Stèle

Bès

Égypte > Provenance inconnue

Basse Époque

[VOIR CHRONOLOGIE]

Calcaire

H. 30,5 CM : L. 13 CM

Co. 3385

Commentaire

Etat de conservation

L'oeuvre est en bon état de conservation.

Description

Il s’agit d’un haut relief à l’effigie de Bès, anciennement connu sous le numéro d’inventaire DRE78. Le génie se tient debout, les pieds posés sur une sorte de banquette de hauteur inégale. Il se tient les mains posées sur les cuisses, jambes fléchies vers l’extérieure. Il est coiffé de son habituelle couronnes à six plumes d’autruche, tenues par un bandeau, posé sur le front d’où sortent des mèches de cheveux. Son front est marqué de nombreux plis représentés par de fines incisions. Ses sourcils sont particulièrement froncés. Ses paupières sont épaisses. Le nez est épaté. La lèvre supérieure est charnu et le nain tire la langue. Au-dessus de la barbe, un fin bandeau est incisé, d’où sortent toutes les mèches de la barbe. La musculature du torse en mise en valeur. Le génie est dépourvu du moindre habit. Ses attributs sexuels sont visibles quoi que peu sculptés dans le détail. Le calcaire ne présente aucune trace de polychromie. On remarque des traces anarchiques de ciseau. 

 

Bès est une divinité secondaire protectrice du foyer. Ses représentations sont incontestablement attestées dès le Nouvel Empire. Bès est un nom générique donné à toute une série de nains qui peuvent parfois être confondus avec d’autres génies tels Aha ou Hity. De forme naine, Bès possède de long bras, est joufflu et affublé d’épais sourcils, d’une longue barbe fournie et très souvent d’une couronne de plumes d’autruche. Au Nouvel Empire, Bès porte souvent une peau de léopard. Une des caractéristiques principales de son iconographie réside dans le fait que le génie est presque toujours représenté de face. Le nain a une parèdre, Beset, mais on lui attribue généralement Taoueret comme épouse. Protecteur du foyer, Bès assure aux humains un sommeil reposant, chasse les cauchemars et est réputé leur garantir une vie sexuelle épanouissante. La sexualité est un aspect essentiel de sa personnalité, ce qui lui conférait de toute évidence un esprit gai et jovial, renforcé par son surpoids, signe d’abondance. Bès est une figure particulièrement importante dans l’univers de la femme et de l’enfant. Il les protège pendant la grossesse et au moment de l’accouchement et garantit l’harmonie familiale. On doit son visage sévère, ses grimaces parfois effrayantes et ses postures guerrières à son devoir de protection. Bès protège les humains en éloignant les forces du mal et est ainsi généralement désigné comme étant le « Combattant ». Il est l’assistant magique de la déesse Hathor et non son égal. Bon nombre de ses représentations et effigies ont d’ailleurs été retrouvées dans les sanctuaires dédiés à la déesse. Bès est un personnage important dans le mythe de la déesse lointaine (voir INCONNU-BOCQUILLON Danielle, Le Mythe de la Déesse Lointaine à Philae, Bibliothèque d’Études, Institut Français d’Archéologie Orientale132, Le Caire, 200), dans lequel on raconte qu’il escorta Hathor durant son retour en Égypte en lui jouant de la musique. Le génie est donc aussi le protecteur des danseuses et des prêtresses d’Hathor. C’est pour cette raison que l’on retrouve souvent son image sur des sistres (par exemple au Walter Art Museum de Baltimore, 54.493). Il incarne les aspects violents et défensifs de la déesse, décourageant ainsi ses ennemis à s’en prendre à ses adorateurs. Bès connaîtra une postérité puisque l’on retrouve des représentations du nain jusqu’au premier siècle du premier millénaire de notre ère. On a retrouvé un certain nombre de ses effigies dans la ville d’Akhetaton et il est possible qu’un lieu ait été consacré à son culte dans l’oasis de Bahariya.

 

 

Ce genre de stèle, particulièrement populaire au cours du premier millénaire av. J.-C., à l’instar de celle conservée au Metropolitan Museum of Art sous lé numéro d’inventaire 22.2.23. Il est fort probable qu’elle se trouvait en tant qu’ex-voto dans un sanctuaire, vraisemblablement dédié à la déesse Hathor bien que le contexte domestique soit également envisageable. Le génie pouvait alors exercer sa protection envers les humains.

La collection égyptienne du musée Rodin possède six autres objets à l’effigie de Bès à savoir ceux conserves sous les numéros d’inventaire Co. 2736, Co. 3090, Co. 2596, Co. 3064,Co. 5676, Co. 5677 et Co. 966. La tête de Bès Co. 3064 appartenait peut-être à l’origine à un relief similaire au Co. 3385.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation Rodin à l’ État français en 1916.

 

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