Égypte > provenance inconnue
VIe siècle ap. J.-C.
H. 4,3 cm ; L. 10,8 cm ; P. max. 1,5 cm
Os, tibia de bœuf
Co. 2267-Co. 2325
Égypte > provenance inconnue
VIe siècle ap. J.-C.
H. 4,3 cm ; L. 10,8 cm ; P. max. 1,5 cm
Os, tibia de bœuf
Co. 2267-Co. 2325
De couleur beige clair, la pièce offre une teinte plus crayeuse en partie inférieure. Cette décoloration s’explique par un certain délitement de la matière osseuse. Le revers révèle un ton plus ambré. La partie senestre est manquante, tandis que l’angle supérieur dextre est endommagé. Cassé en deux parties, ce placage présente des fentes et des fissures, ainsi que des soulèvements consolidés.
La divinité tournée vers la droite se présente à demi-couchée avec le buste relevé. Alors que son bras droit, qui retient son péplos soulevé par le vent, souligne l’horizontale des jambes, la figure offre une posture contrariée. Le drapé d’un himation, ou la retombée du voile, cache sa cuisse droite. Son buste, vu de face, amorce une torsion, que poursuit la tête, qui regarde vers l’arrière. L’adoption de ces mouvements contraires constitue un leitmotiv dans l’iconographie du thiase marin, trait qu’il partage aussi avec le cortège dionysiaque.
Reproduit de façon un peu systématique, ce modèle iconographique rencontre dans les collections du musée Rodin, des parallèles éloquents. Plusieurs pièces appartenant à la même veine stylistique accueillent une jeune créature marine à l’attitude identique : Co. 2203, Co. 2214, et Co. 2271. Procédant de formules à l’esprit classicisant, comme le relief Co. 2070 du musée Rodin, ou l’exemplaire 18749 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 166 p. 116 pl. 49b), cette figure à l’anatomie simplifiée fait état d’un nouveau langage formel.
Le corps construit autour d’un buste alourdi, et pourvu de membres massifs, supporte un visage aux traits assez frustres. Le voile n’est signalé que par une incision courbe le long du bord sommital, et le bras droit paraît excessivement étiré. Davantage épargnée dans la matrice osseuse, plutôt que sculpté en volume, la silhouette de femme offre un aspect très graphique. Marquée par une forte rigidité, elle affiche une véritable simplification du modelé des chairs. Coiffé d’une chevelure « en casque », formée de grosses mèches incisées, le visage se caractérise par une certaine lourdeur des traits, et notamment, un œil exorbité. Cette esthétique que partagent au moins huit appliques du musée Rodin, peut être attribuée à une production assez tardive, à l’époque protobyzantine. Les reliefs 22150 et 18757 du musée Benaki (MARANGOU 1976, p. 81, voir n° 172 p. 117-118, pl. 51c ; n° 159 p. 115, pl. 48a), appartiennent sans doute au même groupe. A. Loverdou-Tsigarida a proposé de placer la production de la seconde pièce au VIe siècle, datation que nous pouvons retenir également pour notre exemplaire.
Comparaisons
-Paris, musée Rodin, Co. 2203, Co. 2214, Co. 2271.
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.