Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 3,2 cm ; L. 6,3 cm ; P. max. 0,7 cm
Os, humérus ou tibia de bœuf
Co. 2308
Égypte > provenance inconnue
IVe siècle ap. J.-C. ?
H. 3,2 cm ; L. 6,3 cm ; P. max. 0,7 cm
Os, humérus ou tibia de bœuf
Co. 2308
Ce fragment d’applique de couleur crayeuse présente encore d’abondants sédiments dans les creux, mais aussi, parfois, une couche blanche non liée. Quelques marques noires s’observent également. Le revers, sur lequel se remarquent des traces ocre clair, est fortement délité.
Ces enroulements agrémentés d’une ailette digitée correspondent sans doute aux circonvolutions décrites par la queue d’un monstre marin. Les ichtyocentaures ou autres animaux hybrides, que chevauchent ou accompagnent les Néréides au sein du thiase marin, déroulent généralement leur interminable corps, à l’arrière-plan, sur les appliques en os de l’Égypte tardo-antique (MARANGOU 1976, p. 42-44). Ils abondent aussi sur les mosaïques d’Afrique du Nord ou du Proche-Orient.
L’extrémité repliée de la queue pourrait évoquer la nageoire caudale, tandis que l’ailette recourbée, indiquerait la présence d’une autre nageoire de petite taille. Le sens de lecture, en raison de l’aspect très fragmentaire de la pièce, s’avère difficile à appréhender. Les ondulations qui prennent la forme de vaguelettes évoquent les flots striés par des bandes d’écumes. L’absence d’éléments de comparaison et l’aspect trop lacunaire de l’animal, nuisent à l’identification du sujet. On peut malgré tout trouver des comparaisons iconographiques dans le domaine de la sculpture funéraire tardo-antique. Deux couvercles de sarcophages romains, ornés de monstres marins disposés de part et d’autre d’une tabula inscriptionis, autrefois conservés au musée du Latran et au musée des Thermes (WILPERT 1932, p. 348, 352, pl. CCLI-1, CCLII-3), révèlent des correspondances formelles avec notre fragment et permettent d’imaginer ce à quoi pouvait ressembler le sujet de notre applique, aujourd’hui très fragmentaire.
L’applique a fait l’objet d’une sculpture en assez haut relief. Le souci du volume se lit dans les motifs fortement projetés en avant, par rapport au fond lisse. L’artisan a veillé à les délimiter avec soin et a précisé de façon minutieuse les détails, telles les échancrures de la nageoire. L’ensemble de la pièce était fortement poli pour mettre en valeur la plasticité de la composition originelle. La qualité de la facture invite à proposer une date de réalisation, de manière plutôt arbitraire, autour du IVe siècle.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.