Ouchebti

Égypte > Région thébaine probablement.

Troisième Période intermédiaire, XXIe dynastie probablement

[VOIR CHRONOLOGIE]

Faïence siliceuse bleu turquoise

H. 2,3 CM ; L. 2,7 CM ; P. 0,9 CM

Co. 6436

Commentaire

Etat de conservation

L'objet est très fragmentaire. Une partie de l’émail bleu a disparu sur la perruque. L’épaisseur de la statuette est conservée sur environ 1 cm.

Description

Fragment d’ouchebti vraisemblablement, réalisé en fritte émaillée bleu intense. Le fragment correspond au dos de la figurine, plus précisément à la partie inférieure de la perruque, de forme trapézoïdale. Le revers de l’épaule droite est également visible. Il est à remarquer que la couleur bleu noir de la perruque est préservée en partie (voir, pour comparaison, la perruque du chaouabti de Maâtkaré conservé au musée du Louvre sous le numéro d’inventaire N° E 25388. D’une hauteur totale de 11,6 cm, le chaouabti du Louvre est très similaire au Co. 6436 et est daté de la XXIe dynastie. (BOVOT, ZIEGLER 2003, cat. N° 260 p. 68 et 92).

 

L’ouchebti faisait partie de l’équipement funéraire des égyptiens aisés. Chargée de répondre lors de l’appel au défunt pour effectuer à sa place les tâches agricoles dans le monde des morts (transposition de celui des vivants), la figurine Co. 6436 devait à l’origine tenir dans ses poings fermés une houe, probablement peinte en noir de chaque côté le long des bras.

 

Les ouchebtis en faïence siliceuse d’un bleu intense (parfois appelé « bleu Deir el-Bahari »), comme Co. 6436, sont caractéristiques d’une production de la région thébaine à la XXIe dynastie (vers 1080 av. J.-C.). A la fin du XIXe siècle de notre ère, les découvertes de la Cachette Royale de Deir el-Bahari (DB320) et de la Seconde Cachette (Bab el-Gasus, « Porte des Prêtres ») ont inondé le marché de l’art des milliers de figurines qui accompagnaient les momies des hauts prêtres d’Amon et de leurs familles. En effet, chaque défunt devait posséder environ 400 serviteurs : un pour chaque jour de l’année, soit 365 serviteurs (l’année égyptienne comporte 360 jours, plus 5 jours supplémentaires), auxquels viennent s’ajouter 36 contremaîtres (un par semaine, car la semaine en Égypte ancienne compte 10 jours). Ces statuettes étaient à l’origine placées dans des coffrets en bois peint qui ont également été retrouvés.

 

Sources : https://www.ushabtis.com/royal-cache-db320/

https://www.ushabtis.com/chronological-overview/ (21th-24th Dynasties)

BOVOT, ZIEGLER 2003, p. 51.

 

À titre de comparaison, on peut observer les ouchebtis du grand prêtre d’Amon et souverain de la Haute-Égypte Pinedjem Ier (vers 1050 av. J.-C.), dont un exemplaire est conservé au Metropolitan Museum of Art de New York (26.7.981), un second au musée du Louvre, à Paris (E 7666) (BOVOT 2003, p. 190-1) et un troisième aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (E.05556). Contrairement à Co. 6436, ces ouchebtis présentent des traits verticaux peints en noir sur la perruque.

Œuvres associées

Bien que le musée Rodin possède plusieurs ouchebtis réalisés dans le même matériau, seul Co. 2432 possède des caractéristiques similaires à Co. 6436. Il est daté de la même époque, la Troisième Période intermédiaire (XXIe dynastie probablement).

Inscription

Anépigraphe (en raison de l’état de conservation de l’objet).

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l’État français en 1916.

 

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