcades renvoie à une organisation du décor bien connue à la fin de l’Antiquité, notamment sur les textiles ou les coffrets à revêtement métalliques (coffret conservé à Budapest : BUSCHHAUSEN 1971, p. 140-144, n° 69, pl. 86-89).

 

Malgré une stylisation des formes, des détails anatomiques signalés avec parcimonie, et une rapidité d’exécution, cette applique témoigne d’une facture enlevée. L’artisan a su rendre avec justesse les proportions du corps, la souplesse de l’attitude et suggérer la vigueur de la danse de manière expressive. La forte abrasion a également participé à adoucir le modelé et à mettre en valeur les volumes, au demeurant, peu accentués. Ces différents critères, alliés aux datations proposées par A. Loverdou-Tsigarida pour des appliques sur lesquelles le chiton s’anime de plis ondoyants, nous inclinent à penser que cette pièce a pu être produite au cours des IVe-Ve siècles.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18823 (type iconographique inversé).

-Paris, musée Rodin, Co. 2080 (type iconographique : geste, attribut et haut du corps), Co. 2118 (type iconographique).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier

Néréide, cheval marin et Triton

Égypte > provenance inconnue

IIIe-IVe siècle ap. J.-C.

H. 4,5 cm ; L. 10,5 cm ; P. max. 1,1 cm

Os, scapula ou côte de bœuf

Co. 2132

Comment

State of preservation

Brisée en partie inférieure, cette pièce, à la teinte ivoirine légèrement jaune, offrait à l’origine un format rectangulaire. Le relief particulièrement lustré, conserve dans les creux, des sédiments. Au dos, ceux-ci sont nombreux à être emprisonnés dans les trabécules. On distingue aussi de petites fentes longitudinales. Sur la face principale, le relief est particulièrement usé : les arêtes sont très émoussées et les détails anatomiques du visage de la Néréide considérablement effacés.

Description

Le corps orienté vers la gauche, la Néréide est saisie en train de pivoter dans le sens opposé. Sa tête tournée vers la droite se détache devant son péplos, qui enfle sous l’effet de la brise marine. L’étoffe, qui s’anime de profonds plis circulaires, décrit un arc-de-cercle autour du visage. Elle répond à la typologie des aurae velificatae, à la manière de ceux entourant Aphrodite sortant de l’onde, ou Europe sur le taureau. Le bras gauche relevé de la naïade semble soulever une mèche de cheveux ou retenir le voile. À droite de cette silhouette féminine, et regardant dans sa direction, sont reconnaissables la tête d’un cheval marin et celle d’un Triton coiffée de longues antennes.

 

Peuplant le fond de l’Océan ou voguant sur la croupe d’animaux hybrides à la surface de flots, les cinquante Néréides, symbolisent différents phénomènes maritimes. Fréquemment représentées sur les appliques en os parant les coffrets de bois à la fin de l’Antiquité, elles participent, accompagnées de Tritons, à la naissance d’Aphrodite, ou au cortège de Poséidon et d’Amphitrite. Si la valeur décorative de ce thème semble primer sur cette catégorie de mobilier, on ne peut pas totalement écarter leur ancien rôle psychopompe.

 

Le geste gracieux qu’effectue la Néréide pour soutenir sa chevelure ne s’observe que rarement sur les appliques en os. On le rencontre toutefois, avec des variantes, au moins à trois reprises : sur une applique conservée au département des Antiquités égyptiennes du Louvre (E 17188), sur l’une des plaquettes du musée d’art de Princeton (y1929-213 a -g : ELDERKIN 1926, p. 150-157), et de manière plus évidente, sur des fragments passés en vente publique chez Christie’s à Londres le 26 novembre 1980. Le buste féminin est modelé avec soin, comme le visage aux joues pleines. On devine encore, en dépit du lustre important de la surface, les yeux rendus en relief entourant un nez fort. Une bouche menue, aux lèvres ourlées entrouvertes, occupe le bas du visage. Si l’artisan a su rendre avec délicatesse les effets de volume pour la Néréide, la tête du Triton affiche un relief plus plat. Elle ne se caractérise pas moins par des traits fins précisés à l’aide d’un burin. Les longues antennes, ou pinces de crustacés, qui naissent du sommet du front, rappellent celles du fragment de l’applique 18965 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 157 p. 115, pl. 47d). Jouant sur différentes niveaux de profondeur, le sculpteur a exécuté la tête du cheval marin en faible relief, dans un style graphique. De tels êtres hybrides transportent, ou nagent à proximité des Néréides, sur de nombreuses appliques en os (MARANGOU 1976, n° 140-142 p. 112, pl. 44), telle l’exemplaire Co. 2158 du musée Rodin.

 

Par la qualité de sa facture, le soin accordé au modelé et la maîtrise de l’anatomie féminine, cette pièce peut être mise en rapport avec d’autres appliques de la collection d’A. Rodin : Co. 2153, Co. 2155, Co. 2158. La tête au museau très court du monstre marin traduit une recherche différente. Cette hétérogénéité en matière de style et de rendu, invite à situer la production de l’œuvre au IIIe-IVe siècle.

 

Comparaisons :

-Paris, musée du Louvre, DAE, E 17188 (geste de la Néréide).

-vente Londres, Christie’s, 26 novembre 1980, lot 139.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier : tête de Néréide

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

H. 1, 8 cm ; L. 6,7 cm ; P. max. 0,9 cm

Os

Co. 6564

Comment

State of preservation

Ce fragment, de couleur ivoirine sur la face sculptée, offre une patine tirant sur le jaune clair, au dos. Il provient sans doute d’une applique au format allongé. Il se distingue par un délitement accentué, des fentes et des fissures, ainsi qu’une desquamation de la matière osseuse. Une partie du bord sommital est conservée.

Description

Ce visage tourné vers la gauche appartient, selon toute vraisemblance, à une Néréide. Au nombre de cinquante dans la Théogonie d’Hésiode, les filles du vieillard Néreus et de Doris, peuplent les fonds marins, incarnant les bienfaits de la mer, évoquant sa puissance ou ses phénomènes plus imprévisibles. Très répandues sur les appliques en os qui parent les coffrets de bois à la fin de l’Antiquité, elles évoluent dans un univers aquatique, batifolant avec des Tritons ou voguant en compagnie de monstres hybrides.

 

Le profil de la jeune femme se détache devant l’arc-de-cercle que décrit son voile, animé de larges plis. Le motif de la velificatio convoqué pour les représentations d’Aphrodite anadyomène, des aurae ou encore d’Europe, est un des traits iconographiques récurrents des représentations des Néréides. La majorité des appliques en os les décrivent, retenant de leurs mains, leur péplos tendu par le vent, au-dessus de leur tête (MARANGOU 1976, p. 43 n. 215-216). Ce visage appartenait peut-être à une silhouette proche des nymphes sculptées sur les appliques 18747 et 22098 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 165 et n° 168, p. 116-117, p. 49a, d).

 

Les traits faciaux témoignent d’une certaine simplification. À proximité d’un nez droit, placé dans l’exact prolongement du front, se loge l’œil en amande, dessiné en léger relief. Les mèches de la chevelure tirées vers l’arrière sont attachées sur la nuque en un chignon. Le souci de volume, qui s’allie ici à une certaine stylisation dans les détails anatomiques, nous oriente, de façon assez arbitraire, vers une datation au IVe siècle ap. J.-C.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18747, 22098 (type iconographique, orientation de la tête, mais style différent).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Applique de mobilier : bras de Néréide ?

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

H. 2 cm ; L. 5,45 cm ; P. max. 1,1 cm

Os

Co. 6563

Comment

State of preservation

Ce fragment, qui provient sans doute d’une applique au format allongé, présente un délitement accentué, des fentes et des fissures, ainsi qu’une desquamation de la matière osseuse. Une partie du bord senestre semble préservée.

Description

Ce bras appartenait vraisemblablement à une Néréide sculptée sur une applique au format allongé. La collection du musée Rodin compte près de soixante-dix pièces consacrées à l’évocation du thiase marin. Ce thème a donc été largement exploité par les artisans pour parer des coffrets ou du petit mobilier. La majeure partie des éléments de placage convoque une ou plusieurs naïades, nageant en compagnie d’un Triton, ou chevauchant un animal hybride.

 

La figure de Néréide à demi-étendue sur le dos d’un ichtyocentaure ou d’un monstre aquatique, et retenant son voile gonflé par le vent, au-dessus de sa tête, constitue l’un des types iconographiques de prédilection du répertoire des os sculptés en Égypte à la fin de l’Antiquité. Une quinzaine de pièces du musée Rodin se réfèrent à cette image, en montrant une nymphe couchée, tournée vers la droite. Celle-ci, accoudée à sa monture, qui n’est généralement que suggérée, redresse son buste, de façon à soutenir son voile. Notre bras pourrait bien correspondre au bras droit d’une telle figure. Environné d’une étoffe, il peut être mis en parallèle avec le bras droit de ces Néréides, qui contribue à coincer le voile. Les pièces Co. 2110 et Co. 2206 permettent d’apprécier ce détail, bien que la main soit légèrement plus inclinée sur ces exemples. Les appliques 18747 et 18750 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 165 p. 116, pl. 49a, n° 154 p. 114, pl. 46e), accueillent des jeunes femmes dont le bras adopte une pose analogue.

 

Notre bras semble plus horizontal que la plupart des bras des Néréides à demi-allongées. On ne peut donc pas exclure le fait qu’il puisse appartenir à une figure féminine à l’attitude différente ou à un Triton tenant un attribut. Compte tenu de la petitesse du fragment et de son degré d’altération, il demeure difficile de se prononcer sur la qualité de la sculpture. L’anatomie assez simplifiée nous oriente, de façon un peu arbitraire, vers une production de l’applique originelle, au IVe siècle.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18747, 18750 (bras de la Néréide).

-Paris, musée Rodin, Co. 2110, 2206 (idem).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Poinçon ou alène

Provenance inconnue

Époque indéterminée

L. 9,5 cm ; l. 1,77 cm ; ép. max. 0,22 cm

Os, côte plate de mammifère

Co. 6562

Comment

State of preservation

L’instrument est cassé dans sa partie supérieure. La surface est très encrassée ; d’abondants sédiments sont enfermés, dans le réseau des trabécules, au revers. On note l’existence de petites concrétions brunes et blanches au dos.

Description

L’instrument se présente comme une plaque allongée à l’extrémité pointue. Sa faible épaisseur, associée à une pointe effilée, contribue à sa fragilité. Ces ustensiles très communs ont été repérés à la fois dans les régions occidentales et orientales du bassin méditerranéen. Ils ont tour à tour été identifiées comme des spatules, des stylets ou des lames de tisserand. Retrouvés en grand nombre sur des sites égyptiens ou proche-orientaux, leur morphologie ne semble pas connaître de réelle évolution du Nouvel-Empire à l’époque byzantine.

 

Leur forme et les stigmates laissées par un usage répété laissent supposer un emploi dans le cadre d’activités liées au textile. Ces objets servaient sans doute à tasser la trame sur le métier à tisser, tel que le laisse imaginer le mobilier mis au jour sur le site d’Amarna (KEMP & VOGELSANG-EASTWOOD 2001). Deux séries de spatules en os à la forme proche de la nôtre ont été découvertes à Doura-Europos (Yale University Art Gallery, inv. 1938.5999.1031 ; inv. 1938.5999.1032). Si ces lots peuvent être datés des époques hellénistique et romaine, des outils très proches ont été découverts dans un contexte byzantin à Edfou en Égypte (ALLIOT 1933, p. 22 pl. XX). Un certain nombre de ces instruments sont également conservés dans les collections du département des Antiquités égyptiennes du Louvre, sans qu’il soit possible de les attribuer à une période déterminée.

 

Comparaisons

-Yale University Art Gallery.

-Edfou, fouilles de 1932, trois ustensiles.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Cylindre court de charnière

Provenance inconnue

Ier-IIe siècle ap. J.-C.

L. 2,8 cm ; l. max. 2,35 ; P. max. 2,55

Os, tibia de bœuf

Co. 6559

Comment

State of preservation

Le cylindre révèle un état de surface très altéré. L’os présente un mauvais état de conservation dû aux conditions d’enfouissement. Son centre est encore empli de sédiments, tandis qu’une couche de salissure recouvre aussi sa face externe.

Description

Cet élément cylindrique de charnière, de petites dimensions, présente deux bases sciées. Une perforation latérale est disposée au bord d’une dépression longitudinale, qui a été atténuée par le tournage de la pièce.

 

Attestées dans le monde gréco-romain depuis l’époque hellénistique, les charnières permettent de relier des vantaux de portes, des battants ou des couvercles, à des meubles tels que des cabinets, des coffres ou des coffrets. N’ayant généralement pas été découvertes en connexion avec le meuble auquel elles se rattachaient, leur articulation à ce dernier demeure souvent imprécise. La découverte de plusieurs exemples de cabinets et armoires dans la région vésuvienne a, toutefois, autorisé une meilleure appréhension du dispositif du montage de ces éléments cylindriques.

 

Fabriqués à partir de la diaphyse d’os longs de mammifères, les cylindres étaient façonnés en série. Ils étaient assemblés grâce à une âme en bois, que l’on introduisait dans la cavité, souvenir du canal médullaire de l’os. Cette âme était pourvue à l’une de ses extrémités, d’un tenon saillant, et à l’autre d’une cavité cylindrique. Ainsi, les cylindres pouvaient être emboîtés les uns dans les autres, et être mobiles (BÉAL 1983, p. 101). On insérait des fiches dans les orifices latéraux, qui rattachaient alternativement les cylindres au montant et au battant du meuble (voir les schémas dans BÉAL 1984 (1), p. 25 ; BÉAL 1984 (2), p. 10).

 

Ce cylindre appartient à la catégorie des éléments courts sans ornementation, généralement dotés d’une seule perforation latérale. La variété des types de modules laisse à penser que les charnières occupaient des places différentes dans le montage. On peut en effet supposer l’existence de dispositifs formés d’éléments courts en leur milieu, et d’éléments longs à leurs extrémités (ANDERES 2015, p. 49).

 

Découvertes dans de nombreuses régions de l’Empire romain, les charnières sont particulièrement fréquentes durant la seconde moitié du Ier siècle et la première moitié du IIe siècle ap. J.-C. Elles se raréfient ensuite, pour devenir presque absentes au IVe siècle (SCHENK 2008, p. 84 ; ANDERES 2015, p. 50).

 

Comparaisons

-Augst, inv. 1982.8069 (DESCHLER-ERB 1998, n° 4326 p. 355, pl. 47).

-Avenches, musée romain, inv. 66/9926 (SCHRENK 2008, n) 1042 p. 229, fig. 128 p. 286).

-Lausanne-Vidy, musée romain, inv. VS90/8026-4 (ANDERES 2015, n° 120 p. 117, pl. 6 p. 132.

-Lyon, Lugdunum, musée romain, inv. 77.1.6.8, inv. 77.1.6.49 (BÉAL 1983, n° 290-291 p. 119, pl. XXII).

-Magdalensberg, inv. FJ/FO 1959, AA/2 (GOSTENČNIK 2005, pl. 33/1 p. 470-471).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Cylindre long de charnière

Provenance inconnue

Ier-IIe siècle ap. J.-C.

L. 9 cm ; D. max. 2,45 cm

Os, métatarse de bœuf

Co. 6560

Comment

State of preservation

Le cylindre se caractérise par une altération importante de l’os. Le délitement avancé se traduit par un réseau de fentes et de fissures longitudinal, ainsi que des pertes de matières. Outre le fait qu’il soit recouvert d’une couche de sédiments, l’élément de charnière présente une cavité encore remplie de terre.

Description

Cet élément cylindrique de charnière, de dimensions importantes, présente une base sciée légèrement en oblique, alors que l’autre extrémité est tournée. Deux trous, non alignés, de petites taille, sont percés latéralement. L’extrémité supérieure supporte, juste au-dessus d’un des trous, un décor formé de trois fins sillons.

 

Attestées dans le monde gréco-romain depuis le IVe siècle, les charnières permettent de relier des vantaux de portes, des battants ou des couvercles, à des meubles tels que des cabinets, des coffres ou des coffrets. N’ayant généralement pas été découvertes en connexion avec le meuble auquel elles se rattachaient, leur articulation à ce dernier demeure souvent imprécise. La découverte de plusieurs exemples de cabinets et armoires dans la région vésuvienne a, toutefois, autorisé une meilleure appréhension du dispositif du montage de ces éléments cylindriques.

 

Fabriqués à partir de la diaphyse d’os longs de mammifères, les cylindres étaient façonnés en série. On prenait soin d’assembler des modules de taille identique grâce à une âme en bois, que l’on introduisait dans la cavité. Cette âme était pourvue à l’une de ses extrémités, d’un tenon saillant, et à l’autre d’une cavité cylindrique. Ainsi, ces cylindres pouvaient être emboîtés les uns dans les autres, et être mobiles (BÉAL 1983, p. 101). On insérait des fiches dans les orifices latéraux, qui rattachaient alternativement les cylindres au montant et au battant du meuble (voir les schémas dans BÉAL 1984 (1), p. 25 ; BÉAL 1984 (2), p. 10).

 

Ce cylindre appartient à la catégorie des éléments longs, souvent ornés de deux, trois ou cinq perforations. Il est incisé de trois fins filets sous son extrémité supérieure, qui renfermaient peut-être à l’origine une matière résineuse noire. Ce décor servait probablement de repère pour le montage de la charnière, ou le forage des trous recevant les chevilles (ANDERES 2015, p. 49). On distingue encore très nettement une matière noire, comme sur l’exemplaire Co. 6558 du musée Rodin. Des analyses ont mis en évidence l’utilisation de brai de bouleau pour des cylindres de charnières gallo-romains découverts à Fréjus (MAZUY, RODET-BELARBI, RAGEOT & REGERT 2014, p. 26-27).

 

Découvertes dans de nombreuses régions du bassin méditerranéens, les charnières sont particulièrement fréquentes durant la seconde moitié du Ier siècle et la première moitié du IIe siècle ap. J.-C. Elles se raréfient ensuite, pour devenir presque absentes au IVe siècle (SCHENK 2008, p. 84 ; ANDERES 2015, p. 50).

 

Comparaisons

-Avenches, musée romain, inv. 79/14131 (disposition des trous).

-Mainz, Landesmuseum, inv. Nr. R 2375 (MIKLER 1997, p. 64, 155, pl. 54/3)

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Cylindre long de charnière

Ier-IIe siècle ap. J.-C.

L. 10 cm ; D. max. 2,45

Os, métapode de bœuf

Co. 6557

Comment

State of preservation

Le cylindre est brisé en deux parties non recollées, dans le sens longitudinal, au revers. Sur la face perforée, on distingue une fente partant de l’extrémité inférieure. La pièce, dont la matière osseuse offre un degré d’altération important, est recouverte d’une légère couche de sédiments.

Description

Cet élément cylindrique de charnière, de dimensions importantes, présente une base sciée légèrement en oblique, alors que l’autre extrémité est tournée. Son extrémité supérieure est soulignée de trois fins sillons concentriques. Il est percé de deux orifices circulaires non alignés et décentrés par rapport à l’axe de la pièce.

 

Attestées dans le monde gréco-romain depuis le IVe siècle, les charnières permettent de relier des vantaux de portes, des battants ou des couvercles, à des meubles tels que des cabinets, des coffres ou des coffrets. Souvent découvertes sans la structure d’origine à laquelle elles se rapportaient, elles ont parfois été mal identifiées. En outre, leur articulation au meuble disparu demeure souvent imprécise. Cependant, la découverte de deux cabinets pourvus encore de leur système de charnière, à Herculanum, ainsi qu’une armoire à Boscoreale, dont a été tiré un moulage en plâtre, a autorisé une meilleure appréhension du dispositif du montage de ces éléments cylindriques.

 

Fabriqués à partir de la diaphyse d’os longs de mammifères, les cylindres de taille identique, étaient façonnés en série. Ils étaient assemblées grâce à une âme en bois, que l’on introduisait dans la cavité, souvenir du canal médullaire de l’os. Cette âme était pourvue à l’une de ses extrémités, d’un tenon saillant, et à l’autre d’une cavité cylindrique. Ainsi, ces cylindres pouvaient être emboîtés les uns dans les autres, et être mobiles (BÉAL 1983, p. 101). On insérait des fiches dans les orifices latéraux, qui rattachaient alternativement les cylindres au montant et au battant du meuble (voir les schémas dans BÉAL 1984 (1), p. 25 ; BÉAL 1984 (2), p. 10).

 

Ce cylindre appartient à la catégorie des éléments longs, souvent ornés de deux, trois ou cinq perforations. Il est incisé de trois fins filets sous son extrémité supérieure, qui renfermaient peut-être à l’origine une matière résineuse noire. Ce décor servait probablement de repère pour le montage de la charnière, ou le forage des trous recevant les chevilles (ANDERES 2015, p. 49).

 

Découvertes dans de nombreuses régions du bassin méditerranéens, les charnières sont particulièrement fréquentes durant la seconde moitié du Ier siècle et la première moitié du IIe siècle ap. J.-C. Elles se raréfient ensuite, pour devenir presque absentes au IVe siècle (SCHENK 2008, p. 84 ; ANDERES 2015, p. 50).

 

Comparaisons

-Avenches, musée romain, inv. 70/7243, inv. 87/7414-7 ; inv. 79/14131 (dépression).

-Vienne, musée (BÉAL 1984 fig. 11 p. 11).

-Paris, musée Carnavalet (DUREUIL 1996, cat. 171-172 p. 80).

-Paris, musée Rodin, Co. 6558.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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Cylindre long de charnière

Provenance inconnue

Ier-IIe siècle ap. J.-C.

L. 10,19 cm ; D. max. 2,5

Os, tibia de bœuf

Co. 6558

Comment

State of preservation

L’état de surface de l’os est très altéré. Une fente longitudinale court entre le décor de rainures et le trou placé en-dessous. Le cylindre est recouvert d’une couche de sédiments tant sur sa face externe, que sur sa partie interne. On note aussi quelques pertes de matière.

Description

Cet élément cylindrique de charnière, de dimensions importantes, présente une base sciée légèrement en oblique, alors que l’autre extrémité est tournée. On y distingue trois fines stries concentriques. Juste au-dessous sont alignées deux perforations latérales.

 

Répandues dans le monde classique depuis l’époque hellénistique, les charnières étaient utilisées sur de meubles à battants tels des armaria, des coffres, des coffrets. Etant donné qu’elles ont souvent été retrouvées désolidarisées de leur support d’origine en bois, leur articulation à la structure du meuble, demeure imprécise. La découverte de deux meubles pourvus encore de leur système de charnière à Herculanum a permis de mieux appréhender les spécificités de montage de ces éléments cylindriques.

 

Fabriqués à partir de la diaphyse d’os longs de mammifères, les cylindres de taille identique, sans doute façonnés en série, étaient assemblées grâce à une âme en bois, que l’on introduisait dans leur cavité, correspondant au canal médullaire de l’os. Cette âme était pourvue à l’une de ses extrémités, d’un tenon saillant, et à l’autre d’une cavité cylindrique. Ainsi, ces cylindres pouvaient être emboîtés les uns dans les autres, et tourner sur eux-mêmes. Le mouvement de rotation était sans doute favorisé par une application de cire. Dans les trous latéraux venaient se loger des fiches en métal, en bois ou en os, qui rattachaient alternativement les cylindres au montant et au battant du meuble (voir les schémas dans BÉAL 1984 (1), p. 25 ; BÉAL 1984 (2), p. 10). Les extrémités supérieures pouvaient être décorées d’un disque mouluré rehaussé d’une tige galbée.

 

Ce cylindre appartient à la catégorie des éléments longs souvent ornés de deux, trois ou cinq perforations. Il est incisé de rainures creuses sous son extrémité supérieure, renfermant une matière cireuse ou résineuse noire. Il est probable que ce type de décor ait pu être mis à profit pour le montage de la charnière, ou le forage des trous recevant les chevilles, qui permettaient d’articuler le tout au corps du meuble (ANDERES 2015, p. 49). Des analyses ont mis en évidence l’utilisation de brai de bouleau pour des cylindres de charnières gallo-romains découverts à Fréjus (MAZUY, RODET-BELARBI, RAGEOT & REGERT 2014, p. 26-27).

 

Si elles connaissent une très large diffusion, les charnières semblent essentiellement attestées entre le Ier et le IIIe siècle ap. J.-C. Mais leur usage semble se raréfier au cours du IIIe siècle, et elles sont souvent absentes des contextes archéologiques du IVe siècle (SCHENK 2008, p. 84 ; ANDERES 2015, p. 50).

 

Comparaisons

-Avenches, musée romain, inv. 70/7243, inv. 87/7414-7.

-Lausanne-Vidy, musée romain, inv. VS90/8107-2.

-Lyon, Lugdunum - musée et théâtre romains, inv. 382 (BÉAL 1983, n° 150 p. 106, pl. XXI).

-Paris, musée Carnavalet (DUREUIL 1996, cat. 171-172 p. 80).

-Paris, musée Rodin, Co. 6557.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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